• Aucun résultat trouvé

La guerre de Boshin et Jules Brunet »

164

2-1. Le début de la guerre et le déplacement de son front vers l’Est

Ainsi, la série de conflits armés entre le clan des Tokugawa et le nouveau gouvernement

commence par une bataille opposant les soldats de Tokugawa Yoshinobu à ceux de Satsuma et de Chôshû. Les troupes de Tokugawa Yoshinobu, opposées à l’abolition du système du Bakufu et du poste de shôgun prônée par le nouveau gouvernement, montent jusqu’à Kyôto et entrent en conflit avec les troupes impériales à Toba Fushimi.

Bien qu’en supériorité numérique, les forces des Tokugawa ne parviennent pas à remporter le combat contre des troupes équipées d’armes lourdes modernes et, quatre jours après l’éclatement de la bataille, ils commencent à se disperser et à reculer vers Ôsaka où leur commandant Tokugawa Yoshinobu siégeait.

Bien sûr la défaite de Toba Foshimi contre les troupes de Satsuma et de Chôshû, pourtant moins nombreuses, décourage les hommes des Tokugawa, mais ce qui est plus décevant, et qui démoralise les soldats, est le fait que leur chef Yoshinobu s’enfuit du château d’Ôsaka la nuit du dernier jour de combat à Kyôto et retourne à Edo à bord d’un navire américain en laissant ses soldats dans l’ouest du pays.

Le retour de Yoshinobu dans la capitale signifie que le regard des Japonais jusqu’ici tourné vers l’ouest du Japon, à Kyôto, change de direction et se tourne vers l’est. Malgré son attitude décourageante face à ses ennemis de l’ouest, lorsque Tokugawa Yoshinobu rentre au château d’Edo, début février 1868, le chef du clan Tokugawa a encore l’intention de maintenir la résistance des troupes shôgunales et, pour ce faire, de se lancer lui- même dans le combat contre la Cour de Kyôto. Néanmoins lors du premier mois suivant son retour dans la capitale, le sentiment de Yoshinobu change radicalement et finalement, au mois de mars, il décide de se retirer de la scène politique et de sortir du château pour vivre en tant que simple citoyen dans un temple à Edo, à l’abri d’événements politiques désormais étrangers à sa vie.

Pendant ce temps, le gouvernement de l’empereur prend les mesures nécessaires pour imposer sa souveraineté dans le Japon post-shôgunal. Peu après la bataille de Toba Fushimi, il envoie des troupes dans les régions de San-in, du Tôkai, du Hokuriku, du Tôhoku et de Kyûshû afin de balayer les soldats des provinces pro-shôgunales et préserver la paix publique dans le pays. Avant la fin de février 1868, ces troupes menées par le prince impérial Arisugawa Taruhito (1835-1895) accomplissent leur mission et placent sous leur contrôle les samurai et le peuple des provinces. Ainsi, le gouvernement de Kyôto réussit à soumettre toute la région de Kinki, la région Ouest de Honshû comprenant Ôsaka et Kyôto, et toute la partie Ouest de l’archipel japonais.

Bien que le gouvernement de Kyôto impose sa domination dans l’Ouest du Japon, la région Est avec en son centre la ville d’Edo, est encore sous la forte influence de la famille Tokugawa. La situation est donc loin d’être maîtrisée par le régime de Kyôto. Afin de limiter l’instabilité autour de la capitale shôgunale, fin février, est donné par l’empereur Meiji l’ordre direct de mobiliser toute la force militaire disponible sur Edo. Les troupes impériales, déjà déployées dans tout le Japon, se dirigent vers la capitale et les soldats qui protègent la Cour de Kyôto partent eux aussi

165

pour l’Est. Cette force majoritairement, composée de soldats de Satsuma et de Chôshû, compte à peu près cinquante mille hommes1.

Les premiers soldats impériaux à arriver à Edo entrent dans la capitale début avril. Ils franchissent les murs d’Edo sans grande résistance de la part du clan Tokugawa. En entendant les nouvelles venues de l’ouest sur la rivalité entre la Cour de Kyôto et le clan Tokugawa, et voyant les troupes du mikado s’approcher en masse de la ville d’Edo, le peuple de la capitale ressent les prémisses imminentes de combats sanglants entre Japonais.

