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2. MATERIEL ET METHODES

2.3. Identification des post-larves

2.3.1. Tri en laboratoire

Après avoir récupéré les individus le matin, par nos soins ou auprès des pêcheurs impliqués dans le projet, ils sont transportés le plus rapidement possible dans les structures respectives. Les PL vivantes arrivées en laboratoire sont alors triées à l’œil nu dans un bac peu profond (blanc de préférence), contenant de l’eau de mer et un bulleur. Elles sont regroupées dans des béchers ou récipients assimilés, par espèce lorsqu’on arrive à les reconnaitre, par taille et par similarité de forme. Des mesures de longueur totale sont effectuées avant leurs transferts en bassin d’élevage pour une phase de pré-grossissement (Figure 8) pouvant varier de un jusqu’à trois mois. Seulement quelques PL sont identifiables grâce au guide d’identification de Lecaillon et al. (2012).

Ainsi, une grande majorité des espèces capturées seront mises en élevage afin de pouvoir faire le suivi photographique et l'identification. Sur les autres sites (Port-Vendres, Agde, Port-Cros et Bonifacio) les PL sont congelées et récupérées ultérieurement pour une identification post-mortem.

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Figure 8 : Tri des PL à leurs arrivées à STELLA MARE et transfert en bassin de pré-grossissement type rampe

d’aquariums (crédit photographique Marengo M., Université de Corse).

2.3.2. Identification par méthode classique

Les individus prélevés sont identifiés visuellement à l’aide d’ouvrages de références sur les espèces de larves et de PL méditerranéennes. Les méthodes habituellement utilisées concernant les identifications des individus adultes ne sont pas applicables sur les stades que nous étudions ici, de par les différences morphologiques et pigmentaires qui séparent les stades larvaires et post-larvaires des stades supérieurs. Les planches et descriptions que nous avons pu trouver dans la littérature existante pour les espèces méditerranéennes se sont avérées être une source de base dans nos travaux d’identification. En effet, les travaux de Lo Bianco et al. (1931-1956) présentent des planches en couleur pour certaines espèces capturées vivantes, comme c’est le cas, par exemple, pour Diplodus vulgaris (Figure 9). Pour d’autres espèces, seulement quelques observations et descriptions sont effectuées sur des individus morts.

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Figure 9 : Planche couleur illustrée des différents stades de développement morphologique de l’espèce

Diplodus vulgaris (d’après Lo Bianco et al. 1931-1956).

Les travaux réalisés en 2012 par Lecaillon et al. sur des PL capturées vivantes sur cinq sites pilotes répartis entre l’Espagne, la Sardaigne, la Corse et la France, à l’aide de CARE (Figure 10), nous ont permis de compléter nos identifications, avec les planches de Lo Bianco et al. (1931-1956), mais également de pouvoir mettre en évidence les lacunes et erreurs d’identification en fonction des espèces que nous avons capturées et suivis au cours de notre étude.

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2.3.3. Elevage en bassins

Les individus vivants non identifiés sont placés dans des aquariums pour une période de pré-grossissement de deux à trois mois en utilisant la technique PCC (Postlarval Capture and

Culture) que nous avons améliorée ici afin de maintenir un meilleur taux de survie. L'élevage

des PL est réalisé dans différents types d’aquariums, en fonction de la taille et du comportement des individus. À leur arrivée, les PL sont placées dans des aquariums de type "rampe" ayant une capacité de 60 litres avec un renouvellement constant de l'eau (10 % par jour). L'eau est filtrée organiquement (filtre en mousse). Une fois le stade de PL passé, les individus sont placés dans des aquariums d'une capacité de 3 m3 pour la plupart des espèces pélagiques. L'eau est filtrée mécaniquement et biologiquement, puis stérilisée par une lampe à Ultraviolet, avec un renouvellement de 10 % par jour. Un système de raceways d’une capacité de 200 L est utilisé pour les espèces plutôt sédentaires (Figure 11). La filtration de l'eau est mécanique (filtre à sable) et le renouvellement est de 100 % par jour.

Selon la taille et les préférences alimentaires des espèces, la taille et le type de nourriture sont adaptés. En effet, différents types d'aliments peuvent être distribués : soit des granulés adaptés à la taille de la bouche des PL ; soit des artémias, mysis ou larves de crustacés, qui sont des proies vivantes permettant aux individus de garder leurs instincts pour la prédation naturelle ; soit des larves de chironomes (bloodworms) et des aliments parfois congelés (fruits de mer).

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Figure 11 : Système de raceways pour le pré-grossissement des PL (crédit photographiqe Agostini S., Université de Corse).

Le principe est de toujours commencer par donner des nauplii d’artémias fraîchement éclos (enrichis ou non), consommées par toutes les espèces à l'exception de quelques-unes que nous n’arrivons pas à élever (par exemple les cicerelles, Gymnammodytes cicerelus). Ensuite, nous commençons un sevrage avec des petits granulés (150-200 microns), tout en continuant à donner les artémias. Lorsque les poissons mangent bien les granulés, on augmente la taille progressivement tout au long de la croissance (300, 500, 800, 1 000 microns). Puis, après un certain temps les artémias sont arrêtés. Certaines espèces ne mangent jamais de granulés, dans ce cas ils sont nourris avec de la nourriture congelée. Même si les poissons mangent des granulés, il est recommandé de varier le régime alimentaire le plus possible et donc de distribuer des aliments congelés. Les espèces, comme les hippocampes et les Scorpaenidae, montrent une préférence marquée pour les proies vivantes, bien que toutes les espèces apprécient ce genre de nourriture. Dans ce cas, il peut être donné des petits crustacés, car ce sont des poissons qui gardent leur état sauvage malgré la mise en élevage.

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