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VII ANNEXE

ANNEXE 1 GRILLE DE CODAGE FINALE

ANNEXE 2 – ENTRETIEN P9 :

AH : Parlez moi de votre expérience du programme que vous venez de terminer ?

Patiente : C’est un programme qu’on a eu 2h tous les jeudis avec une première partie sur des études sur le suicide et après ils nous ont expliqué comment notre cerveau fonctionnait pour la gestion des émotions, et du coup comment on arrivait à faire des cercles vicieux et comment ne pas rentrer dedans, et surtout, moi ça m’a appris à gérer mes émotions et à les reconnaître.

AH : Oui, de quelle manière ça vous a appris ça ?

Patiente : En nous écoutant plus, en étant plus dans le moment présent, plutot que de tout le temps se projetter plus loin.

AH : D’accord, comment vous faisiez pour être plus dans le moment présent ?

Patiente : Ben avec la méditation de pleine conscience du coup, ça nous permet de nous recentrer sur nous et de nous écouter et de savoir qu’est ce qui nous dérange, quelle émotion on a, vraiment quel est le nœud du problème et comment on peut le gérer en fait.

AH : D’accord. Comment évaluez vous l’evolution de votre santé psychologique depuis le début de la thérapie ?

Patiente : Bonne, très, très bonne .

AH : Oui. Comment cela a été possible ça qu’elle évolue très très bien ?

Patiente : La gestion des émotions et le fait de ne plus rentrer dans les cercles vicieux ça a amélioré beaucoup mes relations sociales et du coup ça m’a beaucoup apaisée.

AH : Vous avez des exemples de ça ? De comment ça a pu améliorer vos relations sociales ? Patiente : Ben c’est particulièrement sur ma relation amoureuse que ça a changé, j’étais tout le temps ou à le repousser, ou à vouloir le quitter et au final ça m’a permis de me stabiliser, donc de stabiliser la relation, de ne plus rentrer dans ces cercles vicieux.

AH : Et comment vous avez fait pour ne plus rentrer dans ces cercles vicieux ? Patiente : Méditation de pleine conscience et la matrice.

AH : Vous m’expliquez un petit peu ? Patiente : La matrice ?

AH : Oui.

Patiente : En fait c’est une croix, en bas à gauche on va mettre un petit peu le nœud du problème, marquer toutes les phrases que ça nous inspire de négatif, en haut à gauche , on va mettre les comportements qu’on fait entre guillemet en pilote automatique, donc le cercle vicieux, et donc en bas à droite faut qu’on mette qu’est ce quelles sont les valeurs qu’on voudrait incarner dans les problèmes que ça nous pose, et du coup en haut à droite on met les comportements pour arriver plus à incarner nos valeurs en bas à droite, et après ca peut être des petits pas comme des grands pas.

AH : D’accord, ça ça a été aidant ?

Patiente : Très aidant, bah au final maintenant dès que j’ai quelque chose qui me pose problème je fais une matrice, comme ça on ne se trompe pas.

AH : Ça vous permet de mieux analyser les situations, c’est ça ? Patiente : Oui, et de mieux y répondre.

AH : D’accord.

Patiente : Et puis ça permet aussi de voir exactement où il est le nœud du problème parce que parfois on pense que c’est ça et au final c’est un peu plus profond, au final c’est souvent la peur et l’angoisse quand même qui ressortent.

Patiente : Oui

AH : De quelle manière elle a été aidante ?

Patiente : Ils sont quand même très à l’écoute, ils nous écoutent vraiment, on peut parler, ils rebondissent sur ce qu’on dit, même si on est plusieurs dans le groupe, ils nous prennent un peu au cas par cas aussi et ils sont vraiment bien parce qu’ils nous lâchent pas ensuite, là on a que 10 séances, au final, quand on commence la thérapie on commence vraiment à changer et c’est vrai qu’ils nous lâchent pas.

AH : D’accord. Est ce que cette thérapie elle a amélioré votre qualité de vie ? Patiente : Oui.

AH : De quelle manière elle a amélioré votre qualité de vie ?

Patiente : Je profite plus de chaque instant, je pense moins à me dire, oui mais après il va se passer ci, il va se passer ça. Je passe un bon moment, je profite de mon moment, après on verra ce qui se passe ensuite , mais pas me dire : si ça , ça , ça ,ca ne se passe pas comme ça , ca va pas me plaire. Non. Prendre vraiment ce qui arrive et profiter.

AH : D’accord, vous êtes plus dans l’instant présent c’est ça ?

