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L’évolution des données probantes à travers le temps a permis une intégration progressive des recommandations visant EndoPredictMC, ProsignaMC et Oncotype DXMC dans les guides de pratique clinique publiés par plusieurs associations professionnelles et les consensus d’experts (figure 2).

Figure 2. Recommandations des organisations savantes visant l’utilisation d’EndoPredictMC, d’Oncotype DXMC et de ProsignaMC

AJCC : American Joint Commission of Cancer; ASCO : American Society of Clinical Oncology; CCO : Cancer Care Ontario;

EGTM : European Group on Tumor Markers; ESMO : European Society for Medical Oncology; IMPAKT : Improving Care and Knowledge through Translational Research; INCa : Institut national du cancer; NCCN : National Comprehensive Cancer Network; NICE : National Institute for Health and Care Excellence; SEOM : Spanish Society for Medical Oncology

Seulement les recommandations publiées à partir de 2015 sont répertoriées dans cette section.

Les recommandations sont transcrites intégralement à l’annexe G. Les niveaux de preuve pour chacune des organisations sont rapportés dans l’annexe H.

De façon générale, l’ensemble des recommandations mentionnent que le clinicien peut choisir d’avoir recours à ces tests s’il le juge pertinent, en particulier lorsqu’une chimiothérapie adjuvante est envisagée ou lorsqu’il persiste une incertitude quant à la pertinence de ce traitement. La campagne Choisir avec soin rapporte que ces tests peuvent être utiles chez les patientes atteintes d’un cancer RH+ de bas stade, mais qu’ils ne devraient pas être utilisés de routine. De plus, il est spécifié que ce type de test ne devrait pas être utilisé si le résultat obtenu ne change pas le choix du traitement prévu.

Selon les recommandations de l’European Group on Tumor Markers (EGTM), les tests

EndoPredictMC, ProsignaMC et Oncotype DXMC peuvent être utilisés pour déterminer le pronostic et soutenir la décision thérapeutique chez les patientes RO+, HER2-, N0 ou N+ (1 à 3 ganglions atteints). Pour EndoPredictMC et ProsignaMC, les résultats doivent être interprétés en combinant les facteurs de risque cliniques et anatomopathologiques reconnus [Duffy et al., 2017].

Le National Comprehensive Cancer Network recommande aux cliniciens de considérer l’utilisation d’Oncotype DXMC en présence d’une tumeur RO+, HER2-, T1-T3, > 0,5 cm, pN0 ou pN1mi (métastase du ganglion axillaire ≤ 2 mm) ou encore pour certaines patientes avec 1 à 3 ganglions ipsilatéraux atteints [NCCN, 2017]. Il est également spécifié que d’autres profils d’expression multigénique peuvent être employés, même si leur validité prédictive par rapport à l’efficacité du traitement n’a pas été prouvée. La revue de littérature rapportée cible notamment Oncotype DXMC et ProsignaMC.

La majorité des panelistes membres de la Conférence de consensus de St-Gall estiment que les profils d’expression multigénique ne sont pas nécessaires dans les cas des tumeurs pT1a-b, pN0, RO+, HER2- et Ki67 bas et des cancers précoces de bas grade. En dehors de ce groupe à faible risque, ces tests apporteraient une information utile sur le pronostic et le risque de récidive dans le cas des tumeurs précoces RO+, HER2- et pN0 [Gnant et al., 2017].

Les recommandations de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) indiquent que les tests EndoPredictMC, ProsignaMC et Oncotype DXMC peuvent être utilisés pour guider la décision d’offrir aux patientes une chimiothérapie adjuvante dans les cas de tumeurs RO+, HER2- et N0 [Harris et al., 2016]. L’ASCO recommande de ne pas utiliser ces tests chez les patientes HER2+ ou N+.

Une mise à jour de son guide de pratique clinique après la publication de l’étude MINDACT sur le test MammaPrintMC, test qui n’est pas inclus dans le présent rapport, conclut qu’aucun profil d’expression multigénique disponible n’est parfait et que des améliorations sont nécessaires pour réduire le risque de récidive et éviter le surtraitement. L’ASCO conclut également qu’aucune preuve n’appuie la prescription de plus d’un test par patiente [Krop et al., 2017].

Pour l’European Society for Medical Oncology (ESMO), les tests EndoPredictMC, ProsignaMC et Oncotype DXMC peuvent être utilisés, lorsque disponibles, dans les cas d’incertitude sur l’indication de la chimiothérapie adjuvante et après considération des autres tests disponibles [Senkus et al., 2015].

Au Canada, les recommandations de l’Action Cancer Ontario [Chang et al., 2016] mentionnent que les cliniciens peuvent proposer ces tests pour appuyer leur décision d’offrir la

chimiothérapie adjuvante aux candidates potentielles N0. Chez certaines patientes N1a (1 à 3 ganglions atteints), les cliniciens peuvent décider de ne pas prescrire la chimiothérapie en présence d’un risque de récidive faible tel qu’évalué par OncotypeMC et ProsignaMC, dans la mesure où il est appuyé par les autres critères cliniques, pathologiques ou propres aux patientes.

L’Alberta Health Services a publié un guide de pratique concernant l’utilisation des tests d’analyse d’expression multigénique. Des recommandations relatives à l’utilisation

d’Oncotype DXMC et de ProsignaMC y sont définies. Il est nécessaire de remplir un formulaire d’approbation pour toute demande d’utilisation d’Oncotype DXMC. Par ailleurs, aucun formulaire d’approbation n’est nécessaire pourProsignaMC.

Dans la huitième édition de la classification TNM, l’American Joint Commission of Cancer (AJCC) introduit des changements à la stadification selon le résultat des profils d’expression

multigénique. Lorsque le score obtenu indique un faible risque de récidive à distance, les

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tumeurs sont classées T1a-T1b N0 M0, quelle que soit leur taille. Comme l’AJCC estime que ces tests sont indiqués en présence des tumeurs T1 et T2, cela veut dire que les tumeurs T2 sont classées T1 si le profil multigénique indique un risque faible [Giuliano et al., 2017] (annexe I).

Finalement, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE), dans une mise à jour de 2016 d’un guide de pratique clinique publié en 2013, recommandait qu’Oncotype DXMC soit offert aux patientes atteintes d’un cancer du sein précoce RO+, HER2- et N0 dont le risque de récidive à distance était jugé intermédiaire. Dans un document mis en ligne pour consultation en début d’année 2018, le NICE a d’abord proposé de retirer la recommandation de se servir de l’Oncotype DXMC afin de guider la décision de chimiothérapie adjuvante chez les patientes à risque intermédiaire et de ne pas recommander l’utilisation de ProsignaMC et d’EndoPredictMC. L’absence de démonstration de l’utilité clinique de ces tests et l’incertitude quant aux coûts-avantages réels avaient motivée leur décision.

Dans le deuxième document mis en ligne en avril 2018, le NICE recommande l’utilisation d’Oncotype DXMC, d’EndoPredictMC et de ProsignaMC chez les patientes à risque intermédiaire comme outil d’aide à la décision à propos de la chimiothérapie adjuvante. Cette dernière recommandation est accompagnée d’une obligation pour les cliniciens et les fournisseurs de colliger des données en contexte réel de soins. MammaPrintMC et IHC4MC ne sont toujours pas recommandés. L’avis final devrait être publié en septembre 2018.

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