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S’il est indéniable que des auteurs comme Jornet ou Steck ont admis des travers sportifs et extraordinaires au sein de la figure héroïque de leur récit autobiographique, d’autres auteurs voient dans cette quête de la performance et de la compétition une recherche superficielle et parfois vide de sens. L’Italien Hervé Bramasse représente l’auteur qui inclut, dans la composition de son héros, à la fois la tradition hédoniste chère aux guides ainsi que l’élitisme, autrefois décernés aux pionniers, et les alpinistes d'aujourd’hui avides de records. Ce choix littéraire s’inspire naturellement de sa vie privée. Avant d’être un alpiniste et un guide chevronné et reconnu dans ce milieu, l’Italien fût un espoir du ski alpin de haut niveau. Suite à une chute lors d'un slalom, ce dernier s’oriente vers l’alpinisme avec le même esprit de compétition sportif qui l’avait animé lorsqu’il fut skieur. Ce n’est qu’avec le temps et l’expérience que la profession de guide opère sur sa personne, une reconsidération des notions de compétition, de concurrence et de rivalité. Dès lors, ce cheminement idéologique qui s’articule autour de plusieurs expériences tangibles offre un parfait métissage des différentes postures héroïques vues jusqu'alors dans la littérature alpine. C’est ainsi que son ouvrage La montagne en moi 269 propose une

posture héroïque qui traverse une évolution concrète et conforme aux usages actuels.

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La rivalité et la concurrence du sport

Comme nous l’avons déjà vu, malgré un aspect sportif en pleine expansion, l’alpinisme fait partie de ces pratiques sportives qui échappent à toute imbrication au sein d’un championnat. Cependant, un autre sport de montagne demeure l’exemple même de la compétition, de la rivalité et de l’individualisme, le ski alpin.

Avant d’être un alpiniste de renom, le héros de La montagne en moi connaît une première vie en tant que skieur alpin de haut niveau. L’auteur assigne alors à son héros de nombreux qualificatifs belliqueux avec une morale calquée sur la compétition qui règne dans son milieu.

Dès que s’ouvrira le portillon de départ, je n’aurai plus d’amis ou de coéquipiers, seulement des adversaires à battre.270

C’est ainsi que la notion de compagnons, si importante dans la littérature alpine, est réinventée pour le terme bien plus violent d’adversaire. Barmasse troque le champ du partage initialement prescrit à l’exercice de la haute montagne pour investir le champ sportif. Cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler un contexte guerrier vu précédemment. Il en est de même pour la notion hiérarchique de la figure de l’initiateur en montagne. Si Rébuffat nomme Henri Moulin comme son grand frère271, Barmasse préfère le

terme d’entraîneur encore inconnu de la littérature alpine et fortement rattaché au contexte sportif.

Bruno, mon entraîneur, s’approche et grogne :

-Souviens-toi que seules les trois premières places comptent, après ce ne sont que des médailles en bois. Tu sais ce que dois faire : sois méchant comme une merde !272

De même, avec cet attrait pour la concurrence liée au milieu du sport, on observe également une mise en scène volontaire de l’effort et de sa théâtralisation envers un public. À l’image d’un joueur de football qui célèbre son but face à une tribune de supporters, le héros de l’ouvrage de Barmasse est parfaitement conscient de l’attention dont il est l’objet et qu’il suscite autour de lui. Cela se ressent particulièrement lorsque l’auteur restitue l’atmosphère pesante, dont il est à la fois l’objet et le

270 H.Barmasse, op. cit., p.10. 271 G.Rébuffat, Étoile et tempête, p.33. 272 H.Barmaasse, op. cit., p.10.

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spectateur, quand il s’apprête à prendre le départ d’un slalom au sommet du Monte Jafferau en Italie ou lorsqu’il chute violemment après avoir manqué un virage.

