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DU GROUPE SMOBY AU 30 SEPTEMBRE 2006

Un redressement qui se construit progressivement

Depuis la reprise de Berchet en juillet 2005, le Groupe s’est lancé dans un programme de redressement des activités opérationnelles en travaillant sur la mise en place des potentiels de synergie entre Berchet et Smoby. Ceux-ci se sont traduits dans les faits par trois actions majeures :

- une simplification du portefeuille de produits - un repositionnement des marques

- la réorganisation industrielle du Groupe.

• Une simplification du portefeuille de produits

Dans un premier temps, le Groupe a arbitré les lignes de produits de Berchet en arrêtant les lignes déficitaires ou dégageant une trop faible rentabilité. Puis, les gammes ont été éclaircies en éliminant les produits en doublon dans les deux sociétés. Cette action permet d’afficher une première cohérence entre les deux sociétés, elle se traduit cependant par une perte immédiate de chiffre d’affaires .Certes, elle pénalise le Groupe en termes d’activité mais représente un premier levier d’amélioration de la rentabilité.

Cette nouvelle politique marketing et la clarification de l’offre qui en résulte s’est déjà traduite par une bonne saison sur le jouet d’extérieur. Pour la première fois dans son histoire, le Groupe est passé leader du marché du jouet en France en mai et en juin, alors qu’il

connaissait par ailleurs d’excellents niveaux d’activité sur l’Europe.

• Un repositionnement des marques

Dans un deuxième temps, le Groupe a engagé une réflexion marketing sur le positionnement des marques et leur politique commerciale. Il en ressort une volonté stratégique de mieux définir la position de chacune d’entre elles afin de couvrir l’ensemble des profils

consommateurs et l’ensemble des besoins de la clientèle :

- Ecoiffier a pour objectif de développer des produits d’entrée de gamme. Dans ce cadre là Ecoiffier fabrique des produits simples à bas coûts avec peu de montage demandant donc peu de frais de main d’œuvre. En raison des faibles coûts de main d’œuvre et de la nécessité de maîtriser les coûts logistiques, ces produits sont fabriqués en France, pour l’essentiel en sous-traitance ; ils sont assortis d’une politique commerciale volontariste en terme de prix en supprimant toute action publicitaire.

Ecoiffier répond ainsi à l’achat utile et à l’achat d’impulsion peu onéreux.

- les marques Smoby et Majorette sont orientées vers le mass market. Les produits font l’objet d’une politique marketing soutenue avec des budgets publicitaires

conséquents. Une part de l’activité est développée sous licence pour renforcer l’image du produit et soutenir le potentiel de croissance du Groupe.

Ces marques à fortes notoriétés avec une image qualitative prononcée, associées aux produits sous licence s’adressent en premier lieu à l’enfant en tant que consommateur mais aussi prescripteur auprès de ses parents.

- Enfin la marque Berchet est repositionnée dans le produit haut de gamme.

Distribuée dans des circuits plus qualitatifs et soutenue par un marketing

d’accompagnement, celle-ci est orientée vers l’achat réfléchi qui s’inscrit dans la durée. Elle s’adresse généralement aux parents et aux grands parents.

• La réorganisation industrielle du Groupe

Les fermetures des sites industriels de Berchet et de Solido représentent la principale étape du plan de réorganisation industriel. Celui-ci se poursuit avec pour objectif de recentrer

progressivement l’ensemble de la production autour de deux sites principaux :

- le site d’Arinthod qui regroupe les activités de soufflage et l’injection plastique - le site de Moirans-en-Montagne spécialisé dans le tube métallique et le montage.

Un peu plus d’un an après l’acquisition du Groupe Berchet, les différentes actions entreprises commencent à porter leurs fruits. Après un second semestre 2005/2006 particulièrement difficile, les comptes semestriels au 30 septembre 2006 montrent une nette inversion de tendance avec un retour aux profits opérationnels courants.

Des performances qui reflètent l’amélioration de l’activité

L’analyse des résultats semestriels met en évidence le redressement de l’exploitation qui redevient positive après douze mois de pertes. On remarque ainsi :

- un chiffre d’affaires qui tient compte de la réorganisation des lignes de produits,

- une nette amélioration de l’EBITDA alors qu’il était devenu négatif sur l’exercice 2006,

- un résultat opérationnel courant positif,

- mais un résultat net qui reste encore fortement déficitaire.

