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financeMent et sitUation financiÈRe des MÉnaGes

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 55-60)

Au quatrième trimestre 2013 et en janvier 2014, les conditions de financement des ménages de la zone euro se sont caractérisées par une baisse marginale des taux débiteurs bancaires, sur fond de persistance d’une hétérogénéité considérable entre les pays et entre les instruments. Les prêts consentis par les et intégrées 8). Il est donc sans doute préférable de recourir aux données non consolidées pour comparer les niveaux de dette entre les différents pays de la zone euro ou le niveau de dette pour l’ensemble de la zone avec celui des pays considérés individuellement.

Toutefois, selon les données disponibles, la part des prêts inter-SNF nationaux (mesurée par le ratio de la dette inter-SNF rapportée au PIB) est la plus élevée dans les pays de petite taille. La Belgique, le Luxembourg et Malte sont les pays qui affichent les ratios de financement inter-SNF les plus élevés, phénomène probablement lié à des caractéristiques structurelles spécifiques à ces pays 9, alors que les pays plus grands font état de ratios relativement faibles (cf. graphique B). En outre, les chiffres relatifs à la dette non consolidée indiquent une variance plus élevée entre les différents pays que dans le cas de la dette consolidée, en raison de la forte variabilité des prêts inter-SNF d’un pays à l’autre. Cette variation entre les pays pourrait refléter en partie des problèmes de mesure statistique, en particulier les deux points suivants :

1) Diversité des concepts d’unités statistiques : le niveau de granularité retenu pour définir une SNF au sein d’un groupe influe sur la mesure de la dette. Plus on identifie d’entreprises distinctes au sein d’un groupe, plus les SNF prises en compte séparément sont nombreuses, et plus les financements intragroupes sont potentiellement importants et la dette non consolidée des SNF, élevée. À l’inverse, les pays qui utilisent des sources statistiques plus agrégées enregistrent des niveaux d’endettement interentreprises nettement plus bas. Des travaux ont débuté afin d’améliorer la comparabilité des pratiques nationales à cet égard.

2) Diversité en matière de couverture des prêts inter-SNF : dans la plupart des pays, les sources statistiques ne couvrent pas complètement les bilans des SNF, et la nécessité de procéder à une estimation des données manquantes est susceptible d’affecter la qualité des estimations de la dette inter-SNF.

Conclusion

Au total, compte de tenu des qualités et des limites respectives de chaque concept de dette, il semble pertinent de les suivre tous les deux. Les comptes trimestriels de la zone euro et les comptes financiers sont généralement présentés sous une forme non consolidée. Cependant, on peut établir des mesures consolidées de la dette des SNF en soustrayant les prêts interentreprises des mesures non consolidées 10. Les données issues des deux mesures de la dette sont publiées tous les trimestres par la BCE. De nouvelles améliorations des données et de leur comparabilité sont attendues à l’issue de l’examen en cours des comptes de la zone euro dans le cadre de la mise en œuvre de la norme statistique révisée, le Système européen de comptes 2010.

8 Dans les comptes agrégés, la zone euro est considérée comme une économie unique et les prêts inter-SNF recouvrent l’ensemble des prêts entre SNF résidentes de n’importe quel autre État membre de la zone.

9 Les caractéristiques structurelles, telles que l’attrait que présentent ces pays pour les groupes multinationaux, ont trait, notamment, à l’existence d’un régime fiscal favorable.

10 Les titres de créance ne peuvent pas encore faire l’objet d’une consolidation, les données relatives aux portefeuilles inter-SNF n’étant pas encore disponibles ; en tous les cas, ils sont beaucoup moins importants que les prêts inter-SNF. Sur la base des comptes financiers annuels, les portefeuilles de titres de créance inter-SNF représentent, selon les estimations, moins de 0,5 % du PIB dans presque l’ensemble des pays de la zone euro.

IFM aux ménages n’ont de nouveau augmenté que marginalement au quatrième trimestre et en janvier.