Je resserre les crochets des chaussures, je baisse le masque sur mes yeux et je m’approche du portillon de départ. Les spatules vibrent dans l’air, la piste attend le dessin de courbes. Je serre les poignées de mes bâtons, je contracte les muscles de mon corps, et je me prépare à exploser273 […]

Je me crashe conte le mât métallique, le plie de trente degrés. Je sens un choc et un coup de fouet, puis la lumière s’éteint. Je passe de la veille hallucinée qui précède la collision à l’abandon comateux d’un corps catapulté dans le ciel Jafferau. Le noir se fait en moi. « Il est mort », hurlent Luciano Gianotti et Franco Gadin, les techniciens en bord de piste. Ils sont pétrifiés. Personne n’a le courage de s’approcher. Ils me voient froissé dans l’ombre de la montagne. Ils sentent qu’il n’y a plus d’espoir, ils revivent le cauchemar d’autres histoires qui se sont mal terminées. « Et maintenant Barmasse, pensent-ils au bord de la piste, encore un qui ne vieillira plus. » La course est stoppée et le haut-parleur se tait, pendant que le soleil continue d’illuminer une belle journée de fin d’hiver sur le Jafferau. Tout s’est arrêté : le vent, les parfums, le printemps, la course. Tous attendent. Sur la piste, la vie est suspendue.274

Afin d’exprimer la conscience de l’intérêt qu’il suscite, nous pouvons noter au fil de cet extrait que Barmasse s’attache à ne reconstituer que les propos témoignant d’une forme d’inquiétude de la part de l’assemblée à son égard. De plus, l’auteur ne se contente pas de retranscrire les paroles dont il est l’objet, mais insiste sur les sentiments d’angoisse et les pensées tragiques qu’il provoque autour de lui à la suite de sa chute. Ainsi, en opposition à la tradition littéraire classique, Barmasse représente un héros qui se place au centre d’un sommet qui l’attend, transformé en piste, et non plus comme un espace sauvage que l’on pénètre avec joie et respect275.

Enfin, la mise en avant de sa posture héroïque s’opère davantage lorsque l’auteur induit une distinction très nette entre sa personne et le reste du monde. Pour cela, l’auteur pointe ses qualités sportives en utilisant les qualificatifs que le public attribue à son propos.

On m’appelle « la glisse » parce que j’ai le don de laisser filer les semelles de mes skis en restant bas et souple sur la neige, même à plus de cent kilomètres à l’heure Là où les autres coupent la neige avec leur carres, dérapent et offrent de précieux dixièmes aux adversaires, je glisse vite, sans une éraflure. Cela s’appelle skier.276

Ce choix de réutiliser les mots de son public prouve que le héros littéraire de la montagne en moi est parfaitement conscient d’exercer une attention et une médiatisation à son encontre. Ce phénomène, mis avant dans son ouvrage, démontre l’aspect sportif dont sa posture héroïque est faite. En ce sens,

273 Ibid, p.14-15. 274 Ibid, p.128.

275 G.Rébuffat, op. cit., p.5. 276 H.Barmasse, op. cit., p.9.

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Bramasse induit une rupture franche avec la tradition littéraire alpine et hédoniste inscrite par Rébuffat, où la compétition, la médiatisation demeurent des questions absentes.

Dès lors, le héros alpin décrit par Barmasse représente l’alter ego des guides et des pionniers traditionnels. Par son agressivité et sa quête de l’exploit, le héros Barmassien instaure à son propos un élitisme et une excellence conforme au milieu du sport de haut-niveau qui balayent toutes volontés de démocratisation auparavant entreprises.

Le poids du milieu et de l’héritage historique

Bien que le héros de la montagne en moi soit doté de capacités physiques hors normes lorsqu’il chausse ses skis, sa chute brutale et la relative infirmité qui en résultera, sera le point de départ d’une mutation. Privé de ski et par extension de sport, le héros Barmassien se retrouve dépourvu des éléments qui peuvent lui permettre de revendiquer une quelconque figure héroïque. À l’image du concept de l’épreuve qualifiante théorisée par Julien Greimas277, afin de discerner le héros du reste du

monde, nous pouvons parfaitement envisager cette chute à ski comme une épreuve invalidante au sens propre mais aussi disqualifiante au sens de la posture du héros littéraire. Dès lors, une évolution s’engage. De héros, il devient un individu dépourvu de but.

