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l’alimentation • Acceptation et écoute du corps • Prise de conscience

des perturbations de l’image corporelle • Aucun impact perçu

sur l’image corporelle • Impression de devoir se débrouiller

seule • Augmentation des perturbations de l’image corporelle •

Obtention d’une aide externe

Imposition d’un contrôle extérieur

• Imposition

de changements alimentaires et corporels •

Détérioration physique antérieure

Perturbations corporelles et alimentaires antérieures

Stabilité antérieure du trouble alimentaire

Figure 2. Rubriques thématiques, par fréquence d’apparition, mentionnées par le groupe expérimental en lien avec l’hospitalisation.

Diminution des préoccupations

Acceptation et force intérieure

Diminution du stress en milieu familial

• Instauration d’un rapport plus sain à l’alimentation

• Acceptation et écoute du corps • Prise de conscience des

perturbations de l’image corporelle • Aucun impact perçu sur

l’image corporelle • Augmentation des perturbations de l’image

corporelle •

Vouloir changer d’attitude

Vouloir prendre du poids

Figure 3. Rubriques thématiques, par fréquence d’apparition, mentionnées par le groupe témoin en lien avec l’hospitalisation.

danse-thérapie, ambiance de la danse-thérapie appropriée aux besoins présents, attitude mentale positive grâce à la danse-thérapie, développement d’une aise à bouger grâce à la danse-thérapie, appréciation de l’exploration et respect des limites corporelles dans les séances de danse-thérapie, appréciation de la connexion avec les autres dans les séances de danse-thérapie, environnement sécuritaire dans la danse-thérapie, absence de plaisir

dans les séances de danse-thérapie, objectif de changer d’attitude mentale à travers la danse-thérapie.

Ensuite, d’autres rubriques reliées au fait d’apprendre à être bien dans l’ici et maintenant sont généralement abordées par les mêmes participantes du groupe expérimental : appréciation du détachement émotionnel durant la danse-thérapie, changement de réaction au jugement des autres grâce à la danse-thérapie, ambiance de la danse-thérapie inappropriée aux besoins, stabilité du trouble alimentaire avant l’hospitalisation, diminution des préoccupations grâce à l’hospitalisation, diminution du stress familial grâce à l’hospitalisation, aucun impact perçu à l’hospitalisation, augmentation des perturbations de l’image corporelle suite à l’hospitalisation, indisponibilité physique durant la danse-thérapie, absence de bien-être dans les séances de danse-thérapie, objectif d’améliorer la confiance à travers la danse-thérapie.

Deux autres sous-ensembles peuvent être observés à travers les cooccurrences des rubriques reliées au fait d’apprendre à être bien dans l’ici et maintenant, l’un regroupant les rubriques suivantes abordées par les participantes du groupe expérimental : augmentation de l’énergie suite à l’hospitalisation, prise de poids suite à l’hospitalisation, détérioration physique avant l’hospitalisation; l’autre regroupant les deux rubriques restantes abordées par les participantes du groupe expérimental : absence de limites corporelles durant la danse-thérapie, absence de communication durant la danse-thérapie.

Découvrir et s’ouvrir vers de nouvelles possibilités positives. La deuxième

découvrir et de s’ouvrir à des possibilités positives. En effet, les rubriques suivantes sont généralement nommées ensemble par les participantes du groupe expérimental : reprise de contact avec soi et son corps grâce à la danse-thérapie, limites à la disponibilité à la danse-thérapie, ouverture à la danse-thérapie, appréciation des exercices spécifiques à la danse-thérapie, écoute et acceptation de son corps grâce à la danse-thérapie, mise en lumière de la connexion avec les autres grâce à la danse-thérapie, mise en lumière de capacités intrapersonnelles grâce à la danse-thérapie, prise de position active durant la danse-thérapie, appréciation de la communication par le mouvement durant la danse- thérapie, appréciation de l’utilisation de la force durant la danse-thérapie, évolution personnelle grâce à la danse-thérapie, appréciation de l’exploration variée durant les séances de danse-thérapie, objectif de changements dans les mouvements à travers la danse-thérapie, disponibilité à la danse-thérapie, acceptation et force intérieure grâce à l’hospitalisation. La rubrique de l’appréciation des exercices spécifiques à la danse- thérapie était celle qui ressortait le plus souvent en concomitance avec la plupart des autres rubriques nommées dans ce paragraphe.

