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Une gouvernance participative et inclusive en faveur d’une implication bénévole plus

importante

Quelle(s) collaboration(s) possible(s) de LieU’topie avec d’autres associations ? En dépit de la confi-guration des universités de Clermont-Ferrand, qui ne permet pas d’avoir un campus unique regrou-pant les filières d’enseignements, LieU’topie parvient à rassembler des étudiants de forma-tions diverses. L’association est située sur le site Gergovia, où se trouve l’unité de formation et de recherche (UFR) Lettres, Cultures et Sciences Humaines. L’association est à proximité des facul-tés de Droit, de Langues, des écoles de commerce, d’architecture et des Beaux-Arts. À LieU’topie, une diversité de genres fait surface. En effet, la communauté « lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) » est représentée au sein de l’association, notamment grâce au collectif « Femmes de mars », labellisé par LieU’topie. Le collectif propose des actions autour des droits des femmes, ainsi que des conférences, expositions,

L’ALIMENTATION, CRÉATRICE DE LIEN SOCIAL ?

concerts et interventions : autant de rendez-vous destinés à la réflexion et à l’action collective.

Au vu des difficultés rencontrées par l’as-sociation pour impliquer davantage ses adhé-rents, il lui faudra fournir d’autant plus d’efforts pour construire une ou des collaborations avec d’autres associations. Il serait cependant dans l’intérêt de l’association de développer son réseau de partenaires associatifs, toujours dans l’idée de répondre au mieux aux attentes des bénéficiaires et d’atteindre ses objectifs.

Par exemple, les jardins potagers partagés situés près du site universitaire des Cézeaux, où se trouvent quatre UFR différentes, quatre écoles et institutions d’études supérieures, pourraient constituer une piste de partenariat. En effet, ces jardins ne sont à ce jour pas utilisés par les étu-diant•e•s, ni les adhérent•e•s de LieU’topie. C’est ce qu’explique B. Fumanal, responsable du PoPart, président-fondateur de l’association des natura-listes d’Auvergne (ADNA), enseignant-chercheur en écologie à l’UCA et responsable de la Licence professionnelle « Agriculture biologique conseil et développement ». Comme LieU’topie, le PoPart fait partie du réseau des espaces partagés de la ville de Clermont-Ferrand, pour autant il semble que les utilisateurs-jardiniers qui résident près du PoPart soientplus âgés que la moyenne des étu-diant•e•s. Ils représentent une douzaine de per-sonnes. Le terrain étant loin de l’emplacement de LieU’topie, l’accès y est dificile pour organiser des ateliers (de sensibilisation), rencontres et autres animations. Il pourrait être intéressant pour LieU’topie de se rapprocher du responsable du PoPart pour trouver ensemble une façon efficace d’intéresser davantage les étudiant•e•s et adhé-rent•e•s de LieU’topie au fonctionnement de ces jardins partagés. Et ce d’autant plus que « le PoPart et LieU’topie se côtoient par moment sur certains projets sans forcément se connaître » explique le responsable du PoPart (Fumanal, 2018). Le concept initial du PoPart est l’appropriation de terres non utilisées,afin de rapprocher le cam-pus de la ville, et de créer des échanges intergé-nérationnels. Le PoPart possède des installations qui peuvent servir à éduquer et à responsabiliser, telles qu’une mare, des carrés botaniques, des nichoirs et des hôtels à insectes pour les visites d’élèves des écoles primaires, d’étudiant•e•s et de citoyens. D’un point de vue social, « les effets du PoPart sont difficilement analysables, étant

donné que les jardinièr.e.s s’y rendent sans néces-sairement se croiser » (Fumanal, 2018). LieU’topie anime par ailleursdes sessions appelées « Hors les murs », au cours desquelles les adhérent•e•s peuvent participer à une activité menée dans une autre association, offrant ainsi la possibilité de rencontrer d’autres personnes que les membres de LieU’topie. L’association a déjà initié des évé-nements en commun avec d’autres associations, comme avec Le Café lecture des Augustes, créé en 1995, qui est une structure de l’ESS. C’est un lieu ouvert, convivial, vivant et accessible à tou•te•s. qui favorise les mixités sociales, généra-tionnelles et culturelles. Les interactions avec le PoPart pourraient être du même type. LieU’topie s’oppose à la concurrence entre les associations étudiantes. Bien que Lieu’topie soit en contact avec de multiples associations étudiantes au tra-vers du collectif « Femme de mars », l’association peine à créer des alliances avec d’autres associa-tions étudiantes, qui ont bien souvent une vision du monde associatif et des valeurs très éloignées de celles de LieU’topie. L’association aurait alors peut-être intérêt à se rapprocher des structures aux valeurs de l’ESS.

CONCLUSION

Quelles sont les perspectives d’avenir du modèle de LieU’topie à Clermont-Ferrand ? Le modèle de l’association pourrait certainement être repris dans une autre ville / métropole, mais pas repro-ductible dans Clermont-Ferrand même. En effet, un projet identique solliciterait les mêmes sub-ventions que LieU’topie et lui ferait probablement ombrage ou concurrence. D’autant plus que l’as-sociation montre une forte dépendance financière par rapport aux subventions, qui sont par ailleurs très aléatoires et volatiles d’une année sur l’autre. Cette dépendance aux subventions ne permet pas à l’association d’avoir une vision claire et sereine de l’avenir. Ceci devrait être une raison suffisante pour s’allier à d’autres associations / structures partageant les mêmes valeurs et ne souhai-tant pas que l’État fasse « main basse » sur leur gouvernance.

BIBLIOGRAPHIE

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University Press, 13-24.

Entretiens

ADENOT M., co-président de LieU’topie, entretien le 20/12/2018 à Clermont-Ferrand.

FUMANAL B., responsable du Potager partagé, entretien le 17/03/2018 par e-mail.

VALROFF S., co-présidente de LieU’topie, entretiens les 20/12/2018 et 18/02/2018 à Clermont-Ferrand.

Vidéo de présentation

Bâtir la « Maison

de l’Alimentation durable » où

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