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Généralités sur le mil

Dans le document UNIVERSITE GASTON BERGER (Page 21-26)

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.5. Généralités sur le mil

1.5.1. Origine et Répartition géographique du mil

Pennisetum glaucum (L.) R. Br connue sous le vocable de mil à chandelle ou mil pénicillaire serait originaire d’Afrique de l’Ouest plus précisément de la zone Nord-Est du fleuve Sénégal (Tostain, 1998, cité par Akanvou et al., 2012) où en effet on rencontre de nombreuses espèces sauvages et cultivées (FAO, 1995, cité par Akanvou et al 2012). La culture du mil s’est ensuite étendue jusqu’en Afrique de l’Est puis en Afrique australe et au subcontinent indien, il y a environ 3000 ans. Il a atteint l’Amérique tropicale et les Etats-Unis d’Amérique respectivement aux XVIIIème et XIXème siècles (Ben, 2013).

1.5.2. Taxonomie

Le mil a la position systématique suivante : - Règne Végétal ;

- Classe des Monocotylédones ; - Ordre des Poales ;

- Famille des Poaceae (Gramineae) ; - Sous-Famille des Panicoideae ; - Tribu des Paniceae ;

- Genre : Pennisetum ;

- Espèce : Pennisetum glaucum (L.) R. Br.

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1.5.3. Morphologie et Bio-écologie du mil

Le mil (Pennisetum glaucum [L.] R.Br) est une céréale à port érigé. La tige, dépourvue de lacunes médullaires a une hauteur comprise entre 0,5 et 4 m voire 5 m selon les variétés (Diop, 1999). Le système racinaire est de type fasciculé. Celui-ci comprend surtout des racines superficielles et celles qui peuvent atteindre 2 m de profondeur (Alhassane, 2009 cité par Ben, 2013). La tige ou chaume est ronde et rigide, avec un nombre variable d'entre-nœuds alternant avec des nœuds, à la base desquels les feuilles sont insérées par l'intermédiaire de la gaine. La plante peut former jusqu’à 40 talles cependant 1 à 7 seulement parviennent généralement à produire des épis. Les feuilles du mil sont alternes, comportent une gaine enveloppant complètement la tige, des nervures parallèles et un limbe lancéolé, glabre et couvert de poils (Ben, 2013). De même, le limbe porte des stomates sur ces deux faces (Denis, 1984). L’inflorescence est une panicule très dense, apicale, cylindrique d’une longueur et d’un diamètre respectivement compris entre 15 et 140 cm et 0,5 et 4 cm. Le fruit est un caryopse de forme ovoïdale ou elliptique, d’une longueur d’environ 4 mm et de couleur variable (blanche, jaune, brune, grise).

Par ailleurs, le mil est une graminée annuelle, protogyne et allogame. En Afrique de l’Ouest, le cycle du mil est variable selon les variétés à savoir mil Souna (variétés précoces) et mil Sanio (variétés tardives). Selon Toudou (2003) cité par Moumouni (2014), le cycle de développement du mil peut être subdivisé en plusieurs phases phénologiques :

 La germination est hypogée et se produit au bout de 24 heures après semis. La levée s’achève généralement au bout de 2 à 5 jours après semis (JAS).

 Le tallage correspond à l’émission des tiges secondaires à partir des tiges primaires au niveau du plateau de tallage. Il débute environ 15 jours après la levée. Sa durée peut atteindre 45 jours pour les variétés tardives.

 La montaison est l’élongation des tiges par une succession de nœuds et d’entre-nœuds.

Elle a lieu du 35e au 60e jour après la levée (JAL) pour les variétés précoces et du 60e au 80e JAL pour les variétés tardives.

 L’épiaison ou apparition de l’épi se déroule généralement entre 60 et 70e JAL pour les variétés précoces et entre 80 et 105e JAL pour les variétés tardives.

 La floraison débute par l’apparition de stylets et de stigmates 3 à 5 jours avant l’apparition des anthères. C’est le phénomène de protogynie du mil.

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 La maturation est le développement progressif du caryopse du sommet vers la base de l’épi. Les grains de mil à travers trois phases (laiteuse, cireuse et vitreuse) arrivent à la maturation physiologique 20 à 50 jours après la floraison, selon les variétés :

- La phase laiteuse durant laquelle le grain est brun verdâtre et laiteux

- La phase cireuse pendant laquelle, le grain atteint presque son aspect définitif. A cette étape, le contenu du grain est pâteux.

- La phase vitreuse à laquelle le grain atteint sa maturité complète. Elle se reconnait souvent par l’apparition d’un point noir dans la région du hile.

D’autre part, le mil est une céréale qui s’adapte très bien aux zones semi-arides chaudes. Sa culture se fait généralement dans les zones ayant une pluviométrie variant de 200 à 800 mm repartis sur 3 à 5 mois, selon les zones agro-écologiques de la bande cultivable du Niger (Bouzou, 2009). Le mil résiste plus à la sécheresse que le sorgho et le maïs. Toutefois, sa température de développement optimum est comprise entre 27 et 30 °C (Moumouni, 2014).

En fin, les sols sableux légers et sablo argileux conviennent généralement à la culture du mil.

Cependant, le mil est peu exigeant sur le type de sol.

