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b) Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion

Tendances naturelles

Les dynamiques des principales essences forestières

Les chênes verts ayant résisté à l’incendie de 1989 sont considérés comme dépérissant.

Le Pin d’Alep a tendance à s’installer dans les milieux les moins favorables à la forêt.

Les dynamiques des sols

Le vent et la pluie sont des facteurs d’érosions des sols nus tels que les argilites. Le ruissellement entraine les fragments d’œufs qui se séparent les uns des autres et se dispersent.

Tendances directement induites par l’Homme L’agriculture et le pastoralisme

Compte tenu de la disparition de l’activité agricole sur la réserve, la dynamique de la végétation entraîne, à terme, une fermeture plus ou moins prononcée des milieux : ancienne culture, sous-bois, matorral.

La gestion forestière

Les principes de la gestion forestière actuelle sont de laisser agir la régénération naturelle en favorisant le feuillu aux endroits où les conditions le permettent : dépressage, éclaircissements du Pin d’Alep et recépage des chênes verts dépérissant.

La chasse

L’activité de chasse ne semble pas présenter de dysfonctionnements majeurs car elle est envisagée de façon durable et reste maîtrisée par les sociétés de chasse et le GICF (soutien des populations de petit gibier, limitation des conflits d’usage …).

Fréquentation

La fréquentation dans la réserve étant peu recommandée voire interdite dans sa partie centrale, elle ne devrait pas constituer un facteur gênant. Cependant, on constate parfois des traces de VTT au cœur de la réserve. Par ailleurs, aucun acte de pillage n’a été recensé sur la période du premier Plan de gestion. La fermeture des sentiers ces dernières années a été efficace. Le cheminement des visiteurs est dirigé vers le sentier entretenu et équipé d’un éco-compteur.

Lutte contre l’incendie

Devant l’importance du risque incendie, les mesures de prévention entraînent une gestion spécifique du massif. Ainsi, dans le secteur de la réserve, les milieux, en bordure ouest du vallon, sont maintenus ouverts sur une large bande par gyrobroyage, les sols et roches affleurantes étant également concassés pour faciliter l’entretien.

Facteurs extérieurs

Concernant le risque incendie, la problématique est bien prise en compte depuis 1989. Les équipements DFCI et les surveillances effectuées par le Conseil Général ont permis de maîtriser

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jusqu’à présent ce risque. Cependant, la proximité d’un espace non équipé et non géré (champ de tir) constitue potentiellement une menace relative.

Influence Positif Négatif

Dynamique « naturelle » des milieux

forestiers +++

Disparition de l’activité agricole ++

Exploitation sylvicole Néant Néant

Chasse + +

Risque incendie fort +++

Fréquentation touristique ++ ++

Maîtrise foncière CG 13 +++

Présence de personnel CG 13 +++

Connaissance insuffisante du

patrimoine de la réserve +++

Nombreux documents

d’orientation et de planification ++

Tableau 13 : Evaluation des influences par rapport à la conservation du patrimoine naturel de la réserve

Légende :

+ : Influence de faible importance ++ : Influence d’importance moyenne +++ : Influence de forte importance

Aspects juridiques et réglementaires

Le CD 13 possédant l’intégralité du territoire, aucun problème foncier ne peut être évoqué.

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100 c) Synthèse de la valeur patrimoniale

Le manque de données, donc de connaissance, rend difficile l’évaluation scientifique du patrimoine naturel de la réserve et de son évolution, notamment sur les aspects relatif au patrimoine biologique.

La valeur patrimoniale de la réserve naturelle de Sainte-Victoire relève de deux domaines :

La richesse géologique du site. Le site regorge de gisements d’œufs de dinosaures parfaitement conservés qui constituent la principale richesse de la Réserve et son caractère exceptionnel. Le site est un abri rare, soit de par l’abondance de ces œufs, soit de par leur qualité de conservation inhabituelle. Les fouilles de juin 2015 ont permis de découvrir et de dégager en partie un squelette de Rhabdodon.

