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4. Déroulement de la campagne de fouille programmée 2017

4.2 Déroulement de la fouille

4.2.2 La fouille en tranchée en escalier

La fouille proprement parlé a débuté le 2 octobre 2017 un peu plus de deux semaines. Les derniers relevés ayant été pratiqués le lundi 16 octobre 2017. Comme indiqué précédemment, le décapage s’est poursuivi à partir de la pyramide inversée creusée fin septembre en direction du Sud-Est, en longeant la limite de la parcelle et de ce fait le talus du Leroy-Merlin (Figure 41 et Figure 43).

Cette stratégie avait pour vocation de pouvoir débuter le relevé stratigraphique des parois au niveau de la pyramide et de fouiller les niveaux de tourbe à cet emplacement afin de se servir ensuite de cette zone comme puisard (Figure 43). Cette méthode s’est avérée payante et a permis de limiter les problèmes de gestion du pompage et de la circulation de l’eau au sein de la fouille. Le drainage s’est ainsi fait naturellement par gravité vers le puisard tout au long de la fouille. Le puisard était vidé tous les matins a minima, voire deux fois par jour.

Notons dès à présent que l’ouverture à si grande profondeur (environ 4,5 mètres) n’a été possible que grâce à la période de l’ouverture (septembre-octobre) lorsque la nappe est au plus bas et grâce à une saison hivernale puis printanière et estivale anormalement sèche. Sans ces éléments, une fouille à et emplacement n’aurait pas été envisageable puisque la nappe une fois rechargée en hiver se situe à 1,5 m de profondeur. Le dernier jour, un sondage profond pratiqué au milieu de la fouille et rebouché dans la foulée a montré que la nappe se situait à 5,5 mètres de profondeur. Même si la fouille a été possible dans des conditions correctes, il n’en reste pas moins que les conditions ont parfois été difficiles, comme toute fouilles pratiquées en milieu humide. Des dalles de cheminements ont été utilisées pour éviter de s’enfoncer dans la boue et limiter les glissades. De même un plot de fouilles manuelles a été détouré tel un ilot pour fouiller au sec la zone la plus favorable à la préservation de niveaux archéologiques.

Comme sur le secteur des fouilles 2014 et 2015, des pièces lithiques ont été mises au jour en position remaniée dans les graviers de craie qui tronquent la partie supérieure des dépôts troubeux (Figure 44). Ceci atteste d’emblée la richesse archéologique de l’ensemble de la zone.

Figure 44 : en haut à gauche, vue générale de la coupe qui a livré un éclat en position remaniée dans les graviers d'érosion. En haut à droite, vue de détail de cette même coupe avec le silex visible en position. A gauche, silex taillé extrait de la coupe.

Dès l’attaque des premiers centimètres de tourbe, des vestiges fauniques de petites dimensions sont apparus en nombre et ont été prélevés en blocs pour les restes les plus fragiles (Figure 45).

Figure 45 : A gauche vue du décapage de la fouille manuelle en cours de la tourbe. A droite vue de détail sur une mandibule de en cours de

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Ainsi les huit premiers mètres linéaires de tranchée de fouille ont été fouillées manuellement car il s’agissait de la zone à plus fort potentiel de préservation archéologique (Figure 46).

Figure 46 : Vues de la fouille manuelle de la tourbe avec prélèvement systématique du sédiment. En bas à droite, vue de l'ilot formalisant la remontée de berge interfluve entouré d'eau le matin avant pompage et sécurisation du puisard par des grilles.

Au-delà de ces huit mètres, une berge s’amorce. Cependant, contrairement à ce qui avait pu être envisagé, 1 – après environ cinq mètres linéaires, un nouveau creusement par un bras de chenal apparaît, 2 – le sommet de la berge a été tronqué par un creusement de chenal glaciaire. Ce scénario imprévu a pour conséquence que la zone la plus favorable à l’installation d’occupation humaine car au sec, la berge, a été complètement érodée lors du Dernier Glaciaire. La seconde conséquence est qu’il ne s’agit pas de la berge du lit majeur de la rivière mais celle d’un interfluve entre le chenal principal et un bras secondaire.

Nous somme alors parti à la recherche de la berge « majeure » en allongeant progressivement la tranchée vers le Sud-Est en fouillant à la pelle mécanique les niveaux de remplissage du chenal secondaire. Après une trentaine de mètres linéaires, une remontée du substrat tertiaire s’amorce et annonce que la berge « majeure » ne doit plus être très loin. Cependant, devant l’ampleur de l’ouverture, le temps imparti et l’enveloppe budgétaire annuelle, nous avons dû stopper notre progression. Il faudra donc revenir en ce point pour poursuivre le transect transversal de la tranchée l’année prochaine si les conditions d’accès le permettent.

Au total, plus d’une soixantaine de mètre carrés ont été explorés mécaniquement et environ 15 mètre carrés ont ét fouillés manuellement. Aucun niveau archéologique, au sens d’occupation préservée en place avec des éléments attestant d’activités sur place n’a été mis au jour. Seuls des éléments remaniés attestent du passage d’hommes préhistoriques à cet emplacement.

Figure 47 : décapage mécanique et suivi de la pelle au niveau de la remontée du chenal secondaire, potentiellement proche de la berge « majeure ».

4.2.3 Le rebouchage de la fouille et la remise en état du

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