À l’approche des troupes venues de Kyôto, les forces des Tokugawa cherchent les moyens d’éviter que les flammes de la guerre ne ravagent la ville d’Edo et que des habitants de la capitale ne perdent leur vie du fait des conflits. C’est un samurai vassal du shôgun, Yamaoka Tesshû (1836- 1888), qui est chargé par le rikugun sôsai, Katsu Kaishû, de négocier la paix avec les généraux des troupes impériales.

Le 1er avril 1868, Yamaoka va à Sunpu, dans l’actuel département de Shizuoka, où se trouvaient

le quartier général des troupes de Kyôto et l’un des généraux les plus importants, Saigô Takamori. Yomaoka remet à Saigô la lettre rédigée par Katsu qui demande au chef des troupes impériales de se mettre à la table des négociations pour retrouver la paix entre les deux camps. Du côté de l’armée impériale, trois jours avant la visite de Yomaoka, il avait été décidé de procéder à l’attaque du château d’Edo et la date était fixée au 7 avril.

En tant que chef militaire des troupes de l’empereur, Saigô Takamori révèle à l’envoyé de Tokugawa les sept conditions pour que ses troupes ne se procèdent pas à l’attaque générale d’Edo et que les deux camps puissent trouver un accord de paix sans faire couler le sang. Les sept conditions proposés du gouvernement de Kyôto sont les suivantes : 1) Tokugawa Yoshinobu est transféré dans la province de Bizen2 et y est assigné à résidence, 2) le château d’Edo passe aux

mains du gouvernement de Kyôto, 3) tous les navires de guerre shôgunaux sont réquisitionnés par le gouvernement de Kyôto, 4) toutes les armes possédées par le Bakufu sont réquisitionnées par le gouvernement, 5) les vassaux du shôgun domiciliés dans le château d’Edo sont placés en détention à Mukôjima3, 6) les personnes ayant aidé la révolte de Yoshinobu seront recherchées et

poursuivies pénalement et 7) s’il y a des rebelles au gouvernement de Kyôto, ils seront réprimés par les troupes du gouvernement impérial.

Après avoir reçu la réponse de Saigô et sa promesse de se rendre à Edo pour y conduire des négociations directes avec Katsu Kaishû, Yomaoka se précipite à Edo et communique le contenu de sa conversation avec Saigô au château d’Edo.

Le 5 avril 1868, Saigô se rend dans la résidence de Satsuma à Edo où il reçoit à deux reprises les 5 et 6 avril Katsu Kaishû, représentant du clan Tokugawa. Pendant ces journées d’entretien, Katsu répond aux conditions de reddition confiées à Yomaoka Tesshû quelques jours auparavant. C’est le 6 avril, la veille de l’attaque générale dans la capitale prévue par les généraux des troupes impériales, que la réponse officielle de Katsu est dévoilée à Saigô. La réponse des Tokugawa est loin d’être satisfaisante aux yeux de Saigô. Car, de manière générale, elle apporte des

1 ISHII, 2008, op.cit., p.126. 2 L’actuel département d’Okayama.

166

modifications favorables au clan Tokugawa au sujet de chaque article, comme l’assignation de Tokugawa Yoshinobu dans sa province d’origine de Mito, la mise à la disposition de la famille Tayasu, une branche de la famille Tokugawa, du château d’Edo après la procédure de passation de pouvoir au gouvernement de Kyôto ; enfin, la plupart des navires de guerre et armes appartenant aux Tokugawa resteraient à leur disposition etc.

Quoique la réponse de Katsu soit loin d’être satisfaisante, déterminé à ne pas faire couler le sang dans la ville d’Edo, Saigô fait part au chef des troupes du mikado à Sunpu, de sa décision d’annuler l’attaque générale et il fait un aller-retour jusqu’à Kyôto pour communiquer à la Cour du mikado le détail de sa conversation avec le représentant des Tokugawa.

