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On note que la hauteur de cette zone ne dépend pas autant du débit de fuel que celle des flammes extérieures définie par la température (figure IV.18(a)). Ceci signifie que le

dégage-ment de chaleur volumique devient plus important dans cette zone lorsque l’on augdégage-mente

le débit de fuel.

La figure IV.18(d) montre le dégagement de chaleur volumique. On peut remarquer

qu’à l’extérieur du local, la zone où le dégagement de chaleur est supérieur à 250 kW·m3

est d’autant plus étendue que le débit de fuel est important. Il semble que les flammes

extérieures soient toujours « accrochées » au niveau du linteau, là où les gaz sortant du local

se mélangent avec l’air ambiant extérieur. Á l’intérieur du local, on voit que le dégagement

de chaleur se situe juste au-dessus de la surface où le fuel est injecté. L’augmentation du

débit de fuel entraîne une extension de la zone de dégagement de chaleur vers le fond du

local, jusqu’au moment où de forts dégagements de chaleur apparaissent à l’interface avec

l’air frais entrant, près de l’ouverture. Ceci est une conséquence d’une augmentation de la

richesse des gaz contenus dans le local. Les gradients de la fraction de mélange entre gaz

frais entrant et gaz contenus dans le local sont alors plus forts, d’où un dégagement de

chaleur accru.

Les figures IV.18(e) et IV.18(f) montrent des contours de flux radiatifs égaux à 20 kW·m2

dans deux directions. Ces grandeurs correspondent au flux radiatif hémisphérique

prove-nant de toutes les directions situées dans un demi-espace, comme cela est schématisé sur les

figures. Les contours de flux radiatif représentés mettent en évidence le fait que les

contri-butions au champ radiatif se décomposent essentiellement comme la somme du

rayonne-ment issu de l’ouverture du local et de celui issu des flammes extérieures. En effet, sur la

figure IV.18(e), on voit que le flux radiatif est important au niveau du bord inférieur de

l’ouverture, même hors des flammes extérieures. Ceci paraît cohérent avec le modèle de

Law qui décompose les contributions au champ radiatif en ces deux types de source.

IV.4.2 Influence de la distribution du combustible

Afin d’étudier l’effet de la distribution de la charge d’incendie sur les caractéristiques

des flammes extérieures, les résultats de trois simulations sont comparés. Dans la première

simulation, la charge est disposée près de l’ouverture. Dans la deuxième, la charge est située

au fond du compartiment et dans la troisième, la charge est uniformément répartie au sol.

Dans les cas de charges localisées, les dimensions de la surface débitante sont identiques à

celles de la surface débitante du cas de référence. Dans le cas de la charge uniformément

répartie au sol, la surface débitante est doublée dans le sens de la profondeur du

compar-timent. Tous les autres paramètres sont conservés pour ces simulations. Les résultats sont

présentés sur les figures IV.19, et IV.20 sous la forme de contours qui correspondent aux

valeurs moyennes dans une coupe verticale située au centre de l’ouverture.

IV.4.2.1 Comparaison charge d’incendie étendue/localisée

Les simulations comparées ici sont celles de la charge d’incendie localisée près de

l’ou-verture et celles de la charge d’incendie uniformément répartie au sol. Dans les deux cas,

le débit total de fuel est le même, ce qui conduit à un débit surfacique deux fois moindre

dans le cas de la charge répartie.

Influence des caractéristiques de la source du feu

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

(a) Température en ˚C

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -25.00 -20.00 -15.00 -10.00 -5.00 0.00 5.00 10.00 15.00 20.00

(b) Pression en Pa

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70 0.80

(c) Fraction de mélange

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 0 80 160 240 320 400 480 560 640 720 800

(d) Dégagement de chaleur en kW·m3

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -4.00 -3.00 -2.00 -1.00 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00

(e) Vitesse horizontale en m·s1

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -3.00 -2.00 -1.00 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00

(f) Vitesse verticale en m·s1

FIG. IV.19 — Effet de la distribution de la charge d’incendie dans

un compartiment profond. Les pointillés se réfèrent au cas de la charge

située près de l’ouverture alors que les lignes correspondent au cas de

la charge répartie uniformément au sol. Il s’agit de résultats moyens

d’un état stationnaire.

