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Extrait du rapport de la Conférence européenne des Ministres des Transports sur la sécurité des usagers vulnérables (mai 2000)

La CEMT constitue un forum de coopération politique au service des Ministres responsables du secteur des transports terrestres. Trente-neuf pays sont membres du conseil de Conférence (tous les pays européens, tous les pays de l’Est, la Suisse, la Turquie…)

Voies cyclables en rase campagne

L'aménagement d'infrastructures particulières pour les cyclistes, nécessitent de l'espace et des moyens financiers. Néanmoins, ces infrastructures doivent être favorisées. En rase campagne, l'espace existant à priori, il devrait être plus facile de les réaliser. Mais pour être efficace, leur aménagement doit répondre à certains principes :

- La route doit être lisible et ses usagers doivent acquérir certaines habitudes qui leur permettront de concentrer leur attention sur les situations potentiellement dangereuses et sur le comportement des autres usagers.

- La route doit être planifiée. Cela est particulièrement vrai pour les aménagements en faveur des deux-roues. Il faut éviter lors de la conception, les conflits potentiels avec les autres usagers de la route, par manque de coordination entre les responsables de deux communes voisines par exemple.

- Le réseau cyclable, constitué de pistes et de bandes cyclables, doit répondre à des normes précises ou à des règles de circulation claires.

- Le nombre de types d'aménagements particuliers doit être limité, et correspondre à des situations parfaitement identifiées et récurrentes. A une même situation doit correspondre le même type d'aménagement, quel que soit l'endroit où l'on se trouve.

Cette standardisation des aménagements doit être recherchée au niveau national, car elle induit des comportements similaires de la part des cyclistes et des autres usagers de la route, mieux à même de repérer ces aménagements, d'identifier les conditions de circulation et les risques potentiels qu'ils peuvent rencontrer. Outre des aménagements spécifiques, des améliorations de la chaussée peuvent faciliter la circulation des cyclistes. Il convient, à cet égard, de ne pas oublier les réseaux aménagés pour les loisirs.

Là, où la création de pistes ou de bandes cyclables n'est pas réalisable, faute de place disponible, le nivellement, voire le revêtement des accotements le long de certaines routes peut être une solution de secours qui améliore également la sécurité pour tous les usagers. Le bon état du réseau routier est essentiel à la fois au développement de l'usage de la bicyclette, mais il améliore également les conditions de sécurité en réduisant les manœuvres d'évitement d'obstacles éventuels ou les ruptures d'équilibre qui seraient dues au mauvais état de la chaussée.

Voies cyclables en milieu urbain

Le vélo : enjeu pour la ville

Le vélo doit être pris en compte partout dans la ville et dans les projets d'aménagements routiers, non seulement par des voiries cyclables ou des mesures spécifiques, mais aussi par des mesures générales, comme la modération de la circulation, et un partage de l'espace public plus favorable aux cyclistes, aux piétons et aux transports publics.

Pour accroître la mobilité des cyclistes et assurer leur sécurité, il faut organiser partout la cohabitation pacifique entre les différents modes de déplacement, de préférence si possible en séparant les usagers de la route en fonction du véhicule utilisé, et pour ce faire, en créant des aménagements spécifiques ou en gardant la mixité des trafics dans des conditions optimales de sécurité assurées par d'autres.

En section courante, divers aménagements ou mesures, relativement peu onéreux, à l'usage des cyclistes, conformément aux expériences menées dans certains pays, peuvent répondre à cet objectif de cohabitation pacifique, comme :

- la circulation à contre sens dans les rues à sens unique où le trafic local est faible ;

- l'utilisation possible des contre-allées existantes pour la desserte locale, l'accès ou les activités riveraines ;

- l'aménagement de voiries cyclables : pistes ou bandes, ainsi que la création de zones 30 ; - la création de rues cyclables sur le modèle des rues piétonnes ;

- l'aménagement d'un espace central dans les rues à double sens qui, outre le fait de réduire visuellement la largeur circulable et par conséquent celui de diminuer la vitesse des véhicules, facilite les entrées riveraines et la présélection des tournés à gauche (à droite dans les pays où la circulation est à gauche) aux intersections ;

- l'utilisation possible des voies piétonnes, ou des couloirs réservés aux autobus, élargis si nécessaire si le trafic est important ;

- l'utilisation des tunnels, escaliers, passerelles ou autres ouvrages en principe réservés aux piétons, afin d'assurer la continuité des itinéraires des cyclistes ;

- le partage des trottoirs ou la mixité de trafic sur les trottoirs suffisamment larges ; - la signalisation d'itinéraires recommandés.

Cette liste de possibilités n'est pas limitative, et chaque aménagement doit être adapté aux circonstances locales et aux possibilités, et être étudié de manière précise, accompagné de règles de circulation strictes et adaptées au comportement de chaque usager. Ces règles peuvent être rappelées, si nécessaire, par une signalisation verticale ou horizontale.

Lors des travaux de voirie et des réfections de chaussées, il est également conseillé d'éviter les émergences (regard, grille, ...) en relief en milieu de chaussées, obligeant les cyclistes à des écarts de trajectoire, comme les chaussées bombées par des rechargements successifs de la chaussée.

Bien que d'autres dispositions puissent être développées pour garantir la continuité des chemins cyclables dans les meilleures conditions de sécurité, les exemples énumérés ci-avant ne constituent pas une liste limitative.

Si chaque aménagement doit être adapté aux contraintes locales et être étudié de manière précise, un des objectifs à atteindre cependant, est de garantir l'efficacité maximale des traitements adoptés pour répondre à des situations analogues, à travers le pays, afin de faciliter la reconnaissance de la présence de cyclistes pour les autres usagers de la route.

Montrer que "le vélo existe" par la réalisation d'aménagements cyclables à l'intérieur d'un réseau continu et cohérent, ne dispense pas de veiller à faciliter partout, dans des conditions de sécurité optimales, la circulation des cyclistes.

Extrait de la résolution adoptée par le conseil des Ministres des transports de la