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Que les parents se remettent aux fourneaux"

2.4. Apports alimentaires réels des adolescents

3.2.4. Goûters et collations

Les goûters et les collations représentent un moment privilégié de la journée. Ils sont source d’apports nutritionnels mais aussi de plaisir. C’est de loin les repas que les enfants préfèrent (Hanson et coll., s.d.). L’importance du goûter dans certains groupes sociaux est telle que certains spécialistes de l’alimentation le qualifient de "quatrième repas" (Poulain, 2002). Ces repas ont une place importante dans la ration calorique journalière mais faible en terme de nutriments. Ils permettent de mieux répartir les apports de la journée. Toutefois, ils ne doivent pas être trop copieux (Leynaud-Rouaud et coll., 1992). Le goûter doit viser à pallier des apports insuffisants et non pas à augmenter l'ingestion calorique au-delà des apports nutritionnels recommandés. Récemment des études épidémiologiques et cliniques se sont intéressées au quatrième repas de l’après midi. Les premiers ont montrées que la fréquence du quatrième repas ainsi que son apport énergétique étaient corrélés négativement à l’Indice de Masse Corporel (IMC). Tandis que les seconds ont montré que la suppression du goûter chez les goûteurs habituels entraîne une augmentation du poids et de l’adiposité. L’ensemble des arguments présentés plaide en faveur d’un rôle du quatrième repas habituel dans la gestion du poids

(Louis-Sylvester et coll., 2001).

Selon une enquête sur l'alimentation des collégiens de 10 à 14 ans en France, 28 % d’entre eux prennent une collation dans la matinée, 26 % en prennent une deuxième au cours de l'après-midi et 88 % prennent un goûter. Padilla (2001) confirme de sa part que la pratique du goûter est très répandue chez les moins de 14 ans : 7 enfants sur 10 prennent au moins 5 goûters par semaine. Malheureusement, les goûters des adolescents comprennent une part excessive de sucreries, de boissons sucrées et de graisses et une part insuffisante (7 %) de laitages (Vidailhet

et Coll., 1998, cité par Martin, 2001). Mais, avant tout, un petit déjeuner équilibré rend inutile la

prise d'une collation dans la matinée, en particulier chez les enfants (Garnier et coll., 2000).

L’importance du goûter est aussi en rapport avec l'obésité. En effet, la réduction du grignotage et de la prise calorique au moment du dîner est associé à la prise de goûter (Maffeis et

coll., 1997, cité par Martin, 2001). Il faut donc être attentif à sa composition. Pour cela, une

collation du matin doit être proposée au plus tard deux heures avant le déjeuner et comprendre au minimum un fromage ou autre produit laitier. Si elle est proposée l'après-midi, elle comprend

une boisson, un aliment céréalier, un fruit, etc. (Ministère de l'éducation nationale, France,

2002). La présence de laitage et de fruits à côté des céréales est recommandée. Le pain ou les

produits céréaliers, base de goûter comme de petit déjeuner sont accompagnés de façon variée : miel, confiture, chocolat, beurre, yaourt, fromage, etc. (Leynaud-Rouaud et coll., 1992, Ancellin,

2000, De Kock, 2004). Randoin (s.d.) propose un exemple de goûter composé de pain (100 g)

accompagné de beurre, chocolat, confiture ou fromage (surtout si l'alimentation est peu riche en lait) et des fruits frais de temps à autre.

La ou les collations doivent viser à pallier des apports insuffisants (absence de petit déjeuner à domicile par exemple) et non pas à augmenter l'ingestion calorique au delà des apports nutritionnels recommandés. Le goûter de l'après midi permet de consommer un dîner plus léger et d'éviter le grignotage.

3.2.5. Grignotage

Le grignotage est une prise alimentaire anarchique et irrégulière en dehors des repas et qui peut s’étaler sur toute la journée. Le grignotage est un comportement typique de l’adolescent et est aussi plus fréquent chez les filles que chez les garçons. Le grignotage est caractérisé par l'ingestion répétée, quasi-automatique, de petites quantités de divers aliments non spécifiques sans ressentir de faim ou d'appétit, bien que les aliments consommés soient souvent jugés agréables. Il s'agit d'un comportement "passif" où la disponibilité des aliments, facilement accessibles, joue un rôle essentiel (Poisson et coll., 2002). Il s'associe fréquemment à une situation d'ennui (activités scolaires, télévision, lecture…) et peut être une "solution" à un malaise physique ou une dépression (Ridnik, s.d.; Loonis, 2002, Bourganel, 2006 ).

Dans le cas général, les produits favoris de grignotage sont dangereux, car ils sont tous très riches en lipides. Ce sont des produits sucrés et des boissons sucrées qui n'apportent que des calories vides (sucre et lipides) mais pas de vitamines, ni de minéraux. Ce comportement a pour conséquence inévitable une prise du poids de l'enfant et de l'adolescent surtout lorsque l'activité physique est faible (Neyrat, 2002 ; Bourganel, 2006). Dans tout les cas, le grignotage mène toujours aux mêmes conséquences (Poisson et coll., 2002) :

- Un surplus d’énergie (biscuits, bonbons, viennoiseries, chips…) ce qui conduit vite à un certain nombre de kilos superflus ;

- Une dépense d’argent non négligeable puisque le choix se porte sur des aliments qui ont souvent un prix élevé.

Par contre l'EFIC (2000) annonce les résultats d'une étude réalisée à Edimbourg portant sur un groupe d'enfants de 7 à 8 ans qui a révélé que le grignotage représentait pour cet

échantillon environ un quart de l'apport énergétique nécessaire, ainsi qu'une contribution importante à leurs apports en protéines, glucides, graisses et fibres. De plus, 15% environ de leur apport en calcium et un cinquième de leur apport en vitamine C provenaient du grignotage. Les adolescents peuvent également tirer profit du grignotage entre les repas, notamment avec des produits comme les yaourts, le fromage frais, les milk-shakes allégés, les crèmes glacés, les jus enrichis en calcium et le chocolat au lait (Bourganel, 2006). Tous contribuent à l'apport en calcium. Les sportifs cherchant à conserver des niveaux énergétiques élevés ainsi que les personnes âgées qui peuvent avoir du mal avec les grands repas, constatent souvent que le grignotage est la meilleure solution pour répondre à leurs besoins nutritionnels.

Chapitre 4 : TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DES