Ensuite, les rubriques suivantes reliées au fait de découvrir et de s’ouvrir à de nouvelles possibilités positives sont généralement abordées par les mêmes participantes, soit au sein du groupe expérimental ou du groupe témoin : instauration d’un rapport plus sain à la nourriture grâce à l’hospitalisation, acceptation et écoute du corps grâce à l’hospitalisation, prise de conscience des perturbations de l’image corporelle grâce à l’hospitalisation, objectif de changer d’attitude suite à l’hospitalisation.

D’autres rubriques reliées à la catégorie « découvrir et s’ouvrir à de nouvelles possibilités positives » sont aussi nommées de manière conjointe par les participantes du groupe expérimental : imposition d’un contrôle extérieur durant l’hospitalisation, perturbations corporelles et alimentaires antérieures à l’hospitalisation, utilisation appropriée du corps grâce à la danse-thérapie, imposition de changements alimentaires et corporels durant l’hospitalisation.

Pour terminer, les deux rubriques suivantes reliées au fait de découvrir et de s’ouvrir à de nouvelles possibilités positives sont abordées ensemble par une seule participante du groupe expérimental : impression de devoir se débrouiller seule durant l’hospitalisation, appréciation de l’obtention d’une aide extérieure durant l’hospitalisation.

Explorer le vécu émotionnel. La dernière catégorie qui se distinguait dans les

rubriques thématiques est reliée à l’exploration du vécu émotionnel. Bien que les rubriques qui y sont directement reliées soient peu nombreuses, il est possible de voir que les rubriques suivantes sont généralement abordées en cooccurrence par les participantes du groupe expérimental : besoin de mouvements énergiques non répondu par la danse-thérapie, indisponibilité émotionnelle à la danse-thérapie, expression des émotions grâce à la danse-thérapie, modification du vécu émotionnel grâce à la danse- thérapie.

Les deux rubriques restantes reliées à l’exploration du vécu émotionnel sont généralement abordées par les participantes du groupe expérimental en lien avec des rubriques faisant partie des autres catégories mentionnées précédemment : besoin

d’explorer des émotions non répondu par la danse-thérapie, découverte des émotions grâce à la danse-thérapie.

Analyses mixtes reliées aux questions de recherche

Étant donné le caractère mixte de cette étude, les réponses écrites (journaux de bord et questions au post-test) des participantes sont analysées en fonction de leurs réponses aux mesures quantitatives et aux changements à ces mesures avant et après l’intervention dans le but de répondre à la question de recherche suivante : quels thèmes et rubriques thématiques sont abordés par les participantes présentant les améliorations les plus importantes sur le plan des différentes variables dépendantes quantitatives, au sein de chaque groupe (expérimental et témoin)?

Liens entre les variables dépendantes quantitatives et les rubriques thématiques Groupe expérimental. Les sept participantes du groupe expérimental présentant une amélioration sur plusieurs variables dépendantes (insatisfaction corporelle, distorsion de l’image corporelle, recherche de minceur, déficits intéroceptifs et boulimie) ont abordé certaines rubriques thématiques qui sont moins abordés par les six participantes du groupe expérimental présentant un maintien ou une détérioration sur le plan des variables dépendantes. En effet, elles se sont exprimées davantage sur le plan émotionnel (n = 4) et ont décrit davantage de modifications dans leurs émotions durant les séances de danse-thérapie (n = 5). De plus, elles ont davantage rapporté avoir développé une aise à bouger (n = 3) et avoir mis en lumière leur connexion avec les autres durant la danse-thérapie (n = 3). Ces participantes ont également été plus spécifiques sur les éléments de la danse-thérapie qu’elles ont appréciés (n = [3-5]),

tandis que les participantes présentant un maintien ou une détérioration aux variables dépendantes ont souvent rapporté une appréciation générale d’une séance de danse- thérapie (n = 3), sans donner autant de détails sur ce qu’elles ont apprécié. Ces dernières ont été plus nombreuses à mentionner que la danse-thérapie n’a pas eu d’impact sur la perception qu’elles ont de leur corps (n = 4). Elles ont davantage écrit comment l’hospitalisation les a amenées à s’accepter et à développer leur force intérieure (n = 3), mais elles ont décrit une augmentation de leurs perturbations de l’image corporelle durant l’hospitalisation (n = 3). Les participantes du groupe expérimental présentant une amélioration sur le plan des variables dépendantes n’ont pas autant abordé ces deux dernières rubriques, mais elles ont été plus nombreuses à indiquer qu’elles n’étaient pas toujours disponibles à aller en danse-thérapie (n = 4) et que certaines séances n’ont pas répondu à leur besoin d’avoir du plaisir (n = 4).

