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Certaines ressources sont plus ou moins stockables et transportables, et doivent donc être traitées au niveau régional. C’est le cas des ressources biomasse, typiquement régionales et détaillées ci-dessous. D’autres filières dont la ressource est régionale mais n’est pas situé dans le PACA peuvent valoriser à l’intérieur de celui-ci, comme le cas de CADIOM.

4.2.1 Biomasse

Les ressources de la biomasse sont diverses et variées. Un schéma essayant de synthétiser les différentes ressources associées à différents transformateurs et types de valorisations possibles est donné ci-dessous (voir Figure 7) :

Figure 7 : Biomasses régionales : ressource - transformateur – valorisation

Une fiche de synthèse résume les différents enjeux liés aux ressources, aux transformateurs et aux prestations (voir annexe 2). L’analyse selon les filières énergétiques permet de soulever toutes les contraintes et les opportunités de ces différentes filières qui sont complexes et dépendantes de différentes politiques publiques tels que la gestion des déchets, la gestion de la forêt, etc…

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Les ressources biomasse sont une ressource régionale et peuvent être classifiées en trois catégories :

1. Bois (naturel, déchets)

2. Agriculture (paille, lisier, fumier, ceps de vigne, déchets de maraîchage, etc…) 3. Déchets organiques (ménages, industriels)

Ces différentes ressources ont des qualités qui doivent être connues et maîtrisées. Elles ne peuvent pas toutes aller dans le même transformateur, ni être utilisées plusieurs fois. Par exemple, les déchets de cuisine et de jardin sont généralement valorisés en méthanisation solide tandis que les lisiers et fumiers de l’agriculture doivent être valorisés en méthanisation liquide. Ces deux transformateurs n’ont pas les même tailles critiques ni les mêmes coûts d’investissements. Chaque ressource a donc un potentiel lié à son utilisation dans l’un ou l’autre des transformateurs.

En terme quantitatif, les ressources biomasse ne sont pas illimitées. Les premiers résultats d’une étude en cours de finalisation à l’Université de Genève (FAESSLER J. et al., 2010) permettent d’estimer que l’énergie mobilisable supplémentaire est d’environ 250 GWh, dont près de la moitié provenant de la filière Bois-déchet. Cette filière existante correspond à des déchets bois qui sont actuellement valorisés en panneaux de particules à l’extérieur du périmètre de l’Agglomération Franco-Valdo-Genevoise (AFVG). Ces chiffres ne tiennent pas compte des rendements réels entre la ressource et la prestation finale au consommateur.

Au vu des caractéristiques chimiques de certaines de ces ressources, les transformations sont souvent imparfaites et produisent des cendres et/ou des particules fines, rendant les investissements importants et justifiant une certaine centralisation de leur utilisation, malgré le trafic induit par l’approvisionnement. Cela implique qu’au niveau de l’agglomération, un partage de la ressource biomasse doit être étudié afin d’utiliser au mieux ces ressources dans les lieux ou leur valorisation sera la plus efficiente. Les ressources comme le bois ou les déchets verts sont plus facilement transportable à travers l’AFVG. Certaines ressources comme le lisier et le fumier justifient moins un transport trop lointain et doivent donc être rassemblées le plus proche possible des lieux de production.

Chaque transformateur a des tailles critiques spécifiques, des coûts spécifiques, des avantages et des inconvénients. Dans le cas de la valorisation de la biomasse, la plupart des technologies sont matures (sauf la gazéification du bois ou les biocarburants de deuxième génération). Une valorisation matière des sous-produits existe souvent et doit être prise en compte lors de l’utilisation énergétique de la biomasse.

En terme urbanistique, le stockage de la ressource est donc volumineux et exige de l’espace. Il est donc intéressant de prévoir de réserver au niveau de l’AFVG quelques terrains de taille suffisante pour accueillir les centres de traitement de la biomasse tels que de la méthanisation des déchets verts (entre 2 et 8 centres sur l’AFVG selon le pourcentage de collecte atteint) ou la valorisation des déchets bois (1 centre sur l’AFVG).

Le PACA St-Julien/plaine de l’Aire pourrait accueillir l’un de ces centres dans le futur, mais ce centre de valorisation de la biomasse capterait une ressource s’étendant au-delà de la zone stricto sensu du PACA.

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Par exemple, le traitement des déchets verts exige, pour des raisons techniques et financières, des unités de digestion de minimum 10'000 tonnes. Schématiquement, le flux d’énergie de la filière « déchets verts » peut être représenté comme suit (voir Figure 8) :

Figure 8 : flux d’énergie de la filière « déchets verts »

Nous voyons dans ce schéma qu’une partie des déchets proviendront d’autres zones que le PACA, pour autant que les pourcentages de collecte de 85 kg/habitant, dont 30 kg de déchets de cuisine, soit réalisé en 2030 (taux actuel des déchets verts sur Genève = 70 kg/habitant, dont 20 kg de déchets de cuisine – GESDEC, 2008a). Dans ce schéma, une quantité de 55 kg/habitant a été prise en entrée du digesteur, le solde de la collecte étant utilisé comme structurant pour le compostage du digestat.

Ces ressources et leur partage doivent donc être mis en commun et planifiée au niveau régional afin d’optimiser les filières de valorisation énergétique de la biomasse.

4.2.2 Filière liée à la valorisation des rejets de l’usine d’incinération des Cheneviers (CADIOM)

Concernant le rejet de chaleur de l’Usine d’Incinération des Ordures Ménagères (UIOM) des Cheneviers, celui-ci est en grande partie déjà utilisé par le réseau CADIOM (Chauffage à Distance de l’Incinération des Ordures Ménagères). Il serait important d’étudier la possibilité d’étendre ce réseau CADIOM à la zone du PACA St Julien/plaine de l’Aire étant donné qu’une partie des rejets de l’UIOM sont toujours rejetés dans le Rhône. Ces rejets pourraient être récupérés si CADIOM était utilisé sur le ruban de puissance et non sur les pointes. Il s’agit probablement d’un gisement de plusieurs dizaines de GWh (FAESSLER J. et al., 2009b). Les coûts d’opportunité d’un agrandissement devraient être étudiés en détail, sachant que le réseau CADIOM va probablement être couplé avec le réseau CAD du Lignon.

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