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CHAPITRE V Discussion

B. L’ examen physique ostéopathique

« L’examen de l’articulation, c’est l’examen ostéopathique ! » M3

Dans la thèse de C.Cléophas(36), concernant la FMC, La demande d’une formation complémentaire sur l’examen clinique des pathologies ostéo-articulaires est prédominante. En marge des réponses obtenues lors de l’enquête, les médecins soulignent également l’importance d’une formation plus pratique que théorique, par une mise en application directe de l’enseignement. En effet, l’apprentissage des techniques d’examen physique est essentiel dans la formation médicale (53).

Pour 100% des médecins interrogés, l’ostéopathie a révolutionné l’approche clinique, permettant de confronter leur examen physique aux symptomes de la personne.

En effet, dans sa pratique clinique du diagnostic, l’ostéopathe utilise une multitude d’informations dont « l’amplitude de mouvements, la qualité du mouvement, les changements de texture des tissus, la qualité du rebond, les points «sensibles», l’observation des courbures, la qualité de l’arrêt du mouvement, la localisation d’une douleur, et la symétrie des repères anatomiques » etc.. (54)

La Médecine Manuelle Ostéopathique complète les examens traditionnels par un examen fondé sur la recherche d’altérations ou de dysfonctions de l’un des éléments constitutifs de la trame corporelle : (55)

 structures rachidiennes

 articulations périphériques

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 structures viscérales, vasculaires, lymphatiques ou nerveuses

La finalité de l’enseignement de l’anatomie palpatoire en ostéopathie est de permettre à l’étudiant de reconnaître toute structure anatomique que l’on peut atteindre par la palpation(56). Cet enseignement permet également de contribuer à renforcer l’acuité tactile des étudiants et à renforcer leur représentation mentale de l’anatomie.

Ainsi, après un enseignement d’anatomie palpatoire les étudiants ostéopathes doivent être capables de :

 Distinguer les différentes structures anatomiques palpables (repères osseux, tendons, prise de pouls, palpation abdominale normale et pathologique, etc.)

 Décrire les routines palpatoires pour palper ces structures. Ces routines sont décrites lors de l’enseignement de l’anatomie palpatoire. Il s’agit du cheminement par lequel un étudiant peut palper une structure anatomique en se référant à différents repères : anatomiques, densité, rythme (pouls), mise en tension musculaire par un contracté- relâché…

 Distinguer le « normal » du « pathologique ».

Les médecins ont apprécié l’approche autant pratique que théorique proposée par la formation de médecine manuelle ostéopathique. Elle leur a permis d’enrichir leur connaissance dans l’examen d’une articulation.

2) La notion de DIM

« Dans beaucoup de maladies que je n'expliquais pas, comme les douleurs thoraciques

inexpliquées, les douleurs lombaires, les douleurs étranges, on se rend compte en

examinant d'une petite restriction, d’une côte… » M3

Selon une étude menée par le Dr. Maigne sur 500 cas, le Dérangement Inter-vertébral Mineur (DIM) dorsolombaire (T12-L1) représente 30 % des cas totaux de lombalgie commune (57). Le DIM serait ainsi la cause la plus fréquente des douleurs communes d'origine vertébrale.

« Il s’agit d’une dysfonction douloureuse et bénigne du segment vertébral, de nature mécanique et réflexe, ayant tendance à être auto-entretenue. Elle est réversible, parfois spontanément, le plus souvent par manipulation ou traitement approprié. Le segment concerné est habituellement indemne de lésions objectivables. Elle est la conséquence d'efforts, de faux mouvements, de mauvaises positions, etc »

81 Dans la thèse de C.Mignon le Vaillant (25), 95.5% des internes se disent favorables à une formation sur la notion de DIM.

L’examen du DIM décrit par le Dr Maigne(58) et adopté par la communauté médicale ostéopathique consiste à :

 Rechercher le point paravertébral lors de l’effleurement par la pulpe des doigts de la gouttière paravertébrale à la recherche de modifications de consistances tissulaires le plus souvent de façon unilatérale. Ce point douloureux correspond à la zone douloureuse ressentie par le patient. La pression prononcée sur cette zone va exacerber la douleur du patient.