Lorsque toutes les rubriques récurrentes dans le corpus de données qualitatives des participantes du groupe expérimental présentant les améliorations les plus importantes sur le plan des différentes variables dépendantes sont analysées, il est observé que 78 % de ces rubriques représentaient une amélioration dans leur vécu. De plus, 95 % des rubriques récurrentes chez ces participantes sont reliées à leur vécu face à la danse-thérapie. La danse-thérapie semble donc avoir pris une importance considérable dans leur expérience d’hospitalisation. Du côté des participantes du groupe expérimental présentant un maintien de la plupart des perturbations de l’image corporelle et de l’intéroception ou une détérioration de celles-ci, seulement 33 % des rubriques

récurrentes dans leur corpus de données qualitatives représentaient une détérioration dans leur vécu.

Groupe témoin. La participante du groupe témoin présentant une amélioration sur le plan des variables dépendantes (insatisfaction corporelle, distorsion de l’image corporelle, recherche de minceur et déficits intéroceptifs) et qui a remis ses réponses écrites à la question en post-test a uniquement abordé des rubriques dénotant une amélioration sur le plan de sa symptomatologie. Du côté des quatre participantes du groupe témoin présentant un maintien ou une détérioration sur le plan des variables dépendantes et ayant remis leurs réponses écrites à la question en post-test, certaines rubriques abordées sont reliées à une absence d’impact de l’hospitalisation sur la perception qu’elles avaient de leur corps (n = 3) ou à une augmentation de leurs perturbations de l’image corporelle (n = 2).

(APA, 2013; Chavez & Insel, 2007; Flament et al., 2001; Greenfield, 2006; Richard et al. 2005) et mener à des nombreuses conséquences médicales et sociales (Chavez & Insel; Flament et al.) : amaigrissement, aménorrhée et dysfonctionnements physiologiques variés (Brouwer et al., 2009), isolement (APA), anxiété sociale et sentiment d’insécurité (Schutz & Paxton, 2007, cités dans Corning & Heibel, 2016).

Se basant sur le modèle théorique développé par Bruch (1962, 1975, 1990) pour la compréhension de l’anorexie mentale, la présente recherche permet de vérifier l’impact de la participation à une danse-thérapie groupale sur les perturbations de l’image corporelle et de l’intéroception d’adolescentes hospitalisées pour ce trouble alimentaire. Les résultats suggèrent que les perturbations de l’intéroception ont été davantage influencées par cette intervention que par les autres services habituellement offerts à l’unité d’hospitalisation. Cela n’a pas semblé être le cas pour les perturbations de l’image corporelle qui ne différaient pas significativement après l’hospitalisation.

Cette section présente ainsi des pistes d’explication pour comprendre les résultats présentés à la section précédente. Des liens sont présentés entre les résultats à cette étude et ceux des recherches antérieures portant sur les impacts de la danse-thérapie et d’autres interventions sur les troubles alimentaires. La discussion se conclue sur les forces et les limites de l’étude dans le but de mettre en lumière les implications cliniques et d’orienter les pistes pour les recherches futures.

Impacts sur le plan des perturbations de l’image corporelle et de l’intéroception L’objectif principal de cette thèse est de documenter les changements dans les perturbations de l’image corporelle et de l’intéroception chez des adolescentes hospitalisées pour un trouble alimentaire pour qui une intervention en danse-thérapie groupale a été ajoutée au plan de traitement à l’unité de soins de la Section de médecine de l’adolescence du CHU Sainte-Justine.

Impacts sur le plan des perturbations de l’image corporelle

Les perturbations de l’image corporelle mesurées dans la présente étude étaient l’insatisfaction corporelle (différence entre la perception du corps et l’idéal corporel à atteindre, mesurée par l’échelle du même nom de l’EDI-3; Garner et al., 1983), la distorsion de l’image corporelle (écart entre les mesures objectives des mensurations corporelles et la perception de la répondante, mesurée par le logiciel Q- DIC; Roy et Forest, 2007) et la recherche de minceur (préoccupation excessive concernant le poids et adoption d’une diète dans le but de devenir ou de demeurer mince, mesurée par l’échelle du même nom de l’EDI-3; Garner et al.).

