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2.6.1.2 Modifications hémodynamiques postprandiales

2.6.1.2.6 Fonction Endothéliale

Chez l’homme sain, l’hyperglycémie aiguë par perfusion intra-artérielle de dextrose 50% dans l’artère brachiale diminue la dilatation de l’artère brachiale endothélium-dépendante induite par la métacholine, un analogue de l’Ach qui dilate normalement les vaisseaux chez des sujets euglycémiques [401].

Parmi les modifications aiguës liées à la fonction endothéliale, l’hyperglycémie post prandiale augmente les molécules d’adhésion circulantes [402], l’adhésion des monocytes sur la surface endothéliale [403] et stimule l’inhibiteur de l’activateur du plasminogène de type 1 [404]. Les modifications post-prandiales des concentrations de glucose, de lipides et d’insuline induisent un stress oxydant responsable de la dysfonction endothéliale [405] et induisent des

changements des paramètres inflammatoires et hémostatiques [406].

Chez des sujets sains sans facteur de risque, la dilatation secondaire à l’hyperhémie post-occlusive de l’artère brachiale est déprimée après l’infusion pendant une heure d’Intralipid, qui augmente les concentrations sanguines de triglycérides et d’acides gras [407]. Une autre étude a montré que la dilatation endothélium-dépendante évaluée par l’hyperhémie post-occlusive était déprimée après un repas riche en graisses, et que cette dépression est corrélée à l’augmentation de la concentration en triglycérides [408].

2.6.1.2.7

Activation sympathique post prandiale -Activité sympathique musculaire post prandiale

Fagius et Berne ont contribué considérablement à la description de l'augmentation de l’ASNM en période postprandiale. L'influence de la consommation de différents nutriments sur le ASNM a été étudiée avec l'utilisation de microneurographie pendant 90 min chez 39 sujets sains non obèses normotendus (âge moyen 26 ans) qui ont reçu 100 g de glucose dans 300 ml d'eau, 50 g de graisse dans 250 ml d'eau, 100 g de viande maigre correspondant à 40 g de protéine par 250 ml d'eau, 300 ml d'eau seule ou un repas mixte (1750 kJ). Tous les types

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d'aliments ont provoqué une augmentation de l’ASNM sympathique alors que l'eau n'a pas causé de changement. L'augmentation de l’ASNM était élevée dès les premières 15 à 30 min et persistait après 90 min. L'effet du glucose était significativement supérieur à celui des graisses et des protéines, le repas mixte provoquant une réponse intermédiaire. Les

changements de la PA étaient mineurs. La conclusion était que l'augmentation de l’ASNM se produit régulièrement après tout type de prise alimentaire. Une augmentation de l'ASNM a lieu en l'absence d'une augmentation de l'insuline mais elle contribue à une partie seulement de la hausse après l'ingestion per os de glucose ou d'un repas mixte. On considère que cette réponse de l'ASNM est importante pour la redistribution du sang à la région splanchnique après un repas. La perte de cette réponse est susceptible d'expliquer l'hypotension

postprandiale retrouvée chez les patients dysautonomiques [409] et pourrait jouer un rôle dans l'hypotension postprandiale chez les personnes âgées, comme nous l’avons vu plus haut [410]. -Equilibre sympatho-vagal cardiaque post-prandial

L'équilibre sympathico-vagal postprandial a été mesuré par l'analyse spectrale de la variabilité de la FC. Neuf volontaires sains ont été inclus et un ECG a été enregistré pendant 30 min à jeun et 60 min après un repas standardisé de 500 kcals. La variabilité de la FC a été mesurée par analyse spectrale de HF, reflet de l'activité parasympathique vagale, et de l'activité LF. Il a été constaté que le rapport postprandial LF/HF, par rapport à l'état de jeûne, était augmenté de façon significative à la fois dans les 30 premières minutes et à 60 min. L’activite HF-FC postprandiale diminuait de manière significative à la fois à 30 et à 60 minutes. Ainsi, la balance sympatho-vagale postprandiale s'élevait de façon soutenue pendant 1 h,

principalement en raison de à la réduction de l'activité vagale [411]. -Effet de l'ingestion de l'eau

