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Vers une identité de groupe ?

5.2. Situation avec Unipad (phase 2)

5.2.2.3. Vers une identité de groupe ?

79 Un troisième élément semble finalement relever de la dimension socio-affective née de l’usage collaboratif d’Unipad : la création d’une certaine identité de groupe ou, au moins, l’appartenance à une même communauté. Plusieurs échanges mentionnent Unipad comme un groupe solidaire d’individus partageant une tâche commune (Fig.18). Les étudiants se réjouissent, par exemple, du nombre croissant d’utilisateurs connectés simultanément (« Unipad a percé » / « La communauté de l’Unipad s’agrandit »). Ils font également part de leur satisfaction quant à la dimension solidaire et collective de la tâche.

Figure 21. Communauté Unipad

6. Conclusion

80 Cet article fait état d’une démarche de recherche autour de la conception et de l’expérimentation d’un dispositif collaboratif accompagnant l’activité de PDN des étudiants allophones de l’enseignement supérieur français. Sous la forme d’une recherche-action menée auprès d’étudiants en mobilité à l’IEP de Lyon, nous avons questionné les potentialités du dispositif Unipad, construit sur un modèle de collaboration mettant en relation des étudiants allophones et francophones autour de l’usage d’un pad. L’activité de PDN y est appréhendée en termes de produit (constitution d’un support) et de vécu (dimension socio-affective). Au moyen d’extraits de corpus –

niveaux : linguistique, quantitatif et structurel. En termes de vécu, nos observations mettent en évidence l’émergence d’un sentiment de démotivation, d’une baisse d’implication et d’un certain isolement face au décalage ressenti vis-à-vis des étudiants francophones. L’implémentation d’Unipad fait apparaitre, en phase 2, l’émergence de stratégies individuelles différenciées dans le processus de production de notes, tirant profit des potentialités de la modalité collaborative. Parallèlement, des processus métacognitifs, encouragés par l’aspect synchrone d’un modèle à observer, émergent au cours de l’activité de PDN. En termes de vécu, l’intégration d’Unipad s’accompagne de trois avancées : la mise en place d’un climat socio-affectif bienveillant entre pairs francophones et allophones, le développement de stratégies collectives naissant d’une synergie entre le groupe et les apports individuels, et l’émergence d’un sentiment d’appartenance à une même “communauté Unipad”. Nous faisons l’hypothèse qu’une articulation entre ces affordances linguistiques, méthodologiques et socio-affectives contribue à accompagner et améliorer l’expérience de PDN des étudiants allophones en mobilité, et plus largement leur inclusion dans nos établissements. Soulignons pour finir qu’une telle démarche de changement et d’innovation n’est envisageable et viable qu’avec l’implication de l’institution, telle que nous l’avons eue à l’IEP. La réflexion autour d’une meilleure inclusion des étudiants allophones doit donc reposer, selon nous, sur des liens étroits entre enseignants de FLE et établissements d’accueil.

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NOTES

1. http://ressources.campusfrance.org/publi_institu/etude_prospect/chiffres_cles/fr/ chiffres_cles_n10_essentiel.pdf

2. Voir notamment la collection PUG « Réussir ses études en français » et Mangiante, J. M., et Parpette, C. (2011). Le français sur objectif universitaire. PUG.

3. Exemples d'enquêtes hors les murs (Stauber, 2009) et de CM destinés aux étudiants

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