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IV. Potentialisation de la technique

IV.1. Evolutions envisageables

IV.1.1. Modifications de la caméra

Comme exposé dans la partie II, nous avons évoqué la possibilité d’un certain nombre d’améliorations pour les caméras.

Des fluides, comme la salive ou le sang pouvant empêcher la prise d’empreinte, le praticien et l’assistante doivent redoubler d’attention lors de cette opération. Il serait souhaitable voir nécessaire pour améliorer cet acte, que la caméra puisse capter ces éléments cachés par ces fluides. (Alghazzawi 2016)

Certaines caméras possèdent une tête de scannage encore imposante, pouvant paraître encombrante pour le patient. Une réduction de l’embout de scannage, tout en gardant un champ de scannage acceptable et en veillant à ne pas perdre en stabilité et en maniabilité, accroîtrait non seulement le confort du patient mais également les conditions d’exercice pour le praticien.

De plus, afin d’avoir une asepsie convenable pour toutes les caméras, il serait nécessaire que tous les embouts de scannages soient autoclavables. En effet, l’asepsie étant assurée par l’intermédiaire de lingettes désinfectantes pour la plupart des caméras, ce nettoyage est personne-dépendante : un risque, même faible, peut subsister.

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La difficulté dans le scannage peut apparaître en raison des contraintes de distance (au contact ou à distance des dents) imposées par la caméra. Avec la suppression ou l’amélioration de cet obstacle technique, la manipulation serait plus aisée et faciliterait l’acte en cas de patients présentant une petite ouverture buccale

De petites interférences peuvent subsister lors du scannage des surfaces, notamment métalliques, avec l’utilisation des caméras sans poudrage. Pour un meilleur scannage, il conviendrait donc d’améliorer ce type de caméras afin de pallier cet inconvénient.

Enfin, une réelle réflexion doit être menée pour repenser la conception des logiciels des caméras afin de :

− Pouvoir capter de grandes étendues de gencive, sans repère dentaire, afin d’enregistrer de plus grands édentements. En effet, les édentements complets sont aujourd’hui une des principales limites des empreintes optiques ;

− Pouvoir contrer le phénomène de distorsion rencontré lors du scannage de plan courbe.

IV.1.2. Amélioration du choix de matériaux et teintes

Les prothèses fabriquées par CFAO sont dictées par la taille des blocs disponibles. Les machines-outils existantes actuellement pour la CFAO directe n’acceptent que des blocs permettant d’usiner uniquement des éléments prothétiques de 3 éléments au maximum. L’idéal serait d’avoir des machines-outils de CFAO directe permettant l’usinage des blocs de plus grande taille.

Pouvoir usiner des blocs de taille plus importante sans avoir à passer par des centres d’usinage serait à envisager dans le cas de la CFAO semi-directe ou indirecte.

Cette amélioration implique plusieurs facteurs : tout d’abord la capacité des prothésistes à investir dans des machines plus imposantes (moyennant un coût plus important), ensuite la modification des usineuses déjà existantes en vue d’accepter des blocs de plus grande taille. Un des principaux problèmes demeure la qualité esthétique des prothèses réalisées par CFAO. En effet, malgré l’existence des différents blocs stratifiés proposés par certaines

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marques, le rendu esthétique s’avère moins satisfaisant que pour une prothèse fabriquée traditionnellement.

Le concept de blocs stratifiés devrait être développé à plus grande échelle et offrir une gamme de teintes plus large.

De plus, le maquillage reste encore nécessaire afin d’obtenir un rendu esthétique optimal, impliquant l’intervention du dentiste ou du prothésiste, et dans le cas de la CFAO directe, dépendante de l’aptitude du dentiste ou de l’assistante dentaire. Une nette évolution serait de pouvoir programmer le maquillage par CAO et rendre les machines-outils aptes à l’effectuer.

De même, reste problématique l’équivalence des teintes réalisées par les prothésistes lorsque le teintier du dentiste est différent de celui correspondant aux blocs utilisés par le prothésiste. Une harmonisation des blocs des différentes marques par l’emploi d’un même teintier ou par l’établissement d’un ouvrage de références regroupant toutes les équivalences de teintes selon des normes de saturation et de translucidité, permettrait de palier ce problème.

Certaines caméras intra-orales comme la Trios de 3Shape®ont mis en place un système de

prise de teinte automatique ainsi que la possibilité de joindre des photos à l’empreinte. Les erreurs de prise de teinte par le dentiste sont ainsi diminuées. L’extension vers toutes les caméras de cette prise de teinte automatique améliorerait non seulement l’efficacité de la prise de teinte mais aussi l’esthétique : disparition d’un intermédiaire (le dentiste), seul le prothésiste appréciera la teinte.

IV.1.3. Formation en empreinte optique et CFAO

Comme nous l’avons décrit précédemment dans la partie III, la formation concernant l’empreinte optique et la CFAO est encore peu réalisée dans les différentes facultés d’odontologie en France et les formations se font par l’intermédiaire de diplômes postuniversitaires payants ou bien par l’intermédiaire de commerciaux de sociétés privées qui fournissent le matériel.

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L’absence de formation en amont, dans le cadre d’un cursus universitaire, a une part importante dans le faible taux de dentistes pratiquant la CFAO. En effet, n’ayant pas eu de véritables connaissances approfondies sur cette technique, ils ne souhaitent donc pas investir dans la CFAO et l’empreinte optique.

Compte tenu de l’environnement technologique et des avancées de l’informatique, l’inscription obligatoire de cette formation au programme des études en odontologie s’avère presque inéluctable pour les futurs dentistes. En effet, cette obligation d’enseignement qui, certes représente une contrainte pour les différentes facultés, offrira aux futurs dentistes l’aptitude, la capacité, et même les compétences pour choisir la technique appropriée en fonction des différentes situations cliniques auxquelles ils seront confrontés. Pour les praticiens déjà expérimentés, il serait opportun d’ajouter des formations et diplômes postuniversitaires accessibles à un plus grand nombre.

Le choix d’un investissement dans une telle pratique doit émaner d’une décision réfléchie en toute connaissance de cause, comprendre les indications, les contre-indications, les avantages et les limites de la technique.

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