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Chapitre 3 : Résultats

3.1. Calepins d’auto-observations quotidiennes

3.1.2. Fanny

Pour Fanny, trois manifestations liées à l’anxiété de séparation ont été sélectionnées, soit les deux plus fréquentes (« A dormi dans la chambre des parents » et « A refusé de dormir sans qu’un parent ne soit présent ») et la plus intense (« A refusé de jouer sans la proximité du parent »). Le Tableau 5 à l’annexe J présente les moyennes et les écarts-types pour chacune

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des manifestations d’anxiété de séparation aux divers temps de mesure. L’inspection visuelle des graphiques montre que les moyennes des différentes mesures, tant en termes de fréquence que d’intensité et d’interférence, diminuent entre le niveau de base et l’intervention pour les trois manifestations d’anxiété de séparation sélectionnées. Les deux seules exceptions sont l’intensité du comportement de dormir avec le parent, qui demeure relativement stable, et l’interférence du refus de jouer sans la proximité du parent, qui augmente. Cependant, étant donné que la mère n’a pas rempli le journal de bord de la semaine suivant la fin du traitement, il n’est pas possible de se prononcer sur le changement de moyenne survenu entre la phase d’intervention et le post-test, ni entre le post-test et la relance. Or, entre l’intervention et la relance, on observe une diminution de moyenne de la fréquence, de l’intensité et de l’interférence du comportement de dormir avec le parent. À partir de la mi-traitement environ, Fanny ne dormait pas plus de deux demi-nuits par semaine avec sa mère (c.-à-d. qu’elle allait la rejoindre dans son lit au cours de la nuit), alors qu’au niveau de base et au début de l’intervention, elle le faisait toutes les nuits. Pour ce qui est du refus de dormir sans le parent, ce comportement a connu davantage de fluctuations. Entre l’intervention et la relance, l’interférence a légèrement diminué, tandis que la fréquence et l’intensité ont augmenté. En ce qui concerne la fréquence, elle est même revenue à celle du niveau de base. Une amélioration est survenue entre la 10e et la 17e semaine d’intervention, mais elle ne s’est pas maintenue à travers le temps. Enfin, pour ce qui est du comportement de refuser de jouer sans la proximité du parent, une augmentation de l’intensité a aussi été observée entre l’intervention et la relance, alors que la fréquence et l’interférence ont diminué. Ce comportement avait disparu aux deux tiers de l’intervention (soit après la séance 7).

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Le Tableau 6 à l’annexe J indique le pourcentage d’amélioration entre le niveau de base et chacune des phases pour les mesures de fréquence, d’intensité et d’interférence des trois principales manifestations d’anxiété de séparation de Fanny. Il n’a pas été possible de calculer l’amélioration entre le niveau de base et le post-traitement en raison du journal de bord manquant. Entre le niveau de base et la relance 3 mois, la fréquence, l’intensité et l’interférence du comportement de dormir dans la chambre des parents ont diminué de 100%. Pour le comportement de refus de dormir sans un parent, l’interférence a diminué de 40,4%, tandis que l’intensité a augmenté de 37,4%; la fréquence est toutefois restée la même. Enfin, pour le comportement de refus de jouer loin du parent, la fréquence a diminué de 81%, tandis que l’intensité et l’interférence ont augmenté respectivement de 29,6% et de 44,9%.

La Figure 3 montre les principales manifestations d’anxiété de séparation présentées par Fanny:

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Figure 3. Principales manifestations d’anxiété de séparation présentées par Fanny

L’examen visuel des pentes indique que l’introduction de l’intervention a eu un impact sur les principaux symptômes d’anxiété de séparation de Fanny, surtout en ce qui a trait à leur fréquence. Plus précisément, la fréquence des comportements de dormir avec le parent et de refuser de dormir sans la proximité de celui-ci étaient stables lors du niveau de base, mais diminuent lors du traitement, tandis que la pente de la fréquence du comportement de refuser de jouer sans la proximité du parent, qui était ascendante lors du niveau de base, est devenue descendante une fois l’intervention introduite. Un changement de pente a aussi été observé

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pour l’intensité du comportement de dormir avec le parent et l’interférence du comportement de refus de jouer sans la proximité du parent, la tendance à la hausse avant l’intervention devenant à la baisse suite à l’introduction de celle-ci. Toutefois, étant donné que les mesures d’intensité des comportements liés au refus de dormir et au refus de jouer sans la proximité du parent et d’interférence des comportements de dormir avec le parent et de refus de dormir sans la proximité du parent étaient déjà en diminution lors du niveau de base, il n’est pas possible de conclure à un effet de l’intervention sur ces mesures sur la base du critère de changement de pente. Le Tableau 7 à l’annexe J présente les pentes de chacune des variables pour chacune des manifestations d’anxiété de séparation lors du niveau de base et de l’intervention.

En conclusion, pour Fanny, certains éléments appuient l’hypothèse d’un impact favorable de l’intervention sur ses symptômes d’anxiété de séparation. L’analyse individuelle des symptômes principaux répond au critère de changement de moyenne pour les mesures de fréquence, d’intensité et d’interférence du comportement de dormir avec le parent et au critère de changement de pente pour la fréquence des trois symptômes. L’impact est plus mitigé pour les comportements liés au refus de dormir et au refus de jouer sans la proximité du parent, car les critères de moyenne et de pente sont respectés pour une partie des mesures seulement et une réapparition de ces symptômes est survenue lors de la relance.

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