À son retour, le 26 avril 1868, un messager de la Cour de Kyôto accompagné de Saigô Takamori entre au le château d’Edo pour y dévoiler la décision finale du nouveau gouvernement au sujet du traitement de Tokugawa Yoshinobu et les mesures post-shôgunales. Tokugawa Yoshinori (1858-1875), en charge des négociations avec le nouveau gouvernement à la place de Yoshinobu, retiré de la politique, accueillit la délégation impériale. Les demandes faites au nom de l’empereur Meiji au clan Tokugawa sont : 1) Tokugawa Yoshinobu est dispensé de peine de mort et est placé en résidence surveillée dans la province de Mito, 2) le château d’Edo est libéré et mis sous le contrôle du seigneur d’Owari, 3) les navires et les armes des Tokugawa sont réquisitionnés par le gouvernement de Meiji, mais il reste possible de les rendre au clan Tokugawa, 4) les vassaux directs du shôgun logés dans le château en sont tous évacués et confinés dans leur nouveau domicile et 5) tous ceux qui ont aidé la révolte de Yoshinobu sont soumis à une peine appropriée, mais ne sont pas condamnés à mort.

Une semaine plus tard, le 3 mai 1868, a lieu la passation du château d’Edo aux mains du nouveau gouvernement. Des troupes impériales composées de soldats de sept provinces, celles de Satsuma et de Chûshû entre autres, franchissent la porte du château et procèdent aux inspections et réquisitions des armes laissées par les soldats des Tokugawa. Bien que ce bâtiment servît à la fois de centre du pouvoir politique et de quartier général militaire, lorsque les soldats de Meiji y entrent, le local est quasiment vide parce que la plupart du matériel de guerre à la disposition du clan Tokugawa a été emporté préalablement par cinq mille six cents soldats qui s’étaient enfuis du château au lendemain du jour de la prise du château.

La remise du château d’Edo, symbole fort de la puissance et de la domination du Japon par les Tokugawa depuis le début du XVIIe siècle, marque la fin définitive du régime shôgunal. Pourtant, les vassaux du shôgun enfuis du château avec une quantité non-négligeable d’armes, continueront leur combat de résistance sous la forme d’opérations de guérilla dans la capitale et ailleurs.

Malgré l’abandon du château d’Edo le 3 mai 1868 et l’entrée des troupes impériales dans l’enceinte du pouvoir politique du régime des Tokugawa, le mouvement de résistance contre la Cour de Kyôto n’est pas complètement éteint. L’ambiance au centre-ville d’Edo, instable depuis le retour de Tokugawa Yoshinobu dans la capitale de l’ancien shôgun, est loin d’être calme et sous le contrôle des soldats de Kyôto chargés de la sécurité de la métropole.

167

Parmi les mouvements de résistance qui s’organisent sous forme de guérilla, on retrouve quelques troupes emblématiques, et d’autres menées par des personnages clefs du régime shôgunal, dont Kondô Isami (1834-1868) et Hijikata Toshizô (1835- 1869), deux capitaines du

Shinsen gumi, fameuses troupes chargées du maintien de l’ordre public à la fin du Bakufu des

Tokugawa, et en particulier de la recherche et de l’exécution des opposants au Bakufu. Après avoir tenté et échoué à défendre la province de Kôfu en vue de bloquer la marche des troupes de Kyôto vers Edo, elles entreprennent plusieurs attaques contre les soldats entrés dans la capitale en regroupant des samurai favorables aux Tokugawa. Cette résistance au nom de leur ancien maître Tokugawa est réprimée par l’armée de Meiji, et pendant les combats à Nagare yama entre les résistants et les soldats de Kyôto, Kondô capitule et est exécuté le 17 mai. Quant à l’autre capitaine, Hijikata, il réussit à échapper de l’attaque des troupes impériales et s’enfuit avec quelques soldats survivants.