Les paysages présents sur la Réserve Naturelle proposent une mosaïque d’habitats propices à une flore et une faune exigeante. Avec ses espaces boisés, ses garrigues, ses falaises et ses éboulis, la RNN dispose d’une diversité de milieux entre le domaine alpin et le domaine méditerranéen créant des conditions de vie différentes voire extrêmes, assurant la survie d’espèces parfois inféodées. Nous pouvons apprécier la présence d’espèces d’intérêt communautaire telles que l’aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus), espèce en danger d’extinction à l’échelle mondiale, dont on comptabilise aujourd’hui la présence d’un seul et unique couple dans la réserve ; la présence supposée d’orthoptères endémiques à l’image de la magicienne dentelée (Saga pedo) ou le criquet hérisson (Prionotropis hystrix azami) qui apprécient les milieux herbeux et semi-ouvert ; les ourlets méditerranéens mésothermes à Brachypode rameux de Provence et les pelouses à thérophytes méditeranéennes mésothermes sur sables dolomitiques favorisent l’implantation d’une espèce végétale remarquable : le crépis de suffren (Crepis suffreniana), dont l’état de conservation local est de qualité. Et ce ne sont là que quelques trésors que nous offre la RNN de Sainte-Victoire qui justifient un plan de gestion et d’aménagement adaptée pour soutenir leur reproduction.

Espèces floristiques d’intérêt

patrimonial Niveau de protection Etat de conservation mondial Etat de conservation local

Gagea pratensis National Rare en France

Jurinea humilis National Menacée en France

Ophrys saratoi National Menacée dans le monde

Cotoneaster delphinensis Régional Menacée dans le monde Ophrys provincialis Régional Rare dans le monde

Anthemis gerardiana Menacée en France

Crepis suffreniana Rare dans le monde

Fritillaria involucrata Rare dans le monde

Habitats

graminées et annuelles 6220 Très importante Forêts-galeries à Salix alba

et Populus alba 92A0-6 Importante Falaises calcaires

Yeuseuraies à Laurier-tin 9340-3 Moyen à faible Yeuseraies calcicoles

supraméditerranéennes à Buis

9340-5 Moyen à faible

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Aquila fasciata Nicheur En danger

Bubo bubo Nicheur Rare

Circaetus gallicus Nicheur Rare

Anthus campestris Nicheur A surveiller

Caprimulgus europaeus Nicheur A surveiller

Lullula arborea Nicheur A surveiller

Sylvia undata Nicheur A surveiller

Emberiza hortulana Nicheur En déclin Inconnu

Lanius collurio Nicheur En déclin

Accipiter nisus Nicheur Non menacé

Falco tinnunculus Nicheur Non menacé

Sylvia cantillans Nicheur Non menacé

Circus cyaneus Migrateur Non menacé

Chiroptères d’intérêt

patrimonial Espèce de l’annexe II Enjeu de conservation régional

patrimonial Espèce de l’annexe IV Enjeu de conservation national

Cerambyx cerdo Presque toute la France,

abondant PN ; DHFF2,4 Modéré

provincialis Méditerranéen, commun PN ; DHFF2 Modéré

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Figure 56 : Synthèse de la valeur patrimoniale des habitats, des espèces, et objets géologiques Légende :

PN : Espèce bénéficiant d’une protection nationale

DHFF : Espèces inscrites annexes 2 ou 4 de la Directive Habitats Faune Flore LRF : Listes Rouges Françaises

Etat de conservation favorable (forte distribution, en extension, pas de menaces)

Etat de conservation moyen (distribution moyenne, dynamique stable, manque de connaissances, menaces possibles

Mauvais état de conservation (disparition, faible distribution, en régression, menaces importantes)

Le gestionnaire s’est consacré à l’origine principalement à la conservation du patrimoine géologique, ce qui explique le manque de connaissance du patrimoine écologique.

2. Les enjeux de la RNN