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Grille de dépouillement des entretiens des personnes ressources

Raoul May 20.09.2016

Utiliser l’humour ?

o Moi j’ai toujours utilisé l’humour partout. En atelier, en fonction de la situation vécue avec la personne, j’essaye toujours d’aller dans l’humour. En fonction de la situation, si ça devient dramatique, je la tourne de manière humoristique plutôt que de

s’enfoncer encore plus afin d’en rire. Ceci à la manière d’un clown, qui va rire de sa chute.

o Essayer de rire de la situation comme un clown. Ça passe beaucoup mieux.

Style d’humour ?

o J’utilisais l’humour de gag. De plus, j’utilise beaucoup l’imitation. J’ai toujours essayé d’amener de la joie de vivre dans l’atelier, car, pour beaucoup, ils n’avaient pas envie de venir travailler.

o Je fais beaucoup d’imitations en fonction des personnes que j’accompagne. J’aime amener de la joie de vivre dans l’atelier (Tremp l’intérim).

L’autodérision ?

o « Celui qui sait rire de lui-même n’a pas fini de rigoler ! »

o J’utilise l’autodérision pour me mettre à leur hauteur. Faire le chef, ça ne marche pas. De travailler l’humour et l’autodérision, c’est la base. Faire le clown c’est apprendre à rire de ses imperfections. En faisant cela, ça permet de montrer à l’autre que je suis un humain.

Relation égalitaire ?

o Pendant ma formation, j’ai dû choisir un superviseur. Il est psychiatre et il m’a

beaucoup apporté dans le sens ou, de par son métier, quand un patient va chez lui c’est sujet à une relation « canapé et le professionnel qui connait tout ». Il m’expliquait que non et quand travaillant d’égal à égal avec la personne, malgré le statut, le soin se fait différemment et ça se passe beaucoup mieux et les résultats y sont plus concluent.

Dosage humour ?

o C’est important de doser l’humour, car si tu vas trop loin, tu peux blesser la PAHM. Il est important de mettre un cadre clair.

Agressivité ?

o Avec l’humour, tu dédramatises la situation et la personne sera plus à l’écoute. Avec l’autodérision et l’exagération de mes défauts, je peux faire redescendre la personne. L’humour, le rire permettent de déconnecter notre mental et on revient à notre petit enfant intérieur.

Acte de violence ?

o Pour aider une personne violente, c’est important de travailler en amont avec des exercices et ainsi donner des stratégies à la personne. Par contre, si elle est dans l’acte, il faut connaître la personne ainsi que sa réceptivité à notre humour. Cependant, l’humour n’est pas donné à tout le monde et il faut faire attention.

XIII

Favorise la relation professionnelle ?

o Oui bien sûr. Malgré la différence de hiérarchie, avec l’humour et la joie de vivre, c’est prouvé scientifiquement qu’on travaille mieux.

o J’ai quelques soucis dans mon passé, car j’utilisais l’humour.

Stress ?

o En rigologie, on travaille beaucoup sur la méditation du rire. C’est juste de savoir respirer, faire des jeux de rôles.

Affirmation ?

o Oui, de venir avec plus de légèreté et de l’humour, la personne qui est en face de toi, elle va plus t’écouter. Car tu te seras mis à son niveau donc forcément, quand tu diras les choses, elles vont plus t’écouter.

Performance ?

o La personne qui rit sera plus concentrée sur sa tâche que sans humour. D’ailleurs, on peut discuter des choses avec plus de légèreté et ça passe mieux.

o Le rire permet de lâcher beaucoup de choses et cela permet de travailler plus tranquillement.

Changements ?

o Je pense que ça aide. Tu vas utiliser ta propre expérience en essayant d’aller chercher la personne à son niveau et lui faire ressortir ce qu’elle savait faire dans l’ancien atelier. Il faut jouer sur ce côté humoristique.

Émotion ?

o Oui, en fonction du handicap. Suivant le handicap.

2e degré ?

o Non pas du tout. Je travaille au Baluchon. J’accompagne beaucoup de personnes TSA. Elles peuvent juste être à l’école, mais il n’y a rien de prévu pour eux.

o Ce qui est drôle pour eux c’est restreint.

Groupe ou individuel ?

o Ça dépend des personnes, mais le groupe ça fonctionne mieux.

o Une personne seule rira un peu, tandis que plus il y a de monde, plus les personnes riront, car l’humour est social communicatif.

o Il y a des personnes qui ne rient pas en groupe et il fut faire un travail individuel. Suite à cela, elle pourra rire en groupe.

Accès humour ?

o L’atelier d’occupation permet de plus rire, car on a le temps. Cependant, l’accès est partout pareil.

