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Une hausse de l’actif qui s’explique par la comptabilisation des droits

3.2 Un bilan comptable stable à périmètre constant mais des fonds propres en

3.2.1 Une hausse de l’actif qui s’explique par la comptabilisation des droits

Le montant total inscrit à l’actif a été porté à 5,6 Md€ en 2020, en hausse de 22,7 % par rapport en 2016. Cette évolution est principalement due d’une part à la comptabilisation des droits d’utilisation figurant précédemment en engagement hors-bilan, et d’autre part à l’acquisition de sociétés durant l’année 2019.

Tableau n° 10 : Évolution des actifs entre 2016 et 2020 (en M€)

2016 2017 2018 2019 2020 Évolution

2016-2020

Actifs

courants 2 696,9 2 391,9 2 373,5 3 651,0 3 540,8 + 31,3 %

Actifs non

courants 1 886,1 1 809,3 1 998,3 2 226,0 2 084,5 + 10,5 %

Total des

actifs 4 583,0 4 201,2 4 371,8 5 877,0 5 625,3 + 22,7 %

Source : rapports financiers de Transdev

3.2.1.1 L’actif est marqué par la comptabilisation des droits d’utilisation à compter de 2019

L’actif du bilan est principalement constitué des actifs non courants (à hauteur de 3,5 Md€ en 2020, soit 63 % de l’actif) qui augmentent plus vite que les autres postes en raison de la comptabilisation depuis 2019 de droits d’utilisation, d’un montant supérieur à 1 Md€ en 2020.

Tableau n° 11 : Détail des postes inscrits à l’actif non courant (en M€)

2016 2017 2018 2019 2020 Évolution

2016-2020

Goodwills 719,7 701,5 723,6 826,5 812,6 + 12,9 %

Autre actifs incorporels 199,0 163,4 105,9 135,8 105,6 - 47 % Actifs corporels 1 084,4 1 067,9 1 045,9 1 157,8 1 105,8 + 2,0 %

Droits d’utilisation - - - 1 073,0 1 048,4 -

Participation dans les entreprises mises en équivalence

57,6 56,3 67,9 73,5 33,5 - 41,8 %

2016 2017 2018 2019 2020 Évolution 2016-2020

Actifs financiers opérationnels non courants

308,1 255,8 287,2 271,3 342,6 + 11,2 %

Autres actifs financiers

non courants 106,2 100,5 98,0 71,9 69,1 - 35,0 %

Impôts différés actif 221,9 44,4 42,3 41,2 23,2 -89,5 %

Coûts des contrats - 2,1 2,7 - - -

Total actifs non

courants 2 696,9 2 391,9 2 373,5 3 651,0 3 540,8 + 31,3 %

Source : rapports financiers de Transdev

En application de la norme IFRS 1650, tous les contrats de location sont en effet désormais repris à l’actif pour la durée du contrat au sein des droits d’utilisation, supprimant ainsi la distinction historique qui existaient entre les contrats de location simple (figurant auparavant dans les engagements hors bilan), et ceux de location-financement. Le montant inscrit correspond au droit d’utilisation de l’actif loué pendant la durée du contrat51. Au passif, la contrepartie correspondante est comptabilisée en dette représentant la valeur actualisée des loyers à payer sur la durée attendue du contrat de location (cf. infra). En 2020, les droits d’utilisation concernaient majoritairement la mise à disposition de matériels de transport (768 M€), puis de biens immobiliers (265 M€). Ils sont principalement localisés en France (408 M€) et en Allemagne (288 M€).

Les goodwills sont des actifs incorporels qui compilent les écarts positifs entre le coût d’acquisition d’une filiale et la quote-part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs. En hausse entre 2016 et 2020 (+ 13 %), ils s’établissent à 812,6 M€ en 2020. Ils sont les plus significatifs dans les zones géographiques où le groupe Transdev est le plus présent : en France (536,2 M€), aux États-Unis (94,3 M€), et en Allemagne/Europe centrale (63,3 M€). Les goodwills ont particulièrement crû sur la période étudiée en Allemagne/Europe centrale ainsi qu’en Europe du nord, où ils sont respectivement passés de 24,2 M€ à 63,3 M€, et de 1,1 M€ à 25,7 M€.

Les autres actifs incorporels ont considérablement baissé entre 2016 et 2020 (- 47 %).

D’un montant total de 105,6 M€ en 2020, ils sont essentiellement constitués des logiciels acquis (33,1 M€) et des marques (26,6 M€). Les pertes de valeur constatées portent principalement sur des marques déposées aux États-Unis en 2017 et 2018, ainsi qu’en France en 2018. L’année 2020, marquée par la crise sanitaire, a également engendré des dépréciations sur des droits contractuels comptabilisés lors de regroupements d’entreprises.