 Solliciter chaque segment vertébral par des manoeuvres électives de pression axiale et latérale contrariée des épineuses, des massifs articulaires postérieurs et une tension du ligament inter-épineux.

 Rechercher des limitations de mobilité actives et passives. Les mobilités recherchées dans les trois plans sont pour le plan sagittal les mouvements de flexion-extension, dans le plan frontal les mouvements d’inclinaison droite ou gauche et dans le plan axial les mouvements de rotation droite ou gauche.

Nous percevons ainsi que cet apprentissage est utile au raisonnement clinique. Elle apporte un savoir qui enrichi et oriente la démarche diagnostique permettant d’apporter des réponses à des problèmes recurrents en médecine générale, .

3) L’anatomie

« J’ai eu un vrai sens de l’anatomie par la formation, qui nécessite toujours d’être

affiné ! » M9

Dans la thèse de C.Cléophas, une demande de formation complémentaire en anatomie et en biomécanique est citée par les médécins qui jugent cet apprentissage indissociable de l’examen physique. Il conclue à la nécessité « d’un enseignement basé sur la physiopathologie des lésions et l’anatomie fonctionnelle. »

L’étude de la Médecine Manuelle Ostéopathique a aidé les médecins à établir des liens entre anatomie et dynamisme de mouvement. Cela leur a permis d’appréhender les mécanismes d’actions à l’origine d’une dysfonction. L’étude dynamique est au centre de l’examen ostéopathique et s’avère essentielle pour comprendre un certain nombre de pathologies, comme le rappelle l’OMS :

82 En effet, la formation de Médecine Manuelle Ostéopathique comporte des modules d’anatomie fonctionnelle appliquée et de biomécanique. 100% des médecins interrogés ont ainsi noté une évolution dans leur examen physique en lien avec l’anatomie suite au D.I.U.

4) La notion de syndrome

« Là où cela modifie beaucoup, on ne regarde plus une articulation toute seule, c’est

un ensemble. » M4

L’analyse des symptomes, regroupés et assemblés pour une évaluation syndromique est évoquée par l’ensemble des médecins interrogés. Elle a permis d’établir des « liens entre les différentes structures. » En effet, l’ostéopathe considère l’individu dans sa globalité. A ce titre, il évalue les répercussions possibles d’un dysfonctionnement à distance sur les plans somatiques, viscéraux ou psychiques(55). L’étude de la Médecine Manuelle Ostéopathique a donc modifié le regard des praticiens jusqu’alors focalisé sur un symptome.

Cela est confirmé dans le rapport de l’OMS, qui note que l’ostéopathie « accorde une importance considérable à l’intégrité structurelle et fonctionnelle du corps » car « l’être humain est une unité fonctionnelle dynamique, au sein de laquelle toutes les parties sont intimement liées. » Les médecins ont apprécié développer cette vision globale du corps humain.

On note donc une évolution manifeste de l’examen physique dans tous ces aspects, anatomiques, biomécaniques, diagnostics suite au D.I.U. de médecine manuelle ostéopathique.

« Le diagnostic structurel et le traitement manipulatif ostéopathique sont les composantes essentielles de l’ostéopathie. » mais encore « L’application pratique de cette approche se fonde sur plusieurs modèles de relations structure/fonction. Les praticiens ostéopathes les utilisent pour rassembler et structurer des informations diagnostiques et pour interpréter la signification des conclusions neuro-musculosquelettales relatives à l’état de santé général du patient. Si bien que l’ostéopathie ne se limite pas au diagnostic et au traitement des problèmes musculo-squelettaux et ne met pas davantage en évidence l’alignement des articulations ni la preuve radiologique des relations structurelles. Elle est concernée davantage par la façon dont la biomécanique du système musculo-squelettal s’intègre à la physiologie toute entière du corps et la prend en charge »

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C. Thérapeuthique : enjeu d’une alternative

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