• Aucun résultat trouvé

MA PLUS GRANDE CHANCE

Dans le document Histoire d'une vie, Momoriac (Page 35-54)

J'ai arrêté de boire, je ne fume plus et j'ai changé de vie. En fait, je me suis rangé totalement. Beaucoup me demandent pourquoi ? Voulez-vous le savoir ? Voici donc mon histoire de vie ;cette histoire qui m’a fait

changer.

C'était le 31 décembre. Dans la ferveur des fêtes, avec mes amis Faustin, Aziz, Mathieu, Aicha et Chantal nous avons décidé de nous retrouver dans la plus grande boîte de nuit de la capitale.

C'était la fin de l'année. Il fallait qu'on se fasse plaisir. On avait envie de s’amuser, de prendre la vie du ‘‘ bon côté’’ et de souhaiter la bienvenue à la nouvelle année qui nous ouvrait déjà ses bras.

Il était 22h30 sur le cadran de ma montre. Nous nous sommes tous retrouvés devant ma porte pour nous y rendre.

Nous avons tous remis nos cotisations à Mathieu, c'était le chef de l'organisation.

Moi ,particulièrement ,j'étais très content du début de cette soirée. On a tous démarré nos motos et avons pris la direction du SOBO VIP. C’était la plus grande boîte du pays. Nous allions croiser par ailleurs des stars de la musique ou du sport, ainsi que des personnalités.

Rapidement ,Mathieu se chargea de passer la commande. Il était 23h30 et le show était entamé. J'ai commencé à fumer du Hamilton. Au bout de deux bâtons de cigarettes, je ne ressentais plus aucun effet. Je sentais les bâtons d’Hamilton trop légers entre mes doigts. Je voulais plus d’effet et de sensation. J’ai décidé de prendre un cigare pour plus d’adrénaline. Les sons s'enchaînaient avec des vibrations et l’on pouvait distinguer les derniers morceaux du moment qui retentissaient. Surtout quand le DJ a mis le dernier de notre Floby national , tout le monde était sur la piste.

On n’arrivait plus à respirer ; j'étais décidé à enterrer tous mes soucis de l'année écoulée en une nuit.

L'alcool commençait à me faire dandiner et c'est là qu’une fille s'est mise devant moi et esquissait des pas de danse. Je me suis approché d'elle et nous avons commencé à danser . Je lui ai demandé son nom, elle me répondit qu'elle se nommait Aïcha. Elle m'a confié tout bas

qu'elle n'était pas accompagnée et qu'elle pouvait me faire un bon forfait pour la nuit. J’ai compris alors qu'elle se prostituait sans gêne alors je l'ai invitée à nous rejoindre sur notre table.

- Très chère Aïcha, je suis avec des amis et notre table est juste à côté. Viens nous rejoindre, pour qu’on fasse la fête ensemble. - Oh oui, c’est super! Allons-y. Je suis tombée sur mon prince

charmant ce soir.

- Ah oui ? Tu me flattes bien, mais j’adore ça, chérie. J’ai aussi déniché la plus belle princesse de la soirée.

- Hihihi, beau gosse flatteur. Ne me séduis pas davantage. Je suis déjà tombée sous ton charme. Allons-y boire un bon coup. Après quoi, je te ferai connaître des merveilles que tu n’imagines pas. - Petite coquine, suis-moi maintenant !

Mes amis avaient commencé à m’encourager et me dire que j'avais bien choisi.

Je me suis mis encore à boire plus qu'avant et nous sommes retournés danser et tourner partout sur la piste.

Aïcha m'a demandé de l'accompagner pour qu'on parte se reposer

ailleurs. Je me suis levé dans la discrétion et nous nous sommes faufilés entre les gens pour sortir de la boîte. Mes amis avaient compris que

j’avais une urgence à gérer. Je leur ai donc juste fait un clin d’œil. Et ils m’ont répondu avec le même clin d’œil complice.

Aïcha et moi, sommes allés dans une auberge non loin de la boîte. - Nous voilà, chéri. J’ai dansé tellement que j’ai mal partout. Il me

faudra juste un petit massage. Aurais-tu l’amabilité de me le faire s’il te plait ?

- Oh que oui ! Tu auras plus qu’un bon massage. La vie est belle, vivons-là pleinement. Tu auras donc 25 massages, vu que c’est le 25 décembre.

- Ah bon ? Tu me provoques hein! Attention, sinon je vais te casser les reins, jolie fille .

- C’est sûrement le contraire qui va arriver. Prie pour ne pas te retrouver à l’hôpital après cette nuit. Une nuit que tu ne vas jamais oublier de toute ta vie…

- Toi, je t’aime déjà… Joignons l’acte à la parole…

J'étais complètement bourré et ce jour-là pour une première fois je ne me suis pas protégé et je me suis endormi sans le savoir. Aïcha a pris mon portefeuille, ma moto au parking et s'en est allée me laissant comme une masse sur le lit, sans argent pour régler l’addition ni pour rentrer chez moi. Elle était méchante, sans cœur.

