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extensional shear zones and synkinematic intrusions : The example of Ikaria Island (NE Cyclades, Greece)

L’article 1 montre qu’Ikaria montre tous les attributs d’un MCC tels qu’ils sont décrits dans la province du Basin and Range ou plus simplement à Naxos (à 80 km au sud-ouest d’Ikaria). La continuité des structures et des affleurements dans le complexe granitique depuis des roches isotropes au sud jusqu’au détachement cassant de Gialiskari au nord permet une étude sur les relations entre les intrusions et les détachements depuis un état sub-solidus jusqu’à une déformation purement ductile puis cassante. Cette étude est présentée à travers l’article présenté dans cette sous-section.

Ikaria a bénéficié de peu d’études structurales focalisées sur son complexe granitique, et le peu d’informations, tant dans les études globales d’Ikaria (Papanikolaou, 1978 ; Photiades 2002b ; Kumerics et al., 2005 ; Ring, 2007) que dans les études focalisées sur les granites (Kokkalas et Aydin, 2013) montrent encore une fois des interprétations contradictoires sur la nature des contacts et tant sur la géométrie et la cinématique des gradients d’intensité de la déformation concernant le complexe granitique. Le travail présenté dans cette sous-section a été réalisé de manière concomitante au travail présenté dans la sous-section précédente et a nécessité 29 jours de terrain. Il est focalisé sur la partie magmatique du dôme, et notamment sur le protolithe principal, le granite de Raches. Voici ses principaux objectifs, réalisés principalement par le premier auteur de l’article, Valentin Laurent:

- Réaliser une exploration de terrain pour affiner les contours des contacts géologiques impliquant les granites et éclaircir leur nature.

- Relever les marqueurs de la déformation finie pour clarifier la structure du complexe et son interaction avec le dôme métamorphique au cours de l’histoire de l’île.

- Réaliser une cartographie de l’intensité de la déformation sur des critères structuraux de terrain et la confronter à l’analyse de l’intensité de la déformation par reconstruction de l’ellipsoïde de déformation par analyse d’image sur des échantillons prélevés à travers le gradient principal. - Estimer la profondeur de mise en place du pluton en utilisant un baromètre basé sur la substitution

Chapitre 2 – P e i e i le d’ tude : le assif g a iti ue d’Ika ia

du Al dans la hornblende.

- Etudier les modalités de la déformation dans le granite de Raches depuis sa mise en place jusqu’à son exhumation finale.

- Intégrer tous ces résultats dans une discussion portant sur l’interaction entre la mise en place des plutons granitiques et les détachements crustaux.

Toutes ces tâches et question associées ont été intégrées et synthétisées dans ce second article présenté, dont voici les principaux résultats:

L’étude des contacts montre que le granite de Raches est intrusif dans le granite de Karkinagrion et dans les migmatites. Le granite de Karkinagrion montre d’ailleurs une association fine avec les leucosomes des migmatites et apparait donc comme un granite « in-situ ». Clairement visible dans la partie relativement peu déformée au sud de l’île, le contact entre le granite de Raches et le dôme métamorphique montre l’évidence de sa nature intrusive. Vers le nord et les parties déformées de l’île, ce contact est progressivement plissé puis transposé dans la foliation mylonitique.

La déformation enregistrée dans le granite de Raches montre 4 stades de déformation, depuis une déformation purement magmatique associée uniquement à une réorientation des cristaux de feldspaths potassiques. Le stade suivant correspond à une fabrique sub-magmatique associée à la troncation des feldspaths et à une fracturation réalisée en présence de magma. Ce stade évolue vers une déformation purement ductile, associée à des tectonites montrant une foliation subhorizontale, une linéation d’étirement N-S, des critères de cisaillement top-N et une forte réduction locale de la taille du grain. Le dernier stade est purement cassant et associé à des fractures, failles et des niveaux massifs de cataclasites au niveau du détachement de Gialiskari.

L’échelle d’intensité de la déformation élaborée sur le terrain comporte 7 grades :

Grade 0 : Facies purement isotropes.

Grade 1 : Facies montrant uniquement les traces d’une déformation magmatique (D1).

Grade 2 : Facies associés à une déformation des feldspaths par troncation et boudinage ainsi qu’à une linéation d’étirement naissante marquée par la biotite.

Grade 3 : Protomylonites associées à une foliation et une linéation d’étirement plus ou moins bien marquées, des bandes de cisaillement pénétratives, des rubans de quartz et une réduction

Chapitre 2 – P e i e i le d’ tude : le assif g a iti ue d’Ika ia

de la taille du grain peu prononcée.

Grade 4 : Mylonites associées à une foliation et une linéation d’étirement bien marquées, des bandes de cisaillement plus localisées et moins espacées, des rubans de quartz et une réduction de la taille du grain plus avancée.

Grade 5 : Facies composés de bandes d’ultramylonite dans un volume de roche caractérisé par le grade 4.

Grade 6 : Facies composés d’ultramylonites massives.

Cette échelle est compatible avec l’augmentation de l’intensité de la déformation calculée par reconstruction de l’ellipsoïde de déformation par analyse d’image à partir des échantillons caractérisés par les différents grades. Cette augmentation d’intensité correspond à une fabrique de plus en plus intense qui passe d’une nature plutôt planaire vers une nature plutôt linéaire. La cartographie de la déformation réalisée grâce à cette échelle montre un gradient homogène de l’intensité de la déformation du sud vers le détachement de Gialiskari au nord. Le complexe granitique enregistre ainsi un continuum de déformation pendant et après sa mise en place estimée à 9-15 km de profondeur, depuis un état purement magmatique et ce jusqu’à un état purement cassant, à travers une localisation progressive de la déformation vers le détachement de Gialiskari. Le modèle proposé indique que la zone de cisaillement d’Agios-Kirykos (voir article 1) a surement contrôlé la mise en place des granites dans un premier temps. Cette zone de cisaillement a ensuite été scellée par l’intrusion, et la déformation s’est localisée plus haut le long du détachement de Fanari-Gialiskari, indiquant un contrôle des intrusions sur la localisation de la déformation et du détachement crustal.

Interrelations between extensional shear zones and synkinematic