Cette amélioration des performances concerne la majorité des entités du Groupe, en particulier les activités fortement déficitaires au cours de l’exercice précédent.

Compte de résultat Groupe SMOBY

(en milliers d'euros) 30/09/06 30/09/05 31/03/06

Chiffre d'affaires 169 737 147 179 349 595

Valeur ajoutée 45 009 35 739 67 262

EBITDA 10 248 4 196 (4 866)

Résultat opérationnel courant 526 (3 370) (17 569)

Résultat opérationnel (854) (3 465) (22 954)

Résultat consolidé (8 966) (2 439) (25 797)

Résultat net part du Groupe (8 979) (2 456) (25 753)

• Chiffre d’affaires

Le chiffre d’affaires du Groupe Smoby augmente de + 15,3 % sur le semestre.

A périmètre constant, le chiffre d'affaires consolidé semestriel 2006-2007 ne progresse cependant que de 0,13% par rapport au chiffre d’affaires proforma 2005-2006 de 169,2 M€, qui intègre le retraitement des ventes du premier trimestre fiscal du Groupe Berchet.

Ce chiffre d’affaires du semestre illustre ainsi le recentrage de l’activité liée à la réorganisation avancée du portefeuille de marques du Groupe, qui a conduit à l'abandon de lignes non rentables chez Berchet et à une concentration du chiffre d’affaires sur les activités les plus saines de cette société.

Le chiffre d’affaires semestriel inclut également des ventes en retrait pour Majorette/Solido, dont l’activité a été volontairement freinée en raison de l'arrêt programmé de l'usine Solido à Oulins, dans le cadre de la réorganisation de l’outil industriel du groupe.

L’impact négatif des ventes de Berchet et de Majorette/Solido a donc été plus que compensé : - par la progression de l’activité de SMOBY, en croissance de 4% sur la période, - et par l’excellente tenue des ventes dans les filiales internationales, en particulier en

Amérique du Sud et dans les Pays de l’Est.

• Un net redressement de l’Ebitda

Le Groupe affichait sur l’exercice 2006 un Ebitda négatif, traduction des difficultés d’exploitation rencontrées, en particulier sur la fin de l’exercice précédent. Sur le premier semestre, le redressement est particulièrement sensible avec un Ebitda supérieur à 10 millions d’euros, soit 6,1 % du chiffre d’affaires. Le Groupe dégage donc un cash flow d’exploitation, avant impôt et frais financiers positif qui montre sa capacité à s’adapter à son nouvel

environnement et à réussir son challenge : constituer un groupe européen fort dans le secteur du jouet. Ce niveau devrait encore progresser dans l’avenir.

• Un résultat opérationnel courant qui redevient positif

Avec un résultat opérationnel légèrement positif, le Groupe atteint son objectif avant même les ventes de fin d’année. Cette performance s’explique autant par les conséquences des mesures de restructuration que par la bonne tenue des collections d’été qui contribuent à désaisonnaliser l’activité de Smoby.

• Un résultat net nettement déficitaire en raison principalement des frais financiers.

Si le Groupe amorce un redressement rapide de son exploitation, la structure de sa dette reste très lourde et il ne dégage pas de cash flow excédentaire suffisant pour entamer un

mouvement de remboursement.

Dans ce contexte, les frais financiers pèsent lourdement sur les comptes : le coût de l’endettement s’élève sur le semestre à 5,4 millions d’euros et les autres frais financiers ressortent à 1,4 million d’euros.

Compte tenu du poste « Autres produits et charges d’exploitation » qui se monte à 1,4 million d’euros d’une part, des impôts payés par les filiales et des reprises d’impôt différés actifs pour 1,7 million d’euros d’autre part, la perte nette, part du Groupe, s’élève à 9,0 millions d’euros.

• Une amélioration des performances qui concerne les activités principalement déficitaires au cours de l’exercice précédent

L’essentiel des pertes dégagées en 2005/2006 concernait bien évidemment les activités en France en raison de la concurrence entre les deux groupes, Berchet et Smoby, et la situation financière difficile qui en a résulté.

L’activité France marque le redressement des performances le plus sensible. Ainsi le résultat opérationnel courant des sociétés du Groupe en France évolue de – 6,3 millions d’euros au 30 septembre 2005 à – 2,1 millions d’euros au 30 septembre 2006.

