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III 5 L’évolution des types moyens

Dans le document La division sociale de l'espace francilien (Page 114-119)

Groupe IV: Progression du chômage, de la précarité et des emplois des services aux particuliers

IV. III 5 L’évolution des types moyens

Sous-groupe des types moyens avec surreprésentation de catégories supérieures

Ce sous-groupe, distinct du reste des types moyens par le fait que les catégories supérieures y sont légèrement surreprésentées, rassemble en 1990 425 IRIS, et 412 en 1999.

Plus de la moitié des IRIS de ce sous-groupe ont connu une évolution classée dans le groupe I, dominée donc par la progression du poids des catégories supérieures. Un sixième des IRIS de ce sous-groupe ont connu une évolution du groupe II, marquée par la progression modérée des catégories supérieures et la progression du poids des professions intermédiaires. Au total, ce sont 296 IRIS, presque 70% des IRIS de ce type, qui ont connu une progression

forte ou modérée du poids des catégories supérieures. C’est d’ailleurs le type dans lequel cette proportion est la plus forte. Et sur ces 296 IRIS, 261 ont vu leur profil changer suffisamment, dans le sens d’une accentuation de la surreprésentation des catégories supérieures, pour qu’ils changent de type en 1999 en passant dans l’un des types supérieurs. Les autres restent dans le même premier sous-groupe moyen, à trois exceptions près.

Sur la centaine d’IRIS de ce sous-groupe qui ont connu une évolution classée dans le groupe III, avec recul des cadres d'entreprise, montée de la précarité mais résistance des ouvriers, on en trouve encore plus de la moitié, 53 sur 99, qui ont changé de groupe en 1999 en passant dans un des types supérieurs20, les autres restant classés dans les types moyens, en grande majorité dans le même sous-groupe.

Enfin, 30 IRIS seulement de ce sous-groupe ont connu une évolution classée dans le groupe IV, c’est à dire avec recul du poids de toutes les CS stables et progression forte des précaires et chômeurs ouvriers et employés. La moitié restent cependant classés en 1999 dans le même groupe moyen, et l’autre moitié se reclassent malgré tout dans des types supérieurs21.

Dans l’ensemble donc, les IRIS de ce premier sous-groupe des types moyens ont une évolution qui les conduit très majoritairement à être reclassés en 1999 dans les types supérieurs!; et comme pour les IRIS des types supérieurs en 1990, les reclassements vers des types de statut inférieur (au sens du premier facteur de l’AFC initiale) sont peu nombreux et on n’observe aucun cas de reclassement vers les types populaires ouvriers.

Sous-groupe des espaces des classes moyennes qualifiées

Ce sous-groupe compte 414 IRIS en 1990 et 895, plus du double, en 1999.

C’est celui des sous-groupes des types moyens dont les évolutions sont les plus dispersées, puisqu’on en compte un peu plus d’une centaine dans chacun des trois premiers groupes d’évolutions, et 74 dans le dernier.

Sur les 120 IRIS qui ont connu une évolution du groupe I, la moitié se reclassent en 1999 dans les types supérieurs, l’autre moitié restent dans les types moyens, principalement dans les deux premiers sous-groupes.

Sur les 115 IRIS qui ont connu une évolution du groupe II, les 4/5e restent dans un type moyen en 1999, 18 se reclassent dans un type supérieur et 13 dans un type populaire ouvrier.

Sur les 105 IRIS qui ont connu une évolution du groupe III, 87 restent dans un type moyen en 1999, 9 se reclassent dans un type supérieur et 9 dans un type populaire ouvrier.

Enfin, sur les 74 IRIS qui ont connu une évolution du groupe IV, 56 restent dans un type moyen en 1999, 6 seulement se reclassent dans un type supérieur et 12 dans un type populaire ouvrier.

Ce sous-groupe, comme les précédents, voit donc la majorité de ses IRIS se reclasser en 1990 dans des types de statut supérieur, mais c’est le premier que nous rencontrons dont un

20

Rappelons que l’évolution de groupe III est caractérisée par le fort recul du poids des cadres d’entreprise et le recul sensible de celui des ingénieurs, mais aussi par la progression du poids des professions libérales et des cadres de la fonction publique.

21 La majorité ont connu l’évolution de type ∆CS, où le recul du poids des cadres est très faible. On a déjà signalé,

certain nombre d’IRIS se reclassent dans un type populaire ouvrier au terme d’une évolution de type III ou IV. Le tableau!33 montre d’ailleurs que ceci concerne uniquement le type MOQ (espaces des classes moyennes et des ouvriers qualifiés), le plus ouvrier des deux, alors que le type MTI (espaces des techniciens, ingénieurs, professions intermédiaires, employés d'entreprise et ouvriers qualifiés) est marqué par une progression de statut plus systématique et aucun reclassement dans les types populaires ouvriers en 1999.

Sous-groupe des catégories moyennes, employés et ouvriers

Ce sous-groupe rassemble 222 IRIS en 1990, pratiquement dans le seul type MEP, et plus du double, 459, en 1999, répartis dans les deux types.

Contrairement au sous-groupe précédent, les évolutions de ses IRIS sont à nouveau fortement polarisées du côté des groupes I et II, qui rassemblent les types d’évolution où l’on observe une croissance, forte ou modérée, des catégories supérieures, avec 106 IRIS dans le groupe I et 50 IRIS dans le groupe II. On ne trouve que 44 IRIS dans le groupe III et 22 dans le groupe IV.

