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2. Contexte et état des lieux

2.3 État des lieux de la branche

3.3.2 Gestion des collections

La gestion des collections a la même signification en bibliothéconomie qu’en ludothéconomie : nous entendons par là l’ensemble des pratiques qui touche l’organisation des collections pour permettre d’offrir un service de prêt à la population. Ces deux économies englobent également les politiques en matière de services (quels services, selon quelle organisation, etc.), de public (accès, médiation, règlement, etc.) et de l’institution (missions, gestion, personnel, etc.).

En bibliothéconomie, la gestion des collections prend divers aspects intellectuels et pratiques : avec la mise en place du système de prêt, du système de classement, la politique d’acquisition et documentaire, le traitement (réception, catalogage, indexation), l’équipement (cotation, identification), le classement (rangement, classification) et la mise en valeur des documents. Ces pratiques sont moins formalisées en ludothèque60, mais néanmoins présentes.

Le système de catalogage est un des points de divergence entre les bibliothèques et les ludothèques. En effet, le catalogage des objets documentaires lie les auteurs à leurs œuvres et ces derniers sont leur point d’entrée principal au catalogue. Et c’est ce point qui oppose les pratiques de catalogage dans la gestion de collections d’objets ludiques et d’objets documentaires. Ainsi, les jeux ont pour entrée principale au catalogue leurs noms (titre), et pour entrées secondaires leurs éditeurs, leurs catégories et leurs ID. Mais leurs auteurs, concepteurs ou illustrateurs ne sont, eux, pas répertoriés au catalogue.

Ceci entraîne, on le voit lors de fusions, des migrations de systèmes au profit des SIGB conçus pour la bibliothèque. Le logiciel de ludothèque peut être très complet61, car développé pour les besoins spécifiques aux collections d’objets ludiques. Toutefois, le choix de migrer l’ensemble des données sur ce système n’est jamais fait. Si deux systèmes cohabitent, ils engendrent deux comptes pour un même usager. Mais si un système est préféré, une migration sera mise en place et les données y seront transférées.

Un rapide aperçu62 des possibilités techniques possibles avec GO-Soft (la société de développement du système intégré de gestion de ludothèque InfoLudo) nous apprend qu’en théorie une interface commune avec un autre logiciel de gestion serait possible. Toutefois, dans l’éventualité de liens entre deux logiciels et de leurs bases de données, lier les comptes usagers ne serait pas conseillé.

60 La référence, formalisant la pratique de la ludothéconomie au quotidien et dans le détail, est

le livre d’Annie Chiarotto : « Les ludothèques » (Chiarotto 1991, pp.109-160)

61 InfoLudo développé par Go-soft.ch 62 Entretien du 02 juin 2020, avec Go-soft.ch

Bibliothèque-Ludothèque : quel modèle de cohabitation choisir pour assurer les meilleures prestations au public ?

L’interface commune de deux logiciels pourrait être du côté back office, comme front office. Ce qui nous laisse envisager la possibilité d’une interface commune, proposant deux logiciels métiers.

La fusion des comptes lecteurs et joueurs dépendra du choix du modèle d’organisation de la nouvelle structure mixte. En effet, le maintien d’un abonnement payant pour les jeux pourrait compliquer le « parcours usagers »63, mais comme on l’a souligné dans nos observations de structures mixtes, des solutions simples peuvent être mises en place pour faciliter l’expérience du public.

3.3.2.1 Cohabitation des collections

Dans notre étude, une structure sur sept a des collections de jeux et de livres mélangées, proposant une offre combinée avec une position des jeux sur la tablette du haut, souvent présentés de face.

Deux structures sur sept présentent leurs offres de livres et de jeux de manière contiguë, voisinant directement les secteurs concernant le même public. Les étagères contenant des livres suivent, dans une même travée, les étagères contenant des jeux et les jouets.

Quatre structures ont séparé leurs collections dans des espaces distincts, dans un même endroit, mais par des cloisons, par des étages distincts ou encore dans des lieux différents. À l’exception d’une structure qui a divisé son espace avec des rangées de bibliothèques, toutes les structures ont hérité d’une situation antérieure. À l’instar des rangements des documents audiovisuels qui ont leurs propres meubles, mais qui sont situés au sein d’une bibliothèque. Ainsi, on peut en conclure que la cohabitation des collections peut être plus ou moins mélangée, suivant le degré de collaboration des équipes dans leurs tâches courantes. Dans un même espace, trois cas existent :

• les collections sont séparées en secteurs selon le type de média, cloisonnées ou non • les collections sont contiguës, à la suite les unes des autres, classées selon l’ordre des

sections des objets documentaires

• les collections sont mélangées, sur une même étagère ou d’un étage à l’autre d’une bibliothèque, classées selon l’ordre des objets documentaires

Tableau 18 : Gestion des collections des structures mixtes

Structure Fonds Classification livres Classification jeux

Sainte-Croix Collections contiguës CDU COL

Coire Collections contiguës CDD (personnalisé) AT 7

Annemasse Collections mélangées CDU COL

Bagnes Collections séparées CDU ESAR (en cours)

Etoy Collections séparées CDU COL (personnalisé)

63 Schématisation d’une expérience utilisateur dans un contexte de prestation de service et

Bibliothèque-Ludothèque : quel modèle de cohabitation choisir pour assurer les meilleures prestations au public ?

Orsières Collections séparées CDU COL

Pully Collections séparées CDU COL (personnalisé)

Pour la classification des jeux, deux systèmes sont majoritairement utilisés : ESAR et COL. Toutefois, on observe plusieurs structures personnalisant leurs systèmes. Et la bibliothèque suisse-allemande a choisi le système de classification AT7 largement répandu Outre-Sarine. (cf. Acronymes)

Nous retrouvons les deux grands systèmes de classification des objets documentaires CDD et CDU dans toutes les structures visitées. Une analyse d’exemples de sous-classement, ne semblait pas pertinente dans notre contexte. En effet, il existe autant d’ordres de classement de bandes dessinées ou de documents audiovisuels que de bibliothèques, pour ne citer que deux des sections dont le classement fait débat.

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