La poursuite de l’évolution atone des emprunts des ménages résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs, dont la morne dynamique du revenu disponible des ménages, les niveaux élevés du chômage, la faiblesse des marchés de l’immobilier résidentiel, ainsi que l’incertitude concernant les perspectives économiques. En outre, la nécessité de corriger les excès du passé en matière d’accumulation de dettes (en particulier dans certains pays de la zone euro) continue d’exercer des pressions à la baisse sur la demande de nouveaux prêts par les ménages. Néanmoins, l’enquête sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro pour le quatrième trimestre 2013 indique que les banques s’attendent à une hausse nette importante de la demande de prêts au logement au premier trimestre 2014. Le taux d’endettement des ménages par rapport à leur revenu disponible brut serait resté globalement inchangé à un niveau élevé au quatrième trimestre, après avoir quelque peu baissé au trimestre précédent. Les charges d’intérêts des ménages seraient également restées pratiquement inchangées au cours de ce trimestre.

conditions de financeMent

Dans l’ensemble, les coûts de financement des ménages de la zone euro se sont légèrement contractés au quatrième trimestre 2013 par rapport au trimestre précédent. S’agissant des différentes composantes, les taux d’intérêt appliqués aux prêts au logement n’ont pratiquement pas varié, le bas niveau des taux à court terme compensant les hausses marginales des taux à long terme. Les taux des crédits à la consommation ont, quant à eux, baissé. Au niveau de la zone euro, les taux d’intérêt appliqués par les IFM aux prêts aux ménages ont continué de connaître des développements variés en fonction de la catégorie et de la durée des prêts, l’hétérogénéité entre les pays demeurant également importante.

S’agissant des nouveaux prêts au logement, les taux d’intérêt des prêts tant à court terme (c’est-à-dire les prêts assortis d’un taux flottant ou d’une période

de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an) qu’à moyen terme (c’est-à-dire les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux comprise entre un et cinq ans) ont affiché une baisse marginale, de quatre points de base par rapport aux niveaux enregistrés au troisième trimestre.

En revanche, s’agissant des échéances plus longues (c’est-à-dire les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux comprise entre cinq et dix ans et supérieure à dix ans), les taux d’intérêt ont quelque peu augmenté, tout en demeurant à des niveaux historiquement bas (cf. graphique 37).

En  janvier  2014, les taux d’intérêt appliqués aux nouveaux prêts au logement sont restés globalement stables par rapport aux niveaux de décembre.

En ce qui concerne les nouveaux crédits à la consommation, les taux d’intérêt appliqués aux prêts à court terme n’ont pratiquement pas varié au quatrième trimestre, alors que ceux sur les prêts à moyen et à long termes (qui sont les instruments les plus utilisés) se sont légèrement repliés, les baisses les plus prononcées ayant

Graphique 37 taux d’intérêt des ifM

sur les prêts au logement consentis aux ménages

(en pourcentage annuel ; hors frais annexes ; taux appliqués aux contrats nouveaux)

2 3 4 5 6

2 3 4 5 6

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Assortis d’un taux variable ou dont la période de fixation initiale du taux est inférieure ou égale à 1 an Dont la période de fixation initiale du taux

est supérieure à 1 an et inférieure ou égale à 5 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 5 ans et inférieure ou égale à 10 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 10 ans

Source : BCE

été enregistrées pour les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux supérieure à cinq ans. En janvier, les taux d’intérêt des crédits à la consommation ont augmenté pour les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux courte et – davantage encore – pour ceux dont la période de fixation initiale est longue, par rapport aux niveaux de décembre. Les taux d’intérêt sur les prêts à moyen terme se sont légèrement repliés par rapport à décembre.

L’enquête sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro pour le quatrième trimestre 2013 semble indiquer que le durcissement net des critères d’octroi de crédit appliqués aux prêts au logement pour les ménages s’est encore relâché au quatrième trimestre, tandis que le durcissement net des critères d’octroi des crédits à la consommation est resté globalement inchangé.

En fait, le pourcentage net des banques ayant resserré les critères d’octroi de crédit pour les prêts au logement est devenu légèrement négatif, ce qui indique un assouplissement net des critères d’octroi de crédit. Les conditions tarifaires et non tarifaires appliquées aux prêts au logement et aux crédits à la consommation ont été moins durcies, ou ont même été assouplies – quoique dans une moindre mesure dans le cas des crédits

à la consommation. Pour de plus amples détails, cf. l’encadré intitulé Résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire pour le quatrième trimestre 2013 du Bulletin mensuel de février 2014.