Sur les 106 IRIS qui ont connu une évolution du groupe I, plus de la moitié, 59, ont vu le poids des catégories supérieures augmenter assez pour qu’ils se reclassent en 1999 dans un type supérieur. Le reste, 47 IRIS, se reclasse dans les types moyens, presque tous dans les types des sous-groupes précédents, ce qui montre leur progression de statut dans les types moyens.

Pour les 50 IRIS qui ont connu l’évolution du groupe II, les 4/5e, 39, se reclassent dans des types moyens, principalement dans les sous groupes précédents là aussi, le reste dans les types supérieurs.

Pour les 44 IRIS qui ont connu l’évolution du groupe III, la grande majorité, 39, se reclasse en 1999 dans les types moyens, mais ici ils sont plus nombreux à le faire dans les types de ce sous-groupe ou des suivants. Seuls 4 se reclassent dans les types supérieurs, et un seul dans les types populaires ouvriers.

Enfin les 22 derniers IRIS qui ont connu l’évolution du groupe IV se reclassent tous dans le même sous-groupe moyen.

En conclusion, on a bien pour les IRIS de ce sous-groupe une progression assez générale, plus ou moins accentuée, du statut socioprofessionnel résidentiel entre 1990 et 1999, avec quelques cas de baisse par reclassement dans les types moyens plus modestes, et un seul cas de reclassement dans un type populaire ouvrier.

Sous-groupe et type: espaces des professions artistiques, des ouvriers non qualifiés, des précaires et chômeurs

Ce type ne rassemble que peu d’IRIS, 80, en 1990, contre 138 en 1999.

Il est, comme le sous-groupe précédent, assez concentré du côté des évolutions marquées par la progression des catégories supérieures, avec 34 IRIS dans les évolutions du groupe I et 18 dans celles du groupe II. Pour les premiers, cela se traduit par un reclassement en 1999 dans les types supérieurs (essentiellement le 3e sous-groupe) pour 27 d’entre eux, et dans les types moyens du premier sous-groupe pour 5 autres. Pour les seconds, 6 sur 18 se reclassent dans le

troisième sous-groupe supérieur, 11 dans les types moyens, et un seulement dans un type populaire ouvrier.

19 IRIS de ce type ont connu une évolution du groupe III. Trois d’entre eux se reclassent dans les types supérieurs, 2 dans un type moyen du premier sous-groupe, 7 dans un type moyen du troisième, 8 dans le même type, et un seulement dans un type populaire ouvrier.

Quant aux 9 IRIS de ce type qui ont connu une évolution du groupe IV, 8 d’entre eux restent dans le même type et 1 se reclasse dans le type moyen suivant.

Au total, comme le résume le tableau 34, les IRIS de ce type évoluent aussi très majoritairement dans le sens d’une progression de leur statut socioprofessionnel résidentiel, 60 sur 80 se reclassant dans un type de statut supérieur, 18 restant dans le même et deux seulement étant reclassés dans un type de statut inférieur.

Type Fonction publique, police et armée

Ce type ne compte en 1990 que deux IRIS, dont l’un se reclasse en 1999 dans un type moyen de statut supérieur et l’autre dans un type populaire ouvrier, aucun des deux n’appartenant donc aux 13 IRIS du type en 1999.

La carte ci-dessous montre que les IRIS de type moyen qui ont connu une évolution du groupe I – croissance des cadres supérieurs – faisant évoluer leur profil initial vers ceux des types supérieurs, sont surtout présents à Paris et dans les Hauts-de-Seine, et dans la partie ouest de la deuxième couronne, dans les Yvelines et dans le nord-ouest de l'Essonne. Dans cette zone, on voit que les IRIS qui sont dans ce cas sont ceux qui sont au pourtour de l'espace supérieur continu qui occupe le centre-est des Yvelines. Alors que les IRIS de type moyen qui sont plus éloignés des espaces supérieurs et dispersés dans des zones hétérogènes ou plus proches des espaces populaires connaissent plus fréquemment des évolutions des autres groupes.

Carte 13: Types d'évolution des IRIS de type moyen en 1990 - Ile de France ∆CP ∆CS ∆CO ∆OM ∆OP ∆MI ∆MP ∆ME ∆SI ∆SM ∆SE Types d'évolution

Carte E. Préteceille OSC-FNSP/CNRS – Fond ©IGN

La carte ci-dessous figurant Paris et la première couronne montre que dans la partie centrale de la métropole, les IRIS moyens qui voient un net renforcement du poids des catégories supérieures (évolution du groupe I) sont ceux imbriqués dans les espaces supérieurs ou à la périphérie immédiate de ceux-ci, dans Paris et dans le centre-nord des Hauts-de-Seine. On observe de plus deux secteurs de regroupement net d'IRIS moyens connaissant la même évolution, d'une part dans le sud des Hauts-de-Seine, sur un axe qui va de Vanves à Antony en passant par Sceaux, d'autre part à l'est, dans le Val-de-Marne, le long de la vallée de la Marne.

Par contre, les IRIS moyens proches d'espaces populaires ouvriers continus ont des évolutions qui appartiennent plus fréquemment aux groupes III et IV, avec recul des cadres d'entreprise et montée de la précarité et du chômage. C'est le cas des IRIS moyens de Seine- Saint-Denis et, dans le Val-de-Marne, de ceux des deux secteurs moyens, à l'ouest et au centre du département, qui encadrent un espace populaire continu.

Carte 14: Types d'évolution des IRIS de type moyen en 1990 Paris et première couronne

∆CP ∆CS ∆CO ∆OM ∆OP ∆MI ∆MP ∆ME ∆SI ∆SM ∆SE Types d'évolution

Carte E. Préteceille OSC-FNSP/CNRS – Fond ©IGN

Dans le document La division sociale de l'espace francilien (Page 114-119)

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