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3. RESULTATS

3.3. EVOLUTION DES CONSOMMATIONS ANTIBIOTIQUES ET DES RESISTANCES

3.3.1. EVOLUTION DES CONSOMMATIONS ANTIBIOTIQUES

Pour les années 2012 et 2013, se référer aux commentaires figurant dans la partie « Matériels et méthodes ». De 2013 à 2015, une élévation importante de la consommation antibiotique a été observée au CHHC avec des données supérieures à celle du CCLIN Sud-Ouest38,73,74. En

revanche, l’année 2016 marque l’inversement de la tendance puisque :

- D’une part les consommations antibiotiques du CHHC ont fortement diminué,

- Et d’autre part, ces consommations se situaient en dessous des valeurs du CCLIN Sud- Ouest75, ce qui ne s’était pas produit depuis au moins 4 ans.

Sur le 1er trimestre 2017, les consommations du CHHC ont eu tendance à remonter, même si

elles restaient toujours en dessous des valeurs du CCLIN (les données du CCLIN utilisées en comparaison étaient les mêmes que celles utilisées pour l’année 2016, à savoir celles établies pour l’année 2015, s’agissant des dernières données publiées). Cependant cette hausse est à interpréter avec prudence : en effet, en 2017 les consommations ont été calculées sur un trimestre et non sur une année entière comme les années précédentes.

De plus, il s’agissait du 1er trimestre et donc du trimestre « hivernal ». Or au cours de cette

période le nombre d’infections notamment respiratoires est généralement plus important que pour les autres trimestres ce qui explique en partie cette hausse globale des consommations.

3.3.1.2. CONSOMMATIONS PAR CLASSE ANTIBIOTIQUE DE 2012 A 2017

Le graphique ci-dessous (Figure 3AK) expose les consommations de manière plus détaillée par année et par classe d’antibiotiques.

Pour les années 2012 et 2013, voir les commentaires dans la partie « Matériels et méthodes ». Concernant l’année 2014, elle a été marquée par une augmentation importante de la consommation en amoxicilline-acide clavulanique et une élévation plus modérée des C3G (augmentation de la consommation de ceftriaxone surtout) et Fluoroquinolones.

En 2015, les consommations d’amoxicilline-acide clavulanique et de fluoroquinolones ont légèrement diminué par rapport à l’année 2014. Ce qui n’est pas le cas pour les C3G dont la hausse entre les 2 années a pu être imputée à une augmentation de la consommation en C3G orales et céfotaxime.

La baisse des consommations en amoxicilline-acide clavulanique et fluoroquinolones, amorcée en 2015 s’est poursuit en 2016. S’est ajoutée à cette baisse, une diminution de la consommation en C3G.

Pour le 1er trimestre 2017, les consommations en amoxicilline-acide clavulanique ont

augmenté fortement mais cette hausse est à interpréter avec précaution : en effet comme déjà énoncé précédemment il s’agit des consommations du trimestre hivernal, période à laquelle le nombre d’infection respiratoire est probablement plus important que sur les autres trimestres de l’année. Ce qui peut expliquer cette augmentation car l’amoxicilline-acide clavulanique est le traitement de première intention de certaines infections respiratoires (pneumonie aigüe communautaire notamment). Les consommations en C3G ont légèrement augmenté (cela est dû à l’augmentation de la consommation en céfotaxime), la même observation a été faite pour les fluoroquinolones, l’interprétation est la même que celle faite pour l’amoxicilline-acide clavulanique.

Enfin les C3G actives sur le Pseudomonas aeruginosa ont été comptabilisées séparément des autres C3G : nous pouvons observer sur le 1er trimestre 2017, une élévation très importante

de ces C3G expliquée principalement par une forte consommation du service du SSR en début d’année 2017.

3.3.1.3. CONSOMMATIONS DE FLUOROQUINOLONES DE 2012 à 2017

Durant l’année 2013, les consommations de lévofloxacine et d’ofloxacine tendaient plutôt à la hausse contrairement à celle de ciprofloxacine (cf. Figure 3AL).

Sur l’année 2014, année de réalisation du premier audit et début de la mise en place d’actions d’amélioration, nous avons pu observer une baisse des consommations en ciprofloxacine et lévofloxacine reflétant l’impact des actions mises en œuvre. Toutefois la tendance ne s’était pas inversée pour l’ofloxacine, qui poursuivait son augmentation.

En 2015, il a été noté une hausse des consommations d’ofloxacine et de ciprofloxacine, la lévofloxacine s’était stabilisée : ce constat nous a amené à réfléchir à la mise en place d’actions supplémentaires visant à promouvoir le bon usage des fluoroquinolones. Ainsi est née l’idée de la formation des prescripteurs.

L’année 2016 a été marquée par une baisse globale de la consommation des 3 fluoroquinolones, l’amplitude la plus importante ayant été attribuée à la lévofloxacine. Point important à signaler : il s’agit de l’année où a été annoncé le projet (mise en place de la formation et réalisation d’un deuxième audit), annonce effectuée lors de la CME de juin 2016 (cf. Matériels et méthodes). Au cours de cette même année ont également eu lieu les sessions de formations présentielles et le commencement du deuxième audit.

Enfin au cours du 1er trimestre 2017, où s’est tenu la suite de l’audit et en parallèle la formation

0,00 50,00 100,00 150,00 200,00 250,00 DDJ/1000 JH Antibiotiques

Consommations par antibiotique de 2012 à 2017

2012 2013 2014 2015 2016 2017 (1er trimestre)

témoignant de l’effet bénéfique de la formation. L’ofloxacine était stable et la lévofloxacine s’était mise à remonter. Toutefois pour les mêmes raisons que celles énoncées précédemment, la hausse de la lévofloxacine sur le trimestre hivernal est à prendre avec précaution : en effet le nombre d’infection respiratoire y étant plus élevé, le recours à la lévofloxacine est alors plus fréquent.

Enfin entre 2014 et 2017, une diminution globale de la consommation en fluoroquinolones a pu être relevée, permettant un passage de 62 DDJ en 2014, à 60 DDJ en 2015, et à 35 DDJ en 2016 toutes fluoroquinolones confondues, soit une diminution de la consommation de 44 % en trois ans. Cela confirme deux points :

- L’impact bénéfique de la formation de 2016-2017 dans la limitation du recours au fluoroquinolones et à la mise en œuvre d’alternatives de manière plus fréquente par les prescripteurs,

- Une différence de durée de 34 jours entre le premier et le deuxième audit a pu être observée, soit une durée 44% plus longue pour le deuxième audit. Ceci est à mettre en relation avec la diminution de consommation énoncée plus haut de 44% également. Ces deux données sont cohérentes : les consommations ont diminué ce qui a rallongé la durée de l’audit du même pourcentage.

Figure 3AL : Evolution de la consommation en fluoroquinolones de 2012 à 2017

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