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Quelle serait, selon vous, la façon idéale de procéder ? Ce qui marcherait le mieux ?

ENTRETIEN N°6 Ergothérapeute au CRN-T de l’APF

7. Quelle serait, selon vous, la façon idéale de procéder ? Ce qui marcherait le mieux ?

Découverte de la dictée vocale il y a 20 ans. Aujourd’hui, on ne parle plus de dictée vocale mais d’intelligence artificielle associée à la reconnaissance vocale et les outils de synthèse

5 vocale. On utilise la dictée vocale non pas simplement que pour dicter du texte sur l’ordinateur mais la reconnaissance vocale va faire de l’analyse d’algorithme, d’objets. Ex : je prends la photo d’un objet et l’intelligence artificelle va l’identifier et le vocaliser par voix de synthèse. C’est une avancée majeure (notamment pour le handicap visuel).

Il ya 10 ans le gouvernement parlait de trouver des outils pour lutter contre la fracture numérique. Aujourd’hui le gouvernement parle de 3ème révolution industrielle. Tout bouge autour de nous donc il faut aller vers le numérique pour avoir une vie dite « normale ». Exemple, pour l’inclusion il devient obligatoire d’avoir une adresse mail.

Pour les personnes en situation de handicap mental, il faut donc adapter le numérique car il fait parti de notre environnement.

Exemple : conception de l’application de messagerie mail2voice pour les personnes qui communiquent verbalement mais qui ne savent pas écrire. Avec cet outil, on retombe d’ailleurs dans les voix de synthèse.

Les familles qui souhaitaient avoir des informations, s’adressaient soit à des associations, soit aux établissements qui accompagnaient leurs jeunes. Je suis convaincu que l’information doit également passer par d’autres canaux. La politique du gouvernement, après la fracture numérique, est de dire que si on ne sait pas se servir d’un outil numérique, il faut se faire aider par un animateur dans un espace public numérique. La loi prévoit que pour remplir sa fiche d’impôt, gérer l’utilisation d’une application, etc., il faut donc passer par ces relais de proximité.

Ce n’est pas encore demain que les personnes en situation de handicap mental penseront à aller voir les animateurs des EPN, mais il faut s’y préparer et sensibiliser les animateurs aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap (moteur, sensoriel ou mental). La formation initiale des animateurs en EPN n’existe pas encore, mais on en parle seulement maintenant. Avant on recrutait souvent des jeunes qui avaient le sens de la communication et qui étaient doués en informatique. Maintenant on va chercher à les sensibiliser au handicap.

Le même travail est à faire auprès des personnes en situation de handicap (moteur, sensoriel ou mental) pour qu’elles sachent ce qu’est un EPN.

Le projet INDI co-finance certaines aides techniques et différents logiciels qui seront distribués dans 10 EPN pilotes de la région dans le cadre d’une formation.

Nous sommes en contact avec la région France Comté qui est au même stade de la réflexion et suit le projet INDI pour faire la même chose chez eux. L’Agence du Numérique souhaiterait élargir ce projet régional dans les autres régions.

Globalement, ces outils peuvent changer le regard des gens. (cf vidéo sur Youtube « et pourtant je communique »). Ils peuvent contribuer à la scolarité, la formation et même l’accès à l’emploi. Les tablettes commencent à remplacer certaines aides à la communication qui coûtaient 4 à 5 fois le prix, tout ça parce que maintenant il y a des logiciels (payants ou gratuits) qui fonctionnent sur des tablettes IOS ou Android moins honéreuses et grand public.

6 Je peux évoquer le témoignage du directeur d’une MAS : les résidents se voient offrir par leurs familles des tablettes mais le personnel ne sait pas ce qu’on peut faire avec, ne sait pas les utiliser. Les tablettes sont rapportées dans le bureau du directeur pour être à l’abri des vols, dégradations, etc. Il y a donc tout à faire pour apprendre à les utiliser auprès de personnes à besoins spécifiques.

Il y a encore un énorme travail de diffusion de l’information, de formation, en étant honnête au niveau des objectifs à atteindre. C’est le contenu qui doit être adapté aux jeunes et il faut oublier ce que l’on fait nous même avec les ordinateurs.

Sur tablette, l’interface Androïd ou IOS a un énorme plus. Auparavant sur nos écrans, c’était que du Windows ou du MAC, des menus déroulants, des petits boutons. Aujourd’hui, les fabricants des tablettes (ex : apple) montrent le chemin à suivre en intégrant à leur système d’exploitation des options d’accessibilité, mais ce n’est pas suffisamment connu d’où la nécessité d’un gros travail de diffusion d’informations.

C’est beaucoup plus facile de programmer sur une tablette que sur Windows ou MAC. C’est pour ça qu’il en existe des milliers. Il y en a qui sortent du lot, qui sont faites par des sociétés et donc sont payantes. Il y a donc une forte concurrence mais elle est saine, cependant il y a trop d’informations et donc on ne sait plus quelle application, quel chemin prendre. On a besoin d’être conseillé.

Attention dans les objectifs spécifiques, comme l’aide à la communication, à ne pas se contenter trop vite d’une solution parce qu’elle est gratuite : ne pas écarter les solutions payantes quand elles conviennent mieux aux besoins de la personne, car celle-ci a des droits, et peut se faire aider financièrement par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

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ANNEXE VII : Grille d’entretien n°4 d’un doctorant en sciences de l’Éducation

ENTRETIEN N°7

Doctorant en sciences de l'Éducation - CREAD

Sujet de thèse : e-inclusion des personnes avec déficience intellectuelle en contexte d'établissements médico-sociaux

Date de l’entretien : 22/06/18 Entretien téléphonique Durée : 30 min Cadre et objectif de l’entretien : Dans le cadre de mon Master II en Management Sectoriel à l’Institut Lillois d’Ingénierie de la Santé (ILIS), je réalise un mémoire sur la thématique « Numérique et handicap » avec pour problématique « Comment favoriser l’accessibilité numérique des personnes en situation de handicap mental ? » L’objectif de cette rencontre est donc d’avoir un retour d’expérience des outils et des modes d’accompagnement.

Conditions de diffusion : Cet entretien sera retranscrit dans le mémoire, lui-même diffusé dans le centre de documentation de l’université en version papier et numérique. Avant toute diffusion, la transcription de l’entretien sera rendue anonyme et associée uniquement à un profil. De plus, elle sera communiquée aux personnes interviewées pour accord et toutes les demandes de modifications seront prises en compte.

1. Quelle expérience avez-vous de l’accessibilité numérique (fonction, nombre