Patiente : Plus dans l’instant présent et moins les montagnes russes émotionnelles aussi. AH : Il y a moins de ruminations de ce que j’entends aussi.

Patiente : Oui, beaucoup moins.

AH : Est ce qu’il y a une attitude d’accpetation face aux évènements qui peuvent être négatifs ? Patient : Oui, il faut. Ben, ils nous apprennent ça, quand il y a une émotion négative, c’est toujours une émotion qui nous mets mal à l’aise, ils nous ont bien expliqué, c’est un pic qu’il faut juste passer ce pic de toute manière, une fois que ce pic il est passé ça redescend, c’est vraiment pour

les émotions au dessus de 5. C’est vraiment un pic, il nous ont donné des petits trucs à faire pour faire passer le moment.

AH : C’est quoi ces petits trucs à faire pour faire passer le moment ?

Patient : Ben après, ça , ça dépend de chaque personne, moi c’est prendre une douche, ou aller marcher, il y en a c’est tenir des citrons congelés, ça dépend de chaque personne, c’est trouver le truc qui va nous apaiser et nous fixer un peu le temps que le pic d’émotions passe pour après pouvoir réfléchir tranquillement, pas réagir sur l’émotion forte, parce que c’est souvent au final ce qui fait qu’on a des comportemetns à risque et après qu’on regrette en fait.

AH : Ça vous aide à passer les moments de détresse, c’est ça ? Patiente : Oui.

AH : Il y a eu d’autres choses qui ont fait que cette thérapie elle a été aidante ?

Patiente : Bah le fait de savoir que si on était là c’est parce qu’on avait tous fait une tentative de suicide au final, donc ça aide de voir qu’il y en a d’autres au final, qu’il n’y a pas que nous qui sommes en situation de détresse émotionnelle au final, et puis on se rend compte que personne c’est pour la même chose, donc ça nous aide.

AH : Ça romp la solitude ?

Patiente : Oui, et puis surtout ça permet d’en parler, parce qu’en général, on se comprend, donc ça aide, d’en parler, ça fait évacuer un peu.

AH : D’accord. Comme conséquence de la thérapie, est ce qu’il y a des changements que vous avez fait dans votre vie ?

Patiente : Bah du coup je médite tous les jours.

Patiente : Le calme. Déjà je commence la journée par du calme, de la sérénité, ça me permet peut être d’aborder la journée sans émotions ni positives ni négatives, je pars un peu à zéro sur chaque jour.

AH : Alors que ça n’était pas le cas avant ?

Patiente : Non. Ben avec la bipolarité je partais soit avec des émotions négatives, soit trop dans le positif donc c’était compliqué un peu parfois.

AH : D’accord. Et est ce qu’il a des changements concrets que vous avez mis en place dans votre vie ?

Patiente : Je prends plus le temps de réagir, je suis moins impulsivie surtout.

AH : D’accord, qu’est ce qui a aidé à ce que vous soyez moins impulsive ? Il y a des outils particuliers qui vous ont aidé ?

Patiente : Ben la matrice , oui. Quand je sens que l’émotion je vais pas la gérer ou que ça va me faire rentrer dans des cercles vicieux je prends le temps de m’arrêter, de vraiment réfléchir, de faire une matrice pour voir ce qui va le mieux correspondre à la personne que je veux être et pas rentrer dans le pilotage automatique et foncer sans réfléchir au final.

AH : C’est parfait ça. Patiente : Oui.

AH : Qu’est ce que vous faites actuellement, que vous n’étiez plus capable de faire avant la thérapie ?

Patient : Ben… ( elle réfléchit )

AH : Est ce que vous pensez à d’autres choses ? Patiente : Non pas vraiment.

AH : Comme conséquence de la thérapie, est ce qu’il y a des comportements que vous avez été capable de faire et que vous n’auriez pas été capable de faire sans la thérapie ?

Patiente : L’acceptation. AH : Oui.

Patiente : Oui, vraiment c’est l’acceptation. AH : C’est à dire expliquez moi.

Patiente : Bah j’accepte que les gens ne répondent pas tout le temps à mes attentes, j’accepte de ne pas avoir tout le temps ce que je veux, comme je veux.

AH : Il y a plus de tolérance à la frustration.

Patiente : Beaucoup plus oui. Et c’est con, mais j’achète moins de fringues, je valide moins mes paniers shopping maintenant.

AH : Moins d’impulsivité c’est ça ? Patiente : Ah bah oui.

AH : Après ça n’est pas con, ça fait plaisir à la fin du mois d’avoir plus sur son compte en banque. Patiente : Oui, mais c’est ça, avant j’étais incapable de me dire , ce mois ci ca ne va pas être possible, j’attends le mois prochain, j’en étais incapable, maintenant j’y arrive .

