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B. Pratique médicale

6) FORCES ET LIMITES DE NOTRE ETUDE

LIMITES FORCES

Intervalles d’âge trop larges, diluant la précision des données (< 15 ans ; 15 à 64 ans ; > 64 ans)

Puissance de l’étude (> 92 000 cas)

Données manquantes : uniformité de l’utilisation des logiciels métiers de SOS Médecins

Sujet de recherche pionnier

Littérature limitée sur ce sujet Biais d’information

FORCES

- Puissance de l’étude : en analysant rétrospectivement les données de l’InVS sur quatre ans, nous avons disposé d’un échantillon de plus de 92 000 patients, ce qui constitue une puissance importante pour une étude, augmentant ainsi la pertinence des résultats.

- Sujet de recherche pionnier : à l’heure où les réseaux de permanence de soin deviennent des acteurs incontournables de la prise en charge médicale des patients ambulatoires, encore trop peu d’études se concentrent sur les spécificités de cette pratique. Améliorant le confort des patients autant

qu’épargnant les comptes de la Sécurité sociale, il est fondamental de mieux comprendre les rouages régissant ce pan de la médecine ambulatoire afin d’en faire un outil efficace dans la gestion du service de soin de demain. Aucune étude à ce jour ne traite de données à l’échelle nationale concernant les pneumopathies aigües communautaires. La nôtre soulève ainsi de

nombreuses questions qui restent en suspens et qui nécessitent d’autres travaux de recherche.

LIMITES

- Données manquantes : les logiciels métiers permettant la transmission des données à l’InVS ne sont pas utilisés de manière uniforme par les médecins de SOS Médecins. De nombreux diagnostics de PACs risquent donc de ne pas être pris en compte.

- Intervalles d’âge trop larges : les micro-catégories significativement différentes (les < 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans) ne ressortent pas des chiffres de notre étude. Par ailleurs, nous avons constaté qu’il aurait été pertinent de découper les âges extrêmes en tranches de 5 ans, ce qui optimisé la finesse d’analyse des taux d’hospitalisation les plus élevés. - Littérature limitée : les PACs restant un sujet d’étude peu documenté pour ce

qui est du versant ambulatoire, nous avons manqué d’un référentiel solide pour comparer nos résultats.

- Biais d’information : erreur commise lorsque la mesure où l’observation d’un phénomène est incorrecte. Dans notre étude, cela correspond à une erreur de diagnostic due à une similarité des symptômes de plusieurs pathologies avec les PACs (grippe, bronchite, etc.)

CONCLUSION

A l’heure où la médecine générale ambulatoire conventionnelle souffre de profonds problèmes organisationnels, l’activité des associations de permanence des soins comme SOS Médecins est à considérer comme celle d’acteurs à part entière et jouant un rôle de premier plan. Le volume de patients vus par SOS Médecins en fait le premier réseau de permanence des soins au niveau national et légitime des

activités de recherche portant sur le profil des actes et la gestion des patients par les médecins généralistes travaillant en son sein. On estime à environ 97 % les

infections respiratoires basses qui sont vues en premier lieu par les médecins

généralistes78 et sur les 600 000 pneumopathies contractées en ville, 18 % sont vues

par SOS Médecins.

Depuis l’antiquité, la pneumopathie est connue comme entité pathologique grave. En Europe, elles sont décrites en physiopathologie depuis un peu plus de deux siècles et il n’y a pas eu de progrès majeur dans leur prise en charge depuis 60 ans et la commercialisation des antibiotiques. Plus alarmant encore, les mesures prises jusqu’alors comme la vaccination ou l’hospitalisation des plus fragiles, semblent pouvoir être néfastes sur le long terme, et l’avenir semble promettre une

augmentation des cas à cause du vieillissement de la population. Par ailleurs, les hospitalisations parfois longues qu’elles entrainent constituent des coûts importants en termes de dépenses de santé publique, réduits de 30 fois en moyenne

lorsqu’elles sont prises en charge à domicile. La recherche du maintien à domicile est donc un axe central dans la prise en charge de cette pathologie.

Une grande variabilité existe au sein même du réseau de permanence de soins SOS Médecins en termes de taux d’hospitalisation des pneumopathies aigües

communautaires.

De nombreux facteurs comme la pollution de l’air, le tabagisme, les politiques de santé publique, la couverture vaccinale, les épidémies virales intercurrentes, le niveau social ou encore la formation continue des médecins sont susceptibles de jouer un rôle déterminant dans la genèse de tels processus. Leur implication est très variable et relativement difficile à évaluer du fait de leur interdépendance, mais il est

impératif de connaître le profil de chacun à une échelle locale pour optimiser la prévention primaire.

Parmi les facteurs évolutifs dont nous avons tenu compte dans notre étude, l’âge semble jouer un rôle déterminant en ce qui concerne la décision d’hospitalisation, avec une augmentation significative au-delà de 65 ans. La distance au CHU le plus proche et les tailles d’agglomérations semblent également jouer un rôle déterminant avec globalement plus d’hospitalisations dans les grandes villes proches des CHU. Ces paramètres permettent de prendre conscience des mécanismes à l’œuvre dans le phénomène des hospitalisations des pneumopathies diagnostiquées par les équipes SOS Médecins, et dégagent ainsi des axes de réflexion quant à d’éventuelles prises de mesures ultérieures dont le but serait de favoriser au maximum la gestion ambulatoire de cette pathologie.

La baisse d’hospitalisation observée en 2015 et 2016 ne peut pas s’expliquer aisément. Les phénomènes intercurrents sus-cités ne semblent pas tenir de rôle dans ces résultats. Des études ciblées sur l’activité propre des associations SOS Médecins semblerait à première vue nécessaire pour fournir un début de réponse. L’évolution attendue de la démographie française, avec l’augmentation des

personnes âgées, impose qu’on porte une attention particulière à l’épidémiologie ambulatoire des pneumopathies aigües, y compris au sein des réseaux de

permanence de soin. Trop peu d’études sont menées à l’heure actuelle à ce sujet, ce qui retarde l’adaptation des mesures visant à une optimisation des pratiques

médicales. Les premiers exposés à l’orientation des patients atteints sont les médecins généralistes dont font partie les médecins SOS Médecins. Or les études montrent que de nombreuses hospitalisations sont évitables. Des recours pour pallier ces difficultés existent, comme la formation continue des médecins permettant un maintien à niveau des connaissances, mais aussi des consultations de recours rapide à un infectiologue comme à Nice, dont les résultats sont très positifs et prometteurs. Ces voies sont à envisager de façon urgente pour permettre une gestion optimale de ces pathologies dont une mauvaise connaissance pourrait

ANNEXES

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