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Identification des épisodes de pollution

L’analyse des cartes de prévision PREV’AIR aux dates des dépassements, couplée aux observations de Météo France et aux mesures de Gwad’Air, confirme que les jours de dépassements des seuils relatifs aux PM10 en avril, mai et en juin 2021 correspondent aux passages de brumes de poussières désertiques sur la région.

Figure 17 : Cartes de prévision PREV'AIR illustrant la présence de masses d'air sèches chargées en poussières du 8 au 10 avril 2021 et du 14 au 16 mai 2021.

Ces poussières en provenance des déserts d’Afrique, sont transportées sur des milliers de kilomètres, traversant l’océan Atlantique pour atteindre l’arc antillais. En s’additionnant aux contributions d’origines anthropiques, ces « brumes de sables » entraînent une hausse des niveaux en particules fines PM10.

Ces dépassements des seuils liés aux PM10 peuvent être caractérisés par une, plusieurs ou l’ensemble des stations du réseau de mesure fixe et mobile. En effet, plusieurs facteurs peuvent l’expliquer :

▪ l’hétérogénéité régionale des teneurs en particules fines des masses d’air chargées en poussières,

▪ les circulations locales des vents et précipitations localisées,

▪ les variations spécifiques et localisées des contributions des activités humaines polluantes.

Concentrations journalières en particules fines PM10 (µg/m3) Date du

IT : environnement industriel soumis à l’influence du trafic routier UF : environnement urbain de fond

PUF : environnement périurbain de fond

PUT : environnement périurbain soumis à l’influence du trafic routier X : dépassement du seuil d’information et de recommandation X : dépassement du seuil d’alerte

Tableau 12 : Episodes de pollutions liées aux PM10 mesurés durant la période d’étude

Conclusion

Dans le cadre du programme régional de surveillance de la qualité de l'air 2016-2021, Gwad'Air réalise une évaluation de l'impact de trafic routier sur la qualité de l'air à Grand-Bourg de Marie-Galante.

Afin d'atteindre la représentativité annuelle exigée par la réglementation en vigueur, deux campagnes de mesures d'une durée d'un mois chacune ont été menées. Les données valides sont acquises durant la saison sèche, la période de première transition et en début de saison des pluies.

Les suivis des concentrations en dioxyde de soufre, oxydes d'azote et particules fines PM10 traceurs de la pollution atmosphérique liée au trafic routier se sont déroulés de mars à juin 2021.

Au cours de cette étude menée au sein de la SICAMA de Grand-Bourg Marie-Galante, les seuils réglementaires pour la protection de la santé humaine, relatifs au dioxyde d’azote sont respectés. Les seuils définis pour la protection de la végétation aux oxydes d’azotes sont également respectés.

Les rapports R : NO/NO2 à Grand-Bourg de Marie-Galante, de 0.8 lors de la première campagne et de 0.6 lors de la seconde période d’étude, témoignent d’une influence légère du trafic routier sur la qualité de l’air.

Les faibles niveaux en dioxydes de soufre illustrent les effets bénéfiques des mesures réglementaires et techniques mises en place à l'échelle européenne, avec notamment l'usage de carburant dessoufrés.

L’ensemble des seuils réglementaires annuels est respecté, hormis pour les particules fines PM10. Onze dépassements du seuil d’informations et de recommandations journalier relatif aux PM10 et un dépassement du seuil d’alerte sont identifiés lors de cette étude. Ces derniers sont corrélés avec le passage de masses d’air sèches chargées en particules désertiques. Par ailleurs, Les niveaux de concentrations en PM10 dépassent régulièrement les seuils d’évaluation journaliers lors de la seconde campagne. Cette dernière est également marquée par récolte de la canne à sucre.

En conclusion, les résultats de cette étude montrent une légère influence du trafic routier sur la qualité de l’air. Douze dépassements des seuils relatifs aux PM10 fixés pour la protection de la santé humaine sont identifiés. Ils sont exclusivement liés aux passages de masse d’air chargé en poussières désertiques traversant la région et induisant des épisodes de pollution sur le territoire.

Glossaire

Agglomération : unité urbaine telle que définie par l’arrêté prévu par l’article L. 222-4 du code de l’environnement

Estimation objective : toute méthode permettant d’estimer l’ordre de grandeur des niveaux en polluants selon des objectifs de qualité des données définis dans l’annexe 5, en un point ou sur une aire géographique, sans nécessairement recourir à des outils mathématiques complexes ou aux équations de la physique ;

Evaluation : toute méthode utilisée pour mesurer, calculer, prévoir ou estimer des niveaux de concentration en polluants ;

Episode de pollution de l’air ambiant : période au cours de laquelle la concentration dans l’air ambiant d’un ou plusieurs polluants atmosphériques est supérieure ou risque d’être supérieure au seuil d’information et de recommandations ou au seuil d’alerte définis à l’article R.221-1 du code de l’environnement, dans les conditions prévues à l’article 4.

Evaluation préliminaire : évaluation de la qualité de l’air dans une zone administrative de surveillance, sur une période limitée, en vue de classer cette zone par rapport aux seuils d’évaluation inférieurs et supérieurs ;

LCSQA : laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air, organisme prévu à l’article L.

221-1 du code de l’environnement correspondant à un groupement d’intérêt scientifique constitué de trois membres : l’IMT Lille Douai, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques et le Laboratoire national de métrologie et d’essais.

Dans le présent arrêté on entend par « LCSQA » les membres qui le composent ;

Mesure fixe : mesure effectuée à un endroit

d’un polluant selon des objectifs de qualité des données définis ;

Modélisation : technique de représentation algorithmique des phénomènes de nature physique, chimique ou biologique, qui permet d’obtenir une information continue sur les niveaux de concentrations ou de dépôts atmosphériques selon des objectifs de qualité des données définis, sur une zone et une période donnée. Celles-ci peuvent se situer en dehors des points et des périodes où sont réalisées les mesures. Cette technique permet de cartographier les concentrations de polluants et de réaliser des prévisions sur la qualité de l’air à court terme (prévision) et à moyen terme (scénarisation) ;

Polluants réglementés : polluants atmosphériques dont la surveillance dans l’air ambiant est obligatoire ;

PRSQA : programme régional de surveillance de la qualité de l’air ;

Régime de surveillance : stratégie d’évaluation définie sur chaque zone administrative de surveillance et pour chaque objectif environnemental, en fonction du résultat de l’évaluation préliminaire ;

Seuil d’évaluation supérieur : niveau en deçà duquel il est permis, pour évaluer la qualité de l’air dans une zone administrative de surveillance, de combiner des mesures fixes avec des techniques de mesure indicative ou de modélisation ;

Seuil d’évaluation inférieur : niveau en deçà duquel il est permis, pour évaluer la qualité de l’air dans une zone administrative de surveillance, d’utiliser uniquement des techniques de modélisation ou d’estimation objective ;

évaluer la qualité de l’air en ce point par rapport à un objectif environnemental ;

Zone administrative de surveillance : partie du territoire national délimitée aux fins d’évaluer, de gérer la qualité de l’air et de procéder au rapportage des données sur la qualité de l’air auprès des instances européennes.

Annexes

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