A mon réveil, j'ai compris que je m’étais ridiculisé et couvert de honte. Cette fameuse nuit restera en effet inoubliable pour moi. Elle me le disait, mais je n’avais pas pensé que ça se passerait de cette manière. J’avais pensé à quelque chose de plus gai, de plus joyeux, un bon souvenir tout de même.

Le lendemain, j’ai tout narré à mes amis qui se sont moqués de moi et la nouvelle a commencé à circuler dans tout le quartier.

J'avais des remords et il fallait que je fasse le test du VIH au cas où. J'avais vraiment peur, seul Mathieu me soutenait vraiment, moralement . Il me donnait sa moto pour que j'aille au travail. Six mois après, je me suis rendu à l'hôpital et j'ai fait mon test. Quand j'ai pris l'enveloppe, elle est tombée toute seule de mes mains. C’était sûrement la peur.

Oui, j’avais peur du pire. Vu le risque pris avec la fille de la boîte de nuit, seul Dieu pouvait me protéger. Je faisais mes prières, fort

intérieurement. Le médecin m'a souri et m'a dit de ne pas avoir peur et de l'ouvrir.

- Mon cher ami, tu as déjà fait le gros du travail. Le fait de prendre la décision de connaître ton statut sérologique est le résultat d’une prise de conscience. Et le fait de franchir le seuil de cet hôpital et d’accepter faire réellement le test est un acte de bravoure que des millions de gens hésitent encore à poser. Autrement dit, tu es déjà inscrit dans le livre d’or des plus courageux du monde. Peu importe le résultat final, nous sommes là pour t’accompagner.

- Merci Docteur. Que le Seigneur me préserve du pire.

Dieu merci, j’étais séronégatif. J'ai eu la chance mais toi peut-être tu n'auras pas cette chance que j’ai eue heureusement , car cela aurait pu être pire.

Sincèrement je vous interpelle tous et toutes à la retenue devant l'alcool et devant les partenaires que nous ne connaissons pas.

Une simple méprise aujourd’hui pourrait ruiner et détruire la vie à tout jamais.

MA RENCONTRE

Homme, très bavard, j’aimais beaucoup les soirées entre potes jusqu’à cette dernière. Cette fameuse soirée qui changea ma vie, et par la même occasion ma vision des choses.

Je vous raconte.

Dans une discussion, nous avons décidé subitement d’aller en boîte, Pierre, Axelle et moi.

L’heure habituelle était 22h, mais ils étaient tous en retard ce soir -là. Nous nous sommes retrouvés au lieu du rendez-vous à 22h45. Il était 23h30 quand nous sommes arrivés dans la boîte le Kamou, située en plein centre-ville.

L'ambiance était bon enfant comme on le dit souvent. Il n'y avait plus assez de place libre mais étant donné que nous en avions réservée d’avance en VIP, nous sommes allés nous asseoir à la table indiquée. La bouteille de whisky était à 50 000F , ce qui était un peu plus cher que la normale. Mais pour nous, ce n'était pas un problème puisqu'on avait fait une cotisation suffisante. Cela allait couvrir les dépenses de la soirée, et peut-être même plus.

Sans attendre, nous avons commencé à boire le whisky Jack Daniel avec du coca et beaucoup de glace.

Après quelques heures d'observation nous nous sommes décidés à entrer dans la danse quand le son phare du moment se mit à résonner. Il s'agissait du morceau 5500 Volt de l’artiste ivoirien DJ ARAFAT. On entendait des cris de partout. C'était l'euphorie totale. Je ne pouvais pas résister d’esquisser quelques pas de dance. Le DJ enchaîna avec

monta d'un cran. Fatigué, je suis allé m'asseoir et je vis une magnifique créature à quelques mètres de moi qui dansait et se déhanchait comme une sirène. Son teint et son visage étaient magnifiques. Je me disais que c'était dû à l'effet de l'alcool.

Je suis alors allé dans la douche rapidement pour me laver le visage. Mais quand je suis revenu, elle était encore plus belle qu'avant. En fait, elle avait tous les atouts pour plaire à n'importe quel homme, et tout d'un coup je la vois allumer une cigarette. Un frisson me traversa tout le

corps ; j’interpelai mon ami Ismaël pour lui narrer la scène surprenante à laquelle je venais d’assister, horrifié de voir une femme fumer la cigarette avec toute son aise et sans souci. Mon ami se mit à se moquer de moi et me dit:

Ici c'est comme cela. C'est une travailleuse de sexe…Une prostituée, pour parler comme le vulgaire. Et si tu as de l'argent tu l'emmènes chez toi.