Une étude montre une diminution significative de l’insatisfaction corporelle et de la recherche de minceur d’adolescentes de la population générale, âgées de 10-11 ans, suite à des interventions utilisant le yoga (N = 75; Scime & Cook-Cottone, 2008). D’autres auteurs rapportent une diminution de la recherche de minceur chez des adultes allant chercher des soins en troisième ligne pour un trouble alimentaire (N = 113), tant suite à une thérapie motivationnelle qu’à une autre forme de traitement (suivi psychothérapeutique, psychiatrique, médical, nutritionnel, familial ou psychoéducatif;

Geller, Brown, & Srikameswaran, 2011). De plus, d’autres auteurs observent le maintien d’une faible recherche de minceur 8 et 16 ans après une première hospitalisation pour une anorexie mentale (N= 68; Nilsson & Hägglöf, 2005). L’étude de Roy et Meilleur (2010) présente de son côté une diminution de la distorsion de l’image corporelle d’adolescentes, âgées de 13 à 18 ans, hospitalisées (durant 69 jours en moyenne) pour une anorexie mentale (N = 10).

Contrairement à ce qui était attendu à la lecture des articles mentionnés, les résultats obtenus dans la présente thèse n’ont révélé aucune diminution des perturbations de l’image corporelle qui étaient présentes chez les deux groupes d’adolescentes (expérimental et témoin) au moment de leur admission en hospitalisation pour un trouble alimentaire. Il est possible toutefois qu’un changement significatif sur le plan de ces perturbations n’ait pas pu ressortir des analyses étant donné la petite taille de l’échantillon de la présente thèse. En effet, la taille de l’échantillon utilisé pour une analyse a un impact sur sa puissance statistique. Celle-ci était très faible pour chacune des analyses effectuées sur les perturbations de l’image corporelle, suggérant qu’avec un échantillon de plus grande taille, un changement significatif aurait peut-être été obtenu.

L’insatisfaction corporelle et la recherche de minceur n’ont pas diminué de façon significative chez les participantes à la présente étude, tant pour le groupe expérimental que pour le groupe témoin, conformément aux résultats de McComb et Clopton (2003) ne révélant aucune différence significative à ces mêmes variables suite à une danse- thérapie groupale offerte à des femmes (N = 6), âgées de 18 à 22 ans, présentant au moins un symptôme de boulimie. Ceci pourrait s’expliquer tout d’abord par le fait que

l’insatisfaction corporelle s’avère être une caractéristique inhérente des troubles alimentaires (APA, 2013), la rendant potentiellement plus résistante au changement. Il se pourrait également que certains facteurs impliqués dans une hospitalisation, telle la prise de poids, nuisent à la diminution de chaque perturbation de l’image corporelle en- deçà d’un certain niveau. En effet, les patientes, sentant qu’elles grossissent, ne seraient alors pas capables de se voir comme étant plus minces qu’elles ne se voyaient au début de l’hospitalisation. Ceci est confirmé par Benninghoven et al. (2006) qui rapportent une augmentation significative du poids conjointement à un maintien de la distorsion de l’image corporelle chez des femmes hospitalisées pour une anorexie mentale (n = 41), malgré que les services offerts incluent un groupe thérapeutique orienté sur la prise de conscience du ressenti corporel.

L’étude de Krueger et Schofield (1986) fait ressortir une image corporelle plus connectée au ressenti interne suite à une danse-thérapie individuelle offerte à des patients adolescents ou adultes suivis pour un trouble alimentaire dans une clinique multidisciplinaire interne ou externe (taille de l’échantillon inconnue). La danse-thérapie pourrait ainsi agir plus directement sur des variables moins stables dans le temps que celles mesurées dans la présente étude, comme l’acceptation du corps mesurée à la suite de chaque séance de danse-thérapie groupale offerte à des patientes atteintes d’un trouble alimentaire (N = [7-163]; Laverty & Lehmann, 2013; Padrão & Coimbra, 2011). D’autres études rapportent une augmentation de l’acceptation corporelle suite à une thérapie visant à améliorer l’attitude de pleine conscience de femmes hospitalisées pour un trouble alimentaire (n = 59; Butryn et al., 2013) et de femmes ayant un historique de

