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2 Une activité diversifiée, dont la formation est le levier essentiel

2.1 La formation dans le champ de l’animation, activité principale de l’association

2.1.2 La formation professionnelle aux métiers de l’animation, activité en

En revendiquant une conception de l’animation qui se réfère aux pratiques de l’éducation populaire et de l’éducation nouvelle, les CEMÉA considèrent que les animateurs ont une responsabilité sociale, politique et éducative. L’association est aujourd’hui confrontée à la réforme de la formation professionnelle et à ses modalités de financements.

2.1.2.1 Plusieurs facteurs influent sur les actions de formation a) La prise en charge financière des formations

La mise en place de formations professionnelles dans le champ de l’animation par les associations territoriales est fortement dépendante des politiques régionales de la formation professionnelle et de l’emploi, dans un secteur concurrentiel.

Par ailleurs, aux côtés des diplômes de l’animation relevant du ministère chargé de la jeunesse, cohabitent des diplômes universitaires.

17 associations territoriales s’inscrivent dans un partenariat avec les régions.

A ce titre, les orientations et modalités de financement sont variables selon les conseils régionaux.

Si la prise en charge des demandeurs d’emploi s’inscrivant dans un parcours de formation professionnelle est une constante d’une région à l’autre, on peut toutefois observer des choix spécifiques selon les territoires.

La priorité est fréquemment donnée aux formations de niveaux V et IV, rarement au niveau II, mais le nombre de jours financés par la région peut être différent. Par ailleurs, certaines régions prennent en charge des formations préparant aux CQP, ou des pré-qualifications

pour des publics ciblés. Enfin, d’autres champs professionnels peuvent être jugés prioritaires, d’où l’importance des processus d’observation et de diagnostic des besoins en emploi dans le champ de l’animation pour permettre la mise en corrélation entre les formations proposées, les attentes des publics et le marché de l’emploi sur les territoires.

Ces différents éléments ne sont pas sans incidence sur les choix opérés par les organismes de formation.

A titre d’exemple, en Nord Pas de Calais, la région est positionnée sur les niveaux V et III.

Elle envisage aujourd’hui de réduire le nombre de jours financés par formation, ce qui pourrait conduire l’association territoriale à reconsidérer son périmètre d’intervention et à développer des CQP, ce qui n’est pas le cas actuellement. Par ailleurs, le choix judicieux d’intégrer une mobilité internationale dans les cursus de formation de l’animation permet de disposer d’autres ressources financières dans le cadre d’Erasmus.

L’association d’Alsace, quant à elle, participe au CFA des métiers du sport et de l’animation qui bénéficie d’une aide de la région.

Des appels d’offre peuvent également émaner de collectivités locales de proximité pour répondre à un besoin de qualification professionnelle d’encadrants en matière d’animation (ex : mise en place d’une formation CQP « animateur périscolaire » par l’AT de Picardie, etc…).

b) Le positionnement dans un champ concurrentiel

Dans le cadre concurrentiel de l’offre de formation, on observe peu de coopération entre organismes de formation.

Une convention nationale a été passée avec l’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (UNAFORIS). Sur les 14 AT liées par convention dans le champ de l’animation professionnelle, 7 le sont avec des associations d’éducation populaire, 2 avec des collectivités locales, 2 avec des CREPS.

En cas de collaboration, deux situations types sont alors observées avec, soit l’organisation de formations en commun - ce qui génère un temps conséquent de préparation (conception du projet, coordination des formateurs, partage des rôles, etc…) -, soit une répartition du territoire et/ou des thématiques, dans un contexte incertain dès lors que le résultat final des appels d’offres aura une incidence sur les accords entre organismes de formation.

À titre d’exemples, non exhaustifs, on peut toutefois citer quelques collaborations/participations, recensées en 2015, avec d’autres organismes de formation du champ de l’animation tels les Francas (Alsace, Languedoc Roussillon), l’UFCV (Alsace), les Foyers ruraux (Lorraine), avec des CREPS (Poitou-Charentes, Lorraine), avec des CFA (Pays de la Loire, Alsace), avec des GRETA (Nord Pas de Calais, Centre), ou avec des organismes oeuvrant dans le champ du travail social tel que l’IRTS (Lorraine, Centre…).

D’une façon générale, les CEMÉA estiment que cette évolution risque de privilégier une fonction d’animateur instrumentalisée et technicisée, non sans conséquence sur les contenus des formations, laissant de côté des méthodes d’éducation active et responsabilisantes.

2.1.2.2 L’accompagnement du processus de formation

a) Une charte de qualité à l’attention des organisateurs de formation

Les responsables de chaque formation professionnelle sont des salariés des AT. Ils peuvent intervenir également dans des formations de l’animation volontaire.

Au niveau national, les CEMÉA ont élaboré une « Charte de qualité »13 (2006) visant à rappeler les atouts de la formation pour les stagiaires en termes de responsabilisation sociale et politique, de contribution à la transformation des personnes, de lieu d’échanges et de confrontation d’idées et de pratiques.

Il est souligné la nécessité de partager ces objectifs en cas de conduite de formation en partenariat.

