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Pour les patients ayant une faible dépendance à la nicotine, c’est-à-dire les patients présentant un score au test de Fagerström inférieur ou égale à 5 (ou fumeurs de moins de 20 cigarettes par jour) :

- La phase initiale doit durer 3 à 4 semaines, en commençant avec des patchs de 21 mg/24 heures ou de 14 mg/24 heures.

- Le suivi du traitement se fait pendant 3 ou 4 semaines avec des patchs de 14 mg/24 heures, ou de 7 mg/24 heures, en fonction des résultats et des symptômes de sevrage. - Le sevrage thérapeutique peut se faire 3 à 4 semaines plus tard en fonction des résultats obtenus avec les patchs de 7 mg/24 heures, et en finissant par stopper tout traitement. (38)

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2. Les gommes à mâcher

Le dosage est à adapter en fonction du degré de dépendance à la nicotine. Pour ce faire, il faut identifier si le patient est faiblement, moyennement ou fortement dépendant à la nicotine.

Concernant les patients faiblement à moyennement dépendants à la nicotine (c’est-à-dire les patients fumant moins de 20 cigarettes par jour), l’utilisation de gommes dosées à 2 mg est recommandée.

Pour les patients moyennement à fortement dépendants à la nicotine (c’est-à-dire ceux qui consomment entre 20 et 30 cigarettes par jour), les gommes dosées à 2 mg ou 4 mg peuvent être utilisées.

Pour les patients fortement et très fortement dépendants à la nicotine (c’est-à-dire les patients fumant plus de 30 cigarettes par jour), l’utilisation des gommes à 4 mg est recommandée.

Le but étant de réduire au fur et à mesure la consommation de gommes à mâcher, il ne faut pas dépasser 25 gommes à 2 mg par jour ou 15 gommes à 4 mg par jour. (38)

3. Les comprimés à sucer

Tout comme les gommes à mâcher, le dosage est à adapter en fonction du degré de dépendance à la nicotine.

Pour les patients faiblement à moyennement dépendants (c’est-à-dire ceux qui fument moins de 20 cigarettes par jour), les comprimés dosés à 1 mg peuvent être utilisés.

Pour les patients moyennement à fortement dépendants (c’est-à-dire ceux qui consomment entre 20 et 30 cigarettes par jour), les comprimés dosés à 1 mg et à 2 mg sont recommandés.

Pour les patients fortement à très fortement dépendants à la nicotine (c’est-à-dire ceux dont la consommation dépasse 30 cigarettes par jour), il est préférable d’utiliser les comprimés dosés à 2 mg. (38)

En théorie la durée de traitement est variable et peut aller de 3 à 6 mois en fonction des patients et de leur réponse au traitement substitutif. En réalité j’ai pu constater qu’ils continuaient à prendre ces substituts parfois pendant plusieurs années pour satisfaire leur besoin en nicotine tout en évitant le côté toxique de la cigarette. (38)

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D. Interactions

Les interactions sont similaires à celles de la nicotine contenue dans une cigarette. Lors de l’instauration d’un traitement substitutif, il est important de tenir compte des médicaments pris par le patient. En effet, pour certains d’entre eux il y a un risque de surdosage lors de l’arrêt du tabac (annexe 7). (39)

E. Effets indésirables

Les traitements substitutifs à la nicotine peuvent provoquer des effets indésirables semblables à ceux de la nicotine. Les effets les plus fréquents sont des céphalées, des troubles de la perception du goût, un hoquet, des nausées, une dyspepsie, des douleurs et paresthésies au niveau des tissus mous de la cavité buccale, une stomatite, une hypersalivation, une brûlure des lèvres, une sécheresse de la bouche et de la gorge. (30)(37)(40)

En cas de surdosage, des nausées, des céphalées, des palpitations avec possible vasoconstriction artérielle et perte de connaissance peuvent apparaître. Il ne faut pas associer la substitution au tabac inhalé. (30)

1. Les patchs

Les patchs peuvent entraîner des irritations cutanées chez certaines personnes, de l’eczéma de contact ou encore un prurit. Ces effets indésirables régressent rapidement après arrêt du traitement. (25)(30) (37)(40)

2. Les gommes, les comprimés sublinguaux et le spray

Concernant les substituts oraux, ils peuvent provoquer des brûlures pharyngées et des brûlures d’estomac. Les gommes en particulier peuvent entrainer un décollement des prothèses dentaires. (25)

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F. Contre-indications

Chez les fumeurs dépendants qui souhaitent arrêter de fumer, il y a peu de contre-indication à l’utilisation des substituts nicotiniques. Le niveau d’interaction est, « à prendre en compte », concernant les médicaments pris en même temps que les substituts nicotiniques. Un contrôle médical doit se faire concernant l’utilisation des substituts chez la femme enceinte ou allaitante, et chez les personnes venant de faire un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral.

Selon le Vidal, l’utilisation des substituts peut être contre-indiquée :

- Pour les patients ayant fait un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral récent, les patients présentant un angor instable ou des troubles du rythme cardiaque sévère.

- Pour ceux qui ont un ulcère gastro-duodénal évolutif. - Chez l’enfant, en l’absence de donnée.

- En cas d’hypersensibilité à l’un des constituants dont la nicotine. (20)(31)

G. Limites des substituts nicotiniques

La nicotine, administrée sous forme de substituts nicotiniques, permet de faciliter le sevrage mais son efficacité est limitée. Plusieurs explications peuvent être proposées :

- L’adaptation de la dose qui reste approximative.

- Les intervalles d’utilisation qui ne reflètent pas toujours la réalité de la consommation de cigarettes.

- La biodisponibilité des traitements substitutifs inférieure à la nicotine contenue dans la cigarette.

- La pharmacocinétique des traitements substitutifs mal reproduite.

- Les phénomènes spécifiques à la cigarette (gestes, situations déclenchant la consommation, automatismes) ne pouvant pas être comblés de la même manière avec les substituts nicotiniques.

- Les effets sensoriels (chaleur, goût, odeur, l’inhalation de la fumée) de la cigarette n’étant pas reproductibles. (25)

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II. LES AUTRES METHODES DE SEVRAGE

A. Les médicaments

1. Bupropion (Zyban®)

Il s’agit d’un médicament aussi appelé Amfébutamone. Il est uniquement délivré sur prescription médicale émanant d’un médecin généraliste ou d’un tabacologue. A la base, c’est un antidépresseur qui a obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) uniquement pour le sevrage tabagique. Il appartient à la liste I et n’est pas remboursé par la sécurité sociale.

Tout d’abord, l’équipe officinale devra s’assurer de la bonne motivation du patient pour être sûr de son observance au traitement. (21)(25)