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Evolution des variables actives sur la période 1990-2015…

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Chapitre 2 : Trajectoires du développement régional des EnR dans les régions françaises

1.1 Evolution des variables actives sur la période 1990-2015…

Notre objectif est d’analyser la dynamique du développement des EnR sur la période 1990- 2015, et d’établir une typologie des régions françaises (métropolitaines et DOM) en termes de diversification du bouquet énergétique relativement aux bilans énergétiques des régions (production et consommation par type d’énergie). Les spécificités régionales sont appréhendées à partir des variables actives décrites dans le Tableau 6 du chapitre 1.

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La figure 12 présente des productions primaires d’EnR par filière, tout usage confondu (électricité, chaleur et transport), sur la période 1990-2015.

Figure 12 : Evolution des productions primaires d’EnR par filière (données agrégées pour la France en Ktep)

Source : Service de l’observation et des statistiques du Commissariat Général au Développement Durable

Hormis la production hydraulique qui semble relativement stable tout au long de la période 1990-2015, les productions primaires des autres filières ont fortement augmenté En effet, mature et techniquement au point, l’énergie hydraulique s’est fortement développée en France bien avant les années 1990. Ainsi, sa production a faiblement augmenté au cours de la période d’analyse. L’énergie biomasse, quant à elle, a augmenté de 28% pour l’ensemble de la période 1990-2015. Cette hausse est essentiellement tirée par une forte croissance de la filière bois- énergie, surtout dans le domaine de la chaleur. Enfin, les filières thermique et éolienne ont connu une forte croissance à partir de 2004, leurs taux de croissance sur la période 2004-2015 sont respectivement de 721 % (263,04 Ktep en 2004, 2160,4 Ktep en 2015) et 3472% (54,14 Ktep en 2004, 1827,04 Ktep en 2015).La période 2010-2015 est marquée par une forte émergence de la filière et photovoltaïque (+1071%; de 53,31 Ktep en 2010 à 624,41Ktep en 2015).

Productions primaires hydraulique etbiomasse 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Productions primaires éolienne photovoltaïque et thermique

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Dans ce qui suit, nous adoptons une double approche à la fois temporelle et spatiale afin de mettre en évidence les éventuelles disparités temporelles et spatiales du développement des EnR en France. Nous présenterons en premier lieu, les statistiques descriptives de l’ensemble des variables actives, calculées sur la période 1990-2015 et pour l’ensemble des régions. Dans cette même logique, nous présenterons également une analyse temporelle sur des données spatialement agrégées, il s’agit de l’évolution moyenne annuelle des variables actives pour l’ensemble des régions. En second lieu, nous adopterons une approche spatiale sur des données temporellement agrégées, permettant de mettre en évidence des disparités régionales en termes de développement des EnR sur la période 1990-2015.

Afin d’étudier la dimension temporelle du développement des EnR, nous considérons les moyennes annuelles des variables calculées sur l’ensemble des régions. Les statistiques sommaires sont reportées dans le tableau 9.

Tableau 9: Statistiques temporelles sommaires

Moyenne Minimum Maximum Ecart-type

Coefficient de Variation

Part.ENR.CFTE 11% 6% 25% 6% 52%

Part.ELRN.EPT 31% 25% 45% 6% 20%

Part.Hydr.PELRN 57% 36% 71% 13% 22%

Part.eol.PENR 11% 0% 33% 13% 118%

part.phot.PELRN 5% 0% 10% 3% 62%

part.therm.PELRN 13% 10% 14% 1% 11%

part.biom.PELRN 14% 10% 16% 2% 15%

Cons. CH.RN Ktep /hab 1,80E-04 1,34E-04 2,22E-04 2,30E-05 13%

Cons.BiocKtep/hab 3,02E-05 8,43E-06 5,90E-05 1,48E-05 49%

CCF.Ktep/hab 1,75E-03 1,24E-03 2,01E-03 1,94E-04 11%

PELRN.Gwh/hab 1,48E-03 1,20E-03 1,96E-03 1,69E-04 11%

PTEM.Gwh/hab 9,03E-03 7,53E-03 1,39E-02 1,16E-03 13%

PEN.Gwh/hab 6,83E-03 6,52E-04 1,20E-02 1,73E-03 25%

IE 9,96E-02 8,51E-02 1,13E-01 8,61E-03 9%

L’analyse des moyennes et des indicateurs de dispersion relatifs aux variables actives révèle de fortes disparités temporelles. La part moyenne des EnR dans la consommation finale d’énergie atteint 11 % pour l’ensemble de la période 1990-2015, elle varie de 6% en 2002 à 25 % en 2015. Si l’on considère le coefficient de variation qui permet de comparer le niveau

