• Aucun résultat trouvé

5. Résultats

5.1. Les facteurs de risque de la maltraitance

5.1.2. Les facteurs en lien avec l’institution

L’un des principaux facteurs en lien avec l’institution est la pénurie de personnel qui induit une mauvaise organisation du travail et un mauvais fonctionnement de l’institution (Bužgová & Ivanová, 2009 ; Baker & Heitkemper, 2005 ; Lindbloom, Brandt, Hough & Meadows, 2007). Selon Bužgová & Ivanová (2009), la pénurie de personnel peut conduire à un manque de temps à consacrer aux résidants, à faire les choses à la place du résidant ce qui ne favorise pas leur indépendance et les soins peuvent devenir insuffisants car écourtés. Lors de manque de personnel, les soins sont précipités et débouchent sur une forme de violence. Cela entraîne des difficultés car les personnes âgées ont des besoins d’aides, de rééducation, d’accompagnement accrus du fait de leur état de santé, cela demande du temps et de la disponibilité, d’où le besoin d’un nombre conséquent et nécessaire de personnel. Certains auteurs signalent également le manque d’infirmières diplômées dans les institutions (Lindbloom, Brandt, Hough & Meadows, 2007). Tous ces problèmes sont liés à un sous-financement des institutions pour personnes âgées, qui provoquent de mauvaises conditions de travail et une augmentation du stress chez les soignants (Bužgová & Ivanová, 2009).

Difficultés rencontrées au niveau des relations internes aux équipes

Les difficultés rencontrées au niveau des relations entre les soignants, c’est-à-dire du fonctionnement de l’équipe peut également favoriser l’apparition de maltraitance. Les collaborateurs montrent le rôle important joué par les relations et la dynamique de l'équipe dans le développement d’une situation d'impasse. De plus, il est expliqué que la résolution du problème vécu dans la relation avec le résident est accompagnée d’une amélioration de la communication et de la collaboration au sein de l’équipe. Il existe donc des difficultésliées au fonctionnement de l'équipe elle-même et cela a permis de constater que ces difficultés internes venaient « parasiter » les échanges au sein de l’équipe. D’où l’importance d’une démarche de résolution de problèmes centrée sur les relations internes de l’équipe. Ce passage est nécessaire pour permettre à l’équipe de se concentrer ensuite sur la relation avec le résidant et répondre de façon plus appropriée à une situation problématique. En résumé, plusieurs facteurs de risque apparus sont propres aux relations de l’équipe, les voici : le manque de cohérence dans les attitudes

de l’équipe vis-à-vis du résidant, les messages contradictoires donnés par les infirmières au reste de l’équipe, le manque de communication et collaboration dans l’équipe (notamment malentendus et conflits de pouvoir), le décalage entre les valeurs ou le regard des membres de l’équipe sur la situation, les rôles et responsabilités mal définis, les tensions liées à la répartition des charges de travail et aux plannings (tournus, sentiment d’injustice). Ces éléments constituent des signaux d’alarme auxquels les collaborateurs de l'institution et les différents intervenants extérieurs devraient être attentifs. L’accumulation de problèmes internes des équipes risque de donner lieu à des situations d'impasse, car elle abaisse le seuil de tolérance des soignants à l’égard des résidents. Leur énergie se trouve en effet prioritairement investie dans la résolution d'autres enjeux. Cette recherche a permis de mettre en évidence un certain nombre de difficultés liées au fonctionnement de l’équipe elle-même (Christen-Gueissaz, Roulet, Genton, Viens-Python & Heiniger, 2004).

Difficultés rencontrées par les équipes dans les relations avec la hiérarchie et/ou les autres secteurs de l’institution

Les difficultés rencontrées par les équipes dans les relations avec la hiérarchie et/ou les autres secteurs de l’institution sont aussi des facteurs de risques de maltraitance. Cette étude a permis de mettre en évidence un certain nombre de difficultés liées à la relation entre l’équipe et les autres collaborateurs de l’institution : par exemple lorsque le résident va se plaindre auprès du directeur ; par le manque d'appui et de soutien de la part du médecin ; le manque de communication et de collaboration entre l'équipe et la hiérarchie ainsi qu'avec les autres divisions de l'institution ; le manque de reconnaissance et d'intérêt pour la gériatrie par les médecins ; les problèmes de communication et manque de confiance entre la direction et l’équipe (Christen-Gueissaz, Roulet, Genton, Viens-Python & Heiniger, 2004).

Difficultés rencontrées par les équipes dans les relations avec l’extérieur

Comme autre facteur de risque de maltraitance, les difficultés rencontrées par les équipes dans les relations entre l'institution et l'extérieur. Par « extérieur », ils entendent tous les acteurs qui jouent un rôle actif dans la situation, sans pour autant appartenir à l'institution. Il s'agit autant des familles et des proches des résidents que des médecins ou des autorités politiques. Ce niveau de contexte inclut également l'environnement physique, socio-démographique, économique, culturel, légal et social dans lequel s'inscrivaient ces situations. Cette recherche a permis de mettre en évidence un certain nombre de difficultés rencontrées par les équipes dans les relations avec l’extérieur : le manque de visibilité et de reconnaissance de l'institution ; le désintérêt général des médecins pour la gériatrie ; les préjugés et manque de communication de l'équipe vis-à-vis de l'ami du résidant puis le manque de communication entre l'équipe et les enfants du résident (Christen-Gueissaz, Roulet, Genton, Viens-Python & Heiniger, 2004).

Règlement de l’institution

Le règlement de l’institution est également un facteur de risque de maltraitance envers les personnes âgées. En effet, dans chaque institution il existe un règlement institutionnel dont les résidants doivent s’y conformer par exemple : ils n’ont pas la possibilité de choisir l’heure de se lever, de se coucher ou de manger. Certains résidants l’acceptent mais d’autres montrent ou expriment parfois leur mécontentement. Cela peut rendre difficile la relation entre le soignant et le soigné, d’où le risque de maltraitance (Bužgová & Ivanová, 2009 ; Lindbloom, Brandt, Hough & Meadows, 2007).

5.1.3. Les facteurs en lien avec les résidants

Documents relatifs