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Une analyse plus fine montre que, depuis 2009, le taux de croissance de l’emploi a été systématiquement plus élevé dans le secteur associatif que dans le reste de

2.4.2 HEURES OUVRÉES ET SALAIRES

Les statistiques de l’emploi présentées à la section précédente se limitent au nombre de personnes occupées sous contrat de travail, que ce soit à temps plein ou à temps partiel.

Dès lors, les constats posés concernant l’évolution de l’emploi ne se reflètent pas nécessairement dans celle des heures ouvrées ou des rémunérations. Une analyse plus fine est nécessaire à ce niveau.

Ainsi, le graphique 7 indique que les ISBL génèrent relativement moins d’heures de travail par emploi créé que le reste de l’économie. En effet, si les ISBL ont concouru à l’embauche nette de 37,3 % des nouveaux salariés dans l’économie durant la période sous revue, leur contribution en termes d’heures ouvrées n’a été que de 28,5 %. Ce contraste est encore plus marqué au niveau des rémunérations des salariés. Les créations nettes d’emplois par le secteur associatif ne se sont manifestement pas accompagnées d’une hausse relative aussi vive de la masse salariale puisque les ISBL n’ont participé qu’à hauteur de 14,0 % à l’évolution de la masse salariale dans l’économie.

Graphique 7 : Évolution du nombre d’heures ouvrées et des rémunérations des salariés dans les ISBL et dans le reste de l’économie (cumul 2009-2017)

Source : ICN.

Cela peut s’expliquer par plusieurs éléments : par rapport au reste de l’économie, les ISBL créent davantage d’emplois à temps partiel et les emplois qu’elles créent sont moins bien rétribués, ce qui ressort aussi de l’analyse qui suit.

Chapitre 2. Analyse détaillée

38 Fondation Roi Baudouin LE POIDS ÉCONOMIQUE DES INSTITUTIONS SANS BUT LUCRATIF EN BELGIQUE

Ces éléments concernant le régime de travail et le salaire horaire caractérisent la nature de l’emploi au sein des associations. Certains indicateurs peuvent être élaborés en la matière.

Graphique 8 : Nombre moyen d’heures ouvrées par salarié dans les ISBL et dans le reste de l’économie

Source : ICN.

L’emploi visé dans la présente étude ne tient pas compte des régimes de travail. Il ne s’agit en effet pas de ce qu’il est convenu d’appeler des « équivalents temps plein ». Aussi, le premier indicateur envisagé porte sur le nombre moyen d’heures ouvrées par salarié17. Comme le montre le graphique 8, celui-ci est sensiblement plus faible dans le secteur associatif que dans l’économie belge dans son ensemble (tous secteurs confondus). Cela laisse entrevoir que le travail à temps partiel (qu’il soit volontaire ou non) est plus répandu dans les ISBL. Nous constatons également que l’écart entre les ISBL et le reste de l’économie s’est légèrement accru au cours de la période sous revue.

Il convient toutefois de nuancer ce résultat, dans la mesure où il masque un effet de structure étroitement lié aux domaines d’activité privilégiés des ISBL (cf. graphique 9).

Comme cela a été souligné précédemment, ce sont les ISBL actives dans les groupes d’activité « Santé humaines et « Action (médico)sociale » qui emploient le plus grand nombre de salariés. Or, il apparaît que le nombre moyen d’heures ouvrées par travailleur dans ces branches d’activité se situe sous les niveaux observés dans les autres branches de l’économie. En d’autres termes, une des raisons du plus faible nombre moyen d’heures ouvrées par travailleur au niveau du secteur associatif réside dans le fait que les ISBL emploient surtout du personnel dans des branches caractérisées par des volumes de travail par salarié qui se situent en deçà de la moyenne nationale.

17 Pour ce qui est des ISBL faisant partie du secteur des sociétés non financières (plus de la moitié des unités reprises dans la population du compte satellite des ISBL), le volume de travail est calculé en se fondant, au niveau de chaque branche d’activité, sur un même nombre d’heures moyen par travailleur dans les associations et dans les autres sociétés (non-ASBL) car on ne dispose pas de données détaillées sur les heures ouvrées par travailleur occupé spécifiquement dans les ISBL de ce secteur. Par contre, pour les ISBL classées dans le secteur des ISBL au service des ménages, les données individuelles sur les heures ouvrées sont spécifiquement prises en compte.

Chapitre 2. Analyse détaillée

39 Fondation Roi Baudouin LE POIDS ÉCONOMIQUE DES INSTITUTIONS SANS BUT LUCRATIF EN BELGIQUE

Graphique 9 : Indicateurs relatifs à l’emploi dans les ISBL – Nombre moyen d’heures ouvrées par salarié par an, moyenne sur la période 2009-2017

Source : ICN.

En outre, on peut également observer (graphique 10) que le salaire horaire moyen dans le secteur associatif est inférieur à celui en vigueur dans le reste de l’économie. Cette différence, qui avoisine 15 % en moyenne sur la période analysée, peut trouver son origine dans deux éléments d’explication sans que les données statistiques ne permettent de préciser la pertinence relative de chacun d’eux : d’une part, les ISBL se trouvent dans des conditions financières qui ne leur permettent pas d’offrir des salaires à la hauteur de ce qui est observé dans le reste de l’économie ; d’autre part, les ISBL sont principalement actives dans des branches où le niveau salarial horaire est inférieur, quelle que soit la forme de l’entreprise.

Graphique 10 : Salaires horaires payés par les ISBL et par le reste de l’économie (euros)

Source : ICN.

Chapitre 2. Analyse détaillée

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Dimension régionale du

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