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Ce concept américain date de 1963 par A.Gilbert. Mais elle a été réellement inventée en 2003 par un pharmacien chinois, Hon lik. Les premières

commercialisations datent de 2004. Son nom de cigarette électronique est attribué en 2005.

Les modèles plus performants sont arrivés en 2011. Depuis son développement est considérable.

Fin 2013, le marché de la e-cigarette est estimé par l'Organisation Mondiale de la Santé à près de trois milliards de dollars. En France, il représente déjà plus de 100 millions d'euros et est équivalent aux substituts nicotiniques.

L'ampleur prise par la cigarette électronique fait que les industriels du tabac s'y sont intéressés et ont rachetés plusieurs marques de cigarettes électroniques.

Les politiques ne peuvent ignorer ce phénomène. Des 2012, la cigarette électronique est inscrite lors de la révision de la directive 2001/37CE des produits du tabac. Les débats se sont déroulés pendant l'année 2013. Le parlement

européen a statué le 26 février 2014 en classant la cigarette électronique comme bien de consommation proche des produits du tabac interdisant la vente aux mineurs.

Les flacons ne pourront contenir plus de 10 ml d'e-liquide, les cartouches ne pouvant excéder 2 ml.

Les dosages supérieurs à 20 mg/ml seront soumis aux réglementations des médicaments, les pays l'ayant déjà considérée comme tel pourront continuer.

Le 31/5/2013, la ministre de la santé, Marisol Touraine, la réglemente en tant que produit du tabac. Le 17/6/2014, la cigarette électronique devient donc interdite à la vente aux mineurs, et interdite dans les lieux publics. Le 26/8/2014, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande l'interdiction de vente aux mineurs, le vapotage dans les lieux publics fermés.

L'OFDT, Office Français des Drogues et des Toxicomanies a publié en France une première étude téléphonique à grande ampleur, l'étude ETINCEL, en Novembre 201329.

Elle est constituée d'un échantillon représentatif de 2052 individus. 18% des français déclarent l'avoir expérimentée alors qu'ils n'étaient que 7% en mars 2012. Les expérimentateurs de l'e-cigarette sont majoritairement des hommes (22% des français contre 15% des françaises) et des jeunes (31% des 15-24ans contre 20% des 35-44ans et 6% des 65-75ans).

On estime la population vapoteuse quotidienne à 3% de la population française. Dans l'étude ETINCEL, il n'existe de différence significative ni pour le sexe ni pour les catégories socioprofessionnelles pour les consommateurs réguliers et

quotidiens.

9% des expérimentateurs déclarent n'avoir jamais ou presque pas fumé. 1/3 des vapoteurs réguliers et quotidiens sont d'anciens fumeurs, donc des vapoteurs exclusifs soit 1% de la population française et 2/3 des fumeurs actuels ayant une consommation mixte. La cigarette électronique apparait donc plutôt une porte de sortie qu'une porte d'entrée dans le tabagisme. Sur ces 1% de vapoteurs exclusifs, 80% déclarent que leur arrêt du tabagisme s'est réalisé par le biais de la cigarette électronique.

Seulement 10% des jeunes versus 25% des 65-75ans ont une consommation quotidienne. Cela conforterait l'idée d'un phénomène de mode chez les jeunes et d'une démarche de sevrage chez les plus âgés.

Le premier motif de consommation est un arrêt total du tabac et ensuite de la cigarette électronique (51%). 30% cherchent uniquement à réduire leur

consommation tabagique. Le prix (6%) et la possibilité de vapoter n'importe ou (5%) étant marginaux.

13% déclarent n'avoir débuté leur consommation il y a plus d'un an. 24% déclarent de pas connaitre le dosage en nicotine.

11% affirment avoir un dosage nul en nicotine.

Les achats sont réalisés pour 58% dans des magasins spécialisés, 21% chez les buralistes. Certains affirment avoir effectué leur achat en pharmacie, pourtant interdit.

Une association indépendante des utilisateurs de la cigarette électroniques (AIDUCE ) est fondée en février 2013. Elle revendique les avantages de la cigarette électronique, informe de son utilisation, guide les utilisateurs dans leur consommation.

B) SON ANATOMIE

Il en existe plusieurs formes. Deux grandes sortes se distinguent :

- les cigarettes à usage unique très ressemblantes aux cigarettes traditionnelles. Elles représentent 4% des utilisateurs, plutôt dans une perspective d'essai à coût minime.

- les cigarettes à usage multiples.

Les modèles à usage unique sont moins performantes car la vapeur est limitée et contient une plus faible dose en nicotine. Ces modèles disparaissent peu à peu. La cigarette électronique la plus performante est à usage multiple. En constante amélioration, elle permet une plus grande autonomie, possiblement plus dosée que la cigarette électronique jetable et procurant une sensation plus proche du tabagisme et du plaisir ressenti. Ces modèles connaissent aujourd'hui un franc succès.