La figure IV.19 montre les résultats des simulations. On constate que la configuration

de la charge située près de l’ouverture conduit à des températures légèrement plus

éle-vées à l’extérieur du local (figure IV.19(a)). La hauteur de flamme correspondant à une

température de 500 ˚C est ainsi légèrement plus grande. Le champ de température dans le

compartiment montre que les gaz sont plus chauds dans le cas d’une charge située près

de l’ouverture. Le champ de pression est très proche entre les deux simulations (figure

IV.19(b)). Le champ de fraction de mélange à l’extérieur est également pratiquement

in-changé (figure IV.19(c)), ce qui explique que la localisation des zones de dégagement de

chaleur est la même à l’extérieur (figure IV.19(d)). On note cependant un dégagement de

chaleur à l’extérieur légèrement plus important lorsque la charge est située près de

l’ou-verture. Globalement, les écoulements sont similaires à l’extérieur du local pour les deux

configurations étudiées (figures IV.19(e) et IV.19(f)). Ainsi, la distribution de la charge

d’in-cendie au sol n’exerce pratiquement pas d’influence sur les conditions existant à l’extérieur

du local. Le cas de la charge située près de l’ouverture est bien le cas le plus défavorable

pour les élements de structure situés à l’extérieur du compartiment.

IV.4.2.2 Effet de la position d’une charge d’incendie localisée

On compare ici les résultats des simulations avec des charges d’incendie localisées près

de l’ouverture et au fond du compartiment. Cette comparaison montre que si les

écoule-ments sont de nature différente au sein du compartiment, ils retrouvent une certaine

simi-litude à l’extérieur de celui-ci (figures IV.20(e) et IV.20(f)). Le champ de pression est

prati-quement inchangé entre les deux simulations (figure IV.20(b)). La localisation du

dégage-ment de chaleur à l’extérieur du compartidégage-ment est quasidégage-ment inchangée (figures IV.20(c) et

IV.20(d)). On note cependant une différence au niveau du champ de température extérieur

(figure IV.20(a)). Le cas de la charge située près de l’ouverture présente des températures

légèrement plus élevées, dues à un dégagement de chaleur plus important et plus étendu

à l’extérieur du compartiment. Ceci vient du fait que la quantité de chaleur libérée par la

combustion dans le local est légèrement plus importante dans le cas de la charge située au

fond du compartiment. Les calculs montrent que les débits à l’ouverture sont les mêmes

dans les deux cas. Ainsi, la chaleur libérée par quantité d’air entrant est légèrement

supé-rieure avec la charge située au fond du compartiment. Ceci est sans doute dû à une plus

grande interface de mélange entre air frais et gaz combustibles.

IV.4.2.3 Conclusion

La disposition de la charge d’incendie près de l’ouverture conduit à la situation la plus

défavorable pour les éléments extérieurs. Il est donc sécuritaire de supposer a priori que la

charge est localisée près de l’ouverture. La comparaison entre le cas de la charge étendue

et le cas de la charge localisée près de l’ouverture met en évidence le fait qu’au-delà d’une

certaine valeur, la profondeur du compartiment n’exerce pratiquement plus d’influence sur

les flammes extérieures.