fLUx de financeMent

L’octroi de crédit aux ménages est demeuré atone au troisième trimestre 2013 (le trimestre le plus récent pour lequel des données provenant des comptes de la zone euro sont disponibles), comme lors des quatre trimestres précédents. Le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis au secteur des ménages de la zone euro s’est stabilisé au troisième trimestre, grâce à une légère progression de l’octroi de crédit des IFM (dont le taux de croissance annuel est ressorti à 0,1 %, contre 0,0 % au trimestre précédent), laquelle a été annulée par un nouveau recul des prêts octroyés par les non-IFM (avec un taux de croissance annuel de – 0,9 % au troisième trimestre 2013, contre – 1,3 % au trimestre précédent). Les prêts octroyés par les non-IFM prennent normalement en compte les cessions de prêts et l’activité de titrisation, qui entraînent une réallocation des prêts aux ménages entre les IFM et les intermédiaires financiers non monétaires autres que les sociétés d’assurance et les fonds de pension (c’est-à-dire le secteur des AIF). Des estimations afférentes au quatrième trimestre 2013 font état d’une légère contraction de l’ensemble des prêts consentis aux ménages (cf. graphique 38).

Le taux de croissance annuel des prêts consentis par les IFM aux ménages (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) est resté globalement inchangé au cours des derniers mois, à des niveaux légèrement positifs conformes aux chiffres enregistrés depuis le printemps 2013. En particulier, le

Graphique 38 total des prêts accordés aux ménages

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage ; données de fin de trimestre)

- 1

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Prêts à la consommation accordés par les IFM Prêts au logement accordés par les IFM Autres prêts accordés par les IFM Total des prêts

Total des prêts accordés par les IFM

Source : BCE

Notes  : Le  total des prêts comprend les prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Le  total des prêts aux ménages au quatrième trimestre 2013 a été estimé à partir des opérations recensées dans les statistiques monétaires et bancaires.

Pour plus d’informations sur les différences de méthodes de calcul des taux de croissance entre les prêts accordés par les IFM et le total des prêts, cf. les notes techniques correspondantes

taux de croissance annuel des prêts aux ménages est ressorti à 0,2 % en janvier 2014. Ces évolutions masquent le fait que le flux trimestriel des prêts aux ménages a été marginalement négatif au quatrième trimestre 2013, reflétant essentiellement les remboursements mensuels nets en décembre.

Globalement, cette situation confirme que l’activité d’octroi de nouveaux prêts par les banques demeure faible (cf. section 2.1 pour plus de détails). Lorsque l’on ventile les prêts par objet, le taux de croissance annuel des prêts au logement consentis par les IFM (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) s’est établi à 1,2 % en janvier, un niveau inchangé depuis septembre. Le flux trimestriel de prêts au logement a augmenté marginalement au quatrième trimestre, en dépit des remboursements nets observés en décembre. Le taux de croissance annuel des crédits à la consommation a encore fléchi, revenant de – 2,3 % en septembre à – 3 % en janvier et poursuivant la tendance négative observée depuis avril 2009. De la même façon, le taux de croissance annuel des autres prêts, comprenant les prêts octroyés aux entreprises sans personnalité juridique, est resté en territoire négatif (où il se trouve depuis juin 2012), revenant de – 1 % en septembre à – 1,5 % en janvier.

La modeste croissance des prêts consentis par les IFM aux ménages reflète essentiellement les mornes perspectives des ménages en matière de revenu, qui sont encore aggravées par la faiblesse des marchés de l’immobilier résidentiel et, de façon plus générale, par les incertitudes concernant les perspectives économiques. Néanmoins, dans une perspective à moyen terme, cette modeste croissance reflète également la nécessité de corriger les excès du passé en matière d’accumulation de dettes (en particulier dans certains pays de la zone euro), qui continue de peser sur la demande de prêts.

L’enquête sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro pour le quatrième trimestre 2013 montre que les banques ont fait état d’un léger repli de la demande nette de prêts au logement durant

Graphique 39 Placements financiers des ménages Graphique 40 endettement des ménages et charges d’intérêts

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de

pourcentage) (en pourcentage)

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Numéraire et dépôts

Titres de créance, hors produits financiers dérivés Actions et autres participations

2002 2004 2006 2008 2010 2012

Charges d’intérêts en pourcentage du revenu disponible brut (échelle de droite) Ratio endettement des ménages/revenu disponible brut (échelle de gauche)

Ratio endettement des ménages/PIB (échelle de gauche)

Sources : BCE et Eurostat

1) Comprend les prêts et les autres comptes à recevoir Sources : BCE et Eurostat

Notes : L’endettement des ménages comprend le total des prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Les charges d’intérêts n’incluent pas l’intégralité des coûts de financement supportés par les ménages, dans la mesure où sont exclues les commissions sur les services financiers.