AH : Vous arrivez à différer ?

Patiente : Oui. Ou à ne pas faire du tout d’ailleurs si je n’en ai pas besoin, bon même si les fringues on en a techniquement jamais besoin mais bon.

Patiente : Oui.

AH : Comme conséquence de la thérapie, est ce qu’il y a des problèmes que vous avez été capable de résoudre, que vous n’auriez pas pu résoudre avant la thérapie ?

Patiente : Non, je pense qu’après c’est la manière de le résoudre qui a changé. AH : Expliquez moi.

Patiente : Déjà j’en créée moins en fait surtout des problèmes, je créer moins de problèmes déjà. AH : Ça c’était un problème de créer des problèmes ?

Patiente : Bah oui, parce que ça pouvait m’arriver de chercher le conflit. AH : D’accord, il y a moins de recherche du conflit ?

Patiente : Beaucoup moins

AH : Et une amélioration de la gestion du conflit ? Patiente : Oui

AH : Du coup on peut dire qu’il y a des problèmes que vous avez résolu suite à la thérapie non ? Patiente : Surement.

AH : Comme conséquence de la thérapie, est ce que votre perspective du futur elle a changé ? Patiente : Ben je me concentre plus sur le présent du coup, moins sur ce qui va se passer plus tard du coup ça me démoralise moins.

Patiente : Elle est plus sereine, j’attends calmement que les choses arrivent, voir ce que ça va donner et tout et puis je suis moins dans le forcing.

AH : Et comment ça a été possible ça que vous soyez moins dans le forcing, j’entends dans une espèce de maîtrise de ce qui pourrait se passer c’est ça ?

Patiente : Ouai. Ben en me concentrant plus sur le présent, sur le bonheur que c’est juste de ce qui se passe maintenant. Le futur ça arrivera, de quelle manière je sais pas mais il arrivera, donc plus profiter de ce qui se passe maintenant parce qu’après au final on a des regrets.

AH : C’est une belle vision de la vie. Patiente : Oui, ne rien regretter.

AH : Comme conséquence de la thérapie, est ce que le sens que vous attribuez à votre vie il a changé ?

Patiente : Bah oui du coup.

AH : De quelle manière il a changé ?

Patiente : Ben je viens de le dire plus haut. (elle rit)

AH : Bah là c’est le sens de la vie, c’est pas la perspective du futur, c’est vraiment le sens que vous attribuez à votre vie. C’est plus centré sur ce qui est important pour vous.

Patiente : Ben c’est pareil, je profite plus de l’instant présent. Quand je suis avec mes amis, je profite vraiment d’être avec eux et je me dis pas bon plus tard qu’est ce qui va se passer, quand est ce qu’on va se revoir, non je profite d’être avec eux maitenant et puis plus tard on verra c’est plus tard.

AH : D’accord. Et j’entendais aussi tout à l’heure quand vous me disiez, quand je fais des matrices, il y a avait la recherche de vos valeurs, ça a été aidant ça pour vous, de rechercher ce qui était important pour vous ?

Patiente : Oui.

AH : De quelle manière ça a été aidant ?

Patiente : Bah parce que maintenant je sais quelle personne je veux être, du coup j’essaye dans toutes mes actions d’être au plus proche de cette personne, comme ça on n’a pas de regrets. AH : Est ce que les animatrices elles ont eu un impact sur votre manière de penser ?

Patiente : Véronique beaucoup.

AH : Oui, comment elle a fait pour avoir un impact ?

Patiente : Euh, elle est beaucoup dans le non jugement, elle nous écoute, elle nous aide, mais il n’y a pas de jugement de sa part dans nos actions, c’est très important. Elle est très à l’écoute, je pense que c’est elle qui a été la plus proche de nous, enfin en tout cas pour ma part.

AH : Ca a été aidant, son soutien, son écoute. Patiente : Oui.

AH : Est ce que les animatrices elles ont eu un impact sur votre manière de ressentir les émotions ? Patiente : Déjà je les ressens c’est déjà pas mal.

AH : Avant vous ne les ressentiez pas et maintenant vous arrivez à les ressentir ?

Patiente : Euh, j’accepte de les ressentir, avant je transformais tout, dès que j’avais peur, que j’étais angoissée, que j’avais honte, je transformais tout en colère, maintenant j’accepte les émotions telles qu’elles sont, je ne les transforme pas .

AH : D’accord. Avant il y a avait plus de colère que maintenant ?