Humour motivation ?

o L’humour permet de lâcher le mental. À l’école on nous met des règles, on doit apprendre des choses, mais on ne sait pas comment le faire. En travaillant avec l’humour, ça permet de mieux apprendre. Le but de la rigologie est de revenir à son moi intérieur. C’est notre « petite voix » qui décide !

XIV o Explication du Monsieur serveur. Avec l’humour, ça lui a permis de prendre

confiance en lui et c’était lui la référence de l’atelier.

Outil lors d’apprentissage.

o Comment faire apprendre qqch de manière ludique ? Il faut jouer autour de l’apprentissage afin qu’elle apprenne.

Intégration ?

o Oui, il faut passer par le groupe. En faisant un jeu, ça va amener de la légèreté et la personne sera mieux.

o J’ai une expérience dans mon atelier. Un gars a fait serveur toute sa vie et mon atelier faisait de l’art mécanique et création. Il me disait « moi je ne sais pas travailler de mes mains ». J’ai beaucoup travaillé avec lui et il avait beaucoup d’humour. Il est resté trois mois et après il a été prolongé de trois mois. À la fin des trois premiers mois, quand quelqu’un avait un souci avec un vélo, il venait vers lui pour les réparations. De travailler avec lui de manière humoristique, tel un clown qui rigole de lui, la personne lâche tout ce qui est négatif dans sa tête. L’humour permet de redonner de la

confiance en soi.

Nouvel apprentissage

o Oui, il faut amener les choses de manière ludique. L’apprentissage est sérieux, mais d’amener de la légèreté aide.

Intégration

o Il faut le faire par le jeu. Comme ça la personne ne sera pas pointée du doigt ou de mettre à part la nouvelle personne.

Thierry Romanens 22.09.2016

Utilisation de l’humour ?

o Oui, ça fait partie de la personnalité. Spontanément, j’utilisais plus en réunion. A partir du moment qu’on peut faire de l’humour, c’est qu’il y a déjà de la confiance. o Tout ce qui est cynisme et moquerie est à bannir dans une situation de relation d’aide.

Intégration ?

o Je me dis toujours que si je vais voir le médecin et qu’il me fait des grosses blagues alors qu’il ne me connaît pas… C’est mieux de faire connaissance.

o L’humour permet de bien vivre. Il est plus qu’utile.

Relation ?

o Il faut être sur des bases communes. Ça dépend tellement des personnes qu’on accompagne.

o Je crois que la base c’est de trouver chez l’autre un terrain commun. Si on fait deux ensembles, il y a un petit moment d’intersection dans ces moments qu’on partage et c’est là qu’on peut faire de l’humour. De plus, cet humour doit être « avec ». Entre gens « normaux » on peut faire de l’humour piquant. Alors qu’avec des personnes fragiles, l’humour doit être de complicité. Il y a qqch de bien veillant.

XV

L’autodérision ?

o C’est sûrement par cet humour que l’on commence. Même moi, dans ma pratique, j’utilise cet humour, car je préfère passer moi pour le « con » que la personne que j’ai en face de moi.

Comique/non verbal ?

o Oui, surtout avec des personnes qui communiquent peu. L’humour permet aussi d’évaluer la personne en face. J’ai souvent utilisé comme moyen d’évaluation. Il me semble que de faire de l’accompagnement dans le plaisir, on en sort gagnant. o L’humour visuel est un bon relai.

Egalitaire ?

o Oui, pour que ça fonctionne, il faut une certaine complicité et proximité et ça peut faire des liens dans la hiérarchie.

Dosage ?

o Oui, de toute façon, le MSP est garant d’un cadre. J’ai souvenir d’un gars qui me disait « Si tu fais le clown, tu es un clown ». Comme un père avec son enfant. Si le père fait toujours le pitre, il ne peut pas se le permettre. Il est d’abord père et après il peut être, en plus, drôle. De faire que le clown, c’est compliqué et ça peut déstabiliser la personne en face. L’humour permet de se rapprocher et d’être complice, mais il ne faut pas nier la hiérarchie. En effet, la réalité est quand même là et c’est le MSP le responsable et que la personne est l’exécutante. Il ne faut en aucun cas faire semblant de nier ces barrières, car elles sont toujours là et bien réels.

Performance ?

Je crois que c’est de reconnaissance publique que quand on est confortable au travail on est plus productif. Est-ce que c’est l’humour ou bêtement le bien-être ? C’est comme une gratification, quand on rit ensemble, on se sent à l’aise et donc on va faire plus d’efforts. On travaille mieux pour quelqu’un qu’on apprécie que pour quelqu’un qu’on a peur.