En me regardant dans le miroir, je ne voyais qu’un garçon doté d’un physique de sportif mais dépourvu de but. Muscles inutiles. Années perdues. Et maintenant ?278

Ce vide laissé par l’abandon du ski de haut niveau donne au héros l’occasion d’être rattrapé par son milieu géographique et familial, ce qui induit au sein de sa posture héroïque un élément inédit, celui de l’héritage. En effet, contrairement à Steck, Rébuffat ou même Herzog, Barmasse fait intimement partie d’une tradition montagnarde par ses racines familiales. Son père ainsi que son grand-père sont des guides et l’ensemble de sa famille vit au pied du versant Italien du Cervin. Par ce fait, il possède un caractère « autonome » qui guide sa vocation d’alpiniste de façon individuelle. Le héros de La montagne

en moi se présente avant tout comme un hériter. Anodine en apparence, cette particularité prouve

l’existence d’une réelle tradition héroïque montagnarde. C’est ainsi, qu’avant d’embrasser sa nouvelle

277 Algirdas, Julien, Greimas, Sémantique structurale : recherche de méthode, Paris, Larousse, 1966. 278 H.Barmasse, op. cit., p.45.

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carrière d’alpiniste, l’auteur expose toute sa transition lorsqu’il abandonne le ski pour les piolets. L’exemple le plus évident a lieu lorsque le père du héros, Marco, invite son fils encore convalescent à gravir le Cervin. Au sommet de la pyramide Suisse, l’auteur prend soin de souligner l’état qu’il ressent entre l’abandon du ski et découverte de l’alpinisme.

Au sommet, j’embrasse la croix tandis qu’il me prend en photo. Je fais le signe de la victoire avec la main droite. Je porte un baudrier vert petit pois, un pull de laine tricoté à la main, un bonnet péruvien avec des pendentifs et des gants de ski. Je suis à moitié alpiniste et à moitié skieur.279

Cette remarque démontre que Barmasse est parfaitement conscient de la posture qu’il incarne. De plus, ce court passage prouve que ce dernier est également convaincu de l’existence d’une figure héroïque de l’alpiniste qu’il s’apprête à revêtir. Un autre exemple de ce glissement d’une posture vers l’autre par la tradition a lieu lorsque Barmasse s’inscrit à l’école des guides de sa vallée. Conscient qu’il porte un nom de famille chargé d’une histoire singulière, l’auteur énonce longuement le poids de l’histoire qui pèse sur lui lorsque les habitants le dévisagent dans la vallée, voyant en lui, l’héritier d’une dynastie de guide du Cervin.

Quand le bruit a couru au Breuil que je voulais devenir guide, j’ai senti le poids de l’hérédité, tout ce que cela représente d’avoir un père comme le mien. On disait de lui qu’il était le successeur de Carrellino. Les revues spécialisées ont écrit qu’il était le meilleur guide du Cervin et l’un des meilleurs des Alpes. Rien n’est plus vrai. Mais si ces gens attendent de moi les mêmes résultats, je ne suis pas d’accord. Pour commencer, il faut que j’essaye. Mais personne ne semble l’avoir compris. Pour les gens, je suis un guide et un alpiniste avant même d’avoir pu en faire la preuve.280

Enfin, ce glissement et cet abandon de la performance s’opèrent définitivement quand il relate son expérience de guide dans l’extrait suivant.