Le Shôgitai est une autre troupe de résistants dont l’action est toujours racontée de manière héroïque et emblématique. Vers le second mois de la quatrième année de Keiô, se constitue un groupe de samurai fidèles à la famille Tokugawa dans le seul but de vaincre les gens de Satsuma considérés comme des « traîtres ». Au fil du temps, le nombre de ces samurai s’accroît et ils multiplient les rassemblements pour affirmer leur loyauté au shôgun dans un temple bouddhiste du quartier d’Asakusa à Edo. Voyant grandir ce groupe désormais nommée Shôgitai, un membre du clan de Tokugawa, Matsudaira Naritami (1814-1891) reconnaît officiellement ce groupe, et lui confie la mission de maintenir l’ordre public dans la capitale, et notamment d’assurer la sécurité de l’ex shôgun Yoshinobu, alors en assignation à résidence dans le temple de Kan’ei ji qui devient le quartier général du Shôgitai.

Pour les généraux de l’armée impériale chargés de rassurer le peuple d’Edo face au conflit et de stabiliser l’ordre public au nom d’un nouveau souverain, l’existence du Shôgitai est un casse- tête. Installé dans le quartier d’Ueno dans le nord d’Edo, le Shôgitai compte à peu près quatre mille hommes sous sa bannière, un mois après l’abandon du château d’Edo. Depuis l’entrée des troupes impériales dans Edo, les samurai du Shôgitai commettent des actes terroristes envers des soldats de Kyôto, en particulier ceux de Satsuma, et le nombre de victimes du côté du nouveau gouvernement n’est pas négligeable.

C’est Ômura Masujirô (1824-1869), théoricien des affaires militaires du nouveau gouvernement, qui prend l’initiative de dresser un plan pour balayer le Shôgitai de la colline d’Ueno à l’aide des soldats impériaux disponibles à Edo. Le 4 juillet 1868, Ômura met son plan à exécution. L’attaque des samurai du Shôgitai en garnison dans le temple de Kan’ei ji commence par l’assaut des soldats d’infanterie de Satsuma et de Chôshû le matin. La défense du Shôgitai tient bon pendant quelques heures, mais le tir des canons Armstrong par l’artillerie de Hizen, province de l’île de Kyûshû, change dans l’après-midi la tournure très serrée du combat. Vers 17 heures, la bataille prend fin par la défaite du Shôgitai. L’armée du gouvernement a mobilisé environ deux mille hommes contre à peine un millier du côté du Shôgitai.

La bataille d’Ueno conduit à la dissolution du Shôgitai : cette troupe de résistance influente dans la mesure où elle continuait ses activités dans la capitale shôgunale. Cette bataille est d’autant plus marquante que le temple de Kan’ei ji dans lequel sont déifiées les âmes de six shôguns a été considérablement endommagé par les combats. En outre, le fait que les soldats du Shôgitai aient

168

rendu leurs armes au bout de seulement dix heures de combat témoigne de la bonne organisation des forces de sécurité et militaires du gouvernement de Meiji et montre aux Japonais que le changement de régime ne se résume pas en guerre sanglante entre les anciennes et nouvelles légitimités.

À minuit le jour de la reddition du château, le 3 mai 1868, une masse de soldats se rassemble dans le temple de Hô-on ji dans le quartier de Mukôjima à Edo. Ce sont les soldats du 2e bataillon

d’infanterie qui ont suivi l’entraînement militaire dispensé par la mission française dans la caserne d’Ogawa machi. À leur tête, se trouve un officier japonais ayant lui aussi suivi l’instruction française sous le régime des Tokugawa, Ôtori Keisuke (1833-1911). Lors de la chute du shôgunat, Ôtori occupait le poste de hohei bugyô, vice-préfet de la Guerre dans l’armée shôgunale. Depuis quelques mois, ce militaire envisageait de se révolter contre le nouveau régime dans la capitale dominée progressivement par les troupes de Meiji.