Humour ?

o J’ai le souvenir que je disais des bêtises à mes filles, étant petites. En effet, j’avais expliqué qu’avant de connaitre leur maman, j’étais laitier. Cependant, un beau jour, lors d’une rencontre avec mes parents, mes filles ont expliqué cette histoire et mon papa qui leur a annoncé que c’était faux. Tout le monde a ri sauf elles, car elles n’avaient pas compris que je leur avais raconté des blagues. Je trouve qu’avec le handicap, on peut se mettre dans la situation parent/enfant. Il faut être au clair, car on peut fleureter avec la trahison ou donner l’impression d’avoir été manipulé. D’autant plus que ça semble plus rude pour une personne en situation de handicap d’accuser le coup dans ce genre de situation.

Signes de compréhension ?

o L’humour c’est binaire, c’est-à-dire que soi ça marche, soi ça ne marche pas. Soit ça ri et on se dit qu’il y a le truc, si ça ne marche pas c’est que ce n’est pas bon. Soit c’est un mauvais gag ou soit ce n’est pas le moment. L’expression est souvent une complicité, un sourire ou un rire. Si ça n’arrive pas, c’est vraiment un indicateur que quelque chose ne va pas.

XVI

Agressivité ?

o Ça dépend du taux de susceptibilité de la personne. C’est la base de la communication non-violente.

o En situation de crise, ce n’est clairement pas le moment de faire de l’humour parce que c’est trop tard.

o Quand on est dans une situation de confiance, on peut utiliser l’humour.

o En atelier, quand il y a une connerie qui est faite par un résident, on peut clairement gueuler pour dire que ça ne va pas. Parfois c’est utile d’avoir une barrière très nette. Mais des fois on peut éviter ce choc, mais c’est délicat. Il faut faire attention avec le cadre et l’humour.

Changement ?

o Oui l’humour c’est un jeu et comme élément éducatif on sait que ça permet

l’apprentissage. Les enfants ils jouent et ils apprennent par le jeu. Le fait de pouvoir jouer, par exemple, un changement de poste, et de dire « vient, on fait semblant pour voir le bordel que ça fait », ça permet d’anticiper.

Affirmation ?

o L’humour c’est une clef dans un ensemble plus vaste. L’humour seul n’a pas de sens. o Je ne sais pas si on peut limiter l’amélioration de l’affirmation de soi par l’humour.

C’est un outil, mais un ensemble de facteurs sont nécessaires afin d’y arriver. Je pense que la première chose à avoir c’est l’estime de soi et la confiance en soi. L’humour permet de favoriser ces compétences. De plus, à partir du moment qu’on peut rire de soi-même, on a déjà fait un gros pas par rapport à ses difficultés et l’affirmation de soi.

Émotion ?

o Oui. Si tu viens de perdre qqn dans ta vie, tu ne seras pas réceptif.

o L’humour c’est une émotion. En situation de stress, ce n’est pas le moment d’en faire. Dans tous les cas, je pense qu’il faut que l’humour soit dans une idée de favoriser les choses et non montrer une erreur.

o Ça fait partie de leur problématique. C’est justement le fait d’avoir de la difficulté à identifier les différents moments et l’adéquation entre son comportement à ces moments-là.

o Ça fait partie de leur problématique. On peut se permettre de faire de l’humour au bon moment.

Groupe ou individuel ?

o Le groupe c’est communicatif. C’est un élément de cohésion. o Le groupe rassemble, c’est un élément de cohésion.

Occupation et production ?

o Je ne connais pas les limites, mais il faut un minimum de compréhension. L’humour de situation sera plus pour un atelier d’occupation.

o Le style d’humour ne sera pas le même dans un atelier d’occupation que dans un atelier productif. Plus c’est compliqué et plus on va virer l’humour langagier et on sera plus dans de l’humour de situation ou des grimaces.

XVII

Stress ?

o Pas pendant, mais en anticipation oui. On dit même que pour gérer du stress, comme préparation, il faut jouer afin de stresser les gens et ainsi se louper.

o Il est intéressant de jouer des situations. On fait exprès d’aller vite et rater. o Je pense que oui parce que cohésion, confiance, dédramatisation et on est plus

efficace.

o Oui, car l’humour symbolise la cohésion, le fait d’être ensemble et instaure la confiance. En faisant de l’humour, on dédramatise la situation.

Outil lors d’apprentissage ?

o Je fais partie de ceux qui croient que l’humour peut être qqch de vraiment positif et je pense que dans un apprentissage ça aide.

o On a toujours plus envie d’apprendre avec qqn qui fait l’humour que le contraire. o C’est important de dire que l’humour ça se partage. Il est important de dire quand

XVIII

Annexe IV : Tableau récapitulatif des résultats des dépouillements

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