Image n°4 : Cigarette électronique jetable

image provenant du site publicitaire : ecig-arrete.fr

Image n°5 : Cigarette électronique à usage multiple

Elle se compose de trois parties :

- une batterie : elle apporte l'énergie nécessaire. Sa capacité varie de 90 à 1300mAh (milliampères-heure). 100mAh sont nécessaires pour avoir une

autonomie de une heure. Les plus répandues sont les types eGo, 510 ou 808. Sa durée de vie est estimée entre 4 et 12 mois.

- un atomiseur : cette partie contient un filament jouant le rôle de résistance permettant de chauffer le e-liquide.

- une cartouche : utilisée comme réservoir pour le e-liquide.

Les e-cigarettes d'aujourd'hui voient ces deux derniers compartiments s'associer en un bloc appelé Clearomiseur ou Stardust.

-un embout

Sous l'effet d'une impulsion électronique, la résistance chauffe le e-liquide de 60 à 250°C et le fait passer de l'état liquide à l'état gazeux. Il s'échappe alors un aérosol, dispersion en particules très fines d'un liquide, d'une solution ou d'un solide dans un gaz.

Les termes "fumée", ensemble gazeux rendu opaque par les particules solides ou liquide, et "vapeur", fines gouttelettes d'eau en suspension dans l'air ne répondent pas au résultat obtenu par l'e-cigarette.30

Cet aérosol comporte des gouttelettes dont la demi-vie est de 11 secondes. En moins d'une minute, l'aérosol de l'e-cigarette a donc complètement disparu. Pour le tabac, la demie vie de la fumée est de 15min... La composition chimique des gouttelettes de l'aérosol est approximativement semblable à celle du e-liquide. Un vapoteur moyen consommerait 150 bouffées.

Image 6 : Composition de l'e-cigarette

Image provenant du site : alexblog.fr

Image n°7 : fonctionnement d'une cigarette électronique

Image provenant du site publictaire : gariguette.com

C) SA COMPOSITION

le e-liquide est composé de propylène glycol, de glycérol, d'aromes et additifs.

Les agents composants cet e-liquide sont pour la presque totalité fabriqués à l'étranger.

Puis l'association finale peut être réalisée en France permettant aux fabricants de stipuler une origine française.

Les différents composants se vendent facilement séparément et on peut imaginer une fabrication artisanale par le consommateur du e-liquide. L'éventuelle

apparition d'accidents domestiques par intoxication aigue à la nicotine ne peut être négligée...

Image n°8 : Exemple de E-liquides

Image provenant du site : sante.journaldesfemmes.com

95% du e-liquide sont composés de propylène glycol et de glycérol. Ces deux molécules sont utilisées dans les industries agro-alimentaire, cosmétique et pharmacologique.11

1) LE PROPYLENE GLYCOL

Il représente 70 à 85% du e-liquide. Substance artificielle obtenue par chimiosynthèse, elle est visqueuse, incolore, pratiquement inodore mais a une saveur légèrement sucrée.

Il est utilisé en partie pour créer l'effet de fumer dans les spectacles, discothèques. Il a la particularité d'être humectant, émulsifiant, liant et épaississant. Il empêche la déshydratation des différents produits et permet donc de conserver leur

humidité.

Ce produit est reconnu par les autorités comme non nocif.

2) LE GLYCEROL

Il représente 10 à 25% du e-liquide. Composé chimique incolore et inodore, il est obtenu par hydrolyse de graisses végétales. Ses propriétés sont proches du propylène glycol. Ses actions sont hydratante, fluidifiante et permettent également de garder une humidité des produits. Il est considéré comme produit non

dangereux (directive 67/548/CEE).

Sa présence permet une vapeur plus dense, plus sucrée. Mais il présente les inconvénients de produire un plaisir plus faible et d'encrasser l'atomiseur.

3) AUTRES COMPOSANTS

Ils représentent 5% de e-liquide. Ce sont de l'alcool, de l'eau, des colorants, des conservateurs et des aromes.

L'arôme menthol aurait un rôle allergisant, mais facilite l'absorption, adoucit l'aérosol, le consommateur retrouvant une certaine fraicheur. L'arôme cannelle serait le plus actif biologiquement mais aurait des propriétés cytotoxiques. L'arôme réglisse à forte concentration aurait possiblement la capacité d'augmenter la

pression artérielle.

Des arômes comportant du diacétyle pourraient entrainer des bronchiolites

oblitérantes si l'inhalation était répétée. Mais pour ces derniers, les concentrations dans les e-liquides sont très faibles et n'entraineraient pas cet effet.

Des impuretés spécifiques au tabac considérées comme carcinogènes peuvent être retrouvées à l'état de traces mais à dose inférieure des concentrations seuil.

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