Les données pour le dernier trimestre ont été en partie estimées.

ce trimestre. La demande nette de crédits à la consommation est restée globalement inchangée par rapport au trimestre précédent. S’agissant des évolutions à venir, les banques prévoient une augmentation significative de la demande nette de prêts au logement au premier trimestre 2014.

En ce qui concerne l’actif du bilan du secteur des ménages de la zone euro, le taux de croissance annuel de l’ensemble de leurs placements financiers s’est établi à 1,7 % au troisième trimestre 2013, soit un niveau légèrement inférieur à celui du trimestre précédent (cf. graphique 39). Ce mouvement est imputable à la diminution des contributions des placements en monnaie fiduciaire et dépôts, ainsi qu’en actions et autres participations. De surcroît, le taux de croissance annuel des placements en titres de créance a encore fléchi, pour s’établir à – 10 % environ. En revanche, la contribution des placements dans les réserves techniques d’assurance a légèrement augmenté. Globalement, des facteurs structurels, tels que la nécessité de poursuivre la réduction du levier d’endettement et les évolutions cycliques liées à la faiblesse du cycle conjoncturel (qui empêchent la croissance du revenu disponible et forcent les ménages à puiser dans leur épargne), expliquent le ralentissement prolongé de l’accumulation d’actifs financiers par les ménages observé depuis mi-2010.

sitUation financiÈRe

L’endettement des ménages demeure élevé dans la zone euro. En particulier, le ratio d’endettement des ménages rapporté à leur revenu disponible brut nominal a baissé marginalement, ressortant à 98,5 % au troisième trimestre 2013 contre 98,8 % au deuxième trimestre. Le ratio d’endettement des ménages par rapport au PIB a aussi légèrement fléchi, de 64,7 % au deuxième trimestre à 64,5 % au troisième. Des estimations afférentes au quatrième trimestre 2013 indiquent que l’endettement des ménages est resté globalement inchangé (cf. graphique 40), revenant au niveau enregistré fin 2009. De la même manière, les charges d’intérêts du secteur des ménages se sont établies, selon les estimations, à 1,8 % de leur revenu disponible au quatrième trimestre 2013, poursuivant le recul progressif observé depuis fin 2011.

Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro s’est établie à 0,8 % en février 2014, sans changement par rapport au chiffre (révisé à la hausse) de janvier. Tandis que les prix de l’énergie ont diminué plus fortement, en rythme annuel, en février qu’au cours du mois précédent, les hausses des prix des produits manufacturés et des services ont été plus marquées qu’en janvier. Sur la base des informations disponibles et des cours constatés des contrats à terme sur l’énergie, l’inflation, en rythme annuel, devrait demeurer proche des niveaux actuels au cours des prochains mois. Par la suite, l’inflation devrait augmenter progressivement pour atteindre des niveaux plus proches de 2 %, conformément aux anticipations d’inflation à moyen et à long terme pour la zone euro. Dans le même temps, ces anticipations restent solidement ancrées à un niveau compatible avec l’objectif de maintenir l’inflation à des taux inférieurs à, mais proches de 2 %.

Les projections macroéconomiques de mars 2014 établies par les services de la BCE pour la zone euro prévoient une hausse annuelle de l’IPCH de 1,0 % en 2014, de 1,3 % en 2015 et de 1,5 % en 2016.

Au dernier trimestre 2016, la hausse annuelle de l’IPCH devrait s’établir à 1,7 %. Compte tenu de la nouveauté que constitue l’horizon de projection à trois ans retenu pour les projections macroéconomiques de mars 2014 établies par les services de la BCE, il convient de souligner que les projections reposent sur un certain nombre d’hypothèses techniques, notamment une stabilité des taux de change et une baisse des cours du pétrole, et que l’incertitude entourant les projections s’accroît avec l’allongement de l’horizon de projection. Les risques pesant sur les perspectives d’évolution des prix sont considérés comme limités, tant à la hausse qu’à la baisse, et globalement équilibrés à moyen terme.

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 55-60)