Ah bon ? Je suis prêt. C'est comme si elle m'avait envoûté. Elle me plait énormément.

Pierre décida de l'appeler et après quelques échanges entre eux il revint me dire que tout est prèt que je devais payer la somme de 15 000 francs CFA. Sans hésiter, j'acceptai et je sortis avec la fille de la boîte. Aussitôt, je lui demandai son prénom, mais elle était méfiante et ne voulait pas parler d'elle. Je la pris sur ma moto et on arriva chez moi. Dès notre entrée dans la chambre, je refermai la porte et elle voulut se déshabiller immédiatement. Je l'empêchai et lui demandai encore son prénom. Elle me répondit enfin :

- Pourquoi vous voulez connaître mon prénom à tout prix. La majorité des hommes que je croise ne s’intéresse pas à ma vie

privée. Ils prennent juste leur pied, et après me versent la somme due. Enfin, certains le font avant. Tout dépend des arrangements. Tu vois un peu j’espère…

- D’accord, je vois. Mais j’aimerais juste par courtoisie savoir comment tu t’appelles. C’est la moindre des choses quand on croise une belle et ravissante fille comme toi.

- Je ne suis ni belle, ni ravissante. Mais merci quand même. Eh bien, puisque tu insistes, je m'appelle Adeline. Mais en ville, on m’appelle Candy.

Et la discussion commença entre nous de plus bel. J'essayais de la rassurer en lui disant que je ne lui voulais aucun mal et qu'elle me plaisait beaucoup.

- Adeline s'il te plait, détends toi et fais comme si c'était chez toi. Moi c'est Firmin.

- Merci Monsieur. Mais au final, que me voulez-vous si ce n'est pas pour coucher avec moi ? Ne me perdez pas le temps si vous n’avez pas d’argent. Ou bien vous êtes de la police, ou alors vous appartenez à une secte et vous voulez quelque chose. Dans tous les cas, vous n’aurez rien de moi. Rien du tout. Espèce de petit plaisantin !

- En fait, je ne veux rien de toi. Rien de tout ce que tu penses quand même. Je fus séduit tout de suite par ta beauté et je voulais juste échanger avec toi, histoire de mieux se connaître. Peut-être pourrions-nous nous lier d’amitié. Qui sait ?

- C'est la première fois qu'on me parle ainsi. Les hommes n’ont pas souvent l’habitude de me traiter aussi poliment. La plupart du temps, ils ne pensent qu’à assouvir leur désir, et c’est à peine qu’on discute .

- Ah bon ? Je n’en crois pas mes oreilles. C’est vraiment triste que l’on vous traite de la sorte.

- Que voulez-vous ? C’est la vie et je la prends sans mot dire. Je me bats juste pour m’en sortir. Reprenez alors vos 15 000 F. J’ai un cœur après tout et c’est beaucoup d’argent. Mais vous me

ramenez là-où vous m’avez croisé tout simplement. On n’a pas couché, alors je ne prendrai aucun sou. Pas le moindre centime. - Non, garde-les. C’est à toi. Je suis aussi un homme de parole et

j’ai un cœur également. Je comprends que ce n’est pas facile, ce métier… Toutes mes excuses…

- Oh merci infiniment. Le ciel vous le rendra au centuple. Cela me permettra de payer certains documents et de suivre des TD pour l’examen la semaine prochaine.

- Documents ? TD ? Examen ? Je suis perdu là. Dis-moi s’il te plait. Que fais-tu dans la vie comme métier ? En plein jour je veux dire… Et pourquoi tu fais ce travail de nuit ?

- Hum, triste à expliquer. C’est une longue histoire et ça m’attriste chaque fois que je me rappelle.

- Mais dis-moi tout s’il te plait.

- Comme tu insistes, je vais tout te raconter. Mais que cela reste entre nous, de grâce.

- Tu as ma parole.

D’accord, merci. En fait, je suis étudiante en 1ere année à l'UO et mes parents sont pauvres. Ils habitent à Kaya. Et vu leur situation, ils ne sont plus en mesure de subvenir à mes besoins, ni de me prendre en charge. Je suis donc obligée de faire ce travail pour pouvoir subvenir à mes

besoins. Je fais ce métier humiliant pour survivre. Et Dieu seul sait ce que j’entends et je rencontre chaque jour dans ce métier de nuit. Mais la providence ne me laisse guère le choix. C’est mieux que de voler. C’est mon corps et j’en dispose comme je veux. L’essentiel, c’est que je

puisse terminer mes études et trouver un bon travail bien payé, afin de prendre soin de mes parents, avant qu’il ne soit trop tard.

