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q AménagementsqdesqparcellesqpaysannesqdeqlaqvalléeqdeqBadaguichiri,q régionqdeqTahoua,qNiger.

interannuels. L’eau persistant dans le sous-sol en saison sèche est valorisée par des cultures de décrue (sorgho), les arbres du parc (fruitiers, fourragers) et des productions maraichères arrosées dans les bas-fonds. La réactivité, par exemple lors des semis dès les premières pluies, et une petite mobilité, avec différentes parcelles réparties sur le territoire, permettent de profiter de la distribution aléatoire des pluies et des divers milieux accessibles (pentes, bas-fonds), grâce à un accès souple au système foncier géré au niveau du lignage.

des techniques culturales qui visent à limiter les besoins

en eau des plantes

Des formes de gestion de l’offre en eau à la parcelle existent et sont limitées à des techniques favorisant l’infiltration des pluies (sarclages en saison des pluies, piochages préalables ou zaï dans les zones à courte

saison et sols compacts ou encroûtés, mulchs localisés) ainsi qu’à des cordons pierreux et des murets antiérosifs sur des sites escarpés et à un petit arrosage manuel des jardins à partir de puisards dans les bas-fonds.

Les techniques culturales appliquées à la parcelle visent aussi à gérer la demande, par une adaptation étroite à une offre réduite en eau par le choix de la plante cultivée : le mil au nord, puis, en allant graduellement vers le sud, le sorgho, le maïs, le riz et les tubercules. Calage du cycle, photopériodisme, résistances, profondeurs de l’enracinement, sont également les principaux caractères adaptatifs des variétés locales. Les techniques culturales extensives (faible densité, faible niveau de fertilisation) et les sarclages constitueraient une autre source de réduction de l’évapotranspiration (Serpantié & Milleville, 1993).

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q RizqpluvialqsurqcouvertureqdeqStylosanthes guianensis. Lac Alaotra, Madagascar.

> ZOOM | Réutilisationqdesqeauxquséesqàqdesqfinsqdeqplantationsqdeqligneuxq

En zones arides et semi-arides, divers pays (notamment le Koweït, la Tunisie et l’Égypte) ont mené des plantations d’espèces à croissance rapide en utilisant les eaux partiellement traitées des stations d’épuration voisines (Bartolone & Arlosoroff, 1987 ; Braatz & Kandiah, 1996). La ville de Mexico a testé, en 1996, le recyclage des eaux usées sur environ 90 000 ha. Braatz et Kandiah (1996) rapportent que 7 à 8 % du volume total des eaux usées urbaines produites dans l’État de Californie (États-Unis) y sont utilisés pour l’irrigation des espaces verts.

Dans les terres sableuses du Sahara, à proximité de grandes villes touristiques, différents projets pilotes de plantation ont vu le jour en Égypte (Qéna, Luxor, Aswan, Wadi Na Troum, Abu Rawash…). Ils ont pour but la réutilisation des eaux usées (REU) de diverses agglomérations à des fins forestières (Bellefontaine, 1998). Pour des raisons économiques, ces eaux subissent souvent un ou deux cycles (traitements primaire et secondaire) avant d’être utilisées pour l’irrigation de forêts artificielles, implantées sur des sols désertiques, parfois salés. La plupart des parcelles visitées impressionnent le visiteur, car elles sont implantées en milieu complètement désertique, sans aucune couverture herbacée. Celle de Luxor, en particulier, montre qu’en moins de deux ans, on peut créer une certaine ambiance forestière, du fait de l’ombrage qu’apportent les ligneux (Acacia saligna, Morus spp. et Eucalyptus camaldulensis)

et d’un début de décomposition de leurs feuilles.

Une couverture herbacée apparaît également, ce qui laisse entrevoir une possibilité de sylvo-pastoralisme, à condition que la capacité de charge du bétail soit respectée, ainsi que diverses règles de mises en défens. Ces plantations avec REU sont encore considérées comme des expériences pilotes pour diverses raisons (choix encore restreint des espèces, sylviculture à préciser, évolution des sols et infiltration du surplus des eaux inutilisées dans la nappe phréatique). Tous les risques d’échec partiel ne sont cependant pas levés. En effet, au-delà des problèmes sylvicoles, les principaux problèmes de la REU à régler sont la dynamique de l’eau et des nutriments dans les sols, les formes d’enracinement des ligneux, les interactions avec les pratiques d’élevage, et, enfin, les droits d’utilisation de cette nouvelle ressource ligneuse.

q t Eucalyptusq issusqdeqgrainesq «qtoutqvenantq»q âgésqdeq3qansqetq plantésqsurqsableq duqdésertqdeq Luxorqalimentésq parqdesqeauxq usées,qÉgypte. © R. Bellefontaine

Fonctions Processus impliqué dans l’écosystème constituants dédiésOrganismes ou améliorée à faible impactIngénierie paysanne ou à fort impactIngénierie

Capture de l’eau

Capture de l’eau

atmosphérique Arbres et arbustes spécialisés Capteurs artificiels

Capture de l’eau pluviale et des ruissellements exogènes à l’échelle « station » (fonction d’infiltration)

Débris, litières, organismes maintenant une porosité ouverte, d’organismes assurant une destruction des croûtes superficielles (par exemple termites, fouisseurs, piétinement des herbivores)

- Mulchs localisés pour réhabiliter les processus d’infiltration

- Sarclages superficiels (iler, daba)

- Piochages localisés (zaï)

Labour

Capture de l’eau pluviale et des ruissellements exogènes à l’échelle du paysage

Alternance de bandes de végétation et de bandes sans végétation servant d’impluvium (brousses tigrées)

Micro-barrages, réseaux de diguettes, terrasses, demi-lunes, mosaïques cultures-jachères

- Banquettes en terre - Barrages

Mise en

réserve Réserve utilisable

- Matière organique et argile - Arbres et racines spécialisés (baobabs, latex, ignames, cactus, etc.)

Fumure organique Enrichissements en argile

Jachères longues Amendements hydrophiles

Économie d’usage

Accroître la profondeur

d’exploration - Racines pivot- Plantes spécialisées Mil, arachide, arbres associés Grande exhaure et distribution Réduire la transpiration

et sécuriser les phases critiques

Épines, vernis, herbicides naturels, phénologie adaptée, suppression de la strate herbacée, physiologie économe

Faibles densités, sarclages, calendrier, photopériodisme, amélioration variétale Herbicides Redistribuer l’eau et optimiser l’usage inter-saisonnier Redistribution hydraulique (arbres), étagement - Parc arboré - Barrages souterrains

- Petite exhaure Barrages réservoirs Accroître la capacité

d’absorption des reliquats Plantes spécialisées dans les sols argileux, acacias

Sorgho de saison sèche (muskuari), cucurbitacées dérobées

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q Procédésqd’harmonisationqdeql’offreqetqdeqlaqdemandeqenqeauqdansql’agro-écosystème. Deux critères sont ici croisés : le caractère traditionnel ou introduit récemment et le processus écosystémique qu’implique la pratique considérée de gestion de l’eau.

consERvER l’EAu Au nivEAu dE lA PARcEllE En

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