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3. L’INDUSTRIE MINIÈRE : UN RÉGIME INCOMPRIS ET COMPLEXE

3.3 Exploration avancée

Si le projet d’exploration préliminaire et détaillée donne des résultats concluants, il est temps pour le prospecteur privé ou la société d’exploration de passer à l’étape suivante, l’exploration avancée. Le déclenchement de cette phase dépend de plusieurs facteurs divergeant de la découverte d’un gîte, comme le prix de la matière première sur les marchés et le financement de la société ou de l’individu. (Canada. RNC, 2013)

3.3.1 Échantillonnage en vrac

Les travaux d’échantillonnage sont soumis à l’article 69 de la Loi sur les mines qui stipule que le titulaire du claim n’a le droit que d’expédier 50 tonnes métriques ou moins de substances minérales à des fins d’échantillonnage. Des quantités plus importantes peuvent être envoyées, sous condition de nécessité d’extraire ou d’expédier, admettant l’approbation du ministre. L’article 69 laisse également entendre que l’échantillonnage est la seule activité justifiant l’extraction de ressources minérales par le prospecteur ou la société. (Québec. MERN, 1997) (Loi sur les mines)

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L’échantillonnage en vrac représente presque la même opération que l’échantillonnage ordinaire, sauf en ce qui a trait à la proportion des travaux. Habituellement, cette étape consiste en l’extraction de 100 à 200 tonnes d’échantillons, mais ceux-ci peuvent aussi atteindre l’équivalent de 10 000 tonnes, comme dans le cas de la mine de diamants de Stornoway Diamant Corporation (Marketwired, 2007). Ces valeurs sont supérieures à la limite légale, ce qui démontre le haut risque d’une activité comme l’exploration et le fait que les sociétés ont obtenu une approbation du ministre en vertu de l’alinéa 2 de l’article 69 de la Loi sur les mines. Ces roches sont par la suite concassées et envoyées en laboratoire afin de déterminer leur teneur en métaux et donc savoir s’il s’agit de minéraux commercialisables ou économiquement utiles (Canada. RNC, 2013). Le projet Monique, propriété des mines Richmont, a nécessité l’extraction de 8 494 tonnes de roches pour l’étape d’échantillonnage en vrac, ce qui a permis d’extraire 717 onces d’or à son usine Camflo (Mines Richmont, 2013). (Loi sur les mines)

3.3.2 Travaux de nature environnementale

Tout au long des activités d’exploration préliminaire, détaillées et avancées, les entreprises sont encouragées à effectuer des travaux de nature environnementale. Ceux-ci consistent en des analyses de sol, de la végétation, de la faune et de l’eau. La collecte de ces échantillons permettra de déterminer quelles zones ou espèces sont à risque et donc à éviter dans l’avancement des travaux. De plus, ces travaux et résultats seront réutilisés pour l’étape d’évaluation environnementale si le projet semble prometteur. Les répercussions environnementales et sociales du projet seront donc compilées grâce à des travaux effectués de manière préalable à l’exploitation. Les travaux de nature environnementale sont parfois spécifiés dans les autorisations délivrées aux sociétés minières par les autorités compétentes. (Canada. RNC, 2013) (Québec. MDDELCC, 2012)

3.3.3 Préfaisabilité

Les études de préfaisabilité, comme l’indique leur nom, sont préliminaires à la complétion des études de faisabilité, mais elles en diffèrent fortement quant à la profondeur de la recherche et au temps et à l’argent y étant investi. Aucune règle définie ne semble encadrer le contenu des études de préfaisabilité au Québec, ce qui laisse planer un vide juridique. Par exemple, le projet de mine d’apatite à Sept-Îles, exécuté par SGS Canada Inc., comporte une description de la propriété et du dépôt, une estimation des ressources minérales et l’avancement des forages, des tests métallurgiques et de procédé ainsi que le type de minage nécessaire pour extraire l’apatite. (SGS Canada, 2013)

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La Royal Nickel Corporation, dans une étude de préfaisabilité de la mine de nickel Dumont, commençait également par un descriptif et une mise en situation du projet. On y présente le potentiel de la mine ainsi que l’utilisation du nickel sur le marché. On y explique entre autres la capacité de traitement de minerai par année de même que le plan quant à la restauration du site minier et le développement d’infrastructures dans la région. Des sections sur les études d’impacts préliminaires ainsi que sur la participation et la consultation du public sont également intégrées dans le document. (Royal Nickel Corporation, 2012)

C’est donc dire que les sociétés semblent avoir carte blanche en ce qui concerne la production des études de préfaisabilité, qui aident à déterminer la viabilité du projet ainsi que les risques y étant associés. Ce ne sont pas tous les projets qui passent par cette étape : si l’analyse avancée donne des résultats très concluants, les sociétés opteront souvent pour sauter cette étape et n’effectuer que des études de faisabilité, présentées à la section 3.4.1. (Canada. RNC, 2013)

3.3.4 Fermeture et restauration

Plusieurs projets d’exploration ne viennent jamais à terme compte tenu de la faible chance de découverte d’un gîte intéressant. Pour ces projets, il est nécessaire de fermer et de restaurer le site occupé. Les sociétés d’exploration ont été encouragées à consulter un guide intitulé Principes et notes d’orientation et rédigé par la firme E3+. Ce guide s’ajoute aux exigences liées à l’obtention des différents permis et autorisations ayant servi à l’exploration du territoire. Cette étape est fort différente de celle de fermeture et de restauration d’un site d’exploitation, expliquée à la section 3.6, une autre indication que les multiples phases d’un cycle de vie minier sont fort différentes l’une de l’autre. (Canada. RNC, 2013) Au Nunavik, plus de 275 sites d’exploration doivent être remis en état à la suite de démarches infructueuses. C’est un partenariat composé du MERN, du Fonds Restor-Action Nunavik, de la société Makivik et de l'Administration régionale Kativik qui est chargée de la gestion de la restauration de ces sites à partir de 2014. (Québec. MERN, 2014a)

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