Boire de l'eau augmente considérablement et rapidement l'activité sympathique. Il augmente la noradrénaline, autant que des stimuli sympathiques classiques comme la caféine et la nicotine. L’absence d’augmentation de PA chez les sujets normaux est permise par une augmentation concomittente du contrôle vagal cardiaque qui contrecarre les effets

hypertenseurs de l’activation du système sympathique. On observe une bradycardie après ingestion de 500 ml d'eau par augmentation de l'activité vagale, sans changement significatif de la PA [412]. Ainsi, la perte de ce mécanisme pourrait expliquer l'augmentation preservée de la PA sous l’effet de l'eau chez les personnes âgées et chez les patients dysautonomiques. Boire de eau pourrait améliorer les symptômes dus à une hypotension orthostatique. En outre, l'effet hypertenseur de l'eau par voie orale pourrait être un facteur de confusion importante

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non encore reconnue dans les études cliniques d'agents hypertenseurs et des médicaments antihypertenseurs [413].

-Effets des glucides sur l’ASNM

La perfusion intraduodénale du glucose augmente l'activité du nerf sympathique chez les sujets jeunes et les sujets âgés sains. L'effet dépresseur attendu par la perfusion intraduodénale de glucose sur l’intestin grêle devrait être plus important chez les sujets âgés par rapport aux sujets jeunes, parce que l'augmentation de l'ASNM est atténuée avec l'augmentation de l'âge. Dans une étude récente, malgré la baisse de la PAS plus importante chez les sujets âgés après perfusion de glucose intra-duodénal, l'ASNM augmentait de façon similaire alors que la BRS était diminuée chez les personnes âgées. Ces données suggèrent qu’avec l’âge des

modifications compensatoires complexes entrent en jeu afin d'éviter une grande variabilité hémodynamique après un repas riche en glucose. Dans une autre expérimentation, des sujets jeunes (âge moyen 26 ans) répondaient à l'ingestion de glucose par une augmentation

prononcée de l’ASNM, alors qu'une réponse atténuée était observée chez les personnes âgées

(70 ans), d’autant plus faibles qu’ils étaient insulinorésistants. Une relation similaire était observée au cours de la manœuvre de Valsalva, indiquant que cette atténuation de la réponse chez les personnes âgées était un phénomène généralisé. La PA restait stable chez les sujets jeunes, mais diminuait de façon significative chez les sujets âgés. La conclusion de cette expérience est que les sujets âgés utilisent leur capacité totale de l’ASNM proche du

maximum au repos. Ainsi, la réserve pour la réponse à des stimuli qui induisent normalement une forte augmentation de l’ASNM est limitée [414].

-Effets des lipides sur l'ASNM

La perfusion de lipides n'a pas d'effet important sur le contrôle autonome cardiovasculaire. Les sujets ont reçu une perfusion intraveineuse de solution saline avec de l'héparine comme perfusion contrôle ou une émulsion lipidique avec de l'héparine. L'héparine était perfusée chez les sujets afin d'augmenter l'activité de la lipoprotéine lipase et de faciliter la lyse des triglycérides en acides gras libres. Les résultats montraient que l'hyperlipidémie aiguë n'a pas altéré les réponses des baroréflexes et que les réponses induites par les lipides n'est pas associée à une augmentation de l'ASNM [415].

Les acides gras non estérifiés augmentent la PA via une activation sympathique centrale chez l'homme. Sur des expériences menées chez 17 volontaires sains de poids normal, le

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la résistance vasculaire systémique et de l’ASNM, sans changement au cours de la perfusion de placebo. La perfusion lipidique augmente les concentrations de l'insuline, de l'aldostérone et des F2-isoprostane, isomères des prostaglandines F2 produites in vivo par peroxydation radicalaire de l'acide arachidonique, mais pas de la leptine. Ces résultats démontrent que l'activation sympathique centrale induite par les acides gras non estérifiés contribue à la réponse qui augmente la PA [416].

2.6.2 Hormones et SNA

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