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La foi : un collyre pour le cœur

Dans le document SOMMAIRE INTRODUCTION GÉNÉRALE (Page 13-16)

CHAPITRE I : APPROCHES CONCEPTUELLES AUGUSTINIENE DE

1- La foi : un collyre pour le cœur

Saint Augustin est l’un des pères du « croire pour comprendre » qui est si essentiel à la pensée chrétienne médiévale. Passant par son adhésion au rationalisme des manichéens, au scepticisme de Cicéron et à son antidote Platonicien, Augustin à jusqu’à sa conversion finale d’abord longtemps cherché à atteindre la vérité sans faire recours à la foi. Toutefois, lisant quelques ouvrages platoniciens, il trouve ces grandes vérités telles que, dès le commencement était le verbe, que le verbe était en Dieu, le verbe était Dieu.

L’évangile de Saint Jean (Jean 1 :1-3) : « Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle », nous confirme également ces paroles et nous donne par ailleurs une vue panoramique de toutes choses crées par Dieu. Dès cet instant, l’acte de foi de Saint Augustin va naître.

Cependant, Augustin compris ceci et converti, s’est par la suite souvent référé à la foi par une parole d’Isaïe (Isa 7 :9) qui dit : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas ». En effet, la foi ou la croyance chez Augustin est nécessaire à la compréhension de la vérité. Elle est donc une adhésion personnelle et consentement reconnu, un assentiment aux vérités révélées par l’écriture. C’est pourquoi Augustin dit (Tract. XXIX, 6, p.707) que : « La compréhension est la récompense de la foi. Ne cherche donc pas à comprendre pour croire, mais afin de comprendre parce que si vous ne croyez pas vous ne comprendrez pas ».

Par ailleurs, pour Augustin, la foi est donc première. Première parce qu’elle est grâce. La première grâce qui nous a été accordé est le don de la foi.

Au sujet de cette première grâce que l’homme a reçue, Augustin n’est pas resté indifférent à cela. C’est pourquoi tout confus sur cette question, il pensait d’abord que la foi par laquelle l’on croit en Dieu n’est pas un don de Dieu, mais en nous, de par nous. Puis plus tard, il trouve la lumière décisive à cette préoccupation dans le verset de Saint Paul qui dit (1Cor 4 :7) : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » Outre, la foi correspond à un acte libre de l’homme. Il n’y a pas de contrainte dans l’acte de la foi, ceci émane du cœur. Car si l’on croyait avec son corps, cela arriverait chez ceux qui ne veulent pas, mais on ne croit pas avec son corps. A ce sujet, écoutons cette parole de la Sainte Bible : « C’est du cœur que l’on croit pour obtenir la justice ».

Toutefois, Augustin pensant la foi étant que grâce, elle n’est donc pas irrationnelle. Quand bien même qu’elle ne raisonne pas, mais la foi a ses raisons ; car dans celle-ci c’est Dieu qui croit d’abord en l’homme. En effet, la foi est un appel qui s’adresse à l’intelligence et à la volonté de l’homme. Elle n’est pas une simple opinion, elle suppose une conviction dûment réfléchie, alors l’intelligence doit se mettre au service du cœur et de la foi. L’intelligence sert à comprendre, à expliquer, à asseoir la foi et à la rendre plus forte au sens augustinien. Cette vision a été perçue par l’Apôtre Pierre (1 Pierre 3 :15) disant de l’intelligence qu’elle permet de « rendre compte de l’espérance qui est en nous ».

Il faut noter également pour Augustin que foi et raison sont toutes deux nécessaires pour connaitre et de comprendre Dieu. Alors, ils ne doivent pas être séparées ni être opposées, mais doivent plutôt aller de pair. En ce sens nous nous rappelons des propos du Pape Jean Paul II quand il écrit dans son Encyclique que :

La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaitre la vérité et au terme de le connaitre lui-même afin que le connaissant et l’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même.

L’harmonie entre la foi et la raison signifie surtout que Dieu n’est pas éloigné ; il n’est pas éloigné de notre raison et de notre vie, il est proche de tout être humain, proche de notre cœur et proche de notre raison, si nous nous mettons réellement en chemin ; c’est-à-dire si nous reconnaissons que c’est Dieu qui tient notre vie et nous nous abandonnons à lui.

L’homme, après le péché originel est donc tombé de sa vraie nature et chassé du jardin de Dieu (Jardin d’Eden). Troublé, il va céder à une inquiétude.

Cette inquiétude le conduit à chercher Dieu. En effet, de par cette inquiétude l’homme veut louer et invoquer Dieu. Augustin ne manque donc pas de souligner cela à la première page de son œuvre en ces termes (1964, p.15) : « Et cependant l’homme, cette part médiocre de votre création, veut vous louer […]

et que notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en vous ». L’homme commence à connaitre Dieu et le désire mais, il ignore les moyens pour y parvenir. Et si, son désir est sincère et véritable, alors le chemin de la foi en Dieu serait désormais sans crainte. Cette recherche signifie d’ores et déjà que l’homme est entrain de trouver Dieu, et même il l’a trouvé par la foi. Alors nous dirons que pour Augustin l’inquiétude emmène la foi. Pour tout dire, la foi est capitale dans la philosophie augustinienne, en ce sens où il conçoit les rapports de l’âme et du cœur comme celui de Platon selon lesquels l’âme est dans le corps comme « le gouvernail dans le navire » (R. Jolivet, 2012, p.297). En addition, Augustin affirme (2000, p.297) que : « La foi, c’est mon rapport au divin qui m’ouvre les portes de cette cité…si glorieuse ». Pour dire que la foi conduit au bonheur, à la vie heureuse qui est cette cité glorieuse au sens augustinien. Dès lors, que pouvons-nous entendre du bonheur selon Saint Augustin ?

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