• Aucun résultat trouvé

a-Les protéines

Une hyperprotéinémie est parfois rapportée. Elle est rencontrée chez 3 chats sur 17 dans l’étude de CRANDELL et al. (2006). Elle a été attribuée d’une part à la déshydratation, et d’autre part à l’inflammation chronique entraînant une hyperglobulimémie secondaire à l’activation des LB non spécifiques.

Cette hyperglobulinémie touche 40% des chats de l’étude de HART et al. (1994) et 5 chats sur 26 dans l’étude de JERGENS et al. (1992a), ces derniers n’étant pas déshydratés.

L’hypoprotéinémie est peu fréquente chez le chat comparativement au chien et est rarement marquée. Selon les études, cette modification est constatée chez 42% (DENNIS et al., 1992), 24% (BAEZ et al., 1999), 23% (JERGENS et al., 1992a) et 8% (LECOINDRE et CHEVALLIER, 1997) des chats atteints de MICI.

Elle est le plus souvent associée à une hypoalbuminémie. Elle peut s’expliquer par une baisse de la prise alimentaire suite aux épisodes d’anorexie, une diminution d’absorption intestinale des protéines, et moins fréquemment, par une perte de ces protéines au niveau de la muqueuse enflammée ou une perte de sang au niveau des ulcères digestifs (HART et al., 1994 ; JERGENS et al., 1992 ; KRECIC, 2001).

Chez le chat, aucune conséquence clinique de cette hypoalbuminémie n’a été rapportée.

b-Les enzymes hépatiques

Une augmentation des enzymes hépatiques n’est pas rare chez les chats atteints de MICI.

Selon les études, l’activité des ALAT est augmentées chez 61% (HART et al., 1994), 50%

(DENNIS et al., 1992) ou 57% (DENNIS et al., 1993) des chats atteints d’inflammation

gastro-intestinale idiopathique chronique. Elle n’est augmentée que dans 15% des cas dans l’étude de BAEZ et al. (1999).

L’activité des PAL est également augmentée dans 23% (HART et al., 1994), 14% (DENNIS et al., 1992) ou 9% (BAEZ et al., 1999) des cas selon les études.

De même, 11% des chats atteints de MICI dans l’étude de LECOINDRE et CHEVALLIER (1997) et 3 chats sur 17 dans l’étude de CRANDELL et al. (2006) présentent une augmentation significative de l’activité de ces deux enzymes.

Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ces résultats :

Selon JERGENS (2002), l’élévation de l’activité des enzymes hépatiques serait due dans la majorité des cas à une extension de l’inflammation. Il a observé que leur activité se normalisait souvent lors de la mise en place du traitement de la MICI. L’association d’une cholangio-hépatite à la MICI, pouvant entraîner une augmentation de l’activité des ALAT, a été mise en évidence par SWIFT et al. (2000) et WEISS et al. (1996). De plus, dans l’étude de BAEZ et al. (1999), 1 chat sur les 5 ayant une augmentation de l’activité des ALAT a révélé à l’examen histologique une cholangio-hépatite non suppurée.

D’autre part, selon JERGENS et al. (1992a), certains chats atteints de MICI développeraient une septicémie à partir de la flore bactérienne intestinale ; les endotoxines libérées par ces bactéries pourraient alors provoquer une cholestase à l’origine de l’augmentation de l’activité des PAL. Cette hypothèse, semble cependant peu probable.

Mais l’augmentation discrète à modérée de ces paramètres peut être seulement due à des affections de l’intestin grêle; des modifications histologiques du foie ne sont pas toujours présentes lors d’augmentation de l’activité des ALAT.

Enfin, la lipidose, potentiellement secondaire à une anorexie prolongée pourrait également intervenir dans l’augmentation de ces paramètres. Quatre cas de lipidose ont été rapportés par HART et al. (1994) dans sont étude sur 60 chats.

c-Les autres paramètres plus rarement mesurés Le cholestérol

L’hypocholestérolémie fait partie des anomalies biochimiques les plus rencontrées dans l’étude de BAEZ et al. (1999) ; elle touche 30% des chats. Elle est également constatée dans l’étude de JERGENS et al. (1992a).

Ce faible taux de cholestérol serait une conséquence de la malabsorption engendrée par l’inflammation intestinale.

L’urée

Dans les études de DENNIS et al. (1992) et de LECOINDRE et CHEVALLIER (1997), respectivement 3 chats sur 14 et 3 chats sur 51 ont une urémie basse.

Cette observation pourrait, selon eux, correspondre à un mauvais apport alimentaire en protéines ainsi qu’à une mauvaise absorption intestinale. On ne peut pas non plus exclure une insuffisance hépatique secondaire à une hépatite chronique. Des biopsies de foie n’ayant pas été réalisées, cela ne peut être confirmé.

Le CO2 total

Ce paramètre n’est rapporté que dans une seule étude et est augmenté chez 4 chats sur 26 (JERGENS et al., 1992a).