Patiente : Beaucoup plus , j’étais très très souvent en colère, c’était souvent contre moi au final mais…

AH : Et comment ça a été possible ça que la colère elle diminue comme ça ?

Patiente : Ben parce que maintenant je cherche la vraie raison au final, quand je commence à être un peu colérique, je me doute que c’est plus une réelle colère, que j’essaye de camoufler une autre émotions parce que j’ai plus de mal à ressentir les autres que celle-ci parce que celle-ci je la gère bien , je sais comment faire et caetera, les autres je savais pas les gérer au final, du coup maintenant quand je commence à me sentir en colère, je m’asseois, je me pose je réfléchis à vraiment qu’est ce qui va pas, et du coup je gère cette émotion là et du coup ça passe. L’acceptation !

AH : C’est top.

Patiente : C’est un peu baba quand on en parle.

AH : C’est un cheminement qui est compliqué je pense , je ne pense pas que ce soit baba.

Patiente : Ben il faut y penser tous les jours quoi, il faut qu’à chaque instant ce soit le premier truc qui nous vienne en tête quoi. c’est ça quoi.

AH : Il y a une nécéssité de régularité sur les exercices à faire sur la pleine conscience ?

Patiente : Ben oui parce que du coup faut que ça change nos pilotages automatiques , il faut que le pilotage automatique ça devienne la méditation, se poser, réfléchir, attendre, au lieu d’agir négativement au final.

AH : Et du coup, de ce que vous me disiez juste avant, dites moi si j’ai bien compris mais en fait il y a aussi par la méditation plus de reconnaissance émotionnelle ? Vous savez quelle émotion vous avez ?

Patiente : Oui. Ben c’est une des premières choses qu’ils nous apprennent de toute manière, c’est les différentes émotions, parce qu’on les connaît pas toutes au final.

AH : Est ce que les thérapeutes elles ont eu un impact sur la perception que vous avez de vos pensées et de vos émotions ? Là c’est vraiment la manière dont vous les percevez .

Patiente : Elles nous ont appris à être plus indulgentes avec nous même et la facon dont on perçoit les choses.

AH : D’accord , plus de bienveillance en fait ? Patiente : Oui.

AH : Et comment elles ont fait pour que vous soyez plus indulgente avec vous même et votre manière de voir les choses ?

Patiente : En nous faisant comprendre qu’on était tous entre guillemet un peu pareil, qu’on ressent tous un peu les mêmes émotions, on a pas tous les mêmes réactions face aux émotions mais on les ressent tous, donc faut pas se juger plus durement , et on a tous, tout le monde à ses mauvais pilotages auotmatiques, on n’est pas les seuls, après nous on va un peu plus loin, c’est tout au final. AH : D’accord. Est ce que les thérapeutes, elles ont eu un impact sur votre manière de gérer les pensées et les émotions.

Patiente : Ben c’est la thérapie en elle même donc elles en font partie, elle la font donc oui forcément.

AH : Est ce que les thérapeutes elles vous ont amené à résoudre des problèmes d’une nouvelle manière ?

Patiente : Ben en général à chaque fin de séance on finissait souvent par une matrice, et du coup chacune on prend un problème qui nous est propre et elles nous demandent de faire un petit pas, donc la semaine d’après on leur dit si on a fait ce pas là ou pas .

AH : C’est quoi un petit pas ?

Patiente : Une chose qui ne nousest pas forcément facile de faire mais qu’on se dit que ça on le fait, donc c’est un petit pas après l’autre au final on se rapproche de la personne qu’on veut être et on s’éloigne de nos cercles vicieux.

Patiente : Oui, et puis le fait aussi de se fixer un objectif, de se dire : « bon cette semaine je me concentre sur ça, je fais ça, et caetera », après on est quand même contente de leur dire quon a réussi à le faire et tout, c’est le suivi aussi qui est important.

AH : Le retour que vous pouvez leur faire ? Patiente : Oui

AH : Comme conséquence de la thérapie est ce que vous percevez les conduites suicidaires différemment ?

Patiente : Pas spécifiquement différemment, ça m’a permis juste que ce soit moins tabou. AH : Du coup c’est quand même différent du début ?

Patiente : Oui.

AH : Moins de stigmatisation des conduites suicidaires ? Vraiment plus on peut en parler, on peut évacuer ?

Patiente : Oui voilà.

AH : Est ce que comme conséquence de la térapie vous pensez pouvoir gérer les conduites suicidaires différemment dans le futur ?

Patiente : Oui. AH : Comment ?

Patiente : Ben je sais que j’y viendrai plus déjà, enfin j’espère , on peut jamais être sûre de rien