Cependant, si la réduction des pertes opérationnelles en France explique en grande partie le redressement des comptes semestriels, cette amélioration doit désormais se poursuivre pour dégager rapidement des performances bénéficiaires, sans doute à compter du premier semestre de l’exercice 2007/2008.

Outre la France, deux pays représentaient dans une moindre mesure des sources de préoccupation pour le Groupe : l’Espagne et le Mexique.

Dans ces deux pays les performances semestrielles montrent une amélioration sensible de la situation :

- alors que l’ensemble des filiales espagnoles dégageait sur le premier semestre 2005 une perte opérationnelle de 1 millions d’euros, le résultat opérationnel redevient positif de 0,2 millions d’euros.

- la filiale de distribution Mexicaine réalise une performance équivalente avec un résultat opérationnel à l’équilibre alors qu’elle affichait une perte de 1 million d’euros au premier semestre 2005.

Au total, l’ensemble des filiales de distribution réalisent des performances opérationnelles positives ou proches de l’équilibre à l’exception de l’Italie : cette société a procédé au mois d’août dernier au déménagement de son entrepôt et était encore en période de réorganisation sur le mois de septembre au moment des premières livraisons de Noël. Elle connaît donc une baisse de son activité sur le premier semestre et une perte opérationnelle de 0,3 million d’euros. Cette contre-performance sera rétablie au cours du second semestre de l’exercice.

En conclusion, l’activité jouet du Groupe enregistre une nette amélioration de ses performances grâce aux différentes mesures mises en œuvre depuis un an. Le résultat opérationnel courant de cette activité ressort à 1,8 million d’euros après plus de douze mois d’activité déficitaire.

Ce redressement n’est cependant qu’une étape et doit se poursuivre : les performances

opérationnelles demeurent en effet insuffisantes pour assurer le développement du Groupe sur le long terme.

En tout état de cause, le Groupe peine et peinera à retrouver des résultats positifs en raison du niveau de frais financiers.

Une activité industrie handicapée par les coûts des matières premières

La hausse du coût des matières premières représente un facteur négatif important dans une activité par définition fortement consommatrice de matière. Face à des donneurs d’ordres puissants et en concurrence directe avec de petites sociétés bénéficiant de frais de structure très faibles, le Groupe n’a pas pu dans un premier temps augmenter ses tarifs à dûe

concurrence. Il en résulte un pincement de marge sur l’activité bidon (Mob) qui était jusqu’à présent bénéficiaire. Dans le même temps, la hausse des coûts matières empêche Smoby Enginering d’atteindre rapidement le point mort dès cet exercice.

Performances par secteurs

Résultat opérationnel courant (1 282) 78 (888)

Résultat opérationnel (1 282) 78 (931)

Résultat consolidé (1 607) (15) (1 145)

Résultat net part du Groupe (1 607) (15) (1 145)

Face à cette situation dégradée, le Groupe a décidé à l’automne de revoir toute sa politique tarifaire en considérant que plusieurs acteurs du secteur devront à leur tour remonter leur prix dans un métier à faible marge.

Une structure financière à consolider

Au 30 septembre 2006, le Groupe affichait une structure financière déséquilibrée.

Structure financière Groupe Smoby

(en milliers d’euros) 30/09/06 30/09/05 31/03/06

Capitaux propres 48 802 84 780 58 306

Dettes Financières nettes 259 818 208 044 213 711

L’accumulation des pertes depuis dix huit mois se traduit par une diminution des capitaux propres alors que le niveau de la dette continue de progresser. Celui-ci est en tout état de cause élevé au mois de septembre en raison de la saisonnalité d’activité. Il augmente jusqu’à fin décembre, date à partir de laquelle les créances clients au titre des fêtes de fin d’année deviennent exigibles.

A partir de fin septembre 2006, la trésorerie du Groupe s’est progressivement tendue avec l’augmentation des besoins liés à la saisonnalité d’activité. Cette situation a amené le syndicat des banques à mettre en place un nouveau concours de 27 millions d’euros, à échéance du 31 mars 2007, qui permet au Groupe d’assurer la fin de l’année dans des conditions plus sereines et de bénéficier du temps disponible pour restaurer sa structure financière.

Smoby-Majorette a ainsi entamé un processus de recherche d’un partenaire financier aux fins de renforcer la structure financière. En effet, le groupe familial a signé un mandat avec une banque conseil pour la recherche d’un partenaire financier minoritaire, afin de poursuivre sereinement le développement international du Groupe.