Ce bataillon de quatre cents cinquante hommes réuni à Mukôjima sous les ordres d’Ôtori Keisuke se dirige le lendemain vers l’est en échappant à l’attention des soldats de Meiji. Ils atteignent le jour même Kônodai dans la région de Shimo-usa, à proximité d’Edo, où ils sont rejoints par d’autres troupes du clan Tokugawa. Parmi ces soldats militants de l’ancien régime et rebelles à l’encontre du nouveau gouvernement, il y a le 1er bataillon d’infanterie de sept cents

hommes instruit à la française dans la caserne d’Ôte machi, le 7e régiment d’infanterie composé

de trois cents soldats, deux cents soldats-paysans, cent soldats d’artillerie de garde et deux cents soldats du génie, tous de l’ancienne armée shôgunale. À cela s’ajoutent deux cents soldats de la province de Kuwana4, quatre-vingts soldats d’Aizu5 et quatre-vingts samurai du Shinsen gumi. Ainsi

Ôtori a sous sa direction, un corps militaire de deux mille soldats qui comprend deux bataillons d’infanterie instruits par les Français et équipés de fusils Chassepot, une arme à feu très rare au Japon.

Lors d’un conseil de guerre, Ôtori Keisuke décide de diriger ses troupes vers le Nord, plus précisément à Utsunomiya, situé à cent kilomètres d’Edo. En cette année 1868, le seigneur de la province d’Utsunomiya, Toda Tadayuki (1847-1918) se positionnait dans le camp du nouveau régime de Kyôto et, en collaboration avec les troupes impériales, faisait de manière active participer ses soldats aux opérations de chasse menée à l’encontre des résistants des Tokugawa. C’est le 8 mai, cinq jours après la reddition du château d’Edo, que les hommes d’Ôtori Keisuke pénètrent sur le territoire d’Utsunomiya et entrent en conflit avec ses troupes.

Instruits par les instructeurs français et équipés d’armes à feu de dernière génération, les troupes d’Ôtori vainquent sans difficulté la force provinciale d’Utsunomiya. Cinq jours après la première bataille, elles réussissent à faire déposer les armes aux soldats d’Utsunomiya. Ôtori et ses soldats s’installent dans le château d’Utsunomiya le 20 avril dont ils font leur quartier général.

Humiliés par la prise par les troupes d’Ôtori du château d’Utsunomiya, propriété d’un seigneur sympathisant du nouveau gouvernement, les généraux du gouvernement de Meiji ne tardent pas à réagir. Trois jours après la prise du château d’Utsunomiya, les soldats d’Ôtori sont chassés de leur quartier général par une importante force envoyée par les nouvelles autorités depuis Edo. Une

4 L’actuel département de Mie dans l’ouest du Japon.

169

des principales raisons pour lesquelles les troupes d’Ôtori n’ont pas pu défendre leur forteresse réside dans le fait qu’ils n’avaient pas de moyen pour s’approvisionner en balles pour fusils Chassepot. Ceci s’explique en grande partie par le fait que les troupes d’Ôtori sont des soldats « déserteurs » obligés d’assurer leur ravitaillement sur le champ de bataille.

Les soldats réchappés d’Utsunomiya suite à l’attaque des troupes du gouvernement, y compris leur chef Ôtori Keisuke lui-même, se dirigent davantage vers le nord, poussés par les forces gouvernementales et leurs renforts engagés depuis Edo. Suivant la marche des soldats rebelles vers le nord, le front de la guerre civile se déplace lui aussi dans la même direction.

En plus des soucis du fait du Shôgitai et des troupes d’Ôtori Keisuke, le nouveau gouvernement est confronté, en cette époque de transition, à un autre problème majeur, toujours en lien avec le mouvement de résistance du clan Tokugawa : l’opération navale menée par Enomoto Takeaki, vice-kaigun sôsai du Bakufu, commandant en second de la marine shôgunale, lors de la chute du régime des Tokugawa.

Tout au long des discussions internes conduites par le Bakufu concernant son attitude vis-à-vis du nouveau gouvernement de Kyôto, obéissance ou résistance, le rikugun sôsai, Katsu Kaishû réclame sans cesse la soumission au régime de Kyôto et partage l’avis de Tokugawa Yoshinobu. Contrairement à Katsu et Yoshinobu, dans la Marine shôgunale, Yatabori Keizô (1829-1887), alors kaigun sôsai, se garde bien de faire part de son avis sur la question et conserve le silence lors

Documents relatifs