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d’homogénéité ou de dispersion relative des données autour de la moyenne, il varie de 85%

pour la part de l’électricité éolienne dans la production totale de l’électricité renouvelable à par habitant à 914 % pour la part relative à l’électricité thermique. Nous notons un coefficient de variation très élevé pour la part des EnR dans la consommation finale d’énergie (52%), ainsi que pour les parts de l’éolien (118%) et du photovoltaïque (62%) dans la production totale d’électricité renouvelable. Cela témoigne d’une grande variabilité temporelle des parts des EnR en France au cours de la période 1990-2015.

La figure 13 présente l’évolution des parts des EnR dans la production totale d’électricité et dans la consommation totale d’énergie, tandis que la figure 14 présente l’évolution des parts des filières d’EnR dans la production totale (moyennes régionales annuelles).

Figure 13 : Évolution des parts d’EnR dans la production totale d’électricité et dans la consommation totale d’énergie (moyennes régionales annuelles)

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Figure 14 : Évolution des parts des filières d’EnR dans la production totale (moyennes régionales annuelles)

Les évolutions des parts des EnR dans la consommation finale d’énergie et dans la production totale de l’électricité primaire sont marquées par une forte croissance sur la période 1990-2015, soit respectivement 201% et 79%. Il est à noter que sur la période, à l’exception de la filière hydraulique, les parts moyennes des différentes filières d’énergie renouvelable dans la production totale de l’énergie renouvelable ont fortement augmenté.

L’hydraulique qui bénéficie d’une technologie considérée comme mature offre un potentiel déjà largement exploité en France, n’évolue quasiment plus à l’échelle nationale sur la période ; sa part dans la production d’électricité décroît fortement depuis 2003 avec l’émergence des nouvelles filières d’EnR.

L’essentiel de la croissance des nouvelles filières EnR provient du développement du parc éolien et solaire photovoltaïque. L’essor exponentiel entre 2003 et 2015 de la filière éolienne est particulièrement marqué à partir de l’année 2005, année de référence de la Directive (UE) 2015/151333. L’électricité d’origine renouvelable a bénéficié à cet effet d’une nouvelle dynamique grâce aux incitations des pouvoirs publics. Pour ces filières, comme pour l’hydraulique, les disparités temporelles des capacités sont très marquées. Cependant, les parts

33Directive (UE) 2015/1513 du Parlement européen et du Conseil du 9 septembre 2015 modifiant la directive 98/70/CE concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables.

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des deux filières biomasse et thermique dans la production de l’électricité sont restées en stagnation sur notre période d’étude. En effet, de 1990 à 2003, on assiste à une légère régression de l’usage de la biomasse (du bois et des déchets urbains) à des fins de chauffage et non d’électricité et à une stagnation du solaire thermique. Les évolutions des parts de la biomasse et du thermique dans la production de l’électricité renouvelable sont restées proches des moyennes, soit respectivement 14 et 13% sur la période 1990-2015.

Les figures 15 et 16 présentent respectivement les évolutions des productions et des consommations d’énergie par habitant sur la période 1990-2015.

Figure 15 : Évolution des productions de l’électricité totale, l’électricité renouvelable et l’électricité nucléaire par habitant (moyennes régionales annuelles)

PEN.Gwh/hab PTEM.Gwh/hab

PELRN.Gwh/hab 0.016

0.014 0.012 0.01 0.008 0.006 0.004 0.002

PELRN.Gwh/hab , PTEM.Gwh/hab PEN.Gwh/hab 0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

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Figure 16: Évolution des consommations de la chaleur renouvelable, des biocarburants et des combustibles fossiles par habitant (moyennes régionales annuelles)

Les disparités temporelles sont très marquées. En effet, la production de l’électricité renouvelable est largement inférieure à celle du nucléaire dont dépend en grande partie la production totale de l’électricité primaire. Cette dépendance vis-à-vis du nucléaire est clairement représentée parles deux courbes d’évolution de la production de l’électricité nucléaire et l’électricité totale (figure 15). En contrepartie, on assiste à une diminution la consommation des combustibles fossiles par habitant, soit une baisse de 29% (figure 16). La consommation de chaleur renouvelable est en hausse de 23 % par rapport à 1990. Le développement de la filière des biocarburants est spectaculaire et régulier sur la période, la consommation par habitant a augmenté de 600% au cours de la période 1990-2015.

1.2 Disparités régionales en termes de développement des EnR sur la période 1990-2015

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 82-88)