Influence des caractéristiques de la source du feu

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

(a) Température en ˚C

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -25.00 -20.00 -15.00 -10.00 -5.00 0.00 5.00 10.00 15.00 20.00

(b) Pression en Pa

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70 0.80

(c) Fraction de mélange

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 0 80 160 240 320 400 480 560 640 720 800

(d) Dégagement de chaleur en kW·m3

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -4.00 -3.00 -2.00 -1.00 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00

(e) Vitesse horizontale en m·s1

-2 0 2 4 6 0 1 2 3 4 5 6 -3.00 -2.00 -1.00 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00

(f) Vitesse verticale en m·s1

FIG. IV.20 — Effet de la position de la charge d’incendie dans un

compartiment profond. Les pointillés se réfèrent au cas de la charge

située près de l’ouverture alors que les lignes correspondent au cas de

la charge située au fond du compartiment. Il s’agit de résultats moyens

d’un état stationnaire.

IV.4.3 Influence de la nature du combustible

Dans la majorité des essais expérimentaux concernant la sortie de flammes d’un local

en feu, la charge d’incendie est constituée de bûchers de bois. Ce type de combustible est

peu onéreux et il est jugé relativement bien représentatif des charges d’incendie réelles.

Ce-pendant, l’utilisation croissante de matières plastiques dans le mobilier ou les revêtements

contenus dans les bâtiments conduit à s’interroger à propos de l’effet de la nature du

com-bustible sur les caractéristiques des flammes produites. Il est généralement admis qu’un feu

de compartiment peut atteindre des taux de réactions plus élevés avec un combustible non

cellulosique qu’avec des bûchers de bois [29, 129]. Les matières plastiques peuvent ainsi

continuer à produire des éléments volatiles combustibles, même dans un environnement

très riche en fuel [15, 37]. Ceci signifie que la richesse globale maximale admissible est

dif-férente entre le bois et le plastique. Le but de cette section n’est pas de déterminer cette

valeur mais plutôt d’étudier les effets de l’utilisation d’un fuel de nature différente de celle

du bois sur les caractéristiques des flammes extérieures.

Par construction, la richesse globale tient compte de la nature du fuel via le coefficient

stœchiométrique rfuel-air. Une comparaison entre deux simulations réalisées avec FDS et

employant deux types de fuel dans une même configuration permet ici d’étudier la

sen-sibilité des résultats par rapport au type de fuel employé. Les calculs correspondent cette

fois à une succession d’états stationnaires obtenus en faisant varier le débit de fuel par

« paliers », afin d’étudier comment les résultats varient en fonction de la richesse globale.

Il a été choisi d’utiliser un fuel dont les caractéristiques sont celles de l’éthylène car

elles conduisent à une valeur très différente du coefficient stœchiométrique20. La réaction

globale de combustion21 s’écrit pour l’éthylène

C2H4+2.97(O2+3.76N2)→1.97CO2+2.00H2O+0.00CO+0.02Csuies+11.18N2, (IV.8)

et le coefficient stœchiométrique rfuel-air vaut 14.6. Les simulations numériques

exploi-tées ici correspondent au cas d’un compartiment de 3.6 m sur 3.6 m avec une élévation de

3.1 m, et une ouverture en façade de 3.1 m de large sur 1.9 m de haut.

Les principaux résultats des simulations sont présentés sur la figure IV.21. Les calculs

ont montré que la simulation correspondant à l’éthylène atteint facilement des grandes

valeurs de la richesse globale, ce qui n’est pas le cas avec le bois. La différence de

compor-tement entre les deux types de fuel est due à l’écart entre les chaleurs de combustion. Une

même puissance totale nécessite une masse de fuel environ 2.5 fois plus importante dans le

cas du bois que dans le cas de l’éthylène. Or, il a été vu plus haut que le débit d’air entrant

dans le local est affecté par le débit de fuel. Ainsi, pour une même valeur de la richesse

globale, les débits massiques de fuel sont très différents entre les deux simulations (figure

IV.21(a)). La puissance totale libérée en fonction de la richesse globale dans le domaine de

calcul n’est pas représentée. Il a été observé qu’elle est assez proche dans les deux cas, ce

qui est cohérent avec l’approche théorique22 qui prévoit que la puissance totale libérée est

proportionnelle au débit d’air entrant multiplié par la richesse globale.

Les simulations ont également montré que la température moyenne au sein du local est