Quoi? Une étudiante? Mon Dieu. Avec tout ce que tu viens de me dire, j’ai un pincement au cœur. J’essaie de me mettre à ta place. Vraiment courage. Je manque de mots…

- Oui, je suis étudiante. Je suis ici depuis six mois et je suis toute seule. Je ne connais personne d’autre, à part des copines,des filles qui font le même travail que moi, pour prendre soin de leurs

enfants ou de leurs familles.

Pendant qu'on parlait, je ne pus m'empêcher de verser quelques larmes, car c'était une battante. Il se faisait tard et elle demanda à partir. Je la suppliai de dormir chez moi. Elle hésita longuement, mais finit par accepter au bout du compte. Vu l’heure avancée, j’appelai mes amis toujours dans la boîte pour leur dire que je ne reviendrai pas. Elle s'allongea alors sur mon canapé et commença à dormir .Moi, je n’ai pu fermer l'œil je ne faisais que l'observer dormir comme un ange. Elle m’avait séduit, cette fille. Quand elle se réveilla je préparais un petit déjeuner pour elle. Elle en était surprise et me dit ceci :

- Oh non, j’en suis flatté. Je ne fais que ce que tout homme normal aurait fait, prendre soin de vous, au lieu de penser juste à vous « dévorer ».

Après avoir fini de manger, elle se doucha et je l'accompagnai chez elle. On échangea nos numéros, afin de rester en contact. Elle vivait avec quatre autres filles dans un appartement loué. Chacune d’elles avait sa petite chambre bien modeste. Elle me remercia et je partis à la messe de 10h30. C’était le dimanche. Je ne faisais que penser à cette rencontre. Après la messe je me suis arrêté dans un restaurant pour manger un croissant puis boire un jus d’orange. Mon téléphone portable sonna. J'ai reçu un message, c'était elle. Le message disait « Merci beaucoup pour hier et sachez que je pense à vous ».

Mon appétit disparu car le message avait rempli mon ventre. J’étais rassasié d’elle. Savoir qu’elle pensait également à moi me suffisait largement pour embellir ma journée. À 20h je retournai chez elle après m'être bien habillé et parfumé, et je l’invitai à dîner dans un restaurant chic.

Au bout de la discussion, je la suppliai d'arrêter ce métier. On discuta toute la nuit, elle m'écouta et me promit de changer.

Ce fût vrai sa promesse.

Aujourd'hui 28 mars, nous sommes à notre cinquième année de mariage avec un magnifique fils du nom de Ange, car mon histoire est tout

simplement magnifique, sublime. Elle s'est déroulée comme un conte de fée.

Aujourd'hui elle est Chef d'Entreprise de communication et moi

Technicien Supérieur dans une société minière. Nous sommes dans une grande maison à Ouaga 2000 et elle est encore enceinte de trois mois.

L’AVORTEMENT

« C’est dans la négligence des petites erreurs que l’on fait l’apprentissage des graves fautes. »

Souvent on prend des décisions en dépit de notre volonté, nous sommes contraints et dos au mur à certains moments.

Comme on le dit souvent le rêve s’empare de nous et nous permet de vivre. Coup de foudre ? Je ne saurais le dire.

Elève studieux, rêveur j’ai été admis en classe de première D avec la moyenne de 12.55, ce n’était pas fameux par rapport à notre premier de la classe qui avait une moyenne excellente de 18.43.

Toute la classe a validé son année scolaire, la direction a décidé d’organiser une fête à cet effet pour spécialement notre classe.

Le jour de la fête, en allant me soulager, j’admirais à quelques mètres de moi et ce joli visage, radieux et innocent ; juste au regard j’ai déduis cela. Nous sommes restés là, nous fixant des yeux, pendant quelques

secondes.

Je ne pus m’approcher d’elle, tellement je me suis senti paralysé par sa beauté.

Elle partait me semblait-il. Je suis allé me soulager en pensant à elle, en ayant son image gravée dans ma petite tête.

La fête se déroula normalement, puis nous nous séparions en nous souhaitant de passer d’excellentes vacances.

Des vacances qui n’ont pas été de tout repos pour moi car j’allais

travailler avec mon oncle, l’aider à faire ses courses personnelles. J’étais rémunéré pour le service que je lui rendais.

1er octobre, c’était la rentrée scolaire dans mon école, le Lycée de la Jeunesse, chacun de nous était dans ses plus beaux vêtements et bien coiffés, chacun de nous voulaient impressionner l’autre en montrant son cadeau de vacances, sa moto, son téléphone etc…

C’était juste l’appelle dans les différentes classes et on allait regagner nos familles respectives.

En allant chercher mon engin, je revis la même fille que j’avais croiser le jour de la fête. Elle était inscrite dans le même établissement que moi. Elle était encore plus belle qu’au premier jour quand je l’avais vue, elle

Dans le document Histoire d'une vie, Momoriac (Page 35-54)

Documents relatifs