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Histoire des Quatre Saisons

Dans le document Recueil de contes pour Noël, Hervé THRO (Page 197-200)

Ils allèrent voir à nouveau les quatre sages qui leur tinrent tous le même discours :

9- Histoire des Quatre Saisons

Il y a longtemps, bien avant que la mémoire de l'homme puisse se souvenir,

régnait sur les terres un personnage dont les actes ne souffraient aucune

contradiction, ses décisions étaient irrévocables et ses choix éternels.

Ce tout-puissant, nous allons le nommer "le Temps" bien qu'il fut trop

souverain pour n'être réduit qu'à un seul nom.

Il était partout, sur les terres et dans le temps, son étendue n'avait aucune

limite.

Le Temps avait quatre filles.

La première se nommait Printanelle. Elle avait de longs cheveux ébènes

qui tombaient en boucles jusqu'au milieu de son dos. Elle était toujours

souriante, parlait aux oiseaux et adorait les fleurs. Chaque matin, elle

revenait des prés et des bois les bras chargés de toutes sortes de fleurs

mêlant les parfums les plus fins et les couleurs les plus chatoyantes.

Printanelle aimait boire l'eau vive des sources de la montagne. La seconde des quatre filles avait pour nom Estivelle. Sa beauté n'avait

aucune limite. Ses cheveux d'un blond doré lui donnait l'air d'être

illuminée en permanence par un soleil doux et radieux. Estivelle chantait tout au long du jour, gambadait parmi les arbres et

les plantes et mordait volontiers dans tous les somptueux fruits offerts

à sa bouche, puis grignotait toutes les diverses baies des petits arbustes.

Automnelle était la troisième. Son air mélancolique et un peu triste

rehaussait sa beauté lancinante. Elle aimait à rêver la nuit, sous un clair de

lune. Elle écrivait de somptueux poèmes et avait un faible pour la

peinture, n'avait-elle pas crée de nouvelles couleurs?

La dernière des quatre filles était sans doute la plus belle, ses traits d'une

finesse infinie, son nez droit ponctuait un visage doux et en même temps

d'une froideur glaçante. Ses yeux étaient si clairs qu'ils reflétaient même

le clair de lune. Sa blondeur virait sur le blanc.

Hivernelle puisque tel était son nom ne s'habillait qu'en blanc et ne portait

que des souliers argentés.

Pendant des années et des années, le Temps vivait en maître absolu sur

les pierres et les rochers, sur la terre et le sable, sur les plantes et les

arbres, sur les insectes et les oiseaux, les grands animaux même ne

contestaient pas sa supériorité.

Ses quatre filles lui obéissaient sans qu'il eut à prononcer la moindre

parole désobligeante.

Cependant, une jalousie profonde existait entre les quatre sœurs. Elles étaient si différentes les unes des autres qu'elles se

vouaient

une haine tenace, à l'abri de leur père pour lequel elles n'avaient qu'amour et respect. Elles cachaient leur jalousie si bien qu'il ne vit jamais que ses filles n'avaient de bonté que pour lui.

En eut il été informé que sa colère aurait été immense, personne pas même ses propres filles ne devaient contredire le temps, ni lui tenir tête.

plus

puissants de l'univers, même les Dieux au pouvoir légendaire, même les maîtres de l'éternité viennent à mourir. Le Temps s'éteignit

ainsi un beau jour.

Ses quatre filles eurent un chagrin sans fond jusqu'à ce qu'il fallut

lui succéder. Le Temps aimait tellement ses filles d'un amour égal

qu'il n'avait pas pu choisir celle qui prendrait sa place.

Alors, la jalousie entre les quatre sœurs éclata au grand jour. Le ciel se couvrit d'ombres menaçantes. Chacune voulu régner sans partage.

Hivernelle, la plus belle mais aussi la plus froide, la plus dure, imposa son autorité par sa force.

Dès lors, une épaisse couche de neige recouvrit tous les mondes, le froid régna en maître dans le ciel.

Tous les animaux furent enchantés. Jamais ils n'avaient vu de telle

beauté. La blancheur aux reflets bleutés s'étendait partout. Les ruisseaux s'étaient changés en sculpture de glace digne des plus grands architectes. Partout n'était que beauté éclatante, le soleil brillait et se reflétait sur l'immensité immaculée.

Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes. Puis, ils commencèrent à se lasser de n'avoir pas d'eau à boire; le froid s'intensifiait et même les plus épaisses fourrures ne pouvaient

plus les protéger, les paysages leur parurent de plus en plus monotones. Ils allèrent tous ensemble trouver Printanelle afin qu'elle

puisse changer ce monde silencieux, froid et figé.

Hivernelle rejetée, Printanelle prit le pouvoir sur les éléments. Aussitôt, les couleurs réapparurent. Des milliers de fleurs de millions

de couleurs s'ouvrirent, les oiseaux sortirent enfin de leurs nids. Une douceur remplaça le terrible froid, beaucoup d'animaux endormis se réveillèrent. L'eau coula à nouveau dans les

ruisseaux,

les rivières, toutes les plantes se déplièrent, offrant leurs vertes feuilles au soleil.

Tous les animaux avaient retrouvé leur joie et leur bonheur. Tous gambadaient parmi les herbes et les plantes. Les arbres étaient fiers d'avoir à nouveau de jolies feuilles à leurs branches si

longtemps nues.

Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes. Mais à nouveau, ils commençèrent à se lasser de la beauté des fleurs qui ne donnaient jamais de fruit à manger. Bientôt tous les ventres vides ne purent se consoler d'eau claire à boire.

Ils allèrent trouver Estivelle pour se plaindre de sa sœur. Ils lui demandèrent de faire quelque chose sans quoi le malheur allait à nouveau frapper le monde.

Ainsi, Estivelle remplaça Printanelle.

Très vite, les fleurs laissèrent place à de somptueux fruits, tous plus délicieux les uns que les autres. Un parfum s'élevait, plus dense qu'auparavant, les fruits juteux et sucrés faisaient le bonheur

de tous. La chaleur augmenta également et les derniers animaux les plus frileux purent se réveiller.

Tout le monde gambadait, jouait et chantait. Ils n'avaient jamais vu un aussi beau monde. Chacun était heureux. La nature

exaltait.

Une grand joie courait parmi tous les animaux et les plantes. Le monde parfait existait enfin.

Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes. La chaleur était de plus en plus lourde et bientôt quelques uns commencèrent à se lasser. De plus en plus souvent, le soir, de grandes zébrures déchiraient le ciel dans un tonnerre

assourdissant.

Très vite, les animaux furent fatigués de trop de chaleur, de la peur

de l'orage. Ils allèrent trouver Automnelle pour lui demander d'intervenir.

Dans le document Recueil de contes pour Noël, Hervé THRO (Page 197-200)

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