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9. DISCUSSION

9.7. Forces et limites

Cette section présente les forces et les limites de la recherche. 9.7.1. Forces

Les instruments sélectionnés pour collecter les données démontrent des caractéristiques psychométriques exemplaires. L’ECR et le CBCL permettent d’illustrer les résultats sur une échelle continue plutôt que de classer les résultats par catégorie, ce qui limite les nuances possibles et élimine la possibilité de distinguer les extrêmes. D ’ailleurs, l’échantillon présente une distribution des données normale et exempte de données aberrantes pouvant biaiser significativement les résultats.

La traduction française et la validation de l’IRF de même que les résultats obtenus à l’aide de cet instrument ouvrent la voie à un champ d’intervention et de prévention en matière d ’éducation familiale original et porteur d’avenir.

9.7.2. Limites

La taille de l’échantillon est indiscutablement petite (125) et le mode de recrutement (volontaire) avec affichage en milieu universitaire ainsi que dans l’entourage des assistantes de recherche, étudiantes universitaires, a fort probablement influencé la surreprésentation de participantes avec une scolarité de niveau collégial et universitaire (52,5% dans notre échantillon vs 44,6% dans la région abitibienne). De plus, les familles avec plus de trois enfants sont en plus grand nombre (48%) et non représentatives de la région abitibienne (16,2%). Enfin, le mode de recrutement dans les établissements scolaires a probablement influencé les mères d’enfants présentant un handicap à participer, celles-ci étant déjà sensibilisées aux difficultés d’adaptation des enfants et motivées à voir les choses changer au plan des avancements de la recherche. Les enfants présentant un handicap représentent 13,6% de notre échantillon. Des 125 enfants, 2,4% sont atteints d’un TED. Pourtant, la prévalence du TED au Québec pour les enfants scolarisés (4 à 17 ans) est de 0,6% selon Noiseux (2009) ce qui représente quatre à huit

fois le taux attendu. Les résultats de cette recherche doivent donc être interprétés avec prudence, ne représentant qu’une partie de la réalité régionale, et ne sont donc pas généralisables.

9.7.3. Questionnaire sur les routines - modifications proposées

Le questionnaire de Jensen et al. (1986) tel que traduit par Poulin et Gagnon (2006), pose diverses difficultés quant à son adaptation à plusieurs réalités familiales. Au cours de la collecte des données et lors des analyses statistiques, des lacunes ont été remarquées et voici les modifications proposées ainsi que leurs justifications (tableau 16).

Tableau 16

Modifications proposées à l ’IRF

Item Nouvelle version Justification

11 Le(s) parent(s) raconte(nt) ou lise(nt) une histoire à l’enfant. 12 Chaque enfant a un moment pour jouer seul. 13 L ’(es) enfant(s) participe(nt) à des activités régulières après l’école. 14 Le(s)jeune(s) enfant(s) va (vont) à la garderie. 15 L’(es) enfant(s) fait (font) ses (leurs) devoirs au même moment.

16 Les parents ont un loisir particulier ou un sport qu’ils pratiquent ensemble.

27 Le(s) parent(s) a (ont) des choses particulières qu’il(s) fait (font) quand l’(es) enfant(s) ne

respecte(nt) pas les limites.

Le(s) parent(s)

raconte(nt) ou lit(sent) une histoire à l’enfant ou l’enfant lit seul.

Chaque enfant peut jouer seul à un moment

de la journée. L ’(es) enfant(s) participent) à des activités régulières après l’école et/ou la fin de semaine.

Le(s) jeune(s) enfant(s) va (vont) à la garderie ou au service de garde.

L’(es) enfant(s) fait (font) ses (leurs) devoirs, s’il y a lieu, au même moment de la journée (individuellement ou ensemble).

Les parents ont un moment particulier qu’ils prennent ensemble (sortie, sport, loisir, etc.).

Changer les choix de réponses. • Toujours • La plupart du temps / souvent • Parfois • Presque jamais

Adaptation pour les enfants qui savent lire et préfère le faire eux-mêmes.

Les parents notent que ce moment de jeu solitaire n’est pas une routine car il est libre et selon le désir de l’enfant mais la possibilité est présente.

Des mamans ont répondu oui (motoneige, véhicule tout-terrain, bicyclette, jouer dehors) alors que d’autres ont pensé à des activités parascolaires ou avec inscription (hockey, basket, échecs, musique...). Qu’est-ce qu’une activité régulière? Faite avec constance peu importe son coût? Adaptation pour les enfants d’âge scolaire fréquentant un service de garde en milieu scolaire. Possibilité d’ajouter un choix de réponse ou une question sur «reste seul» ou «reste avec une autre personne

responsable jusqu’au retour des parents». Les mères mentionnaient parfois «non car chacun de son côté».

Nouvelle réforme = pas de devoir École alternative favorise l’autonomie donc pas de routine initiée par les parents. Plusieurs parents mentionnent faire des sorties ensemble (restaurant, cinéma) mais n’associent pas ces activités à des loisirs ou des sports.

L’information recherchée n’est pas tant la fréquence d’application de la discipline que la constance dans le choix des mesures disciplinaires. Avec le choix de réponse avec des chiffres (3 à 5 fois par semaine) certains parents répondent qu’ils ne disputent pas souvent leurs enfants alors ils inscrivent «ne s’applique pas».

Des sous-groupes pourraient être faits pour les analyses afin de rendre plus spécifiques les routines familiales selon le statut marital, l’emploi de la mère et l’âge de l’enfant. Il est suggéré que les items 4 [Le parent qui travaille s’occupe des soins à(aux) l’enfant(s).] et 16 [Les parents ont un loisir particulier ou un sport qu’ils pratiquent ensemble.] soient retirés lorsque la mère est célibataire et monoparentale. De plus, si cette mère est sans emploi, les items 25 [Le(s) parent(s) qui travaillent) revient (reviennent) du travail à la même heure.] et 26 [La famille fait des choses particulières pour accueillir le parent qui travaille à la fin de la journée (l’accueillir à la porte, etc.)] ne semblent pas pertinents. Lorsque la mère est sans-emploi indépendamment de son statut marital, les items 3 [Le(s) parent(s) qui travaille(nt) a(ont) des moments de jeu avec le(s) enfant(s)après le retour du travail] et 7 [Le parent qui ne travaille pas et l’(les) enfant(s) pratiquent des activités ensemble à l’extérieur de la maison (par exemple: pêcher, marcher, magasiner, etc.)] devraient être retirés. Spécifiquement lorsque la mère a un emploi à la maison tel qu’un service de garde en milieu familial, l’item 14 [Le(s) jeune(s) enfant(s) va (vont) à la garderie.] devient non pertinent. Enfin, lorsque l’enfant est âgé de 10 ans et plus, les items 11 [Le(s) parent(s) raconte (nt) ou lise(nt) une histoire à l’enfant] et 17 [L’(es) enfant(s) a (ont) des choses spéciales qu’il(s) fait (font) ou demandent) au coucher (par exemple: un baiser de bonne nuit, une histoire, un verre d’eau, etc.)] doivent être adaptés. En bref, cet outil évalue un aspect de la vie familiale très important pour soutenir et comprendre le fonctionnement des familles, mais des ajustements sont à faire concernant sa polyvalence quant aux aspects variables d’une famille à l’autre. D’ailleurs, quelques recherches ayant utilisé cet instrument avaient sélectionné des items correspondant à l’âge des enfants des participantes à la recherche (Kliewer et Kung, 1998) ou au statut marital de la famille (Prelow et al., 2007).