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Forces et défis du groupe de codéveloppement

Chapitre 4. Compte-rendu du stage

4.3. Forces et défis du groupe de codéveloppement

Le plus grand défi a été l’impact des mesures d’urgence sanitaires liées au contexte de la pandémie au Covid-19. En effet, le projet a été interrompu de façon abrupte. À l’IUSMM, toutes les activités de stage et de groupe ont été supprimées à partir du 15 mars 2020. La tenue de groupes de codéveloppement via la plateforme Zoom était impossible, car les infirmières de l’IUSMM pouvaient être délestées dans d’autres milieux à tout moment. Les infirmières restées sur les unités internes et externes étaient en sous-nombre et pouvaient être contraintes au temps supplémentaire obligatoire pour pallier au manque d’effectif. Les rencontres prévues avec le Centre d’excellence des pratiques infirmières ont aussi été annulées.

La décision d’arrêter le projet a été difficile à prendre. La directrice, codirectrice et personne-ressource, ne sachant quand l’étudiante-chercheuse pourrait finaliser le projet ou si elle pouvait le finaliser, ont considéré que les activités de stage réalisées jusque là répondait aux attentes de la modalité stage du programme de maîtrise.

Un autre défi a été l’animation du groupe. En effet, l’animation d’un groupe de codéveloppement était une nouvelle compétence à acquérir pour l’étudiante-chercheuse. Même si ce n’était pas aisé au départ, ce nouveau rôle a permis la mise en application de nombreuses compétences avancées. L’approche collaborative et la proposition participative ont été des approches exigeantes en ce qui concerne l’animation de groupe de codéveloppement. En effet, la concentration devait être maximale dans l’ici et maintenant, en même temps relié à soi, aux participants et à la relation qui se dégage du groupe. L’étudiante-chercheuse pouvait prévoir les grandes lignes des séances, mais ne pouvait pas prévoir le déroulement exact des séances de

codéveloppement. Elle a dû se laisser porter et s’adapter aux commentaires et aux partages des infirmières et du patient partenaire à chaque séance. Le défi majeur de l’animation était de laisser la place à l’expérience et au partage, en se faisant le plus discret possible. Les points essentiels devaient être relevés et des liens avec les aspects théoriques devaient être créés.

Les défis liés spécifiquement au déroulement des séances de codéveloppement ont été les suivants. Lors de la première séance, le manque de temps a été une contrainte essentielle. En effet, l’étudiante-chercheuse n’avait pas pu prévoir le temps de partage des participants. La pratique réflexive étant au cœur de la séance, l’étudiante-chercheuse l’a privilégié au détriment des aspects plus théoriques de la fin du PowerPoint qui ont été résumés et remis dans un format papier à la deuxième séance (annexe 5). Elle a pu aussi constater que deux heures étaient un temps trop court pour une activité de codéveloppement.

L’intégration du patient partenaire au sein du groupe d’infirmières constituait un défi. En effet, la crainte de l’étudiante-chercheuse était que sa place soit difficile à prendre au sein d’un groupe d’infirmières. De plus, le savoir expérientiel du patient partenaire aurait pu confronter le savoir théorique des infirmières. Finalement, le patient partenaire a pris une place d’expert de la maladie, les infirmières l’ont accueilli et ont été à l’écoute de ses propositions. La réussite est qu’il a pu s’exprimer librement et donner son point de vue.

Lors de la deuxième séance, il aurait été préférable de rappeler le thème général, les règles et les objectifs du groupe au nouveau participant et aux observateurs. En effet, les CSI sont intervenus plusieurs fois au cours de la séance coupant ainsi l’énergie et la dynamique du groupe. La difficulté pour l’animatrice a été de redonner un souffle au groupe après les interventions inopinées des CSI. À cet effet, il aurait pu être pertinent de rappeler de façon courtoise et respectueuse au moment de ces interventions qu’ils étaient observateurs et non participants. De plus, le nouveau participant pouvait se sentir un peu à part n’ayant pas participé au premier groupe.

Un autre point à revoir était la période établie à l’historique des guides d’entretien en début de séance pour pallier au manque de temps de la première séance. En effet, le temps consacré à cet aspect n’était pas favorable à l’énergie du groupe. Un groupe de codéveloppement inspiré de l’approche collaborative se consacrait essentiellement sur la dynamique des partages et

de l’activité réflexive. Il était primordial que le partage de la pratique clinique et de l’expérience du patient partenaire soit au début de la séance juste après le rappel de la « cosituation ».

La plus grande force du groupe de codéveloppement a été les participants, aussi bien les infirmières que le patient partenaire. Leur réel intérêt, leur enthousiasme et leur motivation ont porté le projet. Les participants ont adhéré à toutes les propositions que l’animatrice a présentées. Le patient partenaire a été accueilli et a intégré le groupe dès le début pouvant ainsi apporter son savoir expérientiel tout au long des séances.

Les discussions après la séance avec la personne-ressource ou les CSI ont mis en lumière des pistes de réflexion pour améliorer l’animation du groupe et de son contenu. Par exemple, à la fin de la première séance, la personne-ressource nous a guidés sur les points que l’animatrice pourrait accentuer lors de la deuxième séance, comme le respect du rythme de la personne et sa liberté de choix, ainsi qu’un temps de partage après chacun des témoignages pour accentuer le dialogue entre les participants.

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