50 La norme IFRS 16 remplace la norme IAS 17 et les interprétations de l’international financial reporting interpretations committee (IFRIC) et du standard interpretations committee (SIC) associées.

51 Une simulation de l’application de la norme IFRS 16 au 31 décembre 2018 fait apparaître une hausse de l’actif à hauteur de 941,8 M€.

Les infrastructures détenues dans le cadre des contrats de concessions et d’affermages52 sont, conformément à l’interprétation IFRIC 12, soit comptabilisées en actifs corporels, soit en actifs financiers (non-courants ou courants), selon les engagements de rémunérations consentis par le concédant53. Les contrats déterminent en effet le service attendu et la rémunération correspondante, ainsi que les modalités de restitution des biens utilisés en fin de contrat :

- les infrastructures sont classées en actifs corporels lorsque l’opérateur est rémunéré par les utilisateurs, ou lorsqu’il ne bénéficie d’aucune garantie contractuelle sur le montant à recouvrer ;

- les investissements sont en revanche enregistrés en actifs financiers si l’opérateur bénéficie d’une garantie contractuelle du concédant, qui lui octroie le paiement de montants déterminés ou compensant un manque à gagner corrélé à la fréquentation des usagers.

Entre 2016 et 2020, les actifs corporels sont restés stables (+ 2 %), et s’élèvent à 1 105,4 M€ en 2020. Ils regroupent par ordre décroissant le matériel de transport (720,1 M€), les constructions (97,0 M€), les installations techniques, matériel, et outillage (70,5 M€), les terrains (69,9 M€) et autres (148,3 M€).

Les actifs financiers non courants ont légèrement crû sur la période étudiée (+ 11 %) pour atteindre 342,6 M€ en 2020, décomposé en droits inconditionnels à recevoir de la part des autorités délégantes au titre de financement de matériel roulant pour le compte de ces autorités délégataires (260,1 M€) et au titre de loyers à payer relatifs à du matériel roulant (76,6 M€).

3.2.1.2 Une politique sélective d’acquisitions qui est concentrée sur l’année 2019

Le groupe Transdev a conforté ses positions par l’acquisition de sociétés œuvrant dans le secteur du B2G, dont les plus significatives sont toutes intervenues en 2019, essentiellement en Europe :

- en janvier 2019, prise de participation dans la holding allemande Rhenus Veniro œuvrant dans les transports publics de voyageurs, appartenant précédemment au groupe Rethmann ;

- en avril 2019, acquisition de la société canadienne Voyago ;

- en août et novembre 2019, acquisition des opérateurs tchèques de bus Havirov CSAD et Anexia ;

- en septembre 2019, acquisition de la compagnie suédoise de bus A Björks AB ; - en octobre 2019, acquisition des opérateurs néo-zélandais de bus Howick and Eastern Buses à Auckland et Mana Coach Services à Wellington.

52 Ces contrats sont essentiellement octroyés par des clients publics, ou à la marge par des sociétés concessionnaires intégrées au groupe dans le cadre de privatisations.

53 Certains contrats peuvent inclure un engagement de paiement du concédant couvrant partiellement l’investissement, le solde étant couvert via les redevances facturées aux usagers. Dans ce cas, le montant garanti de l’investissement par le concédant est comptabilisé en actif financier, et le solde en actif incorporel.

Tableau n° 12 : Principales acquisitions du groupe Transdev sur la période 2017 à 2020

Année

d’acquisition Nom de la compagnie Pays

Chiffre d’affaires de l’année d’acquisition

(en M€)

2019 Rhenus Veniro Allemagne 143,5

2019 Voyago Canada 35,5

2019 Havirov CSAD République tchèque 26,2

2019 A Björks AB Suède 53,5

2019 Howick and Eastern Buses

et Mana Coach Services Nouvelle Zélande 4,4 Source : Transdev

Sur la période allant de 2017 à 2020, Transdev a également renforcé le capital que le groupe détenait dans ses filiales à hauteur de 121,7 M€ en 2017, 199 M€ en 2018, 134 M€ en 2019 et 97 M€ en 2020. Les augmentations de capital ont représenté un montant total de 551,7 M€, dont 380,6 M€ (soit 69 %) au profit de sa filiale américaine Transdev Amérique du Nord afin de compenser les pertes qui se sont élevées à 336 M€. Cette dernière a en effet enregistré des déficits sur l’ensemble des exercices, de l’ordre de 55 M€ en 2017, 205 M€ en 2018, 55 M€ en 2019, et 21 M€ en 2020.

3.2.2 Un passif affecté par une hausse des provisions, mais un endettement maîtrisé