L’année 2008 s’achève sur un voyage en Chine, dans la région du Pamir. Un client ou mieux, un ami client, veut fêter son quarantième anniversaire en réalisant son rêve de gravir un sommet vierge. […] Je suis enthousiaste à l’idée de l’accompagner dans cette aventure qui, sans comporter les risques classiques des grandes entreprises d’alpinisme, représente pour lui un véritable défi. Pendant ce mois où je m’éloigne de mon alpinisme pour reprendre le métier de guide, j’observe ce monde dans une perspective différente.281

Là où le héros était individualiste et compétiteur lorsqu’il était skieur, celui-ci devient calme et attentionné lorsqu’il exerce la profession de guide et adopte alors une multitude de point de vue. Ce que l’auteur désigne sous la formule perspective.

279 Ibid, p.41. 280 Ibid, p.65. 281 Ibid, p. 187.

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De plus, on observe une mutation entre l’extraordinaire posture du skieur alpin et l’ordinaire figure du guide lorsque l’auteur assigne aux montagnes la capacité de fournir un défi et une joie à l’ensemble des individus quelque soit le niveau ou la condition physique.

Un détail m’apparaît, qui n’est évident qu’en apparence : en montagne, chacun peut trouver un défi à sa mesure. Dans le cœur de chacun d’entre nous, il y a un rêve à réaliser. Et les émotions éprouvées sont les mêmes. […] Chacun devrait pouvoir vivre la montagne à son niveau. Apprendre l’art du renoncement, explorer ses propres limites et s’y confronter. Ce sont les émotions éprouvées qui donnent de la grandeur à ce qu’on fait et par chance, elles ne peuvent pas servir à établir des classements. Elles nous remplissent de joie.282

Cette imprégnation de la posture héroïque propre au guide, conduit même le guide Italien à désavouer indirectement son ancienne figure sportive. Pour cela, l’auteur fustige dans l’extrait suivant la technique et la vitesse, qualités essentielles qui lui étaient reconnues avec admiration lorsqu’il était skieur.

Est-il possible que l’alpinisme de l’avenir prenne une dimension exclusivement sportive ? Que la technique et la vitesse deviennent la fin et non plus les instruments pour réaliser nos ascensions ? C’est probable, mais sincèrement, je n’ai même pas envie de l’imaginer. Le mot alpinisme se viderait de son sens véritable.283

En définitive le héros de la montagne en moi propose une évolution qui ne fait que conforter le poids de la littérature alpine ultérieure. Nous observons que la succession de postures héroïques littéraires calquées sur la figure de l’alpiniste a conduit à l’émergence de plusieurs figures héroïques archétypales que chacun peut être amené à incarner volontairement. Or c’est précisément de ces idéaux nourris au fil des années, que s’imprègne le héros Barmassien, lorsque ce dernier souhaite trouver un nouvel avenir après sa chute invalidante.

Équilibre entre la performance et la découverte

Je trouve mon bonheur dans cet environnement, que j’y sois seul sur des aventures engagées, ou entre amis, avec des clients que je guide. Ce ne sont pas les mêmes choses que je viens chercher, mais elles sont toutes les deux importantes.284

Cet extrait d’entretien, paru dans le quotidien l’équipe, résume en quelques mots la dernière phase de l’évolution du héros de la montagne en moi. En effet, bien que rattrapé par son héritage et par la

282 Ibid, p.188. 283 Ibid, p.278.

284 H.Barmasse C’est la montage qui m’a appris qui je suis. L’équipe, 24 octobre 2016. https://www.lequipe.fr/ Adrenaline/Tous-

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profession de guide de haute montagne, l’exercice de ce métier ne suffit pas à satisfaire la posture héroïque qu’il convoite. Pour pallier ce déficit, Barmasse entreprend une recherche de la performance et d’accomplissement qui prend la forme d’une quête de sens.