1.5.4. Opérations culturales

1.5.4.1. L’installation de la culture du mil

Le mil est de préférence cultivé sur des sols sableux et sablo-argileux. Les légumineuses telles que l’arachide et le niébé et la jachère représentent des précédents culturaux favorables pour la culture du mil. En revanche, il déconseillé de cultivé le mil après une autre culture de mil.

Le mil répond bien au labour. Après un défrichage du terrain, il convient de réaliser un labour profond en humide à la charrue suivi d’une reprise à la herse ou au canadien. Il faut noter que l’utilisation d’engrais de fond avant la préparation du terrain est préconisée. Le traitement des semences avant semis permet une protection contre les nuisibles. Le semis peut s’effectuer en sec avant le début de l’hivernage ou après les premières pluies. Le semis est réalisé soit manuellement après rayonnage en respectant un écartement de 90 cm × 90 cm, soit mécaniquement au moyen d’un semoir muni d’un disque. La dose de semis préconisée est de 3-5 kg de semences/ha. Le démariage à trois plantes par poquet a généralement lieu du 8e au 15e jour après la levée de préférence après une pluie. Le remplacement des poquets manquants peut s’effectuer en même temps que le démariage lorsque le sol est suffisamment humide.

14 1.5.4.2. Le désherbage

Trois sarclo-binages sont nécessaires pour une gestion efficace des adventices :

 1er sarclo-binage avec deux phases : une phase mécanique huit jours après la levée et une phase manuelle au moment du démariage ;

 2ème sarclo-binage mécanique réalisé 15jours après le premier ;

 3ème sarclo-binage qui a lieu 60 à 65 jours après la levée, en humide pour lutter contre le Striga (FIDA, 2001).

1.5.4.3. La fertilisation

La fertilisation dépend du système de production en cause :

 En système extensif, un apport d’engrais de type 14-7-7 à la dose de 150 kg/ha est recommandé au semis ;

 En système semi-intensif, il convient d’apporter d’une part 400 kg/ha de tricalcique et 150 kg/ha d’engrais de type 10-21-21 comme fumure de fond et d’autre part 100kg/ha d’urée, en deux fractions (50 kg/ha au démariage et 50 kg/ha à la montaison).

 En système intensif, la seule différence avec le système semi-intensif se situe au niveau de la dose d’urée appliquée qui est 150 kg/ha également apportée en deux fractions (75 kg/ha au démariage et 75 kg/ha à la montaison)

Il est important de noter certaines précautions à prendre en compte pour une gestion efficace de la fertilisation à savoir ne pas projeter l’urée sur les feuilles pour éviter les risques de brûlure et ne pas l’appliquer en cas de stress hydrique très sévère (FIDA, 2001).

Enfin, le besoin en fumure organique est de 5 à 10 t/ha de matières organiques qui seront enfouies dans le sol lors de la préparation du sol (léger labour ou un grattage à la houe sine).

1.5.4.4. Protection phytosanitaire

Le mil est en permanence sous la menace de nombreuses nuisibles dont les plus redoutables sont les insectes ravageurs tels que les chenilles, les foreurs des tiges, les Cantharides et la mineuse de l’épi, le Striga et les oiseaux granivores à savoir Ploceus cuculatus, Quelea-quelea. De même, les maladies les plus communes du mil sont le charbon du mil, l’ergot du mil et le mildiou.

1.5.4.5. Récolte et Conservation

15 Le mil est récolté à maturité qui correspond à environ 45 jours après la floraison générale. Les signes de maturité physiologique sont :

 Jaunissement des 2/3 au moins des feuilles de la plante ;

 Apparition d’une tache noire dans la région hilaire des graines.

La récolte doit être réalisée après la disparition de la rosée matinale. Les épis récoltés sont successivement soumis au séchage au soleil pendant 2-4 jours et aux opérations de battage et vannage avant stockage dans un endroit propre, sec et aéré pour une meilleure conservation.

1.5.5. Importance et utilisation du mil

Le mil est l’une des céréales les plus importantes cultivée en régions arides et semi-arides, principalement de l’Inde et de l’Afrique de l’Ouest (Sehgal et al., 2012). A l’échelle mondiale, il occupe la septième position, venant après le blé, le riz, le maïs, le sorgho, l'orge et l'avoine (Moumouni, 2014). En Afrique, la culture du mil s’étend sur plus de 13 millions d’hectares (Syngenta, 2013, cité par Moumouni, 2014), où près de 500 millions de personnes en dépendent pour leur survie. Au Sénégal, le mil représente la céréale la plus importante avec plus de 60% des superficies réservées à sa culture (Diakhaté, 2013). De ce fait, il constitue la base de l’alimentation humaine dans les zones sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest. Le rendement du mil est généralement bas (500-600 kg/ha). Cependant, sa valeur énergétique est l’une des plus élevées parmi les céréales (Latham, 2001 cité par Moumouni, 2014). De plus, Il est la troisième céréale riche en protéines mais aussi en calcium et fer (Moumouni, 2014). Le grain de mil est utilisé dans l'alimentation humaine sous des formes variées. Il sert à la préparation de bouillies, de pâtes, de couscous ou de galettes ainsi qu'à la préparation de boissons alcoolisées ou non alcoolisées. Les sous-produits du mil, telles que les tiges et les feuilles peuvent être utilisés en tant que fertilisant ou aliment pour bétail.

Enfin, les tiges de mil ont une valeur socio-culturelle élevée après la récolte entrant dans la confection des cases, des paniers et des murs des concessions.

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CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODES

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