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Mortalité postopératoire :

IV. Facteurs de risques et comorbidités :

1. Les facteurs de risques :

1.1. l’âge :

L’âge est un puissant facteur de risque de l’AOMI [30].

American College of Cardiology estime que 16% de la population d’Europe et d’Amérique du nord âgée de plus de 65 ans est artéritique, ce qui correspond à plus de 27 millions de patients [31].

En France, Boccalon avait trouvé une prévalence de l’artérite de 8% chez les moins de 50 ans contre 13,3% chez les plus de 80 ans. La probabilité d’artérite, tout autres facteurs égaux, augmentait de 23% pour chaque tranche de dix ans [32].

De même, selon la Haute Autorité de Santé de 2006, la prévalence de l’AOMI asymptomatique serait de 10 à 20% au-delà de 55ans [33].

Dans l’étude GETABI (German epidemiological study on Ankle Brachial Index), un patient sur cinq était considéré comme artéritique au-delà de 65 ans [34].

Dans l’étude Criqui, 2,5% des patients de moins de 60 ans, 8,3% des patients de 60 à 69 ans et 18,8% des patients de plus de 70 ans étaient artéritiques [35].

Dans notre étude L’âge moyen des patients du groupe du traitement endovasculaire était de 68,5 ans avec des extrêmes allant de 51 ans à 78 ans, dans le groupe du traitement chirurgical l’âge moyen était de 62,3 avec des extrêmes allant de 44 à 82 ans.

1.2. Le sexe :

La prévalence de l’AOMI est plus importante chez l’homme que chez la femme. Cet écart est d’autant plus important quand les populations étudiées sont jeunes. Le sexe ratio varie de un à deux avec une prédominance masculine [36].

Dans l'étude de Framingham (Kannel et McGee, 1985) [37], l’incidence annuelle moyenne de la claudication intermittente après 26 ans de surveillance est de 3,6 % chez les hommes et de 1,8 % chez les femmes, il existe un décalage de 10 ans en faveur des femmes qui tend à disparaître avec l'âge [38].

Dans notre série, le sexe masculin marque une grande prédominance dans les deux groupes. Les hommes représentaient 83,3 % de l’ensemble des patients, contre 16,7 % pour le sexe féminin dans le groupe du traitement endovasculaire, et 85% contre 15% dans le groupe du traitement chirurgical.

1.3. Diabète :

Les études épidémiologiques ont montré que la présence d’un diabète entraine un risque deux à six fois supérieur de développement d’une AOMI [39].

Dans l’étude UKPDS (United Kingdom prospective diabetes study), l’hyperglycémie a été associée à une prévalence accrue d’AOMI. Chaque augmentation d’HbA1c de 1% a été associée à une augmentation de 28% du risque d’artériopathie périphérique [40].

Selon l’étude de Framingham, le risque de claudication augmentait de 3,5 chez les hommes et de 8,6 chez les femmes diabétiques. Parmi les diabétiques, 20% présentaient une artérite [41].

Dans notre série, dans le groupe du traitement endovasculaire 73,3% des patients étaient diabétiques contre 70% dans le groupe du traitement chirurgical.

1.4. L’hypertension artérielle :

La corrélation entre l’HTA et L’AOMI est moins importante que pour d’autres pathologies cardiovasculaires telles que les AVC et les atteintes coronariennes.

Néanmoins, plusieurs études se contredisent : L’étude Framingham retrouvait une augmentation du risque de claudication de 2,5 chez l’homme et de 3,5 chez la femme, l’atteinte clinique était corrélée à l’importance de l’HTA [37]. Dans d’autres études, comme dans l’Edinburg Artery Study, le rôle de l’HTA était remis en cause [39].

Dans notre série, dans le groupe du traitement endovasculaire 43,3% des patients étaient hypertendus, alors que dans le groupe du traitement chirurgical 30 % étaient hypertendus.

1.5. Tabac :

De très nombreux travaux ont démontré le rôle important joué par le tabagisme dans le développement d'une artériopathie des membres inférieurs, le plaçant ainsi au premier rang des facteurs de risque de cette maladie (Levy, 1992) [42].

L’étude de Framingham montrait que l’incidence de la claudication intermittente est plus élevée chez les fumeurs âgés de 45 ans à 65 ans (hommes) et au delà de 65 ans chez la femme [37].

L’étude Edinburg Artery Study, étude randomisée, a sélectionné 1592 patients âgés de 55-74 ans et a retrouvait un risque relatif d’être artéritique 3,7 fois plus important chez les patients fumeurs que chez les patients non fumeurs [43].

Dans notre étude 70% des patients des deux groupes étaient tabagiques.

1.6. Dyslipidémie :

L’étude de Framingham a montré que le taux de cholestérol total augmentait avec l’incidence de la claudication [44].

Alors que dans l’étude faite par Brevetti et al, ils n’ont pas trouvé de relation significative entre l’AOMI et la dyslipidémie [45].

Dans notre série, dans le groupe du traitement endovasculaire 13,3% des patients avaient une dyslipidémie contre 15% dans le groupe du traitement chirurgical.

1.7. IRC :

L’insuffisance rénale est de plus en plus suspectée comme facteur de risque de l’AOMI, en effet L’AOMI est fréquemment trouvée chez les patients avec insuffisance rénale chronique (IRC) [46][47] et chez les patients hémodialysés [48][49].

Dans notre série, dans le groupe du traitement endovasculaire 6,7% des patients étaient en IRC, alors que dans le groupe du traitement chirurgical 5% étaient en IRC.

2. Comorbidités cardiaques et cérébro-vasculaires:

Une revue de la littérature portant sur des études de cohortes, a confirmé qu'un IPS bas est associé à une mortalité élevée toutes causes confondues, elle est surtout due aux maladies coronariennes et aux AVC, indiquant que l'IPS peut aider à identifier les patients asymptomatiques à haut risque de développer une atteinte coronaire [50] (Figure 17).

Figure 17 : Les risques relatifs ajustés associés à un IPS bas pour la mortalité cardiovasculaire [50]

De même, l’étude prospective réalisée par ARONOW et AHN, concernant 1886 patients âgés de plus de 62 ans évaluant le degré d’association entre l’AOMI, les pathologies coronariennes et les AVC, a retrouvé 22% d’artéritiques chez les patients ayant une maladie coronaire et 27% chez les patients avec un antécédent d’accident vasculaire cérébral ou de maladie coronaire [51].

Dans l’étude CAPRIE, incluant près de 20 000 patients, 15,2% des patients ayant une pathologie coronarienne étaient artéritiques. Ce chiffre augmentait à 19% en ajoutant les patients avec un antécédent d’accident vasculaire cérébral [52].

La coexistence de l’AOMI chez les patients coronariens est associée à un mauvais pronostic [53]. Dans le registre REACH [54] le taux dans 1 an de décès cardio-vasculaire / d’infarctus du myocarde / d’AVC / d’hospitalisation pour autre événement athérothrombotique était de 13,0% pour les patients ayant seulement une coronaropathie, et 23,1% pour les patients avec les deux conditions.

L’étude REACH, étude prospective, observationnelle, menée sur 2 ans (2003-2004) dans 44 pays, incluait 67888 patients âgés de plus de 45 ans et porteurs d’une maladie cardio- vasculaire avérée coronarienne, cérébrale ou des membres inférieurs. Cette étude retrouvait une association d’au moins 2 pathologies vasculaires dans 15,9% des cas [55] (Figure 18).

Figure 18 : Relation entre AOMI et autres pathologies vasculaires selon l’étude REACH [55]

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