Mes genoux cabossés ne semblaient pas souffrir du poids de tous ces sacs, mais je n’avais pas encore retrouvé la confiance en moi, et surtout j’avais compris qu’escalader une montagne ne suffisait pas à me définir, à mes yeux, comme alpiniste. À ce mot, je devais encore donner un sens. Il manquait quelque chosed’important.285

À ce dessein, l’Italien décide de réaliser plusieurs ascensions de grandes envergures où le risque et l’inconnu, ainsi que l’exploration, sont des données volontairement recherchées. C’est ainsi qu’enplus de son activité traditionnelle de guide, Barmasse part au Pakistan pour réaliser la première ascension en style alpin du Beka Brakau Chhok, un sommet vierge de 6 940 mètres. Dans une même volonté d’exploration, l’Italien entame la première ascension du Cerro Piergirogio une paroi de 2 719 mètres en Patagonie, encore exempte du moindre coup de piolet. Un dernier exemple particulièrement significatif, se trouve lorsque l’ascension du Cervin, sommet sur-fréquenté, est décidée par un itinéraire encore inexploré. Dans l’ensemble de ces projets, on remarque la volonté du héros de s’inscrire dans une tradition d’alpinisme où l’exploration demeure la raison principale du départ en montagne.

Nous ouvrons des voies techniques en rocher et en glace, et je commence à donner un sens à mon alpinisme dans les massifs lointains. J’écrirai sur mon journal : « En brisant les schémas des expéditions traditionnelles qui ne trouvent leurs objectifs que sur les voies normales des quatorze montagnes les plus hautes de la terre, je redécouvre la valeur de cette pensée d’Albert Frederick Mummery286, le pionnier de l’arête de Zmutt : “ Le véritable alpiniste est celui qui tente de

nouvelles ascensions. Peu importe qu’il y arrive ou non ; l’alpiniste trouve son plaisir dans l’imagination et dans le jeu de la lutte.’’ » 287

En effet, on constate que ces ascensions sont choisies parce qu’elles se proposent, sinon d’ouvrir des nouvelles voies sur des montagnes connues, de franchir des sommets encore inexplorés. Cependant l’auteur reste conscient du siècle au sein duquel il se trouve et restitue parfaitement les enjeux de la figure de l’alpinisme contemporain. Sachant que l’époque des grandes explorations alpines se trouve derrière lui, l’alpiniste Valdôtains s’attache à réaliser des sommets reculés, plus petits et moins

285 H. Barmasse, op. cit., p.91.

286 Mummery est un alpiniste Anglais du XIXe siècle, connu entre autre pour avoir réaliser de nombreuses

premières ascensions dans les aiguilles de Chamonix, sans les services d’un guide.

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médiatisés, tant que ces derniers soient vierges. Dès lors, par cette volonté de fouler des pics immaculés, le héros alpin décrit par l’auteur possède la capacité d’afficher au sein de l’époque contemporaine, des caractéristiques propres aux pionniers beaucoup plus vieux. Phénomène qu’il nomme la « nouvelle frontière de l’alpinisme moderne ».

Pour la première fois, une expédition italienne suscite la curiosité loin des voies normales des 8 000, crée la surprise et est perçue comme une nouvelle frontière de l’alpinisme moderne […]288

Pour cette même raison, Barmasse s’attache à désacraliser la posture héroïque de l’alpiniste pionnier et ce, même si il la recherche consciemment. Pour cela, il n’oublie jamais de souligner l’apparente décontraction qui règne lors de ses ascensions, ainsi que la quête parfois superficielle de sensationnalisme et de romantisme qui couvre les exploits actuels en termes d’alpinisme.

Quand on ne grimpe pas, on passe notre temps à jouer au Trivial Poursuit et à parler de musique, de politique, de religion, d’histoire d’amour, sujet sur lesquels on débat beaucoup plus que d’aventures en montagne.289 […]

Je cherche dans mon sac mon nez de clown. Je le mets et me fais prendre en photo au sommet. J’aime bousculer le sérieux qui guette tout alpiniste. C’est une façon de me moquer de moi-même et de me rappeler que nous ne sommes que des grimpeurs, que le sort du monde ne dépend pas de nos actions.290

Dans ces extraits, nous remarquons alors que l’auteur, afin de couper le romantisme normalement