contrôle alimentaire sans diagnostic (n = 53; Bush et al., 2014). D’ailleurs, l’étude de Krueger et Schofield renseigne sur l’importance d’une prise de conscience et d’une acceptation du centre corporel personnel (là où le corps réagit d’abord et d’où l’énergie part) pour établir une meilleure conscience du soi corporel et une meilleure cohésion de l’image corporelle. En ce sens, Laverty et Lehmann rapportent que les aspects physiques et émotionnels du corps sont mieux connectés à la suite de chaque séance de danse- thérapie groupale offerte à leur échantillon de patientes. Rice et al. (1989) observent, suite à une danse-thérapie individuelle, que toutes les parties du corps sont réintégrées dans l’image corporelle d’une jeune femme de 23 ans souffrant d’anorexie mentale.

Les différences entre les résultats des études rapportées et ceux de la présente recherche pourraient s’expliquer par une divergence dans l’opérationnalisation des concepts et dans la consigne utilisée lors de la cueillette de données, tel que le démontrent Huon et Brown (1986). Les participantes de leur étude souffrant d’un trouble alimentaire (n = 20) se sentent plus grosses que les femmes du groupe témoin provenant de la population générale (n = 20). Toutefois, cognitivement, elles ne pensent pas être plus grosses, alors que, dans la présente étude, les participantes se percevaient plus grosses qu’elles ne l’étaient en réalité. L’instrument de mesure utilisé dans la présente recherche a été choisi, car il se complétait facilement par les participantes et leur permettait de présenter d’une manière subjective, mais systématique, la perception qu’elles ont de leur corps, permettant une comparaison des deux temps de mesure.

Rice et al. (1989) décrivent la nécessité d’une intervention thérapeutique plus longue pour aider les participants à restaurer une image corporelle saine lorsque le corps

a été « abusé » plus sévèrement. Les patientes hospitalisées pour un trouble alimentaire, présentant une forte restriction alimentaire, adoptant souvent un mode de vie hyperactif et infligeant parfois à leur corps des méthodes invasives pour perdre du poids, seraient donc des candidates pouvant nécessiter une prolongation de l’intervention, car la prise de conscience de leurs sensations corporelles nécessiterait plus de temps pour s’établir. Ainsi, Bruch (1975) propose des mesures préventives qui seraient nécessaires pour mettre de l’avant les facteurs de protection, tels que l’éducation parentale (réponses adéquates à l’expression des besoins de l’enfant, soutien au développement de l’autonomie et d’une conscience de soi positive) et les habitudes de vie visant un meilleur équilibre interne du corps.

Il serait également important selon certains auteurs que le traitement permette de diminuer la distorsion de l’image corporelle (Touyz et al., 1985). En effet, cette diminution, mesurée par divers procédés mettant en lumière la divergence entre la perception du corps et le corps réel, prédit une meilleure évolution après l’hospitalisation et prévient la rechute (Cash & Brown, 1987, cités dans Thompson, 1990; Slade & Russell, 1973, cités dans Thompson), tandis que la présence d’une surestimation de la taille corporelle pourrait être un indice d’un mauvais pronostic face au traitement (Garner et al., 1987).

Impacts sur le plan des perturbations de l’intéroception

Les perturbations de l’intéroception mesurées dans la présente thèse étaient les déficits intéroceptifs (difficulté à percevoir les états émotionnels et corporels; Couture, 2010; Pollatos et al., 2008), mesurés par l’échelle du même nom de l’EDI-3, la

restriction alimentaire (réduction drastique de l’apport calorique, rigidité et désorganisation des patrons alimentaires; APA, 2013), représentée par l’indice de masse corporelle au pré-test, et la boulimie (pulsions incontrôlables à consommer de grandes quantités de nourriture ou de calories sans conscience d’avoir faim; APA), mesurée par l’échelle du même nom de l’EDI-3. Tel qu’attendu, les résultats obtenus dans cette étude ont révélé une diminution des déficits intéroceptifs à la suite d’une danse-thérapie groupale offerte à des adolescentes hospitalisées pour un trouble alimentaire. Ces résultats correspondent à ceux observés dans d’autres études présentant une augmentation de la conscience des diverses sensations internes et des émotions à la suite

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