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II.2.Rendre le Nutri-Score obligatoire pour tous les produits issus des industries

consommateur, au regard de la composition nutritionnelle des produits'' selon la définition donnée par le gouvernement (Santé Publique France) [56]. Dans la pratique, il s'agit d'un logo coloré pouvant être apposé sur des produits alimentaires, voir ci-dessous. Ce logo rappelle quelque peu celui mis en place pour les appareils électroménagers quant à leur consommation en énergie.

Source : https://www.da-mag.com/nutri-score-enjeu-europeen/

Ce modèle d'étiquetage a été voté le 15 mars 2017 par la ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine. Il a été choisi parmi plusieurs propositions comme étant le plus pertinent des logos pour aider à manger sainement. Son application sur les packagings alimentaires est effective depuis avril 2017. Cet étiquetage est pour l'instant facultatif et repose sur le volontariat des entreprises agroalimentaires et des distributeurs.

Les personnes à l'origine de ce système d'étiquetage sont des représentants d'industriels, des distributeurs, des consommateurs, des autorités sanitaires et des scientifiques. Leur but premier est de mieux informer les consommateurs quant à l'aspect nutritionnel des denrées alimentaires s'offrant à eux et ainsi orienter leur choix d'achat vers des produits de meilleur équilibre alimentaire.

Pour cela, ce logo possède cinq couleurs allant du vert foncé au rouge, les cinq couleurs étant associées à des lettres allant de A à E. Les denrées alimentaires ayant un A vert sont donc des aliments de très bonne qualité nutritionnelle tandis que ceux ayant la lettre E rouge sont des aliments de moins bonne qualité nutritionnelle. Le score attribué par ce système d'étiquetage a été calculé par des équipes de scientifiques internationales. Pour cela, le nutri-score prend en compte les nutriments et les aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits et légumes) mais également les Illustration 8: Les cinq notes possibles du Nutri-Score

nutriments et l'énergie à limiter (calories, acides gras saturés, sucre et sel) [57]. Pour certaines catégories, ce nutri-score a évidemment été adapté (par exemple pour les matières grasses).

Le nutri-score concerne la majeure partie des produits transformés et des boissons, les exceptions de cet étiquetage sont les fruits et légumes, les plantes aromatiques, le thé et le café ou encore les boissons alcoolisées. Ce logo apparaît sur la face avant des produits pré-emballés. Il complète donc le tableau des valeurs nutritionnelles obligatoires, qui est parfois trop compliqué à comprendre par les consommateurs.

Le Nutri-Score a donc pour but d'aider les consommateurs à mieux choisir leurs produits alimentaires du quotidien. Il va leur permettre de choisir entre plusieurs produits d'un même rayon (par exemple un type de desserts au rayon produits laitiers) ou choisir entre plusieurs produits de différentes marques (par exemple, entre une pizza de grande marque et une pizza de marque distributeur).

Le problème aujourd'hui avec ce système, c'est qu'il reste limité du fait de son aspect facultatif. En effet, seuls 33 industriels sont engagés dans cette démarche parmi lesquels Danone, Auchan, Bonduelle, Fleury Michon, Intermarché, McCain... [58]

Le but de cet étiquetage est d'aider le consommateur à choisir ses produits alimentaires, mais comment le consommateur peut-il réellement le faire si tous les produits de son supermarché ou seuls certains produits du rayon possèdent cet étiquetage ? Pour plus d'efficacité, ce système devrait être obligatoire pour tous les produits alimentaires. Pour cela, le gouvernement espère une forte motivation des consommateurs qui entraînerait un nouveau vote à l'Assemblée Nationale et qui soumettrait les industriels à ce type d'étiquetage.

Le gouvernement a pourtant simplifié la démarche pour apposer un tel logo sur les produits alimentaires. Il suffit pour cela de s'enregistrer : l'entreprise volontaire doit s'identifier et décrire son activité, elle doit ensuite donner le détail de sa marque, de son segment de produit concerné et enfin s'engager à respecter le règlement d'usage. Cette démarche est donc accessible à tous et peu contraignante. De plus, si les produits alimentaires obtiennent de bons scores, cela pourrait représenter un avantage marketing pour l'industriel. Dans le cas contraire, cela pourrait influencer l'industriel dans son envie de produire des denrées alimentaires de meilleure qualité nutritionnelle.

score, SENS, Nutri-repère, Nutri-couleur) lors du lancement du projet [59]. Le Nutri-score a été jugé le plus efficace auprès des consommateurs grâce à une étude menée en amont dans plusieurs supermarchés. Aujourd'hui, le gouvernement désire s'appuyer sur l'opinion des consommateurs pour rendre obligatoire ce type d'étiquetage. Une autre méthode serait également possible : pour apposer sur tous les packagings alimentaires ce logo, il faudrait confirmer cette efficacité en menant une seconde étude auprès des consommateurs. Si cette étude s'avérait positive, il faudrait ainsi rendre

obligatoire l'étiquetage du nutri-score sur tous les produits alimentaires, pour toutes les entreprises du secteur agroalimentaire.

D'autres systèmes d'informations des consommateurs par rapport à leurs produits alimentaires existent comme Open Food Facts ou Scan Eat. Ce sont des bases de données sur les produits alimentaires : elles rassemblent par exemple la liste des ingrédients, la déclaration nutritionnelle, le nutri-score, etc... En temps réel, on peut donc avoir accès à toutes ces informations. Ces outils sont pratiques, mais si les consommateurs ne comprennent pas un étiquetage classique, leur mise à disposition de façon électronique revient au même.

En revanche, les applications comme Yuka vont un peu plus loin dans leur démarche. En effet, l'application Yuka fixe une note aux denrées alimentaires (sur 100) et lui attribue un code couleur en fonction de la qualité de la denrée alimentaire. Selon la composition du produit (liste d'ingrédients, taux de matières grasses, présence d'additifs, etc...), l'application déchiffre l'étiquette pour le consommateur et lui conseille ou non le produit. Ce genre d'application peut être utile puisqu'elle met à disposition des recommandations personnalisées. Cependant, il faudrait tout de même s'assurer de la véracité des informations consultables.

Il peut y avoir une dernière difficulté avec ces nouveaux systèmes d'informations. D'une part, il s'agit d'un outil technologique donc il y aura une première sélection de la population cible. D'autre part, ce type d'application n'est pas forcément connue par tous. Ce sont principalement les personnes soucieuses de leur alimentation qui connaissent ce type d'application alors que le grand public pourrait être sensibilisé par les informations disponibles.