Cette charte constitue un engagement en termes de qualité de la formation en portant une attention aux conditions matérielles, à la personnalisation du suivi des stagiaires et à leur projet professionnel, à l’organisation de l’alternance, à l’utilisation de méthodes actives et à la cohérence des équipes éducatives.

En termes d’outils, sans évoluer vers une standardisation dans l’accompagnement des processus au niveau territorial, on peut cependant souligner l’utilité de disposer d’outils facilitateurs, basés sur un échange de pratiques.

À titre d’exemple, l’AT du Nord Pas de Calais a réalisé un livret de l’alternance, complété par l’organisation de rencontres régulières entre les parties prenantes des formations, dont les tuteurs.

b) La participation aux groupes de travail du ministère

Dans le cadre de la réforme de la politique de formation initiée par le ministère chargé de la jeunesse et des sports, la direction des sports a mis en place une phase de concertation en constituant des groupes de travail14 auxquels les CEMÉA participent au titre de membres du CNAJEP. Ils représentent également le CNAJEP à la CPC en tant que personnalité qualifiée.

2.1.2.3 La part importante de la formation professionnelle à l’animation

Le mode de mesure utilisé dans les différents tableaux produits par les CEMÉA se décline en 3 niveaux : le nombre de sessions (ou de stages selon les documents), le nombre de stagiaires et le nombre de journées-stagiaires (cf. annexe 5)15.

Ce dernier indicateur permet d‘identifier quantitativement la part de l’activité « formation », en ayant des repères sur le poids respectif de chacune des formations.

En 2014, le pourcentage de stagiaires en formation professionnelle diplômante aux métiers de l’animation représente 2,1% (2 341 stagiaires) de l’ensemble du public accueilli dans les

13 « Charte de qualité pour les formations longues à l’animation professionnelle ».

14 « Réforme du BPJEPS », « Évolution du régime d’habilitation des organismes de formation »,

« Organisation et méthodes » et un groupe sur le niveau V et les passerelles vers le niveau IV.

15 Statistiques relatives aux formations.

différentes activités développées par les CEMÉA. Il est de 21,3% en nombre de journées/publics, et de 25,7 % en nombre de journées/stagiaires (120 254 journées/stagiaires).

Si l’on compare ces données avec le nombre de stagiaires en formation BAFA/BAFD, on constate que, bien qu’étant environ 10 fois moins nombreux, les stagiaires de la formation professionnelle de l’animation représentent l’équivalent des ¾ du nombre de journées/stagiaires de la formation non professionnelle (BAFA et BAFD).

Aussi, la moindre baisse du nombre de formations professionnelles mises en place par une AT, a-t-elle une incidence sensible sur les ressources de l’association territoriale concernée.

Dans le champ de l’animation professionnelle, les CEMÉA organisent des formations sur l’ensemble des niveaux, ainsi que des CQP.

Répartition de l’activité formation dans le champ de l’animation professionnelle selon les niveaux de diplômes

Sessions Stagiaires Journées/stagiaires

niveau II (DESJEPS) 1,7% 1,4% 2,2%

niveau III (DEJEPS) 11,1% 10,8% 18,5%

niveau IV (BPJEPS) 29,4% 30,7% 56,9%

niveau V (BAPAAT) 9% 8,9% 16,8%

autres formations : formations

continues non diplômantes, CQP 48,8% 48,2% 5,6%

Source : CEMÉA

Le nombre de journées/stagiaires le plus important correspond aux formations de niveau IV (56,9%), suivi par les formations de niveau V et niveau II pour un pourcentage respectif de journées stagiaires quasi équivalent (16,8% et 18,5%).

Il est à noter que, s’agissant des formations professionnelles « autres », leur nombre représente la moitié des actions de formation mais seulement 5,6% des journées stagiaires, car de très courte durée. Il s’agit pour l’essentiel de formations continues de professionnels de l’animation, de formations d’accompagnement (PEDT…), et, dans une moindre mesure, de formations conduisant aux CQP.

Depuis 2005 (279 stages), le nombre de stages de formation professionnelle diplômante dans l’animation organisés par les CEMÉA a diminué de 38% ; on observe une embellie en 2008 et 2009 (respectivement 218 et 194 stages), suivie d’une baisse, puis d’une hausse de 22% depuis 2013 avec 173 stages en 2015.

On remarque une stabilisation du nombre de journées/stagiaires entre 2005 et 2011 et une augmentation depuis 2013. Entre 2005 et 2015, la progression globale a été de 31%.

La mission ne disposait pas de données suffisantes pour apprécier le positionnement des CEMÉA par rapport à d’autres organismes de formation, sauf pour les formations conduisant au CQP. A cet égard, il convient de souligner que les CEMÉA représentent, avec les Francas, le principal organisateur de formations au CQP « animateur périscolaire » avec, depuis 2009, 24,7% des qualifications délivrées (30,22% pour les Francas).

Enfin, si l’on observe la place de la formation professionnelle de l’animation, en journées/stagiaires, par rapport aux autres formations professionnelles organisées par les CEMÉA (métiers de l’éducation spécialisée, du travail social et formation professionnelle continue dans le champ social), on constate qu’elle représente 73% de la totalité des activités de formation (annexe 5).

S’agissant de la VAE, l’activité d’accompagnement des CEMÉA est marginale.