Le glucose

Un cas d’hyperglycémie est rapporté dans l’étude de BAEZ et al. (1999).

Les ions

Des modifications ioniques diverses mais de faible fréquence sont rapportées dans plusieurs études.

Une hypokaliémie a été rapportée dans les 2 études de DENNIS et al. (1992, 1993) avec respectivement 3 et 8 cas sur 14 et dans l’étude de JERGENS et al. (1992a) avec 4 cas sur 26.

Elle serait secondaire à l’anorexie et à une perte de potassium au niveau des portions proximale (vomissements, hématémèse) ou distale (diarrhée) du tube digestif (JERGENS et al., 1992a).

DENNIS et al. (1992) rapportent également des cas d’hypernatrémie et d’hyperchlorémie.

Une hypochlorémie a été détectée chez 15% des chats de l’étude de BAEZ et al. (1999).

Une hypophosphatémie est également rapportée et elle concerne 8 chats sur les 17 atteints de MICI de l’étude de CRANDELL et al. (2006).

Les TLI et PLI félines

Une augmentation des TLIf peut être rencontrée lors de MICI (SWIFT et al., 2000). Elle est non spécifique puisqu’elle est aussi bien rencontrée lors d’affection strictement intestinale grave que lors d’affection pancréatique (SIMPSON et al., 2001). Les PLIf sont augmentées chez 3 chats sur les 17 malades de l’étude de CRANDELL et al. (2006).

Des études complémentaires seraient utiles afin de savoir s’il s’agit de cas isolés ou si cette modification des TLIf et/ou des PLIf concerne la majorité des chats atteints de MICI.

La vitamine B12

La vitamine B12 étant absorbée par l’intestin grêle, sa concentration sanguine diminue lors de lésions de l’intestin.

Une étude de SIMPSON et al. (2001) a montré que 61% des chats atteints d’affections gastro-intestinales présentaient un taux de vitamine B12 sanguin inférieur aux valeurs de référence.

Il s’agirait donc d’un indicateur précoce d’une atteinte digestive chez le chat. Il est cependant très peu spécifique.

Pourtant, dans l’étude de CRANDELL et al. (2006), une hypocobalaminémie est rencontrée chez seulement 3 chats sur 17 atteints de MICI.

2-L’examen hématologique

a-Les globules rouges

Une hémoconcentration est rapportée chez la moitié des chats de l’étude de HART et al. (1994) mais elle est moins fréquemment observée dans les études de JERGENS et al.

(1992a) et de DENNIS et al. (1992, 1993).

Elle est très probablement consécutive à la déshydratation (KRECIC , 2001a).

Une anémie est parfois rapportée.

Elle touche 6 des 33 chats (18%) de l’étude de BAEZ et al. (1999) et est, dans la majorité des cas (5/6), arégénérative. Un cas d’anémie sur 14 et 2 cas sur 31 ont été rapportés respectivement par DENNIS et al. (1992) et LECOINDRE et CHEVALLIER (1997).

b-Les leucocytes

Une leucocytose est constatée par plusieurs auteurs dont JERGENS et al. (1992a), BAEZ et al. (1999) (12% chacun), LECOINDRE et CHEVALLIER (1997) (10%) et DENNIS et al. (1992 et 1993) (2 et 3 cas sur 14).

Une leucopénie est également rapportée dans 9% des cas de l’étude de BAEZ et al.

(1999).

Une lymphopénie est observée chez 50% des chats de l’étude de HART et al. (1994) et de LECOINDRE et CHEVALLIER (1997) et chez 36% et 28% des chats des 2 études de DENNIS et al. (1992 et 1993) ; elle est moins fréquemment observée dans les études de JERGENS et al. (1992a) (19%) et de BAEZ et al. (1999) (12%).

Selon DENNIS et al. (1992), cette lymphopénie, qui est systématiquement associée à une hypoglobulinémie dans leur étude, pourrait correspondre à un stress physiologique. Une perte de la lymphe, riche en lymphocytes, par la muqueuse intestinale enflammée ne peut être exclue.

Une neutrophilie est rapportée chez 15% des chats de l’étude de BAEZ et al. (1999) et chez 14 chats sur 23 dans l’étude de HART et al. (1994).

Une éosinophilie et une basophilie ont été rapportées par les différentes études précédemment citées. Elles pourraient correspondre à une hypersensibilité de type I vis-à-vis d’antigènes de la lumière intestinale.

L’éosinophilie est souvent rencontrée lors de gastro-entérite éosinophilique et pourrait être un marqueur du SHE. D’après MOORE (1983), lors de MICI éosinophilique sensus stricto, l’éosinophilie périphérique s’élève à plus de 1500 cellules par microlitre ; elle peut être supérieure à 10000 cellules par microlitre lors de SHE du chat. Les précurseurs éosinophiliques de la moelle osseuse sont également augmentés chez les chats atteints par ce syndrome.