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Chapitre VI : Plateforme de démonstration à Idousskssou

VI.2 Les systèmes de collecte

VI.2.2 Installation

VI.2.2.5 Filet à brouillard (40,0 m²)

Le filet à brouillard est constitué de madriers de bois haubanés et maillés entre eux par du câble gainé de plastique selon la technique décrite par Cereceda et Shemenaiuer (Shemenaiuer

et al., 1991 et 1992). Une double couche filet d’ombrage agricole est ensuite cousue sur chaque

maille entre poteaux (voir photographies suivantes). Pour des raisons techniques et climatiques, on n’a pas encore utilisé ces filets.

Figure VI.6 : Installation de 40 m² du filet à brouillard, pose des madriers et des filets. (a et b) : installation des poteaux de bois. (c) : emplacement des filets entre les poteaux et sur des câbles d’acier. (d) : vue finale du filet à brouillard. (photographies : Imad Lekouch et Owen Clus).

VI.3 Conclusion

La récupération des eaux atmosphériques (rosée, brouillard et pluie) est un enjeu majeur, à plusieurs niveaux :

Niveau écologique : les régions arides connaissent aujourd’hui des problèmes d’approvisionnement en eau potable. Déjà, certaines régions subissent des restrictions quant à l’utilisation de l’eau potable en période estivale, et ces problèmes risquent de se poser de plus en plus dans les années à venir. La récupération de ces eaux est une réponse concrète et efficace.

Niveau économique : alors que le prix de l’eau potable est en constante augmentation, même si les économies réalisées par l’utilisation des réservoirs n’apparaissent qu’au bout d’un certain temps suivant l’usage désiré et les techniques employées, elles sont significatives sur la consommation d’eau potable.

Cette pratique nécessite maintenant une incitation de la part des gouvernements afin de se généraliser dans les zones où les pénuries d’eaux sont accentuées et les conditions climatiques sont favorables à la récupération de ces eaux.

Le but de la collecte de ces eaux est soit d'augmenter les ressources en eau existantes, soit de fournir de l'eau là où il n'existe pas d'autres sources ou lorsque les coûts d'une mise en valeur sont prohibitifs. Ainsi, il s'agit de fournir de l'eau en quantité et en qualité suffisantes pour l'utilisation prévue.

Un système de collecte de l'eau consiste essentiellement en une surface de captage, qui peut être constituée de surfaces naturelles ou artificielles (ou d'une combinaison des deux) et en une installation de stockage de l'eau. Il existe, comme on peut s'y attendre, de nombreuses configurations possibles. La stratégie retenue dépend d'un certain nombre de contraintes, telles que :

 la quantité et la qualité de l'eau nécessaire pour satisfaire les besoins ;  la quantité, la répartition saisonnière et la variabilité des précipitations ;  les matières premières, la main-d'oeuvre et l'équipement disponibles ;  les dispositions à prendre pour l'entretien ;

 l’acceptation de la communauté locale.

De nombreux systèmes de collecte de l'eau ont été installés dans les régions arides du monde. Bien que nombre d'entre eux en soient au stade expérimental, la plupart ont été des succès. On peut en trouver des exemples au Mexique, en Inde, en Croatie et d'autres sont actuellement planifiés et exécutés ailleurs.

Un aspect connexe de la collecte de l'eau encore tout nouveau est la collecte de la rosée, qui constitue une importante source d'eau dans des zones comme le Sud Ouest marocain.

Il est à noter que les systèmes de collectes de rosée sont complémentaires de la collecte de la pluie. Ils donnent un "plus" à la pluie.

Si collecte de pluie existant, un léger aménagement (peinture hydrophile par additif, ou foil +revêtement thermique) permet de récolter la rosée et le brouillard. Les bâtiments habités bénéficient en outre de climatisation passive.

Si condenseurs de rosée installés, ils collectent aussi bien pluie et petites précipitations et brouillard.

Conclusion générale

Un tiers de l'humanité vit déjà en état de stress hydrique, et parmi eux, 1,5 milliards d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable. Le tarissement progressif des rivières et des lacs, l'abaissement de nombreuses nappes profondes surexploitées et la dégradation accélérée de la qualité de l'eau dans certaines régions du monde poussent à s'intéresser aux ressources en eau non conventionnelles. La récupération de l’eau de pluie est l'une des solutions envisageables, mais d'autres ressources moins connues ne sont pas à négliger. En effet, si l'eau liquide renouvelable sur les terres habitées atteint 12 500 km3, l'eau présente dans l'atmosphère

terrestre s'élève à 12 900 km3. Formée pour 98% d'eau sous forme de vapeur et 2% sous forme

condensée (nuages), elle pourrait devenir une ressource supplémentaire en eau potable pour de nombreuses régions du monde. Même les pays les plus chauds possèdent de l'eau dans leur atmosphère. Les techniques se développent ainsi pour récupérer l'eau contenue dans l'air sous forme de rosée ou sous forme de brouillard.

Ce travail s’inscrit dans la continuité des travaux de l’équipe française (ESPCI de Paris 6, CEA-Grenoble et l’Université de Corse) depuis 1999, et suite aux études préalables citées, nous conduisons parallèlement des mesures sur la formation de rosée. Nos expérimentations effectuées à travers le monde ont démontré l’efficacité et la facilité de mise en oeuvre du dispositif. L’objectif de ce travail était d’abord d’améliorer les connaissances sur les techniques déployées pour la collecte des eaux atmosphériques (rosée et brouillard) comme ressources alternatives ou complémentaires aux problèmes de carence en eau dans les régions semi-aride et aride.

Contrairement à la récupération des brouillards par des filets, qui ne peut se faire que dans certaines régions très humides et en altitude, la formation de rosée peut être importante même en atmosphère relativement sèche, comme dans les déserts continentaux. Les quantités d'eau de rosée qu'on peut récolter sont très inférieures à celles que collectent les filets, mais la rosée apparaît tous les jours, contrairement au brouillard.

La première partie de cette thèse a consisté à mettre en place une étude de potentiel de la rosée. Pour cela, nous avons développé un protocole expérimental basé sur un système de collecte composé d’un condenseur radiatif d’1 m2 constitué d’un matériau à bas coût (OPUR) pour favoriser la condensation de l’eau à sa surface, il est dopé avec des microbilles d'oxyde de titane et de sulfate de baryum. Ces dernières émettent naturellement des radiations infrarouges. Un isolant thermique est ajouté sous le film : plaques de polystyrène, et diverses sondes mesurant les conditions météorologiques favorisant la condensation de l’eau (température

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