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SECTION 3. LA FLEXIBILITE DU MARCHE DU TRAVAIL

2. Flexibilité et temps de travail

Nous aborderons dans cette étude, l’introduction de flexibilité en matière d’organisation du travail, tout en présentant l’emploi à temps partiel, les contrats à durée déterminée, nous montrons aussi l’adaptabilité des carrières aux situations personnelles, et notamment les entrées progressives à la retraite.

Concernant la distribution du temps du travail, le problème posé est celui de l’annualisation des heures de travail, ou de réduction des heures de travail en temps de récession.

L’accroissement de la flexibilité devra se voir dans les réglementations et les systèmes de négociations collectives, en facilitant une plus grande adaptation

aux caractéristiques des marchés locaux et des entreprises.

Les politiques de flexibilité comme nous l’avons déjà vu provoquent soit

l’émergence, soit la résurgence de différentes formes d’emplois atypiques qui se caractérisent par des éléments aussi divers que la durée du travail, la durée, le type

des contrats, les horaires, les lieux de travail et surtout le mode de rémunération.

Les effets de ces formes d’emplois présentent généralement de faible qualité nous le remarquons grâce à :

- La faiblesse de la rémunération et la protection sociale ; - L’absence de perspectives de promotion ;

- La flexibilité horaire ;

- La forte pression patronale.

C’est pour tous ces points que l’emploi « normal »est ressentit comme une promotion à obtenir.

Elles s’accompagnent de rémunérations inférieures et dans certains cas absentes, les travailleurs à temps partiel sont ressentit comme faisant partie des pauvres dans plusieurs pays de la communauté.

Des lacunes en termes de protection sociale sont particulièrement évidentes pour

certaines catégories de travailleurs à temps partiel, d’autres formes d’emploi comme les contrats à durée déterminée, comportent également un élément de précarité

(caractère provisoire) et enfin, les périodes d’interruption de carrière, de travail à temps partiel posent pour les travailleurs des difficultés à remplir les conditions nécessaires pour bénéficier de retraites, ou d’allocation de chômage par exemple.

Le travail à temps partiel apparaît ainsi comme un phénomène de l’offre et de la demande du travail. Phénomène de l’offre : parce qu’il est ressentit par les

femmes comme la forme d’emploi qui permet de concilier vie de famille et activité professionnelle.

Phénomène de demande : parce que le travail à temps partiel permet d’assurer une flexibilité maximale pour assurer les prestations de loisir tel que les soirées et les

week-end et qu’il permet d’éviter les suppléments de salaires pour prestations d’heures supplémentaires.

Le travail est un phénomène lié à la demande du travail permettant à l’entreprise d’adapter son volume de production à la demande tout en réduisant les coûts salariaux.

Pour conclure, nous avons remarqué que l’emploi temporaire est à présent un mode classique d’entrée dans l’emploi ; il concerne surtout les jeunes mais c’est les femmes qui occupent des emplois temporaires et ça tout au long de leur vie professionnelle.

La plupart des salariés temporaires se recrutent parmi la main-d’œuvre au chômage ou qui risque de l’être. Symétriquement les fins de contrats de travail temporaire constituent le motif le plus important d’entrée en chômage.

Le pourcentage de temps partiel parmi les femmes temporaires est élevé il semble exister une liaison travail temporaire à temps partiel, pour les femmes dans certains pays plus de la moitié c'est-à-dire plus de 50% des femmes temporaires travaillent à temps partiel, pourcentage nettement plus élevé que pour les travailleuses permanentes.

Ce type d’emploi est peu compatible avec une vie familiale étant donné l’insécurité qui le caractérise. De plus, ces travailleurs ont tendance à accepter plus facilement des conditions de travail pénibles.

Les systèmes d’interruption de carrière qui ne s’adressent dans les faits qu’aux

femmes ont des effets négatifs importants sur leurs carrières ultérieures en termes de promotions, de rémunérations, même s’ils sont assortis d’une garantie de retour à

l’emploi. Même si la reprise de l’activité dans les mêmes conditions se réalise, les employeurs du secteur privé interprètent cette interruption comme un signal de désintérêt pour l’entreprise et le travail.

Fondamentalement, il existe deux manières de répartir les heures de travail : soit une réduction uniforme de la durée, soit une répartition duale tendant à creuser

l’écart entre les emplois dits normaux et les « formes particulières d’emploi »110.

Dans plusieurs pays européens le partage du travail depuis le début des années 80 s’est fait suivant le modèle suivant : « pour les titulaires d’emplois à temps plein la durée du travail est restée stable. Les autres sont confrontés au chômage et aux diverses formes de passage à l’inactivité, au travail à temps partiel lorsqu’il n’est pas choisi et volontaire.

Le développement du travail à temps partiel, s’est substitué dans une large mesure à la réduction de la durée conventionnelle. C’est un mode de flexibilité de la

gestion de la main d’œuvre caractéristique de la relation salariale du nord de l’Europe et plus particulièrement d’un segment important du marché du travail féminin : l’emploi

des services ; il apparaît à la fois comme la conséquence de la ségrégation sexuelle de l’emploi et comme un facteur de son maintien voire de son renforcement111.

110 Pierre CAHUC, OP. CIT., p 56.

Cette forme de partage du travail qui est encore prônée par la commission européenne est particulièrement discriminante pour les femmes, la réduction généralisée du temps de travail lui serait de loin préférable.

Ni l’OCDE, ni la commission européenne ne sont cependant prêts à défendre une telle politique, alors que de nombreux travaux montrent que couplée croissance

équilibrée, la diminution généralisée, mais non nécessairement linéaire, de la durée du travail est une des orientations les plus porteuses en emploi et en réduction du chômage.