L’arrivé d’un partenaire se traduirait par un renforcement des fonds propres de la société Smoby selon des modalités à déterminer.

Plusieurs investisseurs ont marqué un intérêt pour cette opération et des discussions tripartites non-exclusives sont actuellement en cours avec un investisseur, la famille et les banques.

L’objectif est d’aboutir à un accord dans un délai rapide compte tenu des échéances à fin mars.

Comptes semestriels de Smoby, société-mère

Le chiffre d’affaires de la société Smoby, société-mère, s’établit pour les 6 premiers mois de l’exercice à 65.761 milliers d’euros, en progression de 12,3 %. Ce dynamisme des ventes est lié à la bonne saison sur le jouet d’été.

Le taux de marge brut est en revanche en baisse en raison de la hausse du coût des matières premières. L’incidence est d’autant plus importante qu’il s’agit de produits d’extérieur

volumineux pour lesquels la matière entre pour une part importante dans le prix de revient des produits (toboggans, cabanes de jardin…).

La perte d’exploitation s’élève à 2.879 milliers d’euros, comparée à une perte de 3.973 milliers d’euros au cours du premier semestre de l’exercice précédent : le dynamisme des ventes n’a pas permis de retrouver l’équilibre d’exploitation en raison de l’érosion des marges principalement due au coûts des matières premières.

Le résultat financier de la société passe de - 1.010 milliers d’euros à -2.242 milliers d’euros en raison principalement du niveau d’endettement.

Au total, le résultat net ressort en perte de 5.246 milliers d’euros contre une perte de 5.125 milliers d’euros : l’amélioration des performances d’exploitation a seulement permis de faire face à l’augmentation des frais financiers.

Perspectives : un redressement à confirmer

Le redressement de l’activité est le principal enseignement de la lecture des comptes au 30 septembre 2006. Il reste encore insuffisant, c’est pourquoi le Groupe poursuit sa mutation sur tous les plans : industriel, commercial, marketing.

Sur le plan industriel, le transfert du site historique de Lavans est en cours. Le site historique sera transformé en plateforme logistique et les activités industrielles transférées sur Moirans

et Arinthod. Le transfert a été annoncé fin décembre et les opérations de démontage/montage de l’outil industriel se termineront dans le courant du premier semestre.

Sur le plan commercial, le Groupe travaille sur la restauration de ses marges en France et poursuit sa politique de développement international à travers l’activité de ventes FOB au départ de Hong Kong. Les perspectives sont particulièrement encourageantes en Amérique de Sud et en Chine.

Sur le plan marketing, le Groupe présente pour Noël 2007 une nouvelle collection intégrant la nouvelle stratégie de positionnement des marques et l’ensemble des synergies produits liées l’intégration de Berchet. Elle est le fruit d’un travail de réflexion approfondi sur la lisibilité des gammes tout en assurant l’ensemble des demandes de la clientèle.

Le Groupe est ainsi lancé dans un mouvement évolutif rapide qui l’amène à construire des bases nouvelles sur lesquelles il s’appuiera pour prendre toute sa dimension dans le marché mondial du jouet.

En ce qui concerne les performances, les résultats semestriels montrent que les performances annuelles de Smoby-Majorette seront en nette amélioration avec une réduction significative des pertes tant en France que dans les filiales déficitaires.

C’est paradoxalement au niveau de la société-mère Smoby que le redressement des

performances sera dans un premier temps le moins visible : cette société supporte en effet la majeure partie des frais de structure fonctionnels et marketing, elle doit enregistrer les charges liées au déménagement du site de Lavans et supporter la hausse des frais financiers liée à la situation financière tendue de l’entreprise.

Une nouvelle étape sera franchie en début d’année 2007 avec la prise en location-gérance des activités de Berchet par Smoby, suivie dès que les conditions seront possibles par une fusion entre les deux sociétés. Cette opération marquera le début d’un plan plus large de

restructuration juridique de l’ensemble des sociétés du Groupe.

Fait à Lavans-lès-Saint-Claude, le 30 janvier 2006 Le Directoire

Grant Thornton

Commissaire aux Comptes 42 avenue Georges Pompidou 69442 Lyon cedex 03

SMOBY Audit 01

Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance Société de Commissariat aux Comptes et

au capital de 7 306 672 € d’audit

Lavans lès Saint-Claude 49 rue Brillat Savarin

39170 Saint Lupicin 01000 Oyonnax

Période du 1eravril 2006 au 30 septembre 2006

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