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Chapitre I : INTRODUCTION ET CADRE D’ETUDE

IV.3.2. Formation FB

Cette formation a fait l’objet de nombreuses études et des sondages ont été faits le long du bassin de Franceville afin d’étudier en profondeur cette formation (Azzibrouck, 1986) en raison de son grand potentiel économique. Cette formation renferme en effet des gisements de manganèse et de fer, mais aussi les plus anciens macro-organismes multicellulaires (Gauthier-Lafaye 1986, Pambo 2004, El Albani et al.; 2010). Elle est composée préférentiellement de dépôts marins sur une épaisseur allant de 400 à 1 000 m et témoigne de la première transgression marine sur le substratum francevillien (Azzibrouck, 1986). La formation FB présente de la base vers le sommet deux évolutions sédimentaires qui a conduit à une division en deux sous formations FB1 et FB2 (Weber, 1968 ; Azzibrouck, 1986 ; Pambo, 2004).

- Sous formation FB1 :

La base de cette sous formation est principalement constituée de sédiments fins tels que des argilites noires riches en matière organique et des pélites qui alternent avec des niveaux gréseux bréchiques carbonatés. Cette sous formation se retrouvent subdivisées également en trois unités : FB1a, FB1b et FB1c.

 L’unité FB1a : Elle a une épaisseur de 20 à 40 m, et est marquée par des argilites (par

niveaux silteux) pauvres en matière organique de couleur vert pâle nommé « pélite verte » (Weber, 1968 ; Azzibrouck, 1986 ; Gauthier-Lafaye, 1986). Elles sont finement litées et essentiellement micacées, riches en phyllosilicates (illite et chlorite), avec comme autre élément du quartz et rarement des feldspaths (Ngombi Pemba, 2014). Les figures sédimentaires qui sont retrouvées sont des rides de vagues qui se sont probablement déposées dans un environnement marin soumis à l’action des vagues de tempêtes types offshore supérieur (Pambo et al., 2006).

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 L’unité FB1b : D’environ 100 à 150 m d’épaisseur cette unité est caractérisée dans les

premiers 30 m de plusieurs niveaux de brèches contenant des éléments remaniés des roches correspondant à la formation FA (Azzibrouck, 1986 ; Gauthier-Lafaye, 1986). Ces brèches présentent une matrice gréso-dolomitique et parfois argileuse, les éléments remaniés retrouvés sont des fragments de roches du socle archéen (granite, gneiss) des bordures du bassin (dolomies) ou d’origine intraformationnelle (pélites). D’après Azzibrouck (1986) puis, Bouton et al. (2009), elles se sont mises en place sous forme de coulées de débris transitant par des canyons alimentant des cônes sous-marins lors du démantèlement de la marge du bassin après des périodes de chutes de niveau de base. Après les dépôts de ses brèches il apparaît une alternance entre des niveaux clairs correspondant à des grès dolomitiques et des niveaux noirs qui sont des argilites noires dolomitiques riches en matière organique ce faciès est nommé dans les travaux précédent « pélites rubanées » (Weber 1968, Azzibrouck, 1986). Ces grés sont principalement des arénites feldspathiques carbonatées, contenant du quartz et des micas (biotite chlorites) (Ngombi Pemba, 2014). Le milieu de dépôt de ces faciès a été auparavant défini comme correspondant à des dépôts gravitaires transportés épisodiquement dans des milieux de très peu agités (Azzibrouck, 1986) En affleurement, on y observe des figures de charges et des slumps (Ossa Ossa, 2010) traduisant un dépôt rapide le long d’une pente.

 L’unité FB1c : Elle s’étend sur environ 130 m d’épaisseur et est constituée de différents

niveaux. A la base des bancs purement dolomitiques occasionnellement lenticulaires voire noduleux formant des concrétions isolées pluricentimétriques. Les travaux d’Azzibrouck, 1986 montrent plusieurs types de ce faciès dolomitique soit dolomie franche, siltites dolomitiques plus ou moins gréseuses ou des grès dolomitiques. A la suite de cette base, apparaît un niveau ferrifère d’une dizaine de mètres identifié sur le plateau d’Okouma- Bafoula décrit par Weber (1968) et Pambo (2004) qui se caractérise par des intercalations de niveaux millimétriques à centimétriques de cherts, de niveaux riches en phosphates ainsi que des argiles noires riches en matière organique et en fer. Le fer se trouve concentré dans les argilites noires riches en matières organiques et riches en pyrite, les roches carbonatées avec la sidérite comme phase dominante et sont interprétés comme appartenant aux BIFs protérozoïques car ils présentent des similitudes sédimentaires, chimiques et minéralogiques (Pambo (2004)). Ce niveau ferrifère, s’accumulent dans des hauts fonds, sur lesquels se déposent du fer et des phosphates au NE du secteur de Moanda. Les roches se présentent laminées horizontalement avec une texture très fine indiquant un faciès à très faible énergie en dessous de la limite d’action des vagues de tempêtes (Pambo, 2004). La suite correspond à la zone dite à protore d’environ 70 m d’épaisseur marquée par des argilites noires carbonatées très riches en matière organique et en manganèse avec des teneurs pouvant atteindre 30% (Weber, 1968 ; Gauthier Lafaye et Weber, 2003). Ce niveau est appelé protore car il constitue la roche-mère des oxydes de manganèses latéritiques exploités par la société minière COMILOG (2ème réserve

mondiale de manganèse). Le protore est parfois recoupé par des bancs centimétriques de grès fin à moyen pauvre en manganèse (Weber, 1968 ; Gauthier-Lafaye et Weber, 2003). Ces argilites sont formées d’une matrice argileuse très chargée en matière organique dans laquelle les carbonates sont disséminés. La pyrite se présente généralement en agrégats, généralement disposés selon les plans de stratification. Les minéraux détritiques tels que le quartz, les micas et les feldspaths sont en faible quantité. Différents types de carbonates

Page 35 sur 206 sont identifiés à ce niveau il s’agit de la dolomite pour la plupart du temps, de la dolomie manganésifères et, occasionnellement, de la rhodochrosite (Pambo et al 2004). Les figures sédimentaires qui sont retrouvées dans ce faciès correspondent à des lamines horizontales. Différents travaux ont montré que ces sédiments se sont mis en place dans un prisme de haut niveau marin lors d’une période de chute de niveau de base (Pambo 2004, Ngombi- Pemba 2014).

- Sous formation FB2 :

Cette formation d’environ 100 m d’épaisseur est caractérisée par deux sous formations FB2a et FB2b. La première (FB2a) correspond aux Grès de Poubara. Elle est constituée de bancs de grès fins massifs pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres, très silicifiés parfois granoclassés à litage en auge et la présence de HCS « Hummocky Cross stratification ». Ces grès apparaissent de façon brutale et érodent l’unité FB1c (Azzibrouck (1986) et Pambo (2004). La deuxième sous formation FB2b correspond à une alternance entre des argilites noires riches en matière organique et des grès fins. C'est dans cette unité qu'ont été découverts les fossiles multicellulaires repoussant ainsi de 1,3 Ga dans le temps, la période d’émergence de la vie multicellulaire sur la Terre (El Albani et al., 2010).

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