• Aucun résultat trouvé

a) Le choix de la méthode

Le choix de la méthode est adapté aux objectifs de l’étude. Les études qualitatives sont appropriées pour étudier le ressenti des patientes et explorer de nouvelles pistes.

Nous avons essayé de respecter la méthodologie des études qualitatives (validité interne). Nous avons choisi les entretiens semi-dirigés qui nous ont paru plus appropriés que le focus group pour explorer des questions qui touchent à l’intimité.

b) L’originalité du sujet

L’étude de la littérature, n’a pas mis en évidence d’autres travaux qualitatifs réalisés en milieu rural sur ce sujet. Notre étude permet d’améliorer la compréhension sur le ressenti des patientes qui se trouvent éloignées des cabinets de gynécologie dans les milieux ruraux.

De plus, il n’existe pas d’autres travaux qui se soient intéressés à la découverte et au processus ayant conduit les patientes à accepter la réalisation des frottis par un généraliste.

c) La construction des entretiens

La grille d’entretien a été testée initialement sur des proches (hors milieu médical), puis sur des « patientes tests » avant d’être appliquée sur les patientes de notre étude. Cela a permis de s’assurer que les questions étaient bien comprises et répondaient bien aux objectifs de l’étude.

Les entretiens ont permis d’obtenir la saturation des données au 12ème entretien, constatée par l’analyse des résultats faite en parallèle. Pour une plus grande fiabilité nous avons réalisé 2 entretiens supplémentaires pour s’assurer qu’il n’y avait pas de nouvelles idées non répertoriées.

d) La triangulation des données

La triangulation des données a été effectuée dans le but de limiter le biais de subjectivité lors du codage des entretiens. Elle permet d’assurer une meilleure fiabilité de l’analyse des résultats.

e) La cohérence externe : Interprétation des résultats dans le contexte des données actuelles.

Nous avons comparé les données recueillies avec les données retrouvées dans la revue systématique de la littérature en lien avec le sujet. Nous ne nous sommes pas limités aux études qui corroborent les mêmes résultats et nous avons comparé les résultats des différents travaux dans la partie discussion. Les idées retrouvées sont cohérentes avec celles existantes dans la littérature.

2. Les limites et biais de l’étude

a) Limite liée au type d’étude

Nous ne pouvons pas généraliser nos résultats de recherches à la population générale compte tenu d’une approche qualitative. Notre démarche est interprétative et permet uniquement de mettre en lumière de nouvelles idées sans pouvoir les quantifier ni les généraliser. Une étude quantitative pourrait permettre d’étudier à plus grande échelle l’importance de chaque frein et facteur de motivation dans la population rurale.

a) Biais de sélection

 Notre étude a été réalisée de manière monocentrique car il aurait été difficile de trouver d’autres lieux qui auraient été en tout point comparables : en terme de population, de ruralité, et d’offre de soin. Nous ne pouvons donc pas généraliser nos travaux à la population générale. Nous avons pu néanmoins mettre au point des hypothèses pour élargir la compréhension du processus d’adhésion au dépistage chez le médecin généraliste.

 Nous avons choisi d’étudier, pour une raison de faisabilité, uniquement les patientes qui ont réalisé leur dernier frottis au sein de la maison médicale. Cela peut constituer un biais car les réponses avaient davantage de chances de s’orienter vers des avis positifs que négatifs chez ces patientes qui ont choisi ce suivi chez le médecin généraliste.

Cependant, comme un de nos objectifs était de comprendre les motifs d’acceptation de ce suivi chez le médecin généraliste, il était préférable de nous pencher davantage sur le ressenti des patientes qui y ont adhéré.

Une autre étude pourrait être réalisée afin de comprendre le ressenti des patientes ne réalisant pas leur suivi chez leur médecin généraliste.

b) Biais de volontarisme

Lors du recrutement, les patientes ont été contactées par téléphone pour savoir si elles étaient d’accord pour participer à notre étude. Il est possible que ce soient les patientes les plus motivées qui aient accepté de venir aux entretiens et que cela pourrait constituer un biais. Néanmoins, nous pensons que ce biais a été relativement faible car très peu de patientes ont refusé de participer à l’étude une fois que la proposition leur a été faite.

En effet, la principale difficulté du recrutement a été de pouvoir joindre au téléphone les patientes car 12 patientes n’ont pas pu être contactées. (Cf. diagramme des flux).

c) Biais de complaisance

Il est possible que, me présentant en tant qu’interne de médecine générale, qui plus est ayant déjà travaillé au sein de la maison médicale, les patientes aient pu modifier leurs propos par sympathie envers moi ou par crainte que je divulgue les résultats aux médecins de la maison médicale. J’ai essayé de les rassurer en début d’entretien en leur assurant l’anonymat de leurs réponses, c’est pourquoi je ne pense pas que cela les ait trop influencées.

Par ailleurs, je n’ai pas réalisé moi-même de frottis au sein de la maison médicale, je n’ai donc pas reçu en entretien de patientes dont j’ai pu réaliser cet examen.

d) Biais de mémorisation et de déclaration

La fiabilité des réponses est forcément influencée par un biais de mémorisation et de déclaration.  Certaines patientes avaient découvert le suivi au sein de la maison médicale il y a plusieurs

années, ce qui a pu nuire à la bonne mémorisation des circonstances de découverte de ce suivi.

 Nous avons également constaté des différences entre les données des dossiers médicaux et les déclarations des patientes au sujet de la régularité de leur suivi gynécologique.

e) Biais d’investigation

Diriger un entretien qualitatif nécessite des compétences d’écoute, de communication pour la formulation des questions et des relances, et une attitude permettant d’inciter et d’ouvrir le dialogue. Il est possible que le fait que je ne sois pas assez expérimentée ait pu constituer un biais. Je me suis rendue compte lors de l’analyse que la position d’investigateur n’est pas toujours simple. Malgré les consignes que j’ai essayé de mettre en application, à quelques reprises, j’ai peut-être influencé les réponses des patientes. Ces évènements ont été assez rares, et j’ai essayé de les éliminer lors de l’analyse. Par exemple si un verbatim avait été prononcé par moi pour la première fois je ne l’ai pas compté dans l’analyse même si la patiente l’avait repris par la suite dans l’entretien. Lors de la triangulation, nous étions en accord sur les éléments à supprimer de l’analyse. Au fur et à mesure des entretiens ces erreurs ont quasiment disparu.

Documents relatifs